Lectures hebdomadaires
Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de la Genèse.
Commentaire sur le livre de la Genèse
Chapitre 48
Ce chapitre, comme nous l’avons déjà remarqué dans les chapitres qui précèdent, fait ressortir l’état spirituel de Jacob, après avoir passé par la discipline de Dieu qui avait fait tomber en lui tout ce qui s’opposait à une marche dans la communion de son Dieu. Il possède maintenant la pensée de Dieu à tous égards. Il voit dans l’avenir, comme il le montre en bénissant les fils de Joseph et en annonçant ce qui arriverait à sa postérité à la fin des jours (chap. 49). Il était physiquement faible; ses yeux étaient appesantis par la vieillesse. Mais il n’avait pas besoin des yeux de la chair pour voir ce que Dieu lui révélait. Quel contraste avec son père Isaac qui, plus jeune que lui, était déjà privé de la vue, mais qui avait perdu de vue la pensée de Dieu qui était de bénir Jacob plutôt qu’Ésaü. Ce n’est pas le mets savoureux qu’il désirait dans cette occasion qui pouvait lui donner la conscience de ce qui convenait à Dieu; car la satisfaction de la chair ôte l’intelligence spirituelle. Ce n’est que lorsqu’il fut saisi d’un grand tremblement qu’il comprit la grave erreur à laquelle l’avait exposé son manque de communion avec Dieu.
Entre beaucoup d’autres exemples dans la Parole, nous voyons en Jacob le but de la discipline de Dieu. Il veut nous bénir; c’est ce que nous Lui demandons tous les jours. Mais, afin de pouvoir le faire, il y a tant de choses dans notre vie, dans notre manière de voir, de nous comporter, sans parler de graves péchés, qui doivent être mises de côté par le jugement de nous-mêmes et de nos voies, afin que Dieu puisse nous bénir selon le désir de Son cœur. Les épreuves en elles-mêmes ne produiraient aucun résultat, si elles ne rendaient pas attentifs aux enseignements de la Parole. C’est parce que nous ne sommes pas sensibles à son action que Dieu nous fait passer par des circonstances pénibles, afin que nous y regardions de plus près et que la bénédiction qui découle de l’obéissance puisse nous parvenir. Le psalmiste dit: «Avant que je fusse affligé, j’errais; mais maintenant je garde ta parole» (Ps. 119:67).
En apprenant que son père était malade, Joseph prit ses deux fils, Manassé et Éphraïm, et les conduisit auprès de lui. Israël rassembla ses forces et s’assit sur son lit. Il rappela à Joseph que le Dieu Tout-puissant lui était apparu à Luz et l’avait béni, et lui avait dit: «Voici, je te ferai fructifier et je te multiplierai, et je te ferai devenir une assemblée de peuples, et je donnerai ce pays à ta semence, après toi, en possession perpétuelle» (v. 4). On voit le prix qu’avait pour Jacob la bénédiction que Dieu avait prononcée lorsqu’il était à Luz, s’enfuyant de devant son frère, alors qu’il en avait fait si peu de cas, faisant un vœu que Dieu lui rappelle, au chapitre 31:13, quoique ce vœu révélait de l’incrédulité, en disant: «Si Dieu est avec moi, etc.». Mais ce n’est pas la manière dont nous recevons les déclarations de Dieu qui leur donne de l’importance, mais le fait que c’est Dieu qui a parlé. Jacob appelle Dieu le Tout-puissant, Celui qui a le pouvoir d’accomplir ce qu’Il dit. Dieu lui rappelle encore cette apparition au chapitre 35, lorsqu’Il lui dit de rentrer en Canaan. Sûr de l’accomplissement des promesses du Tout-puissant, Jacob veut que les fils de Joseph qui lui naquirent en Égypte, pendant le temps où il était rejeté de ses frères, fussent comptés comme étant à lui et, par conséquent, héritiers comme ses autres fils. Il rappelle aussi que Rachel mourut, lorsqu’il revenait dans le pays de Canaan, et qu’elle fut enterrée à Éphrath, qui est Bethléem. Comme nous l’avons vu au chapitre 35, Rachel représentait Israël qui prenait fin, avant que commençât l’histoire de Joseph, pour commencer d’une manière toute nouvelle avec les bénédictions provenant du vrai Joseph.
Joseph fit approcher ses fils. Israël dit: «Qui sont ceux-ci? Et Joseph dit à son père: Ce sont mes fils, que Dieu m’a donnés ici. Et il dit: Amène-les-moi, je te prie, et je les bénirai» (v. 8:9). Jacob les baisa et les embrassa, et il dit à Joseph: «Je n’avais pas pensé voir ton visage; et voici, Dieu m’a fait voir aussi ta semence. Et Joseph les retira d’entre ses genoux, et se prosterna le visage contre terre» (v. 10-12). Puis il voulut les placer, Manassé, l’aîné, à la droite de son père, et Éphraïm à la gauche. Mais Israël croisa ses mains et plaça sa main droite sur Éphraïm, et la gauche sur Manassé. Et il bénit Joseph, disant: «Que le Dieu devant la face duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, le Dieu qui a été mon berger… jusqu’à ce jour, l’Ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes hommes; et qu’ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu’ils croissent pour être une multitude au milieu du pays» (v. 15-16). Joseph, croyant que son père se trompait, voulut prendre la main qu’il posait sur Éphraïm pour la poser sur Manassé, en lui disant: «Pas ainsi, mon père». Israël répondit: «Je le sais, mon fils, je le sais». Car il était enseigné de Dieu pour agir ainsi. Mieux que Joseph qui savait interpréter les songes, il connaissait la pensée de Dieu, qui agit selon Ses conseils, qui ne sont pas toujours d’accord avec ce qui est naturel. Dieu est souverain, et Il agit selon Son bon plaisir et selon Sa grâce. Manassé deviendra un peuple; il sera grand, dit-il. Mais son frère, le plus jeune, sera plus grand que lui; sa semence sera une plénitude de nations. Puis il dit à Joseph: «Voici, je meurs; et Dieu sera avec vous, et vous fera retourner dans le pays de vos pères. Et moi, je te donne, de plus qu’à tes frères, une portion que j’ai prise de la main de l’Amoréen avec mon épée et mon arc» (v. 21-22).
La possession de Canaan était toujours devant la foi de Jacob. Il est assuré que sa postérité l’obtiendra, un jour. Il en est de même pour nous chrétiens; nous attendons notre introduction dans la gloire éternelle, mais avec cette différence que nous pouvons déjà jouir de nos bénédictions spirituelles par la foi, par l’action de l’Esprit et de la Parole. C’est cette jouissance qui, lorsqu’elle est réalisée, nous fait passer au travers de ce monde en étrangers et voyageurs, et dans l’attente constante du retour du Seigneur pour nous introduire dans notre patrie céleste, non plus par la foi seulement, comme nous savons que nous le sommes en Christ, mais dans la possession d’un corps glorieux qui nous rendra capables de jouir de tout ce que le Seigneur nous a acquis par Son œuvre à la croix.
Dans la mention de la part qu’Israël donne de plus à Joseph qu’à ses frères, prise de la main de l’Amoréen par son épée et son arc, il faut voir une allusion au fait que le Seigneur, dont Joseph était un type, prendrait possession du pays de la promesse par la victoire qu’Il remportera sur les ennemis qui occuperont alors le pays. On ne voit pas, dans l’histoire de Jacob, quand il se servit de l’épée et de l’arc pour acquérir une portion de territoire sur l’Amoréen.
(Note sur les versets 15 et 16). Jacob ne dit pas qu’il a marché devant l’Éternel comme ses pères. Dans la présence de Dieu, on ne parle pas de soi, mais de ce que Dieu a été pour soi. Il avait conscience de ce qu’il avait été; mais cela faisait ressortir ce que Dieu avait été pour lui; ce Dieu fidèle, «qui mène tout à bonne fin» (Ps. 57:2). Il voulait accomplir Ses promesses malgré tout ce qu’avait été Jacob. En vue de cela, Il l’avait suivi et protégé, conduit comme un berger, depuis sa naissance jusqu’à ce jour.
À suivre