Lectures hebdomadaires

Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de l'Exode.

Livre de l'Exode

Edward Dennett

Chapitre 12, versets 14 à 51

6.8. La fête des pains sans levain

La fête des pains sans levain est mentionnée en rapport avec la pâque (v. 14-20). Elle ne fut pas célébrée dans le pays d’Égypte, car la nuit même où Dieu frappa les premiers-nés, les enfants d’Israël commencèrent leur voyage. Mais la liaison est conservée pour souligner la vraie signification typique de cette fête. Il en est de même en 1 Corinthiens 5: «Notre pâque, Christ, a été sacrifiée: c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité» (v. 7, 8). Le levain, comme cela a déjà été dit, est un type du mal, qui s’étend et qui communique ses propriétés à la masse dans laquelle il opère. «Un peu de levain fait lever la pâte tout entière» (1 Cor. 5:6). Manger des pains sans levain signifie donc: séparation du mal, sainteté pratique. Remarquons aussi que la fête devait durer sept jours, c’est-à-dire une période de temps complète. La leçon que nous avons à en tirer, c’est que cette sainteté incombe à tous ceux qui sont à l’abri du sang de l’Agneau pascal, durant la période entière de leur vie sur la terre. Voilà ce qu’exprime la fête des pains sans levain liée avec la pâque. Une fois sauvés par la grâce de Dieu, en vertu de l’aspersion du sang de Christ, nos méchants cœurs pourraient dire: demeurons dans le péché afin que la grâce abonde. «Non!» répond l’Esprit de Dieu; «dès le moment où vous êtes sous l’efficace de la mort de Christ, vous avez la responsabilité de vous séparer du mal». Dieu cherche ainsi en nous, dans notre marche et notre comportement, une réponse à ce qu’il est et à ce qu’il a fait pour nous. C’était pour mettre cela en évidence qu’il était enjoint aux Israélites de garder cette fête «comme un statut perpétuel». D’abord, il est vrai, pour les faire se souvenir qu’en ce même jour Dieu avait fait sortir leurs armées du pays d’Égypte, et ensuite, pour leur enseigner l’obligation qui était la leur maintenant d’avoir une marche en accord avec leur nouvelle position. Et n’est-il pas bien nécessaire de rappeler cette obligation à l’esprit des croyants du temps présent? La chose importante à placer sur toutes les consciences aujourd’hui est la responsabilité de garder cette fête des pains sans levain. Le relâchement dans la marche, les mauvaises associations et la mondanité sapent, de tous côtés, le témoignage des enfants de Dieu. «Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité; ta parole est la vérité» (Jean 17:16, 17). Puisse cette prière du Seigneur trouver une réponse plus évidente dans une séparation et une consécration croissantes de la part des siens.

Dans les versets 21 à 28, nous voyons comment Moïse rassemble tous les anciens d’Israël, pour leur donner les directives que nous venons de considérer. À l’ouïe de ce message, «le peuple s’inclina, et ils se prosternèrent. Et les fils d’Israël s’en allèrent, et firent comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse et à Aaron; ils firent ainsi» (v. 27, 28). Un détail intéressant est ajouté. Il est pourvu à ce que les enfants soient instruits quant à la signification de la pâque (v. 26, 27); et ainsi, le récit de la grâce et de la puissance de l’Éternel en délivrance lorsqu’il frappa les Égyptiens, devait être transmis de génération en génération.

L’Éternel ayant ainsi dans sa grâce séparé son peuple, et ayant assuré sa mise à l’abri du jugement par l’aspersion du sang, va frapper l’Égypte comme il l’avait déclaré.

6.9. Ch. 12:29-36

Le coup menaçant depuis si longtemps, mais différé avec beaucoup de patience et de miséricorde, s’abat finalement, et s’abat d’une manière inexorable sur tout le pays; car «l’Éternel frappa tout premier-né dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né du Pharaon qui était assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif qui était dans la maison de la fosse, et tout premier-né des bêtes». Tous les cœurs furent bouleversés par ce coup terrible qui endeuillait chaque maison du pays; «et il y eut un grand cri en Égypte, car il n’y avait pas de maison où il n’y eût un mort». Le cœur endurci du Pharaon fut atteint, et s’inclina sur le moment devant le jugement manifeste de Dieu. «Le Pharaon se leva de nuit, lui et tous ses serviteurs, et toute l’Égypte», et envoyant chercher Moïse et Aaron, leur dit de s’en aller. Il ne posait maintenant plus aucune condition, mais leur accordait tout ce qu’ils avaient demandé, et cherchait même une bénédiction de leur part. Les Égyptiens allaient plus loin; ils avaient hâte de renvoyer les enfants d’Israël; car ils disaient: «Nous sommes tous morts». Aussi donnèrent-ils aux Israélites tout ce que ceux-ci désiraient; et selon la parole de l’Éternel, les fils d’Israël «dépouillèrent les Égyptiens».

6.10. Un grand amas de peuple — ch. 12:37-42

Ainsi, Dieu délivra son peuple de l’esclavage de l’Égypte; et les Israélites partirent pour la première étape de leur voyage, de Ramsès pour Succoth, environ six cent mille hommes de pied, les hommes faits, sans les petits enfants. Mais hélas! ils n’étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés par «un grand amas de gens». C’est là ce qui, dans tous les temps, a été un fléau pour les enfants de Dieu, une source de faiblesse, de manquements, et parfois d’apostasie ouverte. L’apôtre Paul met en garde les croyants de son époque contre ce danger spécial (1 Cor. 10); les apôtres Pierre (2 Pierre 2) et Jude le font également. L’Église, de nos jours, est atteinte de ce même mal; sous un certain aspect, elle comprend aussi ce «grand amas de gens». D’où l’importance des paroles de l’apôtre Paul à Timothée: «Le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau: Le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et: Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur. Or, dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre; et les uns à honneur, les autres à déshonneur. Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre» (2 Tim. 2:19-21). Les Israélites partirent à la hâte, parce qu’ils furent chassés d’Égypte et ne purent pas tarder, ni se faire des provisions. Ils étaient rejetés entièrement sur Dieu qui les avait séparés des Égyptiens, mis à l’abri du sang de l’agneau, et maintenant allait les conduire et pourvoir à leur nourriture en chemin. Ils ne devaient pas emporter de levain avec eux.

Dieu attendait ce moment depuis des siècles (voir Gen. 15:13, 14); et en ce même jour, le jour qu’il avait déterminé d’avance, son peuple sortit d’Égypte. Les Israélites n’ont pas encore traversé la mer Rouge; mais dans la constatation que «toutes les armées de l’Éternel sortirent du pays d’Égypte», l’Esprit de Dieu anticipe leur délivrance pleine et parfaite. Le sang qui mettait à l’abri était la base de leur complète rédemption. Rien d’étonnant alors qu’il soit ajouté que la nuit de leur exode devait être une nuit à garder pour l’Éternel, comme un statut perpétuel. Elle devait être gardée, remarquons-le, pour l’Éternel, afin de rappeler continuellement à leur esprit la source de cette grâce et de cette puissance en délivrance, qui les avaient fait sortir d’Égypte. Il en est de même aujourd’hui, quoique d’une manière différente. La nuit même où le Seigneur Jésus fut livré, il prit un pain et rendit grâces, instituant pour les siens le précieux mémorial de sa mort; afin que toutes les fois que nous mangeons le pain et que nous buvons la coupe, nous annoncions la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. Tout au long de notre pèlerinage, il désire que nous nous souvenions de lui que nous nous souvenions de lui dans cette nuit terrible où il fut livré, lorsque, comme notre Pâque, il a été sacrifié pour nous.

6.11. Qui pouvait manger la pâque?

Le chapitre se termine par «le statut de la Pâque», qui souligne principalement deux instructions. La première concernait les personnes qui pouvaient y participer: «Aucun étranger n’en mangera; mais tout esclave, homme acheté à prix d’argent, tu le circonciras; alors il en mangera. L’habitant et l’homme à gages n’en mangeront point». Mais «toute l’assemblée d’Israël la fera. Et si un étranger séjourne chez toi, et veut faire la Pâque à l’Éternel, que tout mâle qui est à lui soit circoncis; et alors il s’approchera pour la faire, et sera comme l’Israélite de naissance; mais aucun incirconcis n’en mangera» (v. 43-45, 47, 48).

Il y avait donc trois classes de personnes qui pouvaient garder la pâque. 1 ° Les Israélites; 2° leurs serviteurs achetés à prix d’argent, et 3° l’étranger séjournant chez eux. Mais pour chacune de celles-ci la condition était la même: la circoncision. Aucun ne pouvait prendre place à la table de la pâque à moins d’avoir été circoncis. Ce n’est que de cette manière qu’ils pouvaient être introduits dans les termes de l’alliance que Dieu avait faite avec Abraham (voir Gen. 17:9-14) et sur la base de laquelle il agissait maintenant en les faisant sortir d’Égypte et en les prenant pour lui, comme peuple. La circoncision est un type de la mort à la chair; elle a son antitype, quant à la chose signifiée, dans la mort de Christ. Aussi l’apôtre Paul écrit-il aux Colossiens: «Christ... en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts» (Col. 2:11, 12). À moins donc que toutes ces classes distinctes n’aient été amenées sur le terrain de l’alliance, elles ne pouvaient jouir du privilège de cette fête bénie entre toutes, une fête qui tirait toute sa signification du sang versé de l’agneau pascal. Il est extrêmement intéressant de noter la disposition spéciale prévue pour deux de ces classes. Les Israélites, comme tels, avaient droit à la pâque s’ils étaient circoncis. Mais à côté d’eux il y avait deux autres classes. Un homme à gages ne pouvait pas célébrer la fête, mais un serviteur acheté à prix d’argent le pouvait s’il était circoncis. Il faut se souvenir que cette fête a essentiellement un caractère familial: un serviteur acheté à prix d’argent était, pour ainsi dire, incorporé à la famille, devenait une partie intégrante de la maison et, par là, pouvait participer à la fête, tandis qu’un homme à gages n’avait pas une telle place ou position et, par conséquent, il était exclu. Dans «l’étranger qui séjourne parmi vous», nous pouvons voir une promesse de grâce pour les Gentils, lorsque le mur mitoyen de clôture serait détruit, et l’évangile proclamé au monde entier.

Enfin, il y a une disposition quant à l’agneau lui-même. «Elle [la pâque] sera mangée dans une même maison; tu n’emporteras point de sa chair hors de la maison, et vous n’en casserez pas un os» (v. 46). Tant la signification du type que l’unité de la famille, ou d’Israël si l’on considère toute l’assemblée, auraient été perdues si cette injonction avait été méprisée. Le sang était sur la maison, et l’agneau pascal n’était que pour ceux qui se trouvaient à l’abri du sang. De ce fait sa chair ne devait pas être portée hors de la maison. Le sang d’aspersion est indispensable pour que l’on puisse se nourrir de l’agneau rôti au feu. Et pas un os ne devait en être cassé, parce que c’était une image de Christ. C’est pourquoi l’apôtre Jean dit: «Ces choses sont arrivées afin que l’écriture fût accomplie: «Pas un de ses os ne sera cassé» (Jean 19:36). Il est donc clair que dans l’agneau pascal, l’Esprit avait Christ en vue; et combien il est précieux pour nous, lorsque nous lisons ce récit, d’avoir communion avec ses propres pensées, et de ne discerner rien d’autre que Christ. Puisse-t-il ouvrir nos yeux, toujours plus, de telle manière que Christ seul remplisse notre âme, lorsque nous lisons sa Parole!

À suivre