Lectures hebdomadaires
Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de l'Exode.
Livre de l'Exode
Chapitre 32, versets 15 à 29
34.6. Les tables sont brisées
Ch. 32:15-24 — L’alliance de Sinaï avait été irrémédiablement rompue. Moïse prend pourtant avec lui les deux tables de pierre lorsqu’il quitte la présence de l’Éternel pour redescendre dans le camp; et l’Esprit de Dieu se sert de cette circonstance pour attirer l’attention sur leur caractère divin et parfait. «Les tables étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu, gravée sur les tables» (v. 16). Tout était divin, divin dans son origine et divin dans son exécution. Mais ces divines tables de la loi ne parvinrent jamais dans le camp. C’était impossible. Le peuple avait provoqué une rupture totale entre lui-même et Dieu; et il ne pouvait plus dès lors être question d’obéissance sur le terrain de la loi pure. Ils pourraient être les objets de la grâce en réponse à l’intercession, mais en transgresseurs manifestes, ils avaient rompu l’alliance qu’ils avaient conclue avec tant d’empressement et étaient maintenant devenus des idolâtres.
Josué attribue à la guerre le bruit qu’il a entendu au camp; mais Moïse qui s’est tenu si longuement dans la présence de l’Éternel, discerne plus rapidement le véritable caractère des cris qui atteignent leurs oreilles. «Et il arriva que, lorsque Moïse s’approcha du camp, il vit le veau et les danses; et la colère de Moïse s’embrasa, et il jeta de ses mains les tables, et les brisa au pied de la montagne». Remarquons la pleine communion de Moïse avec la pensée de l’Éternel à l’égard de son peuple. La colère de l’Éternel s’était embrasée contre eux et bien que Moïse, comme médiateur, ait intercédé en leur faveur, sa propre colère s’embrasa lorsqu’il descendit et vit le veau d’or. En brisant les tables de la loi, il ne faisait donc que donner expression à ce qui s’imposait à cause de ce que le peuple avait fait de la loi et, en même temps, cet acte était en parfait accord avec la pensée de Dieu.
Pour reprendre le langage d’un autre: «Son oreille exercée, et prompte à discerner les dispositions morales du peuple, perçoit sa joie profane et légère. Peu après, il voit le veau d’or, qui avait été élevé dans le camp avant même le tabernacle de Dieu, et, mû d’une sainte indignation, il brise les tables au pied de la montagne... Naguère, il avait été zélé pour le peuple auprès de Dieu, par dévouement à sa gloire... le même sentiment le porte maintenant à être zélé pour Dieu auprès du peuple. Car la foi voit au-delà du fait que Dieu est glorieux, chose que chacun reconnaît. La foi voit le peuple de Dieu lié à la gloire de Dieu lui-même; dès lors, elle compte toujours sur Dieu pour la bénédiction de son peuple, car cette bénédiction est dans l’intérêt de sa propre gloire; et elle insiste sur sa sainteté, coûte que coûte, conformément à cette gloire, afin que celle-ci ne soit pas foulée aux pieds parmi ceux qui sont identifiés avec elle»1. Paroles vraies et solennelles, qui devraient s’ancrer profondément dans le cœur du peuple de Dieu dans un jour comme celui dans lequel nous vivons — où le «camp» de la chrétienté professante offre un aspect semblable à celui que Moïse découvrit lorsqu’il descendit de la montagne; paroles qui devraient être méditées par ceux d’entre les serviteurs du Seigneur qui sont appelés à agir pour Lui dans les difficultés, et en fait par tous ceux qui s’identifient d’un cœur vrai aux intérêts de Christ dans l’église. Car si nous ne sommes pas d’abord zélés devant Dieu en faveur de son peuple, nous ne pouvons pas être zélés pour sa gloire lorsque nous nous occupons de son peuple en bas.
1 Études sur la Parole de Dieu, par J.N. Darby.
34.7. Culpabilité d’Aaron
Moïse se tourne ensuite vers Aaron et l’accuse d’avoir fait venir un si grand péché sur le peuple. Un détail supplémentaire, mentionné dans le Deutéronome, nous sera en aide à cet égard. Moïse dit: «Et l’Éternel fut fort irrité contre Aaron, pour le détruire; et j’intercédai aussi pour Aaron, en ce temps-là» (Deut. 9:20). Aaron était bien évidemment considéré comme le chef responsable du peuple pendant l’absence de Moïse, d’où la culpabilité spéciale dont il est chargé; et le récit montre clairement qu’il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour accéder aux désirs du peuple. Tant Israël qu’Aaron sont épargnés des conséquences gouvernementales de leur péché par l’intercession de Moïse, mais la culpabilité de leur péché à l’égard de Dieu demeurait. Cette distinction doit être bien comprise, sinon le jugement exécuté par la suite pourrait paraître en contradiction avec la déclaration que «l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple».
Sans l’intercession de Moïse, le peuple aurait été détruit, comme résultat du gouvernement de Dieu sur la base de la loi du Sinaï. Si le peuple était délivré de cette conséquence, Dieu demeurait libre de s’occuper d’eux; nous lisons, à la fin du chapitre, que «l’Éternel frappa le peuple, parce qu’ils avaient fait le veau qu’Aaron avait fait». Aaron est distingué d’eux dans ces paroles; car vu la position qu’il occupait, il est considéré comme particulièrement coupable. Sa réponse à Moïse découvre le cœur d’un pécheur coupable. De même qu’Adam avait rejeté le blâme sur Ève, et Ève sur le serpent, Aaron se réfugie derrière le peuple. Il était exact que celui-ci était «plongé dans le mal»; mais son péché à lui était de les avoir aidés à parvenir à leurs fins. Il aurait dû préférer mourir plutôt que de céder à leurs désirs. Sa faiblesse, souvent montrée, malgré la faveur et la grâce de l’Éternel, a été sa honte et sa faute.
34.8. Quiconque est pour l’Éternel !
Voyant que «le peuple était dans le désordre; car Aaron l’avait livré au désordre, pour leur honte parmi leurs adversaires», Moïse rejette les excuses de son frère et, animé d’un saint zèle pour l’Éternel, se tient à la porte du camp et crie: «À moi, quiconque est pour l’Éternel!» Ce n’était pas le moment de cacher le mal ou de faire des compromis. En présence de l’apostasie ouverte, il ne peut y avoir de neutralité. Lorsque le débat est entre Dieu et Satan, la neutralité est elle-même de l’apostasie. Celui qui n’est pas avec l’Éternel dans un tel moment, est contre lui. Et remarquons en outre, que ce cri est lancé au milieu de ceux qui professaient être le peuple de l’Éternel. Ils étaient tous des Israélites. Mais maintenant il devait y avoir une séparation, et le défi de Moïse: «Quiconque est pour l’Éternel!» clarifie tout. Il fait de l’Éternel le centre; aussi se rassembler autour de Lui, c’était être pour l’Éternel; refuser de répondre, c’était être contre Lui.
Quel fut l’effet de cet appel? Eh bien! que, de toutes les tribus d’Israël, Lévi seul fut trouvé fidèle. «Tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui». Ils eurent l’insigne honneur, par la grâce de Dieu, d’être du côté de l’Éternel alors que tout le camp était en pleine rébellion. Combien la fidélité de Lévi a dû être précieuse aux yeux de l’Éternel! Il semblerait en fait, si nous nous référons au livre du Deutéronome, que c’est en relation avec leur conduite dans ce moment que l’Éternel les choisit pour le service particulier du tabernacle. Moïse dit: «En ce temps-là, l’Éternel sépara la tribu de Lévi pour porter l’arche de l’alliance de l’Éternel, pour se tenir devant l’Éternel, pour faire son service, et pour bénir en son nom, jusqu’à ce jour. C’est pourquoi Lévi n’a point de part ni d’héritage avec ses frères; l’Éternel est son héritage, comme l’Éternel, ton Dieu, le lui a dit» (Deut. 10:8, 9).
34.9. Fidélité de Lévi
Cette fidélité n’était pas ordinaire; car à peine eurent-ils répondu à l’appel de Moïse, qu’il leur fut dit: «Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël: Que chacun mette son épée sur sa cuisse; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami. Et les fils de Lévi firent selon la parole de Moïse; et il tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. Et Moïse dit: Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans son frère, afin de faire venir aujourd’hui sur vous une bénédiction» (v. 27-29).
Ainsi seuls les Lévites répondirent à l’appel divin; ils se séparèrent de leurs frères idolâtres et prirent sans hésiter le parti de Dieu contre l’iniquité de son peuple. C’était une épreuve sévère, une épreuve qui réclamait d’eux la mise de côté de toutes les revendications de la chair, qui demandait d’eux, selon les termes de Moïse, qu’ils disent «de son père et de sa mère: Je ne l’ai point vu; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas connu ses fils. Car ils ont gardé tes paroles et observé ton alliance» (Deut. 33:9). C’était obéir à l’appel divin à tout prix et, par conséquent, se séparer complètement du mal dans lequel Israël était tombé. Souvent Dieu éprouve les siens de cette manière; et lorsque la confusion et le déclin s’installent, la seule voie à suivre pour celui qui veut être fidèle est celle qui a caractérisé les Lévites: la voie de l’obéissance inconditionnelle et d’un cœur non partagé. Ce chemin sera nécessairement douloureux, car il implique pour ceux qui l’empruntent l’abandon de quelques-unes des associations les plus intimes de leur vie et la rupture de beaucoup de liens naturels, d’avec des parents ou des amis; mais c’est le seul chemin de la bénédiction. Sondons chacun notre cœur et recherchons si, dans ces jours mauvais, nous sommes réellement séparés, dans la soumission à sa Parole, de tout ce qui déshonore le nom du Seigneur.
Le lendemain, Moïse remonte vers l’Éternel sur la montagne.