Lectures hebdomadaires

Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur l'épitre aux Philippiens.

Épitre aux Philippiens

F.B. Hole

Chapitre 1 versets 1 à 14

Introduction

La portion de l’Écriture qui est devant nous peut être appelée l’épître de l’expérience chrétienne. Elle n’est pas caractérisée par un développement de doctrine, comme le sont les épîtres aux Romains et aux Éphésiens : la doctrine qu’elle contient est amenée incidemment, et non pas comme thème principal. Elle est caractérisée par un esprit de grande intimité (il y avait effectivement un lien d’affection très fort entre Paul et les saints à Philippe), et par la présence de beaucoup de détails personnels. On trouve donc dans cette épître un aperçu extraordinaire de l’histoire spirituelle intérieure de l’apôtre ; cet aperçu est des plus édifiants. Il nous est permis de scruter son expérience spirituelle pour que nous puissions comprendre ce qu’est la vraie expérience chrétienne, et découvrir combien elle se développait merveilleusement chez un homme aux passions semblables aux nôtres. Dans les circonstances les plus défavorables et les plus décourageantes, c’était un triomphe.

Chapitre 1

Ch. 1:1-2

Paul ne commence pas par se présenter comme apôtre, mais simplement comme esclave de Jésus Christ. Nous ne devons donc pas considérer l’expérience qu’il est amené à relater comme quelque chose d’apostolique, et donc hors de portée des chrétiens ordinaires. Au contraire, c’est l’expérience d’un esclave ou serviteur, et nous le sommes tous. Il s’adresse lui-même à ceux qu’on pouvait qualifier, à Philippes, de « saints dans le Christ Jésus ». Étant en Christ, ils étaient mis à part pour Dieu. Il y avait des surveillants1 et des serviteurs1 au milieu d’eux, mais ceux-ci ne sont pas mentionnés en premier. Les hommes qui avaient de telles charges dans l’assemblée locale avaient une place d’honneur et d’importance, mais ils ne dominaient pas sur l’héritage de Dieu (1 Pierre 5:3), ni ne réclamaient la première place en toutes choses. De plus, au lieu qu’ils soient surveillants avec un rôle de président sur de nombreuses églises, il y avait plusieurs surveillants dans cette seule assemblée.

1 « Surveillant » est le sens original du terme grec episcopos, qui a donné naissance au mot « évêque ». « Serviteur » est le sens original du terme grec diakonos, qui a donné naissance au mot « diacre ».

Ch. 1:3-7

Immédiatement après les salutations du début, Paul rappelle l’heureux souvenir qu’il avait des saints à Philippes. Ils avaient été particulièrement caractérisés par la communion dans l’évangile. Ils avaient beaucoup eu l’apôtre dans leur cœur, et ils s’étaient tenus à ses côtés comme des partenaires ; tout cela était une preuve du travail de Dieu en eux. Dieu avait commencé en eux une bonne œuvre par Son Esprit, mise en évidence de cette manière ; et ce que Dieu avait commencé, Il l’achèverait, et ce serait finalisé au jour de Christ.

De toute évidence ils étaient caractérisés par un grand amour pour l’évangile, et par une communion de cœur avec l’évangile, d’une manière pratique ; et non seulement avec l’évangile, mais aussi avec Paul qui en était l’ambassadeur, et ils étaient ainsi participants de la grâce avec lui. Ils en étaient participants non seulement en rapport avec la confirmation de l’évangile par les merveilleux résultats qu’il produisait, mais aussi en rapport avec sa défense contre tous les adversaires, et en rapport avec les liens dans lesquels se trouvait l’ambassadeur. Nombreux sont ceux qui désirent participer à la confirmation, et peut-être à la défense de l’évangile, mais ils ne sont plus tant désireux quand les liens et les afflictions arrivent. Les liens sont le test, et l’empressement à cet égard est une preuve plus sûre du travail intérieur de Dieu qu’une grande érudition en matière de doctrine chrétienne.

Ch. 1:8-11

Le verset 8 nous assure combien Paul rendait aux Philippiens toute leur affection, et à vrai dire combien la sienne dépassait la leur. Les versets 9 et 10 nous montrent ce qu’était le désir de son cœur pour eux : qu’ils croissent continuellement en amour, en intelligence, en discernement, en pureté et en fruits portés. Il y avait beaucoup de choses chez eux qui étaient un sujet de joie, mais le désir de l’apôtre est résumé dans l’expression « encore de plus en plus ».

Tandis que l’œuvre de Dieu pour nous a été accomplie une fois pour toutes par le Seigneur Jésus, l’œuvre de Dieu en nous par Son Saint Esprit est quelque chose de progressif. Que nous ayons à abonder de plus en plus en amour est évidemment le principal, car ce faisant, notre connaissance et notre puissance de discernement augmenteront. Nous discernerons toujours plus ce qui est excellent, et nous y trouverons notre joie, et nous nous garderons de tout ce qui pourrait le ternir, et par conséquent nous serons remplis de ces fruits produits par la justice « à la gloire et à la louange de Dieu ». L’amour est vraiment la nature divine. Nous avons à croître dans cette nature comme résultat de l’œuvre de Dieu en nous, et cela continuera jusqu’au terme de notre séjour ici-bas, et portera son fruit et sera manifesté au jour de Christ.

Ch. 1:12-14

À partir du verset 12, l’apôtre commence à faire allusion à ses propres circonstances, mais non pas pour se plaindre ni pour en occuper nos pensées, mais plutôt pour montrer combien Dieu qui est au-dessus de toutes les circonstances, les a fait tourner pour l’avancement de l’évangile.

Quel choc ce dut être pour les premiers chrétiens quand Paul fut emprisonné sous la main de fer de Rome ! Un anéantissement soudain semblait s’abattre sur ses travaux et ses triomphes sans précédent dans l’évangile, et cela devait avoir l’air d’un désastre total. Mais il n’en était rien ; c’est plutôt l’inverse qui arriva ; les versets suivant nous apprennent comment Dieu a été plus fort et a fait tout tourner pour le bien.

C’était expressément en vue du bien que les choses étaient arrivées ainsi, pour rendre manifeste que la Bonne Nouvelle était la seule cause de l’emprisonnement de Paul. Depuis les plus hauts cercles à Rome jusqu’aux plus humbles, il était partout parfaitement clair qu’il était dans les liens à cause de Christ, et non comme un malfaiteur ordinaire.

C’était d’autant plus pour le bien que la plupart des frères avaient été remués de la bonne manière par sa captivité. Au lieu d’être découragés et intimidés, ils avaient été poussés à se confier davantage dans le Seigneur, à la suite de quoi ils faisaient preuve de plus de hardiesse pour annoncer la parole de Dieu sans crainte. Une triste minorité s’était jointe à la prédication pour de mauvais motifs ; étant opposés à Paul, ils espéraient attiser le trouble qu’il subissait, mais quoi qu’il en soit, ils prêchaient Christ, et Dieu le faisait tourner en bénédiction.

À suivre