Lectures hebdomadaires
Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de l'Exode.
Livre de l'Exode
Chapitre 23, verset 20 à chapitre 24, verset 3
15.15. Conduits et protégés par l’ange
Ch. 23:20-33 — Un ange irait devant eux pour les conduire et les garder dans le chemin. Il en est souvent parlé (chap. 14:19; 33:2; Nomb. 20:16, etc.). Le prophète Ésaïe l’appelle l’Ange de sa face (la face de l’Éternel) (És. 63:9). Qui donc était cet Ange? Il est évident, tant d’après ces versets que d’après le chapitre 14 et d’autres passages, que des caractères divins lui sont attribués. Dans notre chapitre, par exemple, il est dit: «Mon nom est en lui». Au chapitre 14, après avoir été présenté comme un ange, il est identifié à l’Éternel (comparer le v. 24 avec le v. 19). Nous trouvons la même chose en Genèse 22, en rapport avec le sacrifice d’Isaac (v. 15, 16). Il est donc clair que l’ange est un être divin; et cela justifie la déduction (faite de tout temps par les hommes pieux qui se sont penchés sur la Parole) que cet ange personnifie la deuxième Personne de la Trinité, Dieu le Fils, l’Éternel. Comme tel, dans la diversité de ses manifestations, nous pouvons voir des préfigurations de son incarnation. C’est lui qui a toujours été le Conducteur de son peuple; et c’est lui ici qui prend place à la tête des enfants d’Israël pour les garder dans le chemin et les amener au lieu que Dieu avait préparé. Comme le dit Ésaïe: «L’Ange de sa face les a sauvés; dans son amour et dans sa miséricorde il les a rachetés, et il s’est chargé d’eux, et il les a portés tous les jours d’autrefois» (És. 63:9).
D’où l’avertissement solennel adressé à Israël. Ils devaient prendre garde à eux à cause de sa présence, écouter sa voix et ne pas l’irriter. Il était saint, et du fait que son peuple s’était placé sous la loi, il ne pouvait pas pardonner leurs transgressions. «Mon nom» — l’expression de tout ce qu’était Dieu dans sa relation avec Israël — «est en lui», de ce fait il agirait en justice, sur la base de la loi qui avait été donnée comme niveau de leur conduite. D’un autre côté, l’obéissance devenait la condition de sa complète identification avec leur cause. S’ils obéissaient, leurs ennemis seraient ses ennemis, et il les exterminerait.
15.16. Conditions de la bénédiction
Il est à remarquer que toutes ces instructions concernent le pays plutôt que le désert. À cet égard, deux choses desquelles dépendraient toutes leurs bénédictions sont ajoutées: se séparer du mal et servir l’Éternel, leur Dieu (v. 24, 25). Ces conditions de bénédiction demeurent toujours les mêmes. Elles sont aussi vraies maintenant qu’elles l’étaient pour Israël. Rappelons de nouveau que les Thessaloniciens sont décrits comme s’étant tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai (1 Thess. 1:9). En fait, là où Dieu se manifeste, il ne peut y avoir aucune complicité avec le mal. Dieu revendique tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons, et lorsque cette exigence est reconnue, il peut nous bénir selon les désirs de son propre cœur. Ainsi, dans notre passage, les bénédictions suivent; ce sont des bénédictions terrestres, car Israël était un peuple terrestre, mais elles sont sans restrictions ni limites. Remarquons encore que Dieu n’ignore rien de ce qui touche son peuple. Il dit aux enfants d’Israël qu’il ne chassera pas leurs ennemis devant eux en une année, «de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi» (v. 29). Il les conduirait, et les bénirait dans la mesure de ce qu’ils pourraient supporter. Mais au temps propre, ils posséderaient toute l’étendue de leur territoire: «depuis la mer Rouge jusqu’à la mer des Philistins, et depuis le désert jusqu’au fleuve» (v. 31), une promesse, hélas! qui fut perdue, et qui à cause de l’incrédulité d’Israël ne se réalisa jamais, sinon pour une brève période pendant les règnes de David et Salomon (1 Chron. 18; 2 Chron. 9:26). Même pendant le règne de Salomon, elle ne fut accomplie en fait que partiellement; car il restait encore des Héthiens, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens qui n’avaient pas été chassés (2 Chron. 8:7, 8). Elle attend donc son accomplissement dans toute son étendue et sa bénédiction sous le règne de Celui duquel David et Salomon n’étaient que des ombres et des types. Ce qu’Israël placé sous la responsabilité a perdu sera alors accompli en grâce et en puissance.
Enfin une séparation absolue est une fois encore enjointe. Il ne devait point y avoir d’alliance avec le peuple du pays ou ses dieux; et les Israélites ne devaient pas les laisser habiter dans le pays. Car, s’ils le faisaient, ils seraient certainement amenés à pécher contre l’Éternel. Il ne peut y avoir aucune alliance entre le peuple de Dieu et les ennemis de Dieu. «L’amitié du monde est inimitié contre Dieu» (Jacq. 4:4). Puisse cette vérité dans toute sa puissance être gravée sur le cœur et la mémoire de tous ceux qui se réclament du nom de Christ!
16. Exode 24— La ratification de l’alliance
16.1. Vous vous prosternerez de loin
L’alliance, base de la relation future de l’Éternel avec Israël, ayant été développée et expliquée, sa ratification solennelle nous est rapportée dans ce chapitre. Préalablement, Moïse, Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël furent appelés à monter vers l’Éternel (v. 1). Mais tous ne pouvaient pas s’approcher. «Vous vous prosternerez de loin; et Moïse s’approchera seul de l’Éternel; mais eux ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui» (v. 2). La position de médiateur est clairement marquée, une position haute et privilégiée, conférée à Moïse par l’Éternel dans sa grâce. Moïse ne méritait pas plus que ses compagnons de s’approcher de Dieu. C’était la grâce seule qui lui donnait cette place spéciale.
Tout cela répond au caractère de la dispensation, en contraste absolu avec la position des croyants depuis la mort de Christ. Il n’est plus dit maintenant: «vous vous prosternerez de loin», mais: «approchons-nous» (Héb. 10:22). Le sang de Christ a une efficacité telle qu’il purifie le croyant de tout péché, de sorte que celui-ci n’a plus aucune conscience de péchés; il est rendu parfait à perpétuité par la seule offrande de Christ et, le voile étant déchiré (témoignage que Dieu a été glorifié dans la mort de Christ), il a une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints. Là il peut adorer Dieu en esprit et en vérité; là il peut se glorifier en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons reçu la réconciliation (Rom. 5:11); car il est sans tache devant l’œil scrutateur d’un Dieu saint, et peut paraître dans une sainte assurance devant le trône même de sa sainteté. Qu’il est grand, le contraste entre la loi et la grâce! La loi, il est vrai, «ayant l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent» (Héb. 10:11). Mais en grâce, par la seule offrande de Christ, Dieu ne se souviendra plus jamais de nos péchés ni de nos iniquités (Héb. 10:17). Par Christ nous avons accès auprès du Père par un seul Esprit (Éph. 2:18). Dans la place qu’il occupait, Moïse était donc dans une certaine mesure un type du croyant. Soulignons cependant cette immense différence: il s’approchait de l’Éternel, alors que nous nous avons accès auprès du Père, nous adorons Dieu, Dieu dans sa pleine révélation comme notre Dieu et Père, parce qu’il est le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
16.2. Nadab et Abihu
La mention des noms de Nadab et d’Abihu ne peut manquer d’arrêter notre attention. Ils étaient tous deux des fils d’Aaron, et avaient été choisis avec leur père pour ce privilège particulier. Mais ni la lumière ni les privilèges ne peuvent assurer le salut ni, pour des croyants, garantir une marche sainte dans l’obéissance. Tous deux connurent par la suite une fin terrible. Ils «présentèrent devant l’Éternel un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé. Et le feu sortit de devant l’Éternel, et les dévora, et ils moururent devant l’Éternel» (Lév. 10:1, 2). Après la scène de notre chapitre, ils furent consacrés pour exercer la sacrificature, et ce fut dans l’accomplissement de leur devoir dans cette fonction, ou plutôt à cause de leur manquement dans cet office, qu’ils tombèrent sous le jugement de Dieu. Puisse notre cœur être profondément pénétré par cet avertissement que ni une fonction ni des privilèges spéciaux ne peuvent garder; et aussi par cette leçon que Dieu ne peut rien admettre dans notre adoration qui ne lui soit rendu dans l’obéissance. L’offrande doit venir de lui, et le cœur doit être soumis à sa volonté.
16.3. Confirmation de l’alliance
Ensuite Moïse «vint, et raconta au peuple toutes les paroles de l’Éternel, et toutes les ordonnances. Et tout le peuple répondit d’une seule voix, et dit: Toutes les paroles que l’Éternel a dites, nous les ferons» (v. 3). Malgré la terreur qui s’était emparée de leur cœur devant les signes de la présence et de la majesté de l’Éternel sur le Sinaï, ils restaient totalement ignorants de leur propre impuissance à satisfaire à ses saintes exigences. Peuple insensé! On aurait pu s’attendre à ce que leurs yeux aient été ouverts avant cela; mais, nous le répétons, la vérité est qu’ils ne connaissaient ni eux-mêmes ni Dieu. Aussi une fois encore ils se déclarent prêts à obéir, comme condition de la bénédiction. Dieu avait parlé, ils avaient approuvé, et maintenant l’accord devait être confirmé et ratifié.
A suivre