Lectures hebdomadaires
Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur l'épitre aux Hébreux.
Epître aux Hébreux
Chapitre 3, verset 7 à chapitre 4 verset 3
4.4 - Ch. 3:7-19
Vous remarquez bien sûr que les versets 7 (après « c’est pourquoi ») à 11 forment une parenthèse. Pour avoir le sens correct il faut lire : « C’est pourquoi prenez garde, frères, etc. ». C’est contre un méchant cœur d’incrédulité que nous sommes mis en garde, et non pas de froideur, d’indifférence ou de mondanité, aussi mauvaises que soient ces choses pour la santé spirituelle des croyants. C’était justement l’incrédulité qui était la racine de tous les troubles d’Israël dans leur voyage dans le désert, selon le dernier verset du ch. 3. L’Israël du temps de Moïse était donc en cela un signal d’alarme pour les Hébreux du temps des apôtres.
Dans la parenthèse nous avons une citation du Ps. 95. Elle est placée devant nous, non comme une parole de David, mais comme une parole du Saint Esprit qui inspira David pour la prononcer. Dans les quatre derniers versets de notre ch. 3, nous avons le commentaire du Saint Esprit sur ce qu’Il a dit dans le psaume, et il y est établi clairement ce que nous venons de dire plus haut. Caleb et Josué entrèrent dans le pays de la promesse parce qu’ils avaient cru ; les autres n’entrèrent pas parce qu’ils n’avaient pas cru. Leurs cadavres sont tombés dans le désert.
Un mot d’explication supplémentaire est nécessaire ici pour que nous ne fassions pas de confusion dans nos pensées. On peut considérer l’histoire d’Israël de deux manières : soit d’un point de vue national, soit d’un point de vue plus personnel et individuel. Quelle que soit la manière de la considérer, cette histoire a une valeur typique pour nous.
Si nous prenons le premier point de vue, nous les considérons comme un peuple racheté nationalement, et c’est nationalement qu’ils entrèrent dans le pays que Dieu s’était proposé pour eux, à l’exception de deux tribus et demies qui devinrent le type des croyants qui ont leurs pensées aux choses de la terre, qui n’entrent pas dans la bénédiction que Dieu s’est proposé pour eux. De ce point de vue, il est sans importance que les individus effectivement entrés dans le pays (hormis deux d’entre eux), n’étaient pas du tout les mêmes que ceux qui étaient sortis d’Égypte. Selon le second point de vue, nous nous intéressons tout à fait à l’état effectif du peuple et des individus parmi eux. De tous ceux qui quittèrent l’Égypte, seulement deux crurent et entrèrent effectivement en Canaan. Ce dernier point de vue est celui de l’épître aux Hébreux, comme aussi de 1 Cor. 10:1-13 où il nous est dit qu’ils sont des types ou des exemples pour nous. Ils sont pour nous un avertissement très clair de la fin terrible qui attend ceux qui, selon leur profession et selon les apparences extérieures, font bien partie du peuple de Dieu, mais qui sont en réalité dépourvus de la foi vraie et vitale qui est la source principale de toute sainteté.
Nous sommes donc mis en garde contre un méchant cœur d’incrédulité qui s’écarte du Dieu vivant, et nous sommes priés de nous exhorter l’un l’autre chaque jour (3:13), car le péché est très trompeur. Si les croyants doivent s’exhorter l’un l’autre chaque jour, cela signifie que chaque jour ils recherchent la compagnie des autres croyants. Ce verset considère comme allant de soi que nous ayons nos relations et notre compagnie parmi le peuple de Dieu, de la même manière qu’autrefois, les apôtres « ayant été relâchés, vinrent vers les leurs » (Actes 4:23). Il implique aussi que nous veillons sur l’âme les uns des autres en vue de la prospérité spirituelle des uns et des autres. Mais, est-ce vrai de nous tous ? La santé spirituelle générale des chrétiens n’en serait que meilleure. Nous sommes bien plus influencés par la compagnie des gens que nous fréquentons que beaucoup d’entre nous sont prêts à l’admettre.
Si donc certains d’entre nous ont confessé le nom de Jésus sans réalité, il y a alors en eux un méchant cœur d’incrédulité, quoi que ce soit qu’ils aient pu exprimer de leurs bouches ; et à moins d’ouvrir les yeux aux réalités, la pente du déclin est irréversible. Le méchant cœur d’incrédulité est facilement trompé par le péché ; et le péché lui-même, en raison de sa tromperie, nous endurcit jusqu’à nous rendre insensibles à la répréhension. Alors au lieu de « retenir ferme jusqu’au bout le commencement de notre assurance », nous laissons aller et nous abandonnons. Or seuls les vrais croyants, qui demeurent fermes jusqu’au bout, deviennent compagnons du Christ.
5 - Chapitre 4
5.1 - Ch. 4:1
Il n’est pas étonnant dès lors que le chapitre 4 commence par ces mots : « Craignons donc ». Cela ne signifie nullement que nous devions être tout le temps remplis d’une frayeur servile, nous demandant toujours avec inquiétude si nous tiendrons jusqu’à la fin pour être sauvés. Cela signifie que nous devons accepter l’avertissement qui ressort de l’histoire d’Israël, que nous devons nous rappeler de la séduction du péché et de la faiblesse de nos propres cœurs, et qu’il nous faut avoir de toute manière une crainte salutaire en suivant leurs pas.
5.2 - Ch. 4:2-3
Le début du verset 2 dit : « nous aussi, nous avons été évangélisés de même que ceux-là ». Ce n’est pas comme si l’Israël d’autrefois et nous aujourd’hui avions reçu exactement le même message de l’évangile. La bonne nouvelle de la délivrance d’Égypte et de l’entrée en Canaan leur avait été prêchée ; la bonne nouvelle de la délivrance du péché et de l’entrée dans les bénédictions célestes nous a été prêchée. Mais dans les deux cas la bonne nouvelle prêchée ne profite que si elle est reçue par la foi. L’évangile est un remède merveilleux pour le cœur brisé, mais il nous est parvenu dans un flacon avec l’instructions suivante : « à mélanger avec de la foi chez ceux qui entendent ». Si ces instructions ne sont pas suivies, aucune guérison n’est opérée, et nous n’atteignons pas le repos de Dieu.
Le croyant, et le croyant seul, entre dans le repos de Dieu. Ceci est vrai aussi bien si l’on pense au repos typique de Dieu en Canaan, dans lequel seuls Caleb et Josué entrèrent, ou au vrai repos de Dieu qui sera atteint dans un jour à venir ; et c’est là la signification toute simple des premiers mots du verset 3. Il ne s’agit pas de ce que nous, croyants, nous entrons maintenant dans le repos, ni de ce que nous jouissons maintenant de la paix de Dieu — bien que cela soit heureusement vrai, bien sûr, et que l’Écriture insiste ailleurs là-dessus — mais il s’agit de ce que ce sont les croyants, toujours eux et seulement eux, qui entrent dans le repos de Dieu, et de ce que ce repos était prévu dès le temps de la création, mais il n’est pas encore réalisé.