Lectures hebdomadaires

Seconde épître aux Thessaloniciens

F.B. Hole

Chapitre 1er

Chapitre 1er

V. 1-2

La seconde lettre aux Thessaloniciens a été, de toute évidence, écrite peu de temps après la première, alors qu’ils étaient encore jeunes dans la foi et qu’ils risquaient d’autant plus d’être induits en erreur par de faux docteurs, spécialement sur les sujets relatifs à la venue du Seigneur. Cette seconde épître débute presque de la même manière que la première, et Paul s’associe à nouveau aux mêmes compagnons d’œuvre.

V. 3-4

La condition de cette assemblée était encore un grand sujet de joie et de reconnaissance pour l’apôtre. Ils étaient en bonne santé spirituelle malgré les persécutions et les tribulations qui pesaient sur eux ; nous dirions presque que c’était à cause de ces persécutions et de leurs difficultés. Du fait que le monde s’opposait à eux activement, ils n’étaient pas tentés par ses séductions pour le moment. La pression même qui s’exerçait sur eux et contre eux avait pour effet de les souder l’un à l’autre.

Leur foi qui augmentait et leur amour qui abondait selon les versets 3 et 4, sont étroitement liés à leurs persécutions et leurs tribulations, non sans raison. Non seulement leur foi augmentait, mais elle augmentait beaucoup ; non seulement ils avaient de l’amour, mais cet amour abondait. Cela réjouissait l’apôtre : il y voyait un signe de leur vitalité spirituelle et de leur progrès, bien qu’il n’ait rien à dire dans cette épître sur leur connaissance et leurs dons. Inversement, quand il s’adressait Corinthiens dans la première épître, il reconnaissait leur connaissance et leurs dons alors qu’il n’avait rien de favorable à dire sur leur foi et leur amour ; et il ne pouvait pas se glorifier d’eux car ils étaient charnels. Avons-nous tous saisi la portée de cette différence ? À quoi regardons-nous si nous désirons voir l’avancement spirituel chez autrui ?

L’Écriture nous montre que la vraie foi est quelque chose de vivant. C’est comme un arbre vivant profondément enraciné dans le sol de la connaissance de Dieu. La foi est la vue spirituelle, et à mesure que nous avançons, notre vue doit devenir plus claire et notre champ visuel s’élargir. Mieux nous connaissons Dieu, plus nous Lui faisons confiance.

 Notons que dans cette deuxième épître Paul ne fait aucune allusion à leur espérance bien qu’il mentionne leur patience qui en est un fruit. La raison en est apparemment, que les adversaires avaient continué à essayer de jeter le trouble dans leur esprit quant aux choses à venir, de manière à ébranler leur espérance, et ils y avaient réussi pour le moment. Plus loin nous verrons mieux comment ils s’y étaient pris, et comment l’apôtre a contré leurs efforts par cette épître. Ce qui suit (ch. 1:5-10) avait évidemment en vue de rectifier les choses dans leurs esprits. On avait tenté de leur faire croire que leurs troubles actuels étaient le signe que le jour du Seigneur était arrivé, comme on le verra aux versets 1 et 2 du ch. 2.

Dans les versets 5 à 10, l’apparition publique du Seigneur Jésus est présentée comme le renversement des conditions précédentes, un retournement complet de situation. Les Thessaloniciens enduraient la tribulation, tandis que les gens du monde étaient ceux qui les tourmentaient. Quand le Seigneur Jésus apparaîtra, Il récompensera le monde par des tribulations et donnera le repos à Ses saints. En faisant ainsi, Il agira en justice.

V. 5-6

Il n’est pas difficile de voir que ce sera tout à fait juste de la part de Dieu de récompenser les persécuteurs de Ses saints par des tribulations. Il n’est pas aussi facile de voir la relation entre la justice et l’entrée des saints dans le royaume à venir, car nous devons bien sûr rejeter toute pensée de mérite, et tenir à ce que la grâce seule peut nous introduire dans le royaume de Dieu. La pensée du verset 5 semble être cependant que, bien que tout soit par grâce, Dieu désire mettre Ses saints en possession de Son royaume comme ceux qui en sont estimés dignes. Il permet donc les persécutions et les tribulations pour produire en eux le courage et la patience qu’Il aime et qu’Il peut justement récompenser. Dans cette patience et cette foi dans l’épreuve, il y avait un signe manifeste que le jugement de Dieu était juste en leur attribuant un droit au royaume à venir et à son repos.

V. 7-9

La description de l’apparition publique du Seigneur Jésus aux versets 7 à 9 est vraiment terrible. Quand Il sera révélé des cieux, rien ne manquera pour frapper d’épouvante les cœurs des rebelles. La vengeance tombera sur ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’évangile. Une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur sera le châtiment infligé. Il y a eu beaucoup de tentatives pour éviter la force simple et évidente des deux mots « destruction éternelle », mais tout compte fait, tant sur la base de l’original grec que sur celle de la traduction française, il n’en reste pas moins que la « destruction » ne signifie pas l’annihilation, et que « éternelle » signifie vraiment que cela durera pour toujours.

Remarquons que l’évangile est un message de la part de Dieu auquel nous devons OBÉIR. Nous sommes si enclins à le considérer comme une gentille invitation que nous devons accepter et à ne le présenter aux autres que sous ce jour-là. Il s’ensuit que ceux qui l’entendent n’y voient qu’une invitation qu’on peut décliner, ou au moins ajourner indéfiniment, sans aucune conséquence sérieuse ; c’est une erreur fatale pour eux. Tous ceux qui entendent l’évangile sont responsables d’y donner suite par l’obéissance de la foi.

Remarquez encore qu’il n’y a pas de sort pire que d’être condamné à une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur. Nous avons vu, en considérant la première épître, que vivre ensemble avec le Seigneur est le bonheur suprême. Le contraire est aussi vrai : rien n’est pire que d’être banni pour toujours de devant la présence de Celui qui est la Source de la vie, de la lumière et de l’amour.

V. 10

L’apparition de Christ aura deux aspects. Il sera glorifié dans l’exercice de la vengeance contre les impies. Il sera aussi glorifié et admiré dans tous ceux qui auront cru, en ce jour-là. Vous remarquerez que la préposition est bien « dans » et non pas « par ». Il sera certainement glorifié et adoré par nous, mais ici l’accent est mis sur ce qu’Il sera glorifié en nous. En ce jour-là, les saints brilleront à Sa ressemblance comme étant Son ouvrage. Les hommes et les anges regarderont vers eux, et Le glorifieront dans la mesure où tout ce qu’ils sont sera le fruit de Son travail.

De nos jours, il arrive trop souvent que nous Le discréditons. Autrefois l’accusation avait dû être portée contre Israël que « le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations » (Rom. 2:24), et la même accusation doit être portée contre ceux qui professent être le peuple de Dieu d’aujourd’hui. Mais, en ce jour-là, ce qui sera révélé ne sera pas notre malhonnêteté ou nos particularités, mais la grâce et la puissance de Christ reproduites en nous. En nous, les hommes verront l’effet glorieux de l’œuvre puissante de Dieu.

V. 11-12

Quel appel merveilleux ! Il n’est pas étonnant que l’apôtre désirait avec ardeur que Dieu les en juge dignes, en accomplissant maintenant Son bon plaisir en eux, et en développant avec puissance l’œuvre de foi dans leur cœur et dans leur vie. De cette manière, le nom du Seigneur Jésus serait glorifié en eux maintenant, et non pas seulement dans le siècle à venir. S’Il doit être glorifié en nous à ce moment-là, il est assurément juste que nous ayons le souci de ce qu’Il soit glorifié en nous déjà maintenant.

Le dernier verset de ce premier chapitre met l’accent là-dessus, et ajoute le fait que, non seulement Il sera glorifié en nous dans le siècle à venir, mais que nous devons être glorifiés en Lui, car nous brillerons alors d’une gloire qui ne sera pas la nôtre, mais la Sienne. Ce sera « selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ ». Rien sinon la grâce de Dieu ne pouvait produire un résultat aussi merveilleux.

Chapitre 2, versets 1 à 7

Chapitre 2

V. 1-2

Le début du chapitre 2 aborde le sujet pour lequel cette épître a été écrite. Ceux qui induisent en erreur avaient travaillé, s’efforçant de persuader les Thessaloniciens qu’ils étaient déjà entrés dans le jour du Seigneur, bien qu’ils savaient très bien que ce jour est accompagné de jugements sévères, et qu’il viendra comme un voleur dans la nuit (voir 1 Thes. 5:1-3). Ceux qui essayaient de les égarer raisonnaient évidemment en soutenant que les persécutions et épreuves qu’ils traversaient étaient des jugements prouvant que le jour du Seigneur était sur eux.

Or tout cela n’était qu’une simple tromperie comme le verset 3 l’indique, et les méthodes auxquelles ces adversaires s’abaissaient dans l’espoir de les tromper plus efficacement, étaient en harmonie avec leur faux enseignement. Ils essayaient d’imprimer leurs idées sur les Thessaloniciens « par esprit », « par parole » et même « par lettre, comme si c’était par nous ». Non seulement ils affirmaient oralement ces faux enseignements, mais ils prétendaient les avoir reçus par l’inspiration de l’Esprit de Dieu. L’Esprit de Dieu s’était exprimé par des paroles inspirées dans les premiers jours de l’assemblée chrétienne, comme les Actes en rendent témoignage, mais on trouvait aussi de fausses interventions provenant d’un esprit ou d’esprits, qui n’étaient pas l’Esprit de Dieu comme l’indique 1 Jean 4:1-6. Ces trompeurs affirmaient avoir reçu leur enseignement d’un esprit ; si c’était vrai, cet esprit n’était pas l’Esprit de Dieu. Mais ils allaient encore plus loin, jusqu’à envoyer une lettre aux Thessaloniciens émanant de l’apôtre Paul à ce qu’elle prétendait. Par des faux, ils essayaient de faire apparaître leurs idées erronées comme ayant son approbation. Satan ne s’embarrasse pas quant à la nature des moyens qu’il utilise pour parvenir à ses fins. Un enseignement pervers peut être tout à fait être soutenu par un comportement pervers.

Certains peuvent se demander quelle était l’importance du point soulevé. Il y avait des persécutions et des épreuves. Était-il si important qu’elles fussent ou non un signe de l’arrivée du jour du Seigneur ? Il arrive souvent que de graves problèmes pratiques dépendent de points de doctrine apparemment assez mineurs. Le point en question était effectivement important. Si le jour du Seigneur était vraiment là, alors la vérité que Paul avait été conduit à leur révéler à la fin du ch. 4 et au début du ch. 5 de la première épître, était totalement renversée. Le jour les avait rattrapés et atteints comme un voleur. N’est-ce rien de voir la Parole de Dieu discréditée ?

En outre, cela aurait signifié que certains croyants étaient laissés sur terre pour subir la tribulation, à titre de rétribution de la part de Dieu. Leur espérance céleste en serait obscurcie, et ils seraient laissés pour affronter les terribles événements à venir sur la terre. Était-ce là quelque chose de peu d’importance ? Bien sûr que non.

Comment l’apôtre fit-il face à cet enseignement trompeur ? Il le fit de deux manières. D’abord en leur rappelant la vérité déjà exposée dans sa première épître ; puis en leur donnant des instructions supplémentaires claires quant au jour du Seigneur et à l’ordre des évènements qui s’y rapportent.

Il les implorait de ne pas tenir compte de l’erreur « par la venue de notre Seigneur Jésus Christ » et « par notre rassemblement auprès de Lui ». À quoi se réfèrent ces expressions ? Clairement à ce qu’il leur avait enseigné dans sa première épître, au ch. 4:15-17. Si nous devons rencontrer Christ en l’air tous ensemble avant la venue du jour du Seigneur, comment pourrions-nous nous trouver sur la terre pour souffrir ces tourments ? À la lumière de la vérité qui leur avait déjà été révélée, les Thessaloniciens n’auraient jamais dû écouter ces trompeurs. Mais, bien sûr, ils n’étaient que de jeunes convertis, des petits enfants en Christ, et ils n’étaient donc guère habiles à discerner les dérives des enseignements qu’ils avaient entendus. Beaucoup d’entre nous sont comme eux, et s’il en est ainsi, cela nous aidera à voir que la vérité est un ensemble cohérent, de sorte que nous devons ne jamais être ébranlés par de nouveaux enseignements s’ils dévient des fondements posés par Dieu dans nos cœurs antérieurement.

V. 3-4

Avec le verset 3 commence une instruction supplémentaire. Non seulement l’église va se rassembler en l’air vers Christ avant que le jour du Seigneur arrive, mais il y a aussi deux grands évènements à réaliser au préalable sur la terre. Ils sont mentionnés tous les deux au verset 3. Il doit y avoir d’abord l’apostasie, un abandon de la foi, et d’autre part « l’homme de péché » doit être manifesté. Le premier est un mouvement, le second est un homme.

Toute l’histoire nous enseigne comment les mouvements et les hommes se lient ensemble, dans cet ordre. D’abord un mouvement surgit, bien trop souvent suscité par le dieu de ce monde ; puis un homme apparaît qui amène ce mouvement à un sommet, et en qui le mouvement atteint son épanouissement et sa finalité suprêmes. L’impérialisme antique culmina avec Nébucadnetsar, le mouvement républicain français avec Napoléon, tandis que le mouvement fasciste moderne culmina avec Mussolini. L’histoire se répètera encore à bien plus grande échelle avant que le jour du Seigneur arrive.

Soyons clair sur ce que signifie l’apostasie. Il ne s’agit pas seulement d’une déviation, ou d’un refroidissement des chrétiens, à la suite de l’envahissement de l’église par le monde, avec tout le train de mal qui l’accompagne. Il s’agit plutôt d’un abandon complet de la vérité de Dieu, un abandon total des anciens fondements de la foi. Au cours de l’histoire de l’église, on a trop souvent rencontré des distorsions et des perversions de la vérité, comme l’implantation de buissons et l’élagage des arbres qui gâchent la beauté d’un jardin auparavant beau et symétrique. Mais l’apostasie est autre chose ; c’est plutôt un glissement de terrain d’une ampleur telle que le jardin disparaît en entier.

Une idée largement répandue est que le Seigneur ne reviendra pas avant que le monde soit prêt pour Sa venue sous l’effet de la prédication de l’évangile, et pas avant que la plupart de ses habitants, si ce n’est tous, aient été convertis. Rien ne supporte cette idée dans notre passage, mais plutôt le contraire. Ce qui précèdera Sa venue en gloire, c’est un abandon complet de la foi par ceux qui auparavant l’auront professée. Cette apostasie ouvrira la voie pour la manifestation d’un grand personnage, représentant direct de Satan et appelé ici « l’homme de péché », car en lui le péché trouvera sa plus haute expression. Cet homme sera marqué par la plus arrogante exaltation de soi. Il s’opposera à Dieu en se proclamant lui-même dieu. Une telle affirmation serait impossible parmi des gens se disant chrétiens (elle prêterait plutôt à ridicule), sans que la voie ait été préparée au préalable par l’apostasie.

L’apostasie sera alors d’une nature telle que les esprits des hommes seront prêts à accepter comme possibles et raisonnables ces prétentions si énormes pour un simple être humain. La déification de l’homme sera l’aboutissement logique et raisonnable du mouvement. Cela jette un flot de lumière sur ce que sera le courant principal de l’apostasie. Dieu sera détrôné et l’homme sera intronisé !

Examinons maintenant la chrétienté à la lumière de ces faits. Sans aucun doute nous voyons les signes menaçants de l’apostasie qui s’approche. Les évènements futurs jettent déjà leur ombre. Toute la pensée et l’enseignement religieux avancé tendent à s’orienter dans la direction indiquée par l’Écriture. Si Dieu entre quelque peu dans le schéma de leurs pensées, Il est relégué bien loin, et l’évolution remplit tout le premier plan. L’évolution n’est que la construction fragile de leurs esprits, mais ils l’ont dotée de pouvoirs miraculeux dont le fruit et le couronnement sont supposés être l’humanité. C’est l’homme qui a donc pour eux l’importance suprême, et non pas Dieu. En outre, ils s’attendent à ce que le processus de l’évolution ne s’arrête pas à l’homme d’aujourd’hui, mais aille jusqu’à la production d’un super homme. Combien il sera alors simple et naturel d’acclamer l’homme de péché quand il apparaîtra comme ce surhomme si longtemps attendu !

V. 5-7

L’apôtre avait averti les Thessaloniciens de ces choses lors de son court séjour au milieu d’eux, à sa première visite, quand il avait prêché l’évangile parmi eux. On peut s’étonner qu’il ait eu le temps de leur parler d’un tel sujet dans une aussi courte visite, et qu’il ait jugé approprié de le faire si peu de jours après leur conversion, mais c’est bien ce qui avait eu lieu. Paul savait très bien que « le mystère d’iniquité » opérait déjà, comme il le dit au verset 7. Cela veut dire que « l’iniquité », ou « marche sans loi, sans frein », opérait déjà dans le cœur des hommes, sous sa forme de « mystère » ou de secret. L’affirmation de sa propre importance éclatera au grand jour à la fin de la dispensation, mais elle était là déjà au commencement, bien que cachée dans l’ombre. C’est pourquoi l’avertissement était nécessaire.

Cet avertissement est d’autant plus nécessaire pour nous, que la fin de la dispensation approche. Tenons-en compte.

Avons-nous bien clairement à l’esprit, que l’apostasie et la révélation de l’homme de péché doivent précéder le jour du Seigneur ? La marée du mal humain doit atteindre son plus haut niveau avant que le Seigneur s’en occupe en jugement.

Si cela est clair pour nous, il nous sera facile de voir que la venue du Seigneur pour Ses saints et notre rassemblement à Sa rencontre en l’air doivent précéder l’apostasie totale. Les vrais saints de Dieu n’apostasient jamais. Aussi longtemps que la vraie assemblée de Dieu est ici-bas, un témoignage est maintenu sur la terre dans l’énergie du Saint Esprit, et l’apostasie complète est empêchée — les roues de son char ont peine à tourner, car le frein appuie fort sur elles.

Quand le frein sera soudain ôté par l’enlèvement des saints au ciel, le char bondira en avant jusqu’au fracas final qui l’attend.

Chapitre 2, versets 8 à 17 et chapitre 3

V. 8-12

Au verset 8 l’homme de péché est appelé « l’inique », celui qui est sans loi, sans frein. L’iniquité est l’essence même du péché. C’est le refus de toute autorité susceptible de contrôler ou restreindre, et elle est donc en opposition absolue contre Dieu. L’iniquité, qui a longtemps été à l’œuvre dans la chrétienté d’une manière mystérieuse ou cachée comme un feu étouffé, va éclater chez l’inique.

Mais ceci n’aura lieu que quand les saints de Dieu auront été enlevés de la scène du conflit par la venue du Seigneur pour les chercher. Pour le moment, les forces du mal sont contenues, ou retenues selon le terme utilisé aux versets 6 et 7. Il y a « Celui qui retient » et « ce qui retient ». La première expression se réfère sans aucun doute au Saint Esprit de Dieu, qui est actuellement présent personnellement sur la terre comme Il ne l’a jamais été auparavant, et qu’Il ne le sera plus dans le futur. La deuxième expression se réfère, je pense, à la présence de l’église sur la terre, l’église étant la maison de Dieu où l’Esprit Saint demeure.

Nous ne réalisons guère à quel point le travail d’iniquité est restreint par la présence des saints de Dieu. Ils peuvent être pauvres et faibles, mais l’Esprit de Dieu qui demeure en eux est tout puissant. Occasionnellement cette retenue se manifeste de manière tout à fait criante comme quand, par exemple, une séance de spiritisme échoue à cause de la présence dans le bâtiment de quelque chrétien avéré et sérieux. Nous pensons que ceci est arrivé plus d’une fois. Plusieurs d’entre nous n’ont-ils pas remarqué comment le cours de conversations impies dans une pièce ou un bureau est jugulé par l’entrée soudaine d’un serviteur de Dieu convaincu ?

Quand l’église sera enlevée au ciel, et que le Saint Esprit n’aura donc plus d’habitation sur la terre, il y aura des conséquences très graves sur-le-champ. L’iniquité réprimée éclatera chez l’inique, et pour un court moment l’œuvre de Satan ira à pleine allure. Cet inique qui doit venir sera inspiré par Satan, et montrera son énergie sur tous les plans. Remarquez combien les expressions utilisées sont radicales. Satan l’appuiera de TOUTE sa puissance, « en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge », pour que TOUTE séduction d’injustice possible soit amenée à peser sur les hommes laissés ici-bas pour la perdition.

Cette formidable énergie de Satan ne durera pas longtemps. L’inique une fois révélé sur la terre, on s’en occupera rapidement. Le Seigneur Jésus révélé des cieux le détruira complètement, le jetant vivant dans l’étang de feu, comme Apocalypse 19:20 le montre. Combien il est tout à fait à sa place que cet homme entièrement inique et désobéissant, la vraie personnification de l’énergie satanique, soit traité personnellement par le Seigneur Jésus, l’Homme entièrement soumis et obéissant, la personnification de la puissance et de la majesté de Dieu. Aucun intermédiaire n’aura droit d’intervenir dans ce conflit !

Remarquons aussi la justice de la manière dont Dieu agit avec les hommes. Ceux qui seront la proie de toute cette tromperie de l’iniquité sont justement ceux qui n’ont pas eu l’amour de la vérité lorsqu’ils l’ont entendue. N’aimant pas la vérité, ils ne l’ont pas crue, mais ont plutôt pris plaisir à l’injustice. Et maintenant la tromperie de l’injustice s’empare d’eux, ils croient au mensonge, et ils tombent tous sous le jugement de Dieu. Autrefois, Dieu leur avait envoyé la vérité, l’évangile avait résonné à leurs oreilles au moyen d’hommes qui le prêchaient « par l’Esprit Saint envoyé du ciel » (1 Pierre 1:12). Alors Dieu leur envoie une énergie d’erreur. Il fait pour eux ce qu’Il dût faire autrefois pour Israël rebelle quand « Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur » (Jean 12:40 ; voir aussi Actes 28:26-27). Dieu est-il injuste en agissant ainsi ? Au contraire : Il agit selon la justice la plus stricte et la plus exacte.

Ces versets devraient servir de frein aux chrétiens qui désirent tant posséder des pouvoirs miraculeux, particulièrement en matières de « guérison » et de « langues ». Qu’ils notent que, s’il est vrai que de tels déploiements de miracles par l’énergie du Saint Esprit ont eu lieu au début de notre dispensation, il est prédit qu’à sa fin, il y aura un grand déploiement de puissance de ce genre, mais sous forme de contrefaçons sataniques. Nous sommes maintenant proches de la fin de la dispensation, et il est significatif qu’il y ait un renouveau de phénomènes étranges qu’on présente comme miraculeux et divins. Nous n’affirmons pas que tous ces phénomènes sont des contrefaçons sataniques, mais nous disons que beaucoup le sont, et que si nous ne les testons pas tous très soigneusement d’après toute l’Écriture, nous serons malheureusement facilement trompés.

 

Passons un peu en revue les douze premiers versets de ce chapitre 2, et nous verrons qu’immédiatement après la venue du Seigneur pour chercher les Siens, il y aura :

1. Un grand mouvement dans le domaine de la pensée HUMAINE, aboutissant à l’apostasie, et culminant dans l’homme de péché.

2. Un grand mouvement dans les domaines SATANIQUES, aboutissant à une concentration intense des puissances de ténèbres, et culminant dans de grands déploiements de miracles de mensonge, ingénieusement mis en scène pour tromper entièrement les apostats.

3. Un grand mouvement du gouvernement et de la puissance de DIEU, aboutissant à enfermer de tels hommes dans leur erreur et leur incrédulité, et culminant par Son intervention publique en jugement avec l’apparition glorieuse du Seigneur Jésus.

Il y aura d’abord l’enlèvement des vrais saints de Dieu. Ensuite l’apostasie de la chrétienté corrompue et déchue. Et finalement le balayement par le jugement de Dieu de tout ce qui est nauséabond.

Il ne reste ici plus d’espoir pour ceux qui rejettent l’évangile. Il n’y a aucune allusion à une quelconque seconde chance après la venue du Seigneur pour les Siens, mais seulement la phrase solennelle « afin que TOUS ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice ».

V. 13-14

Quel délicieux contraste entre les versets 12 et 13 ! Dieu a choisi les croyants de Thessalonique (et nous aussi) pour le salut, — un salut qui sera consommé quand le Seigneur viendra pour nous, et que nous obtiendrons Sa gloire. C’est à cela que nous sommes appelés par l’évangile. En croyant l’évangile, nous avons cru la vérité, et ainsi depuis le commencement, nous avons ce qui nous fortifie contre le mensonge, auquel croient ceux qui périssent, trompés par Satan.

« La sainteté de l’Esprit » ne se réfère pas au travail progressif de l’Esprit dans le cœur des croyants, pour les rendre toujours plus conformes à la volonté de Dieu. Cette expression se réfère plutôt à la mise à part pour Dieu qui est effectuée lors des premières opérations de l’Esprit de Dieu dans les âmes, — opérations qui ont en vue de faire Sa demeure chez nous une fois que l’on a cru à l’évangile. Par ce travail souverain de l’Esprit, nous avons été sanctifiés.

V. 15-17

En vue de ceci, il nous est dit de « demeurer ferme ». Nous devons garder les « enseignements » apostoliques. Les croyants de Thessalonique avaient eu ces enseignements de deux manières, par parole et par la lettre écrite. Nous ne les avons que d’une manière. Tenons donc d’autant plus compte de ces écrits apostoliques. Nous avons vraiment « une bonne espérance par grâce », et cela est bien susceptible de nous consoler et de nous affermir.

Chapitre 3

V. 1-2

Finalement, les Thessaloniciens devaient prier pour Paul lui-même, non seulement quant à sa sécurité personnelle, mais aussi pour l’œuvre qui lui avait été confiée. Le récit d’Actes 17 nous montre toute la nécessité de la prière pour sa sécurité dans ces conditions ; et pourtant il donnait la première place à l’œuvre. La parole avait eu sa libre action parmi les Thessaloniciens, et elle avait été glorifiée dans les merveilleux résultats produits en eux. Paul leur demandait de prier pour qu’il en soit ainsi où qu’il aille. Il priait continuellement pour ses convertis, et il n’avait pas honte de leur demander de prier pour lui. Le croyant ou serviteur le plus avancé a de quoi être reconnaissant pour les prières du plus jeune converti ou du plus humble croyant.

V. 3-5

Quant aux Thessaloniciens eux-mêmes, l’apôtre avait confiance dans le Seigneur à leur égard, qu’ils seraient conduits par ses instructions, et il désirait seulement que le Seigneur Lui-même incline leurs cœurs à la jouissance de l’amour de Dieu et à la patience du Christ. C’est ce que nous désirons tous, spécialement quand nous voyons approcher la fin de la dispensation. Si nos cœurs saisissent ce qu’est la patience de Christ qui attend à la droite de Dieu, et s’ils sont disposés à être en harmonie avec Lui, nous ne nous fatiguerons pas de ce qui peut nous sembler un long délai. Pendant ce temps, nous jouirons de l’amour de Dieu, et nous pourrons le manifester aux autres en traversant ce monde.

V. 6-11

À partir du verset 3:6, il est évident que les idées erronées sur la venue du Seigneur qu’on avait cherché à inculquer aux Thessaloniciens, avaient déjà porté de mauvais fruits. Il est toujours vrai que les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. Certains parmi eux étaient devenus fanatiques, ayant le sentiment que le jour de Christ était sur eux, et ils avaient abandonné leur emploi, après quoi ils se mettaient à attendre le soutien des autres. Ils se mêlaient de tout et vivaient dans le désordre, ne faisant rien eux-mêmes, mais faisant leur proie de ceux qui continuaient à travailler tranquillement.

Dans ce domaine, l’apôtre pouvait se donner en exemple. Il avait travaillé nuit et jour pour son propre entretien, alors qu’il aurait eu le droit de leur être à charge, car Dieu avait commandé à « ceux qui annoncent l’évangile, de vivre de l’évangile » (1 Cor. 9:14). Pourtant il n’avait pas réclamé ce droit. Dans le cas général, la loi divine est : « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (3:10).

V. 12-13

Au verset 12, l’apôtre s’adresse à ces parasites. Il leur ordonne de travailler pour se suffire à eux-mêmes. Puis au verset 13 il se tourne vers le reste de l’assemblée à Thessalonique et leur dit de ne pas se lasser en faisant le bien. On peut bien s’imaginer leur lassitude vis-à-vis de ces frères dans le désordre, qui abusaient continuellement de leur bonté. S’ils allaient être soulagés de ce fardeau, il ne fallait pas cesser d’être bienveillants, mais rester des donateurs sincères et joyeux pour les intérêts du Seigneur.

V. 14-15

Les versets 14 et 15 donnent des instructions pour le cas où les frères semant le désordre seraient récalcitrants, et refuseraient d’obéir à la parole du Seigneur transmise par l’épître de l’apôtre. Il fallait alors les mettre sous discipline. Le déplaisir de Dieu devait être manifesté aux Siens en cessant de fréquenter ces frères. Le fauteur de trouble ressentirait par là la notoriété peu enviable de son isolement. Ses liens avec le monde du dehors étaient rompus, et maintenant il n’y avait plus d’heureuses relations fraternelles dans le cercle de l’assemblée. C’était une position presque invivable, destinée à le ramener au bon sens. Pourtant, il ne fallait pas le rejeter hors du cercle chrétien (comme s’il s’agissait d’un ennemi), ce qui était la conduite à tenir avec le fauteur de trouble de 1 Corinthiens 5.

V. 16-18

Tout ceci devait être fait pour que la paix règne parmi eux. Cependant seul le Seigneur Lui-même pouvait la donner vraiment. Paul désirait qu’ils aient la paix en tout temps et de toute manière.

Comme les Thessaloniciens avaient été troublés par une épître faussement présentée comme émanant de Paul, il fait très attention à ce qu’il n’y ait aucun doute quant à l’authenticité de cette épître-ci qui venait vraiment de lui. C’est ce qui explique le verset 17.

Fin