Lectures hebdomadaires
Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de la Genèse.
Commentaire sur le livre de la Genèse
Chapitre 33
Dans les chapitres 33 et 34, nous voyons quel obstacle l’œuvre de Dieu rencontre dans le croyant. Jacob avait rencontré Dieu, qui l’avait amené dans un état de dépendance lui permettant de marcher droitement et fidèlement. Mais, ayant été si longtemps sous l’empire de sa nature, elle reprit le dessus, ce qui lui valut encore de pénibles expériences, en déshonorant ce Dieu qui avait été si bon et si patient avec lui. Hélas! Ce sont des expériences faites par chacun de nous. Combien de fois, après avoir compris, par la Parole, en quoi nous étions en défaut, ou bien avoir compris ce que nous voyons en figure dans la lutte de Jacob, savoir que Dieu en avait fini avec la chair par la mort de Son Fils, nous le comprenons, nous l’acceptons, bien décidés à mettre en pratique cette mort; et, lorsque l’occasion se présente — et elle se présente à toute heure — les habitudes reprennent le dessus, comme si Dieu ne nous avait pas parlé, étant d’autant plus coupables que nous avons plus de lumière. Notre responsabilité est combien plus grande que celle de Jacob, puisque nous avons la connaissance de la révélation de Dieu tout entière et, par elle, les pleins résultats de l’œuvre de la croix. Nous voyons ces vérités dans l’histoire des patriarches et dans l’Ancien Testament, tandis que nous avons la réalité dans le Nouveau Testament.
«Et Jacob leva ses yeux, et regarda; et voici, Ésaü venait, et quatre cents hommes avec lui». C’est bien, de regarder les difficultés; mais ensuite, il faut en détourner les yeux pour les élever vers Celui pour qui les difficultés n’en sont pas, et qui est toujours prêt à nous secourir. De nouveau, Jacob, au lieu de regarder là, ne voit que ses propres ressources. Il a recours à des mesures de prudence qui dénotent l’égoïsme et, ce qui caractérise toujours ce défaut, le manque de cœur. Il ne croit pas à l’intervention de Dieu. Il place les servantes et leurs enfants en tête; ensuite Léa et ses enfants; puis Rachel et Joseph. Il est prêt à sacrifier les premiers, comme si, devant Dieu, ils n’avaient pas tous la même valeur. Il se serait vite consolé de la perte des premiers si les derniers lui restaient. Rien en cela ne porte les caractères de la grâce dont Jacob avait été l’objet de la part de Dieu. Voyant s’approcher Ésaü, Jacob se prosterna sept fois. «Et Ésaü courut à sa rencontre, et l’embrassa… et le baisa; et ils pleurèrent». Était-ce Dieu ou bien Jacob qui avait pénétré Ésaü des sentiments avec lesquels il accueillit son frère? Donc toutes les mesures de prévoyance qu’il avait prises ne servirent de rien. Si nous nous confions en Dieu, nous demeurons paisibles en attendant la délivrance. Combien la conduite d’Esdras était différente, au chapitre 8 de son livre, v. 21-23. Il devait traverser des contrées où il rencontrerait des ennemis. Il publie un jeûne; il s’humilie et prie, demandant à Dieu le vrai chemin pour eux tous, leurs enfants et leur avoir. «Car j’avais honte — dit-il — de demander au roi des forces et de la cavalerie pour nous aider en chemin contre l’ennemi; car nous avions parlé au roi, en disant: La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent; et sa force et sa colère sont contre tous ceux qui l’abandonnent. Et nous jeûnâmes, et nous demandâmes cela à notre Dieu, et il nous exauça». En effet, nous devrions avoir honte de demander du secours humain, après avoir dit que l’on se confie en Dieu. Le Dieu d’Esdras est le même que celui de Jacob, et Il est le nôtre. Ce n’est pas en vain que l’on fait appel à Sa grâce et à Sa puissance. Il peut disposer de tout en notre faveur.
Jacob présenta à son frère ses enfants et leur mère, dans l’ordre dans lequel il les avait préparés. Tous se prosternèrent devant Ésaü. Il y avait en Jacob une crainte qui n’existait pas chez son frère. Celui-ci avait manifesté des pensées de haine et de vengeance qui étaient la cause de cette crainte; mais Jacob avait toujours sur la conscience de l’avoir trompé. On a dit qu’Ésaü était plus noble de nature que Jacob; mais ce qui anoblissait Jacob, c’était l’élection.
Ésaü demande quel est ce camp qu’il a rencontré. Jacob répondit: «C’est pour trouver grâce aux yeux de mon seigneur». Ésaü, avec les dispositions de cœur que Dieu avait placées en lui, ne comprend pas ce que signifiait ce camp qu’il avait rencontré. Ce «pourquoi» pouvait parler à la conscience de Jacob. Pourquoi cela, s’il se confiait en Dieu pour le délivrer de la main de son frère, comme il l’avait demandé à Dieu au chapitre 32:11? Jacob doit reconnaître qu’une telle mesure n’était pas nécessaire. Cette grande déférence à l’égard d’Ésaü provenait de la crainte de subir les conséquences de sa conduite vis-à-vis de lui. Il faut davantage craindre de déshonorer Dieu en péchant que d’en subir les conséquences. Ésaü refuse de prendre le présent que Jacob lui destinait, disant qu’il avait de tout en abondance. Mais Jacob insista, lui disant: «Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, prends mon présent de ma main, car c’est pour cela que j’ai vu ta face comme si j’avais vu la face de Dieu». Le présent qui devait lui faire trouver grâce auprès d’Ésaü lui est offert maintenant, parce qu’il avait trouvé grâce. Ces paroles peuvent paraître flatteuses; mais Dieu, agissant dans le cœur de Jacob, lui fait reconnaître qu’il rencontre Ésaü avec la grâce qui avait caractérisé Dieu dans toute Sa manière d’agir envers lui, si coupable. Car, s’il était un objet de grâce de Dieu, il l’était aussi de la part de son frère. Offert de cette manière, Ésaü accepte le cadeau. Hélas! Comme nous l’avons vu et l’avons expérimenté par nous-mêmes si souvent, la nature reprend le dessus chez Jacob. Ésaü lui dit: «Partons et allons-nous-en, et je marcherai devant toi». Au lieu de lui dire que Dieu l’envoyait au pays de son père, Jacob lui laisse croire qu’il le suit, mais qu’il est obligé de marcher lentement à cause de l’état de ses enfants et de ses troupeaux. Malgré son nouveau nom d’Israël, il agit encore comme supplanteur. Hélas! Si nous ne veillons pas, la nature reprend vite le dessus. Ésaü retourna en Séhir, où il ne vit jamais arriver Jacob.
Au lieu d’aller à Séhir et, mieux encore, à Béthel, Jacob s’en alla à Succoth, y bâtit une maison pour lui et des cabanes pour son bétail. En faisant cela, il perd son caractère d’étranger et de voyageur en route pour la maison de son père sur l’ordre de l’Éternel. Car on ne bâtit pas une maison, lorsqu’on est en voyage. De là, il partit pour Sichem, en Canaan, et il campa en face de la ville. Pour commencer, tout sembla bien aller; il acheta un champ où il dressa sa tente, et dressa un autel qu’il appela «Dieu, le Dieu d’Israël», se souvenant que Dieu avait changé son nom de supplanteur en celui d’Israël. Il est facile de paraître jouir de nos rapports avec Dieu extérieurement; mais Dieu veut de la réalité dans le cœur, qui se manifeste par une marche fidèle, non seulement dans un culte, mais dans toute la vie.
À suivre