Lectures hebdomadaires

Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur le livre de l'Exode.

Livre de l'Exode

Edward Dennett

Chapitre 28

26. Exode 28 — La sacrificature

Avant d’aborder ce sujet, il est utile de récapituler ce que nous avons vu. À l’exception de l’autel de l’encens et de la cuve, le tabernacle et ses saints ustensiles sont maintenant au complet. Après l’arche de l’alliance ont été décrits la table des pains de proposition et le chandelier. Le tabernacle (les splendides tapis), la tente (les tapis de poil de chèvre), et les couvertures respectivement de peaux de béliers teintes en rouge et de peaux de taissons ont suivi. Nous avons vu ensuite les ais du tabernacle et leur érection, la séparation entre le lieu très saint et le lieu saint par le voile, et le «rideau» pour la porte de la tente, permettant l’entrée dans le lieu saint depuis l’extérieur. Puis la disposition des saints ustensiles nous a été donnée: l’arche avec le propitiatoire et ses «chérubins de gloire» avait place dans le lieu très saint; la table et le chandelier occupaient le lieu saint. Les prescriptions touchant l’autel d’airain ont suivi et enfin le parvis du tabernacle. Tous ces objets nous ont présenté tour à tour — sous des aspects symboliques — autant de manifestations de ce que Dieu est en Christ. Nous y voyons, pour ainsi dire, Dieu allant au-devant de son peuple.

26.1. S’approcher de Dieu

À partir de ce chapitre, l’ordre est inverse. Il ne sera plus question de Dieu se présentant à l’homme, mais de l’homme entrant vers Dieu. Tout ce qui suit est donc en rapport avec l’accès dans sa présence et, par conséquent, tous les ustensiles qui ont été laissés de côté sont des symboles d’approche, image de ce qui est nécessaire pour s’approcher de Dieu.

Mais avant que ces ustensiles ne soient considérés, l’établissement et la consécration de la sacrificature sont présentés. La raison en est qu’il devait y avoir des personnes désignées pour s’approcher avant que les ustensiles puissent être utilisés. On reconnaît donc un ordre divin dans cette apparente confusion. Dieu s’est présenté à son peuple par des types et des figures; puis il indique ceux qui doivent être mis à part pour son service dans le sanctuaire, ceux qui jouiront du privilège particulier d’entrer vers lui; finalement nous trouvons les ustensiles, dont ils auront besoin pour exercer leurs saintes fonctions dans la maison de Dieu. Cet ordre nous aidera aussi à comprendre pourquoi le commandement concernant l’huile pour le luminaire est introduit à la fin du chapitre 27. Comme cela a déjà été compris, l’huile est une figure du Saint Esprit. Moïse enjoint aux fils d’Israël d’apporter l’huile; ils sont alors formellement unis (en figure) à la lumière du chandelier et ainsi, représentés par cette lumière des lampes qui devaient être arrangées par Aaron et ses fils devant l’Éternel, depuis le soir jusqu’au matin. En d’autres termes, le peuple apprend pour qui les sacrificateurs auraient à agir, avant que ceux-ci ne soient établis. Cette vérité sera toutefois développée d’une manière plus précise lorsque nous considérerons l’argent de la propitiation. Nous verrons ainsi que chaque détail, la place de chaque verset ainsi que l’ordre des sujets, portent le sceau de la sagesse de Dieu et de l’enseignement qu’il veut donner. Tout étant maintenant disposé, les sacrificateurs doivent être mis à part pour leur saint office.

26.2. Nécessité d’une sacrificature

Ch. 28:1 — Deux ou trois remarques préliminaires nous aideront à comprendre ce sujet. S’il était nécessaire que des sacrificateurs soient établis, c’est parce que les fils d’Israël étaient des pécheurs et que, comme tels, du fait qu’il n’y avait encore aucune ressource pour les purifier de la culpabilité du péché, ils n’avaient aucun titre pour entrer dans la présence de Dieu. L’homme, dans sa nature, ne peut pas, n’ose pas venir devant Dieu. L’objet du service sacerdotal était donc d’exercer la sacrificature devant Dieu (v. 1), mais d’exercer ce serviceen faveur du peuple (Héb. 5:1, 2). Dans la dispensation actuelle, il n’existe pas une classe d’enfants de Dieu agissant comme sacrificateurs pour les autres dans ce sens particulier. Tous les croyants sont maintenant des sacrificateurs (voir 1 Pierre 2:5, 9); tous jouissent pareillement de la liberté d’entrer dans le lieu très saint (Héb. 10).

Aaron donc, quand il est seul, est un type de Christ; lorsqu’il est associé à ses fils, ils constituent, lui et eux ensemble, un type de l’Église comme famille sacerdotale, mais en même temps, de l’Église associée à Christ. Cette distinction apparaîtra plus clairement dans le chapitre suivant. Il est de toute importance d’être au clair sur ce sujet, car par ignorance ou indifférence quant à la vérité, des milliers de croyants professants sont retournés sur le terrain juif et des milliers d’autres y retournent encore, acceptant l’existence d’une classe spéciale d’hommes qui prétendent posséder, comme Aaron et ses fils, le privilège particulier d’aller à Dieu pour représenter leurs semblables. Revendiquer un tel droit, c’est attaquer le fondement même du christianisme, car c’est renier la valeur éternelle de la seule offrande de Christ. Aaron donc, souvenons-nous-en, est un type de Christ; mais lorsqu’il est considéré avec ses fils, les privilèges de l’Église — unie à Christ comme famille sacerdotale — sont placés devant nous. Le choix d’Aaron et de ses fils était pure grâce. La qualification essentielle pour cet office était l’appel divin (Héb. 5:4); mais Aaron n’a pas été choisi en vertu de quelque mérite personnel; il était en fait simplement l’objet de la faveur divine et souveraine. Il n’avait aucune prétention quelconque à faire valoir envers Dieu pour obtenir un tel honneur; mais Dieu le lui a conféré dans l’exercice de ses prérogatives souveraines.

Le chapitre renferme deux sujets: les vêtements sacerdotaux et l’office sacerdotal. Les deux sont entremêlés; les vêtements sont toutefois présentés d’abord.

26.3. Les vêtements du sacrificateur — l’éphod

Ch. 28:2-8 — En tout six vêtements saints «pour gloire et pour ornement» (v. 4) ou sept si nous ajoutons la lame d’or pur sur la tiare (v. 36), constituaient le costume du souverain sacrificateur. L’éphod vient en premier, car il était le vêtement sacerdotal par excellence. Sans lui, le sacrificateur ne pouvait pas exercer d’une manière complète son office. L’éphod était fait de quatre matériaux: le bleu, la pourpre, l’écarlate et le fin coton retors, déjà considérés à plusieurs reprises, avec en plus de l’or (v. 5). Celui-ci est mentionné d’abord; il parle de ce qui est divin. Si nous prenons plus précisément l’or comme un emblème de la justice divine, il apparaît que c’est là le fondement sur lequel Christ exerce son office de sacrificateur; que son intercession est selon cette justice devant Dieu et que, par conséquent, elle l’emporte nécessairement. Dans les quatre autres matériaux, nous avons: le caractère céleste de Christ (le bleu); ses gloires comme Fils de l’homme et comme Fils de David (la pourpre et l’écarlate) et sa pureté immaculée (le fin coton retors) , en tant que saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs.

Il s’ensuit un double enseignement. D’abord que Christ agit pour nous comme sacrificateur, selon tout ce qu’il est dans sa divinité et dans son humanité, comme Dieu-Homme. Toute la valeur de sa personne entre dans l’exercice de son office, l’or parlant de ce qu’il est comme Dieu, et les différentes couleurs, de ses perfections et de ses dignités comme homme. L’apôtre lie ces deux côtés dans l’épître aux Hébreux: «Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu...»  (Héb. 4:14). Il est Jésus et il est le Fils de Dieu: vérité si précieuse, exposée en type dans les matériaux de l’éphod. Combien s’élargit notre conception de la valeur de son œuvre pour nous comme sacrificateur lorsque nous nous souvenons de ce qu’il est en lui-même, et que nous sommes portés dans son intercession par tout ce qu’il est en tant que l’homme Christ Jésus et en tant que Fils de Dieu!

Secondement, ces matériaux révèlent le caractère de sa sacrificature. Des gloires royales sont décrites, ainsi que sa nature et son caractère essentiels. Il sera véritablement «sacrificateur sur son trône» (Zach. 6:13). Il exerce maintenant son office en faveur des croyants, selon l’ordre aaronique, au grand jour des expiations, à l’intérieur du voile; mais la pleine expression de son service sacerdotal pour Israël sera vu dans son caractère de Melchisédec (Ps. 110; Héb. 7). L’éphod d’Aaron parlait de ces gloires à venir qui seront manifestées lorsque Christ sera à la fois Roi de justice et Roi de paix. Ainsi, à strictement parler, le vêtement est un symbole de Christ comme sacrificateur pour Israël, bien qu’Aaron ne soit jamais entré dans le lieu très saint dans le caractère dont parlait l’éphod. Car, par Nadab et Abihu, le manquement est intervenu et, en conséquence, il fut interdit à Aaron d’entrer dans la présence de Dieu, si ce n’est une fois l’an et non plus alors dans les vêtements pour gloire et pour ornement (Lév. 10; 16). Mais Christ revêtira tout ce que ces vêtements représentent et alors, pour la première fois, la pensée de Dieu quant à la sacrificature pour son peuple sera vue pleinement réalisée.

26.4. Le ceinture de l’éphod

La ceinture était faite des mêmes matériaux que l’éphod. C’est donc sur sa signification que notre attention est dirigée. Dans l’Écriture, une ceinture parle toujours du service. Ainsi dans l’évangile selon Luc, quand le Seigneur dit: «Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira» (Luc 12:37). La ceinture de l’éphod évoque donc le service de Christ comme sacrificateur, le service qu’il accomplit pour nous devant Dieu en cette qualité. Lui, le parfait serviteur, trouvait toutes ses délices à faire la volonté de son Père alors qu’il traversait ce monde, et dans son amour il reste, bien que glorifié, encore serviteur. Il est entré dans le ciel afin de paraître pour nous devant la face de Dieu (Héb. 9:24). C’est dans ce caractère qu’il exerce en notre faveur une intercession permanente, par laquelle il nous dispense continuellement la miséricorde et la grâce: la miséricorde pour notre faiblesse, et la grâce pour nous secourir lorsque nous sommes tentés. Il est très réconfortant pour nous d’élever les yeux et de considérer Christ revêtu de sa ceinture sacerdotale, car par là nous avons l’assurance qu’il nous sauvera tout le long du chemin, qu’il nous conduira en toute sécurité en traversant la terre et qu’il nous introduira dans le repos de Dieu, parce qu’il est toujours vivant pour intercéder pour nous. Quelle preuve d’amour de sa part! Moïse s’est plaint à l’Éternel de ce que la charge d’Israël, consistant à conduire le peuple dans ses étapes, était trop pesante pour lui. Mais le Seigneur Jésus, notre grand souverain sacrificateur, n’est jamais lassé, malgré les innombrables manquements des siens, leurs infidélités et leurs «retours de cœur en Égypte». Il n’est jamais fatigué et il ne se repose jamais, car son amour est inépuisable. Que son nom soit béni!

26.5. Les pierres d’onyx

V. 9-30 — Nous avons ensuite les pierres d’onyx et le pectoral. Sur les deux pierres d’onyx étaient gravés les noms des fils d’Israël: six tribus sur chacune d’elles. Elles étaient enchâssées dans des chatons d’or et mises sur les épaulières de l’éphod. «Et Aaron portera leurs noms devant l’Éternel, sur ses deux épaules, en mémorial». Cette description a donc trait, en figure, à l’exercice de l’office sacerdotal. Les pierres d’onyx étaient des pierres précieuses, préfigurant les beautés morales de Christ; et si nous lions cette pensée au fait qu’elles étaient enchâssées dans de l’or, deux conclusions se dégagent: d’abord, que les noms de ceux qui constituent le peuple de Dieu apparaissent sur les épaules du sacrificateur selon toute sa beauté et son excellence, et secondement, qu’ils sont établis selon la justice divine, comme le symbolise l’or. L’épaule est l’emblème de la force (voir Ésaïe 9:6; 22:22, etc.). Christ donc, tel qu’il est dépeint ici, porte dans sa toute-puissance les siens dans la présence de Dieu; et il est en droit de le faire, car ils sont placés sur ses épaules, selon la justice divine, revêtus de tout l’éclat de sa propre beauté. Quel réconfort pour nous, conscients de notre grande faiblesse! Celui qui soutient toutes choses par la parole de sa puissance nous présente constamment devant Dieu; et parce que c’est lui qui nous porte dans sa présence, Dieu nous considère comme ayant un droit indéniable à être sur ses épaules et nous voit à juste titre revêtus de toute l’excellence du souverain sacrificateur. Nous sommes ainsi continuellement rappelés devant lui, car Christ ne peut pas être dans la présence de Dieu sans que nos noms soient vus sur ses épaules. Remarquez aussi que les chatons dans lesquels les pierres d’onyx étaient enchâssées étaient attachés par deux chaînettes d’or en torsade qui les liaient sur ses épaules selon la justice divine.

26.6. Le pectoral

Puis nous avons le pectoral. Les matériaux dont il est fait correspondaient à ceux de l’éphod (v. 15). Il était de forme carrée et garni de quatre rangées de pierres précieuses; et sur ces pierres également étaient gravés les noms des fils d’Israël selon leurs douze tribus. L’enseignement typique aura par conséquent le même caractère, tout en soulignant la différence existant entre les épaules et le cœur.

1) Aaron portait donc les noms des fils d’Israël sur son cœur aussi bien que sur ses épaules. Le cœur est le symbole des affections. Cela nous montre que si d’une part Christ présente les siens devant Dieu par sa puissance éternelle, d’autre part il les porte aussi sur son cœur dans son amour éternel. La force éternelle et l’amour éternel s’unissent dans la présentation des croyants devant Dieu par le Sacrificateur. Sur le cœur de Christ! Qui peut en sonder les profondeurs? Si nous pensons à la puissance, nous entendons les paroles du Seigneur: «Personne ne les ravira de ma main.» Si c’est l’amour qui retient nos pensées, nous nous rappelons le défi de l’apôtre: «Qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ?» Ainsi, la puissance et l’amour, tous deux réunis en Christ, s’emploient à nous présenter devant Dieu. Il nous a comme chargés sur ses épaules, nous supportant, par sa puissance souveraine, et il nous a liés sur son cœur par son amour impérissable. Cela nous aidera à comprendre quelque chose de la valeur de son intercession pour nous, basée sur l’efficacité de son sacrifice.

26.7. Les noms gravés

2) Les noms des enfants d’Israël étaient gravés sur les pierres précieuses. L’exercice de la sacrificature selon la pensée de Dieu se déployait — et c’est effectivement le cas pour Christ sinon pour Aaron — dans la présence immédiate de Dieu, devant la pleine lumière de la sainteté de son trône. Or l’effet de la lumière sur les pierres précieuses est de manifester leurs beautés variées et multiples. Ainsi, comme cela a été remarqué en rapport avec les pierres d’onyx, les noms des enfants de Dieu, portés sur le cœur du sacrificateur, resplendissent de toute la splendeur des pierres sur lesquelles ils sont gravés. Cela symbolise le fait que les croyants sont devant Dieu dans toute l’acceptation de Christ. Lorsque Dieu regarde le grand Souverain Sacrificateur, il voit sur son cœur et sur ses épaules les siens parés de toute la beauté de Celui sur lequel son regard repose toujours avec une parfaite satisfaction. Ou, sous un autre aspect, on pourrait dire que Christ présente les siens à Dieu, dans l’exercice de sa sacrificature, selon ce qu’il est lui-même. Il revendique ainsi devant Dieu, dans son intercession, ses propres droits à leur égard! Car ils sont ceux pour lesquels il est mort, ceux qu’il a lavés par son précieux sang, ceux dont il a fait les objets de son propre amour et qu’il amènera bientôt pour être avec lui pour toujours. Il intercède pour eux devant Dieu selon toute la force de ces liens, selon tous les droits qu’il a lui-même à l’amour de Dieu en vertu de son œuvre à la croix.

3) Le pectoral était fixé à l’éphod par des chaînettes d’or en ouvrage de torsade et par «un cordon de bleu» et des anneaux d’or. Nous en déduisons que le pectoral ne peut pas être séparé de l’éphod. Il est indissolublement lié à l’office sacerdotal de Christ; il est attaché à l’éphod, le vêtement sacerdotal, par des chaînettes d’or, c’est-à-dire par tout ce que Christ est dans sa divinité, selon la justice divine, une justice qui répond à la nature de Dieu. C’est également une relation éternelle, ce qui est représenté par les anneaux. L’anneau, qui n’a ni commencement ni fin, est un emblème de l’éternité. En tant que sacrificateur, Christ ne peut jamais nous faire défaut. S’il a pris une fois en main notre cause, il ne l’abandonnera jamais.

26.8. L’intercession de Christ

Cette vérité sera certes bien propre à fortifier nos cœurs dans des temps d’épreuve ou de faiblesse. Il se peut que nous soyons découragés, mais si nous levons les yeux, nous pouvons nous réjouir à la pensée que nous ne perdrons jamais notre place sur le cœur et sur les épaules de Christ. De nombreux croyants ont, à certains moments, l’impression qu’ils ne peuvent entrer dans la présence de Dieu ni se faire entendre de lui, que ce soit à cause d’une faute, de la froideur de cœur ou encore de leur faiblesse spirituelle. Ne nous cherchons pas d’excuses mais souvenons-nous que, si nous-mêmes ne pouvons pas prier, Christ lui ne manque jamais de nous porter dans son intercession constante, et que nous sommes indissolublement liés sur son cœur et sur ses épaules: ce sera un antidote aux tentations de Satan en de tels moments. Cette assurance dissiperait vite notre tristesse et notre tiédeur, car elle nous amènerait à détourner les yeux de nous-mêmes et à attendre tout de Lui et de son ministère incessant pour nous dans la présence de Dieu. Comme l’a dit un autre. «Il nous présente à Lui comme ceux qu’il a sur son cœur. Il ne peut pas être devant Lui sans le faire; et quel que soit le droit des vœux et des demandes de Christ à attirer la faveur de Dieu, ce droit attire cette faveur sur nous. La lumière et la faveur du sanctuaire — Dieu y demeure, — ne peut luire sur Christ sans luire aussi sur nous, comme sur un objet présenté à Dieu pour avoir part à ce privilège»1.

1 Études sur la Parole de Dieu, par J.N. Darby.

26.9. Lumières et perfections

4) Aaron portait le jugement du peuple en rapport avec les urim et les thummim. Ceux-ci étaient mis sur le pectoral de jugement (v. 29, 30). Urim et thummim signifient: «lumières» et «perfections». Nous en avons besoin pour que nous soyons bénis. «Si nous étions devant Dieu tels que nous sommes, nous attirerions sur nous-mêmes le jugement, ou bien nous devrions nous éloigner de la lumière et de la perfection de Dieu, et nous tenir dehors. Mais, puisque Christ porte notre jugement selon cette lumière et cette perfection, notre présentation à Dieu est conforme à la perfection de Dieu lui-même, — notre jugement est porté; mais aussi notre position, notre lumière, la direction que nous avons à suivre dans nos voies, notre intelligence spirituelle, sont conformes à cette même lumière divine, à cette même perfection; en effet le souverain sacrificateur demandait à Dieu et recevait des réponses de lui par les urim et les thummim. C’est un précieux privilège». Toutes ces images sont là pour nous montrer avec quelle perfection Christ, comme sacrificateur, intervient pour les siens et prend soin d’eux.

26.10. La robe de l’éphod

Ch. 28:31-35 — La robe de l’éphod est décrite ensuite. Elle était entièrement de bleu — couleur du ciel, rappelant le caractère céleste du sacrificateur et la scène où s’exerçaient ses fonctions ou plutôt la parfaite harmonie entre son caractère et cette place. C’est ainsi que dans l’épître aux Hébreux il est dit de lui non seulement qu’il était saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, mais aussi qu’il a été élevé plus haut que les cieux (Héb. 7:26). Il fallait prendre soin que la robe ne se déchire pas (v. 32), car ce qui porte le caractère céleste doit nécessairement être inaltérable dans sa perfection. Sur les bords de la robe, il devait y avoir des grenades de bleu, et de pourpre, et d’écarlate, alternant avec des clochettes d’or. Il est spécifié que «Aaron en sera revêtu quand il fera le service; et on en entendra le son quand il entrera dans le lieu saint, devant l’Éternel, et quand il en sortira, afin qu’il ne meure pas» (v. 35). La signification symbolique des grenades et des clochettes est claire: ce sont respectivement les fruits et le témoignage de l’Esprit. En outre, «entrer» et «sortir» indiquent deux périodes distinctes. Si nous considérons Christ, dont Aaron n’était qu’un type, il entra lorsqu’il monta aux cieux, et le son se fit entendre, le jour de la Pentecôte, dans le témoignage que l’Esprit de Dieu rendit par la bouche des apôtres. Il y eut ainsi des fruits liés à ce témoignage, fruits de l’Esprit dans la marche et dans la vie de ceux qui furent convertis par son moyen (voir Actes 2). La même chose se produira lorsque Christ sortira, et dans les deux cas tout découle de Christ dans son caractère céleste. L’apôtre Pierre joint les deux périodes. Il s’adresse à la multitude qui s’était assemblée, confondue par le témoignage de l’Esprit, et leur déclare: «C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël: «Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes», etc. (Actes 2:16, 17). Ce qui se passait devant leurs yeux étonnés n’était qu’un échantillon, quoique d’un caractère différent, de ce qui aurait lieu lorsque le Sacrificateur sortirait avec la bénédiction pour Israël. C’est sous ce dernier aspect qu’il nous faut considérer la signification des couleurs des grenades. Les fruits de l’Esprit sont de caractère céleste et, par conséquent, le «bleu» est la première couleur mentionnée. Mais les grenades étaient aussi «de pourpre» et «d’écarlate», car elles seront alors également associées aux gloires royales de Christ, aux gloires dont il héritera en tant que Fils de l’homme et Fils de David. Les deux périodes — son entrée et sa sortie peuvent ainsi correspondre aux pluies de la première et de la dernière saison, du moins en rapport avec Israël (voir Osée 6:1-3).

26.11. La lame d’or

Ch. 28:36-38 — Puis est mentionnée la lame d’or. C’est la ressource miséricordieuse que Dieu a fournie pour les imperfections et les souillures de notre service et de notre adoration. Il ne peut accepter que ce qui répond à sa propre nature. Tout ce qui lui est offert doit, par conséquent, porter le sceau de la sainteté. De ce fait, si nous sommes laissés à nous-mêmes, bien qu’étant purifiés et amenés en relation avec lui et ayant le droit de nous approcher, nos offrandes ne pourraient jamais être acceptées. Mais il est répondu à notre besoin. Christ, comme sacrificateur, porte l’iniquité de nos saintes offrandes; et il est «sainteté à l’Éternel», de sorte que notre adoration est acceptable à Dieu, comme étant présentée par lui. Consolation bénie, car sans cette ressource, nous serions exclus de la présence de Dieu! Aussi l’apôtre ne parle-t-il pas seulement du sang et du voile déchiré, mais également du grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu (Héb. 10).

26.12. La tunique

Ch. 28:39 — Nous trouvons enfin les directives concernant la tunique de fin coton retors. Comme partout ailleurs, le fin coton retors est un type de la pureté personnelle et, appliqué à Christ, de la pureté personnelle absolue. Le fait que la tunique était brodée nous enseigne qu’Il est paré de toute grâce. Tous les vêtements nous parlent donc de Christ quoique, rappelons-le, ils n’aient été que l’ombre des biens à venir et non pas l’image même des choses. Il est toujours nécessaire d’y penser lorsque nous considérons les figures placées sous nos yeux. Soulignons aussi une fois encore que ces vêtements pour gloire et pour ornement ne furent jamais portés à l’intérieur du voile. Ils sont par là d’autant plus applicables à notre position; car si Aaron, revêtu de ces vêtements, avait eu accès dans le lieu très saint, cela aurait été le signe que le peuple qu’il représentait était pleinement accepté. Nous sommes rendus agréables dans le Bien-aimé; et Christ, glorifié, exerce son ministère dans le vrai sanctuaire comme souverain Sacrificateur de son peuple; il nous introduit, par conséquent, dans la jouissance de toutes les bénédictions préfigurées ici. C’est ce qui ressort de l’épître aux Hébreux, et cela explique la raison pour laquelle Christ y est présenté en complet contraste avec tout ce qui, dans l’ancienne dispensation, avait préfiguré sa personne, son office ou son œuvre.

Les vêtements pour les fils d’Aaron et pour Aaron lui-même (v. 40-43) se rattachent davantage au sujet du chapitre suivant: la consécration des sacrificateurs.

 A suivre