Lectures hebdomadaires

Épître de Jacques

Chapitre 1, versets 1 à 6

Versets 1-3

Cette épître est un des premiers écrits du N.T., probablement rédigé vers l’an quarante-cinq. L’auteur n’est pas Jacques, frère de Jean, tué auparavant par ordre d’Hérode (Actes 12. 2), mais de Jacques, frère du Seigneur. En Jean 7. 5, comme ses frères, il ne croyait pas en Jésus Christ. Mais, après la mort du Seigneur, converti, il persévérait avec ses autres frères et sa mère avec les apôtres (Actes 1. 14), et devint une «colonne» dans l’Assemblée de Jérusalem (Actes 15. 13; Gal. 2. 9). Il se nomme «esclave de Jésus Christ» (v. 1), soumis à la volonté de Celui qui est mort pour lui. Il n’était pas des douze Apôtres, mais Dieu est souverain pour se servir de qui Il veut. L’épître est transitoire entre le judaïsme et le christianisme: les Juifs devenus chrétiens continuaient à aller au temple, car les vérités de l’Assemblée n’étaient pas encore connues. Ce sera le ministère de Paul de les révéler, instruit par l’Esprit Saint. Comme l’épître aux Hébreux, écrite beaucoup plus tard, cette épître s’adresses aux Juifs, même ceux qui étaient dans la dispersion, à cause de leurs infidélités (Deut. 32. 15; 21, 22; 26). Les douze tribus étaient encore reconnues comme le peuple de Dieu, bien que déjà dispersées. Cependant, l’épître aux Hébreux, écrite peu de temps avant la destruction de Jérusalem, présente essentiellement la personne du Seigneur et Son œuvre bien plus excellentes que les types de l’A.T., et s’adresse à des chrétiens dans la souffrance (Héb. 10. 32-34). Si les premiers chrétiens étaient tous Juifs au début, l’évangile de la grâce devait atteindre toutes les nations (Actes 1. 6-8). Dieu, pour cela, se servira de la lapidation d’Etienne (Actes 7), pour disperser les disciples au loin (Actes 8. 2-4), le peuple, dès lors, étant rejeté. Ces chrétiens comprenaient de vrais croyants (Actes 6. 7), mais aussi, des professants sans vie; et Jacques se montre très sévère avec ces derniers.

Ce chapitre comprend les salutations (v. 1); les épreuves et tentations (v. 2 à 17); les exhortations pratiques par la Parole (v. 18-25); et le service religieux (v. 26, 27). L’enseignement reprend celui du sermon sur la montagne (Matt. 5-7), mais dans une perspective différente: Jacques s’adresse à des frères dans la foi, notion toute nouvelle pour les Juifs, car Dieu avait mis fin au judaïsme, et plus tard, Il exhortera les croyants à en sortir (Héb. 13. 13). Paul, s’élevant contre les Galates voulant judaïser, devra reprendre fermement Céphas (Gal. 2. 11…), mais tombera dans le même travers à la fin de sa vie (Actes 21). Dieu le délivrera en permettant qu’il soit jeté en prison.

Le v. 2 propose d’estimer comme «une parfaite joie» de connaître des tentations — des circonstances difficiles en suivant Christ. Pour le croyant les épreuves de la foi doivent engendrer la joie de marcher dans le même chemin que le Seigneur. C’est ainsi qu’a fait Moïse (Héb. 11. 26): «car il regardait à la rémunération».

Jacques insiste sur la justification par les œuvres qui sont une preuve que la foi est là (ch. 2. 24). Il faut que notre foi soit active. Les v. 2 à 12 parlent de la foi dans les épreuves. Les v. 13-15, des tentations de la chair nous entraînant dans le péché: Dieu n’y est pour rien. Les disciples avaient persévéré avec le Seigneur, dans ses tentations dues aux dures épreuves ayant jalonné son chemin ici-bas (Luc 22. 28). La couronne de vie récompensera celui qui persévère dans les épreuves (v. 12). Ces épreuves sont parfois «un feu ardent» (1 Pi. 12, 13); et doivent avoir pour fruit de «tourner à louange, à gloire et à honneur au jour de Jésus Christ» (1 Pi. 1. 6-8). Les Apôtres persécutés «se réjouirent d’avoir été trouvés dignes de souffrir… pour le Nom» (Actes 5. 41). Dans toutes les circonstances, «réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» (Phil. 4. 4). Croire en Christ et souffrir pour Lui est donc un don gratuit et une bénédiction (Phil. 1. 29). «Vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez… des biens meilleurs et permanents» (Héb. 10. 34). Mais pour accepter les épreuves de la foi joyeusement, il faut beaucoup aimer le Seigneur (Jac. 1. 12). C’est ce que Dieu nous propose.

Versets 3-6

Pour le croyant, les épreuves font partie de la discipline de notre Père céleste (Héb. 12. 4-8) par laquelle Dieu nous forme. Deux dangers nous guettent quand nous sommes éprouvés: nous raidir ou perdre courage. Mais notre Père veut produire en nous la patience qui ne nous est pas naturelle, afin que nous ressemblions au Seigneur dont la patience a eu «son œuvre parfaite» (v. 4). La patience, ici, nous ramène à l’origine du mot: pâtir, signifiant souffrir. Jacques nous invite à accepter la souffrance et à l’endurer de façon parfaite, lorsque elle est de longue durée. Cela a été la part du Seigneur sur la terre, et c’est dans ce même chemin qu’Il veut nous entraîner. Asaph avait connu une épreuve qui revenait «chaque matin». Cela le poussa longtemps à «porter envie aux arrogants», jusqu’à ce que Dieu le fasse «entrer dans ses sanctuaires» (Ps. 73. 3-17). Alors, son estimation des circonstances changea complètement. Désagréable sur le moment, la discipline porte un fruit béni plus tard (Héb. 12. 10, 11). La patience est donc un fruit de l’Esprit que Dieu veut produire dans ses enfants (2 Pi. 1. 5-7). Dieu veut toujours purifier les siens de leurs imperfections, comme il est révélé en Mal. 3. 2, 3, où «l’affineur» s’assied pour purifier l’argent, jusqu’à ce que son visage se reflète parfaitement dans le métal en fusion. Le Seigneur envoie des épreuves pour que nous portions du fruit pour Lui. C’est dans l’épreuve que la foi se manifeste: «Le juste vivra de foi» (Héb. 10. 38). Les témoins de la foi ont été «rendus forts dans la bataille» (Héb. 11. 32-38). La foi de Daniel l’a fortifié dans la fosse aux lions, ainsi que celle de ses trois amis dans la fournaise, et ils ont triomphé des épreuves. La puissance de Dieu est indispensable pour cela. Job, d’abord patient dans ses épreuves, perd patience devant les accusations de ses amis fâcheux. Saül n’a pas su attendre jusqu’au bout la venue de Samuel, pour offrir l’holocauste (1 Sam. 13. 8-12). La patience du Seigneur, à la mort de Lazare, lui fait attendre le moment de Dieu avant d’intervenir; et il en résulte de la gloire pour Son Père. Soyons «parfaits et accomplis, ne manquant de rien» quant aux biens spirituels, afin d’être rendus conformes à l’image de Son Fils. Ces exhortations s’adressent à chacun et à l’Assemblée. Paul, en Rom. 5. 3, 4, va plus loin que Jacques: c’est le but complet de l’épreuve de la foi.

Le manque de sagesse nous empêchera d’estimer les épreuves que Dieu nous envoie, comme étant «une parfaite joie». Alors, demandons à Dieu cette sagesse d’en haut qui nous manque, et prenons garde à la sagesse humaine sous la domination du diable (ch. 3. 15). Dieu répondra à notre besoin nettement exprimé, ainsi qu’Il l’a fait pour Salomon qui demanda la sagesse pour bien juger Son peuple (1 Rois 3. 5-12). Recherchons la sagesse, l’intelligence spirituelle, le discernement des pensées de Dieu (Prov. 2. 1-6), et Il nous donnera tout cela libéralement sans nous faire de reproches (v. 5), car Dieu est riche en bénédictions et veut bénir richement (Matt. 7. 7-11). Nous pouvons bien demander à Dieu qu’Il augmente notre foi, comme le firent les disciples (Luc 17. 5). «Sans la foi, il est impossible de lui plaire» (Héb. 11. 6). L’exaucement du Seigneur se mesure à l’ampleur de la foi (Matt. 21. 21, 22; Marc 11. 24). L’Éternel fait de précieuses promesses à son peuple (Jér. 29. 12-14) et en Mal. 3. 10, où Il promet sa bénédiction «jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de place». Ne serait-ce pas pour nous, aussi?

Si notre foi est faible, ne nous décourageons pas, car la plus petite foi trouvera sa réponse en bénédiction. Mais attachons nos cœurs à faire des progrès en foi et en sagesse, et soyons encouragés par cette parole du Seigneur: «Vous, vous êtes de ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations» (Luc 22. 28).

Chapitre 1, versets 7 à 18

Versets 7 à 10

Prier «avec foi, ne doutant nullement», c’est être assuré que le Seigneur répondra. Le doute retient le Seigneur d’exaucer nos prières qui deviennent inutiles (v. 7). «La foi est l’assurance des choses qu’on espère et la conviction de celles qu’on ne voit pas» (Héb. 11. 1). La foi compte sur Dieu et l’honore en ne doutant pas, car Dieu est fidèle. Une foi, même faible, si elle existe malgré tout, sera exaucée (Marc 11. 22-24). Le Seigneur connaît nos cœurs faibles et vacillants, et sa miséricorde ne manque jamais. Mais, douter de Dieu, c’est le déshonorer. Si notre foi est faible, écrions-nous comme ce père: «Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité» (Marc 9. 24). «A la foi, rien n’est impossible» (Matt. 17. 20); mais demandons selon la volonté du Seigneur, sans «forcer Sa main». L’état de notre cœur est important pour être exaucé: être séparé du monde et tenir la chair dans la mort, et se réconcilier avec son frère si nécessaire (Marc 11. 25). Le Seigneur reconnaît et admire une grande foi par laquelle Dieu est glorifié (Luc 7. 9). Nous savons que le Seigneur peut nous exaucer, mais il nous arrive de douter qu’Il le veuille, comme ce lépreux qui dit au Seigneur: «Si tu veux, tu peux me rendre net». Et le Seigneur le guérit et lui dit: «Je veux, sois net» (Matt. 8. 2, 3). A un autre qui doutait de la puissance du Seigneur, Il répond: «Le si tu peux, c’est: crois! Toutes choses sont possibles à celui qui croit». Ce manque de discernement de la volonté divine peut venir de notre mauvais état intérieur. Souvent, on dépose nos fardeaux aux pieds du Seigneur, et puis on le reprend aussitôt, manifestant notre manque de confiance en Dieu… Vivons, habituellement, dans le sanctuaire et, notre foi et notre discernement seront fortifiés (1 Jean 5. 14, 15). Si «nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient… l’Esprit… intercède par des soupirs inexprimables», et présente à Dieu nos vrais besoins; et Dieu qui connaît la pensée de l’Esprit nous exauce selon Sa sagesse et Son amour. C’est un grand encouragement. La foi a trois acceptions: 1. La foi pour le salut («ta foi t'a sauvé»); 2. la confiance en Dieu; 3. l’acceptation par la foi, de toutes les vérités révélées par la Parole (1 Tim. 1. 18, 19; 4. 1), comme Paul pouvait le dire de lui-même à la fin de sa vie (2 Tim. 4. 7, 8). Une foi vacillante nous rend semblables au flot de la mer, comparaison solennelle car assimilée aux méchants (Es. 57. 20). Il nous arrive de «monter aux cieux et de descendre aux abîmes» (Ps. 107. 25-27). Pourtant, la Parole montre souvent que Dieu dépasse en bénédictions les pauvres limites de notre foi! «Incertain dans ses pensées, inconstant dans toutes ses voies» (v. 8), nous qualifie justement: ces paroles montrent que la source de nos actions est tout entière dans nos pensées. Prenons garde à ne pas avoir un cœur «double» (Jac. 4. 8). Jacques désigne peut-être un faux chrétien, au v. 7 et, l’absence de foi ôtera, pour lui, tout espoir de réponse, même s’il prie. Cependant, chrétiens, tenons-nous pour avertis sérieusement. Une foi vivante doit habiter le croyant. Les v. 9-11 montrent que, riches ou pauvres en biens terrestres, la même foi en Dieu nous met tous au rang de frères aux yeux du Seigneur. Dieu a «choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’Il a promis à ceux qui l’aiment» (Jac. 2. 5). Soyons contents de ce que Dieu ait permis ce que nous sommes (1 Cor. 15. 10). La richesse peut conduire à l’orgueil et à l’égoïsme; et la pauvreté à l’envie et au reniement de Dieu (Prov. 30. 8, 9), et Dieu nous met à l’épreuve ainsi. Que nos frères soient riches ou pauvres, considérons-les de la même manière, car Dieu ne fait pas acception des personnes. Paul considérait Onésime, un esclave converti, «comme un frère bien-aimé» (Phm. 15). Moïse élevé par la fille du Pharaon aurait pu lui succéder sur le trône. Mais il préféra «l’opprobre du Christ» car «il regardait à la rémunération» (Héb. 11. 23-26).

«Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis» (2 Cor. 8. 9).

Versets 11 à 13

Le v. 11 compare la gloire humaine à une fleur éphémère. Plusieurs exemples sont donnés dans l’Ancien Testament (Es. 40. 6-8; Ps. 37. 1, 2; Ps. 103. 14, 15); et le v. 17 révèle la bonté de Dieu pour ceux qui le craignent et sa justice pour «les fils de ses fils». Le croyant doit mesurer les choses qu’il rencontre dans le monde, à la lumière de Dieu, révélée dans Sa Parole. En opposition, le croyant pieux doit se glorifier dans «son élévation» spirituelle (v. 9). C’est là, notre héritage céleste auquel nos cœurs doivent s’attacher, car les choses terrestres sont éphémères. Jacques parle aux croyants éprouvés, mais aussi aux professants s’appuyant sur leurs richesses, qu’il stigmatise sévèrement (ch. 5. 3). Dieu peut permettre qu’un croyant ait des richesses terrestres, mais son cœur ne doit pas s’y attacher. Dans l’A.T., les richesses, pour les Juifs, étaient un gage de bénédictions divines. Mais Christ a apporté d’autres valeurs: désormais, Il pouvait dire au jeune homme riche de Matt. 19. 16-25: «va, vends ce que tu as, et donne aux pauvres; et tu auras un trésor dans le ciel; et viens, suis-moi». Dans le christianisme, les bénédictions des croyants sont spirituelles. Le v. 11 montre que si un croyant riche met son cœur dans ses richesses, sa vie spirituelle se flétrira. Mais plutôt: «qu’il se glorifie dans son abaissement» en ce qu’au lieu de profiter sans retenue de ses biens, il les gère pour le profit des pauvres, en étant lui-même sobre en toutes choses (2 Timothée 4.5).

Le v. 12 nous ramène au v. 2, mais introduit la pensée que l’épreuve endurée avec patience manifeste la fidélité. Alors, il recevra la «couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l’aiment», parce que «Lui nous a aimés le premier» (1 Jean 4. 19). «Il n’y a pas de plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis» (Jean 15. 12); C’est pourquoi: «Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous; et nous, nous devons laisser nos vies pour nos frères» (1 Jean 3. 16). Mais déjà, qu’il s’estime «bienheureux». Cependant, soyons conscients que l’épreuve, dans certains cas, peut aller jusqu’à la persécution (1 Pi. 4. 12, 13), et même au sacrifice suprême (Apoc. 2. 9, 10). Mais le croyant doit regarder à la rémunération et, il recevra sa récompense dans le ciel. Et, si l’épreuve est commandée par Dieu afin de manifester la foi et la fidélité, c’est aussi Lui qui, à la fin, «fera l’issue» (1 Cor. 10. 13), après qu’on aura éprouvé ses soins.

Avant le millénium, le résidu juif fidèle, dans les persécutions, adressera à Dieu cette demande de Matt. 6. 13: «ne nous induis pas en tentation…»; En effet, l'intensité de l'épreuve que Dieu permettra pourrait amener une défaillance chez le résidu s'il ne se confiait pas en son Dieu. Mais le Seigneur les a déclarés d’avance: «bienheureux» (Matt. 5. 10-12).

Au ciel, tous les croyants ne jouiront pas de la même position devant le Seigneur: tout se détermine dans l’état spirituel qui est le nôtre, sur la terre: Bien qu’étant tous sauvés, il y aura ou non des récompenses (1 Cor. 3. 14, 15). Travaillons pour «qu’une riche entrée dans le royaume éternel nous soit donnée» (2 Pi. 1. 10, 11).

Des v. 13 à 20, nous trouvons les tentations de la chair (tentations intérieures) dont le point de départ se trouve dans les convoitises particulières caractérisant chacun. Là encore, les secours divins sont indispensables pour les combattre. Ces tentations-là ne viennent pas de Dieu: «Il n’est pas tenté par le mal» car Sa nature est absolument pure. Il s’est détourné du Seigneur lorsqu’il était fait péché sur la croix! Les convoitises se trouvent en permanence dans nos cœurs naturels. Satan les connaît et introduit en nous la tentation, leur faisant produire leurs mauvais fruits: le péché. La convoitise est donc la racine du péché, condamnée par la loi qui dit: «Tu ne convoiteras pas» (Ex. 20. 17). Acan a «vu» des choses que Dieu avait interdites; il les a «convoitées» et ensuite les a «prises» (Josué 7.20-21). C’est toujours le même déroulement. Pour ne pas succomber, tenons-nous nous-mêmes pour morts au péché (Rom. 6. 11). Le Seigneur Lui-même a été tenté par le diable (Matt. 4. 3-10), mais l’absence de convoitises en Lui, rendait les tentations inopérantes. Il a ainsi glorifié son Dieu.

Versets 14 à 18

Dieu «nous a donné les très grandes et précieuses promesses afin que, par elles vous participiez à la nature divine, ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise» (2 Pi. 1. 4). Rom. 7. 8 montre la nature pécheresse (le péché) qui enfante les convoitises, tandis que Jacques parle de la convoitise qui produit les péchés. C’est le commandement de la loi qui donne vie au péché et produit la mort (Rom. 7. 11): «Les gages du péché, c’est la mort» (Rom. 6. 23). A l’abri du sang du Seigneur, nous ne sommes plus sous le jugement; cependant, les péchés que nous pouvons encore commettre ont des conséquences. David a connu la discipline divine, après son grave péché de 2 Sam. 11. L’épître à Tite parle des jeunes «veuves» croyantes qui recherchent les plaisirs charnels. Il dit qu’elles sont «mortes en vivant» (Tite 5. 5, 6): la communion avec le Seigneur est interrompue. Rejetons immédiatement nos mauvaises pensées car ce sont elles qui engendrent les péchés, et crions au Seigneur pour avoir son secours. Plutôt que de chercher à combattre en vain les mauvaises pensées, soyons occupés du bien et «des choses qui sont en haut» (Phil. 4. 8; Col. 3. 1-3), car «les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu… amenant toute pensée captive à l’obéissance du Christ» (2 Cor. 10. 4, 5). Dans sa vie, le croyant, peut, par sa manière de vivre, ressembler à un mort en ne laissant pas le Seigneur manifester Sa propre vie en lui. C’est pourquoi Il nous dit: «Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi» (Eph. 5. 14). Jacques montre le cheminement qui conduit au péché et à la mort, car il peut conduire à la mort physique (1 Cor. 11. 30). Mais ce cheminement du péché est évitable, car l’enfant de Dieu a reçu la nature divine — le nouvel homme — qui ne peut absolument pas pécher et se complaît à faire la volonté de Dieu (1 Jean 3. 9). La convoitise agit en nous comme l’hameçon qui «fait monter les poissons» (Hab. 1. 14, 15). Ne cherchons pas à nous disculper en disant: «c’est plus fort que moi», ou en rejetant la faute sur d’autres, lorsque nous avons péché, comme le fit Adam qui rejeta sa faute sur Ève et sur Dieu Lui-même (Gen. 3. 12). La Parole nous rappelle que nos tentations ne sont qu’humaines et que Dieu ne permet pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter, et que c’est Lui qui fait l’issue (1 Cor. 10. 13). Nous avons, chacun, des convoitises particulières, et c’est sur ces points-là que le diable nous tente.

«Dieu est lumière et il n’y a en Lui aucunes ténèbres» (1 Jean 1. 5). Dès l’origine de la création, Dieu a séparé la lumière des ténèbres. Il est le «Père des lumières» et, tout ce qui nous introduit dans la lumière — tout don parfait — vient de Dieu (Jac.1. 17). Et, le don suprême, c’est le Seigneur Lui-même. S’Il est le Père des lumières pour les croyants, Il est également «le Père de tous» le Créateur (Eph. 4. 6) — qui, regardant Sa création, a pu dire que: «Cela était très bon» (Gen. 1. 31). Soyons occupés de Lui et appuyons-nous sur Lui car, Il est seul stable dans un monde mouvant. Il est Le Rocher inébranlable; Il ne change pas (Nom. 23. 19). «Le Même» est un des noms de Dieu. Quant à nous, nous étions «haïssables et nous haïssant l’un l’autre» (Tite 3. 3), mais Dieu nous a aimés (1 Jean 4. 10), et: «de sa propre volonté, Il nous a engendrés» (Jac. 1. 18), ou: «régénérés» (1 Pi. 1. 23). Nous sommes «nés de Dieu» (Jean 1. 13; 1 Jean 5. 1). C’est pourquoi, désormais, nous sommes appelés à «reluire comme des luminaires dans ce monde, au milieu d'une génération tortue et perverse» (Phil. 2. 15). Jacques dit que les croyants sont «une sorte de prémices de ses créatures» (v. 18). Et: «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création» (2 Cor. 5. 17): par sa résurrection, le Seigneur a posé les «bases» de la nouvelle création où rien d’impur n’entrera. Par notre foi en Lui, nous portons déjà ces caractères de la nouvelle création dont Christ est les vraies prémices et, liés à Lui par les liens de la vie éternelle, nous serons introduits effectivement dans la nouvelle création, dans les temps éternels.

À suivre

Chapitre 1, versets 19 à 27

Versets 19 à 21

Engendrés par la volonté de Dieu — régénérés —, il y a des conséquences: être prompts à écouter, lents à parler, lents à la colère.

«Écouter est meilleur que sacrifices…» (1 Sam. 15. 22). Écouter la voix de Dieu dans la Parole tout entière, pour la pratiquer; et, écouter nos frères, car nous sommes tous des «bien-aimés» (v. 19), par amour pour le Seigneur et les uns pour les autres. Notre Père nous écoute quand nous Lui parlons.

«Dans la multitude des paroles la transgression ne manque pas» (Prov. 10. 19). Ainsi, soyons sobres en paroles quotidiennement et, plus encore durant le culte (Ecc. 5. 1, 2). L’adoration peut aussi être respectueusement silencieuse devant la sainteté divine (Hab. 2. 20). Cependant, nous sommes quelquefois amenés à soutenir quelqu’un lassé, par une parole, tout en écoutant soi-même le Seigneur (Es. 50. 4). Mais restons «sourds et aveugles» quant aux sollicitations de l’ennemi (Es. 42. 19-21). Pourtant, si le Saint Esprit nous donne une parole pour le bien de l’Assemblée, nous sommes responsables de la dire, tout en gardant la maîtrise de ce que nous disons (1 Cor. 14. 32). L’Esprit qui nous dirige nous laisse la liberté de parler et de chanter avec notre intelligence (1 Cor. 14. 15). Et, ce que nous disons doit s’inscrire dans la direction de l’Esprit, à ce moment-là. Alors, tout sera à sa place.

«Lents à la colère; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu» (v. 20). Nous devons porter les caractères de notre Père qui est «lent à la colère et grand en bonté…» (Ex. 34. 6; Prov. 16. 32). Gardons-nous des choses charnelles (Gal. 5. 19, 20), de toute parole déshonnête… amertume, courroux, colère, crierie, injure, malice (Eph. 4. 29-31). Une sainte colère peut, parfois nous animer, mais il s'agit alors d'une indignation contre le mal et non contre une personne; et, cette colère ne doit pas durer (Eph. 4. 26, 27). Le Seigneur se met en colère deux fois dans les évangiles: pour purifier le temple en Jean 2. 13-17; et, lors de la guérison de l’homme à la main sèche en Marc 3. 1-5. Mais c’était une sainte colère de Dieu. La colère fait partie des perfections divines (Mal. 2. 2). Beaucoup de tristesses viennent des manifestations charnelles parmi les frères. La malice naturelle, non jugée, débordera immanquablement, un jour, si nous entretenons des «racines d’amertume» (Héb. 12. 15). C’est le caractère de Satan, le malin.

Recevons donc, «avec douceur, la parole implantée» (Jac. 1. 31). C’est la réception de la Parole implantée dans nos cœurs qui, premièrement nous sauve en nous conduisant au Seigneur, mais aussi qui nous soutient dans notre marche de croyants, pour notre sanctification. Nous devons donc mettre la Parole en pratique. Elle a «la puissance de sauver vos âmes» (v. 21). C’est la délivrance pour chaque jour. Le salut a trois significations dans la Parole. 1. Le salut initial: «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (Actes 16. 31). 2. Le salut journalier, ici, et 3. La délivrance finale en Rom. 13. 11, lorsque le Seigneur viendra nous chercher. Mais c’est avec douceur que nous devons recevoir la Parole: c’est-à-dire avec des cœurs disposés à la recevoir et à la vivre et non avec un esprit de rébellion (1 Pi. 2. 1).

Au v. 22, Jacques reprend l’enseignement du Seigneur Lui-même, en Jean 13. 17: «Si vous connaissez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites». Et, en Jean 14. 21-23, Il nous montre que notre obéissance découle tout naturellement de notre amour pour Dieu et le Seigneur Jésus.

Versets 22 à 25

Pour mettre la Parole en pratique, il faut un cœur préparé (v. 21): tenir la chair dans la mort. Le vieil homme ne peut pas se soumettre à la Parole qui lui est contraire. De plus, l’écouter seulement sans la mettre en pratique, c’est se séduire soi-même: on croit être en bon état, alors que c’est la chair qui agit. Il faut donc l’écouter et la garder (Luc 11. 27, 28), la vivre. Sinon, on est comme celui «qui bâtit sa maison sur le sable», sans fondement (Matt. 7. 24-27). Il faut la bâtir «sur le roc». Connaître le Seigneur, implique garder ses commandements (1 Jean 2. 3, 4) et, «en lui, l’amour de Dieu est véritablement consommé»  (v. 5). Le Seigneur, comme homme, a obéi à la Parole. «Ta loi est au-dedans de mes entrailles» (Ps. 40. 8). «Il a rendu la loi grande et honorable» (Es. 42. 21). «Il commença de faire et d’enseigner» (Actes 1. 1). Esdras «avait disposé son cœur à rechercher la Parole, à la faire et à l’enseigner» Esd. 7. 10). Marchons «comme Christ a marché» (1 Jean 2. 6). Dans l’épître de Jacques, appelée le «berceau du christianisme», l’Esprit a placé les principes fondamentaux et élémentaires de la foi chrétienne. Nous devons les vivre pratiquement sous peine de nous séduire nous-mêmes. Cependant, «que la Parole habite en vous richement» (Col. 3. 16), dans la communion du Seigneur. Matt. 7. 21 met en garde contre une profession chrétienne sans vie: «ce ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux».

La Parole est un miroir dans lequel chacun voit ses défauts qu’il convient de corriger. La loi était un miroir aussi pour les Juifs, mais ne leur donnait pas la force de l’accomplir. Nous, nous avons le Saint Esprit pour cela. Elle nous reprend lorsque nous n’obéissons pas. Les Thessaloniciens mettaient en pratique ce qu’ils avaient appris et étaient devenus des modèles (1 Thes. 1. 6-10). Notre responsabilité est d’autant plus grande que nous possédons toute la Parole. «Vous avez accepté non la parole des hommes, mais celle de Dieu»  (1 Thes. 2. 13). Recevons la Parole comme «venant de Dieu». Le peuple, autrefois, écoutant la Parole, a pris conscience de son état misérable, et pleure (Néh. 8. 8, 9). Toute la Parole agit «pour enseigner, convaincre, corriger, instruire dans la justice» (2 Tim. 3. 16). Obéir suppose qu’on aime le Seigneur (Jean 14. 21-23). Sans l’amour, nos œuvres ne servent à rien (1 Cor. 13. 1-7). Que le Seigneur nous donne des cœurs qui l’aiment véritablement car, pour celui qui l’aime, «ses commandements ne sont pas pénibles» (1 Jean 5. 3). La «loi parfaite» (v. 25) nous est proposée: parfaite car portant le caractère de Dieu. C’est aussi «la loi de la liberté» car elle nous affranchit de l’esclavage du péché et le nouvel homme est libre d’obéir à Dieu. Mais le vieil homme, percevant l’obéissance comme une contrainte, doit être tenu dans la mort. La loi s’adressait à l’homme dans la chair: elle était «un ministère de condamnation» (2 Cor. 3. 9). Mais, pour les croyants: «la vérité vous affranchira» (Jean 8. 31-36). «Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant» (Gal. 5. 1). Seulement: «n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair» (Gal. 5. 13). La crainte de déplaire au Seigneur nous maintiendra dans la liberté d’obéir à Dieu  sans l’entrave du péché. «La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi  de la loi du péché et de la mort» (Rom. 8. 2). La «nourriture» spirituelle du Seigneur, sur la terre, était de «faire la volonté de son Père et d’accomplir son œuvre» (Jean 4. 34). «C’est mes délices, ô mon Dieu! de faire ce qui est ton bon plaisir» (Ps. 40. 8). «Tes paroles… ont été pour moi, l’allégresse et la joie de mon cœur» (Jér. 15. 16). On retrouve la loi de la liberté au ch. 2. 12, qui jugera nos actes et nos paroles. En plus de la loi de Moïse, nous trouvons aussi la loi royale, celle de l’amour. Un cœur aimant le Seigneur «regarde de près» dans la loi parfaite: il la recherche, comme fit Josias, qui a persévéré dans le bien, malgré le mauvais état du peuple. Il a été un faiseur d’œuvres. Dans la fidélité, nous serons «bienheureux» dans nos œuvres.

Versets 26, 27

Notre vie extérieure doit manifester ce que nous professons être. Un service religieux est formé d’actes extérieurs, de bonnes œuvres préparées à l’avance par Dieu (Eph. 2. 10). Mais, deux conditions s’imposent: Tenir sa langue en bride et marcher dans l’amour et la sainteté.

Nous avons affaire à Celui qui sonde les cœurs et nous enseigne dans le sermon sur la montagne: «Ton Père qui voit dans le secret» (Matt. 6. 6). Jacques insiste sur la réalité de la profession chrétienne qui peut être sans vie. Nous devons nous «conserver purs du monde» (v. 27), car, si nous sommes dans le monde, dans lequel le Seigneur nous envoie, nous ne lui appartenons pas (Jean 17. 14-18). C’est sa conduite et ses activités qui montreront si un professant est vraiment un enfant de Dieu. Le psaume 34. 12, 13 dit: «Garde ta langue du mal et tes lèvres de proférer la tromperie». La vraie piété du cœur est précieuse devant Dieu, et le christianisme vécu met l’homme entièrement de côté. Paul disait: «Pour moi, vivre c’est Christ» (Phil. 1. 21). Gardons-nous d’avoir une bonne opinion de nous-mêmes, comme ce pharisien de la parabole de Luc 18. 9-12 qui osait dire à Dieu: «je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes…» et se vantait de ses «mérites» supposés. Jéhu, en son temps et à sa place, se vantait ostensiblement de son zèle pour l’Eternel. (2 rois 10. 16). Mais, emporté par sa fureur dans le jugement, l’œuvre «inacoutumée» de Dieu; il est allé trop loin, et Dieu a dû venger le sang versé de Jisréel sur sa maison (Osée 1. 4). Certains peuvent se «mesurer eux-mêmes à eux-mêmes, se comparant eux-mêmes à eux-mêmes et ne sont pas intelligents» (2 Cor. 10. 12). Désirons être fidèles et obéissants à la Parole, mais c’est le Seigneur seul qui peut apprécier notre état intérieur. Paul ne se souciait pas d’être jugé par les autres, et ne se jugeait pas lui-même; mais il était conscient que le Seigneur était seul à pouvoir le juger (1 Cor. 4. 3-5). Jacques 3. 2 et 6 montrent que nous devons maîtriser nos paroles afin de nous gouverner nous-mêmes et de ne faire de mal à personne (1 Pi. 3. 10). Nos paroles peuvent être légères, folles, des plaisanteries, oiseuses. Dieu nous en demandera compte, car «de l’abondance du cœur la bouche parle» (Matt. 12. 34).

En revanche, appliquons-nous à avoir «des paroles de grâce assaisonnées de sel» (Col. 4. 6), qui sont le fruit de l’Esprit si nous sommes occupés du Seigneur, afin que nous soyons agréables pour Dieu (Ps. 19. 14). Soyons comme Élie qui se tenait devant l’Éternel. «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»  (Jac. 2. 8). Dieu est saint et ses enfants doivent se conserver intérieurement «purs du monde», ce système organisé sans Dieu; car «l’amitié du monde est inimitié contre Dieu» (Jac. 4. 4); mais nous devons visiter ceux qui sont dans le besoin (v. 27): c’est une œuvre extérieure venant du cœur. Ne nous «conformons pas à ce présent siècle mauvais» (Rom. 12. 2), et rejetons toute association avec le monde (2 Cor. 6. 14-16); les organisations «humanitaires» même, n’ont rien de commun avec l’amour chrétien: ce n’est que de la philanthropie. Gardons-nous-en. Une hyper-activité spirituelle peut être le signe d’un mauvais état intérieur. «Cessez de mal faire et apprenez à bien faire» (Es. 1. 16, 17). Dans ce verset, Ésaïe place la cause de la veuve et de l’orphelin devant le croyant, pour en prendre soin. Soyons comme le Seigneur. «qui allait de lieu en lieu faisant du bien» (Actes 10. 38). «Le chef de ce monde n’a rien en moi» disait-il (Jean 14. 30). Jugeons-nous nous-mêmes afin de porter du fruit. Visiter ceux qui sont dans la peine est une œuvre de la grâce agissant en nous. Quant à Dieu, Lui-même a visité son peuple; mais cela peut avoir deux significations différentes: soit pour la bénédiction, soit en jugement. C’est par amour que nous devons marcher sur les traces de Notre Seigneur «Il nous a retirés du présent siècle mauvais» (Gal. 1. 4). Vivons cela pratiquement avec Lui.

Chapitre 2, versets 1 à 20

Vers. 1 à 5

Ce chapitre parle aux professants — ceux qui possèdent la vie éternelle ou ceux qui n'ont pas la vie — mais qui ne montrent pas l’amour  (v. 1-13), ni les œuvres manifestant la foi (v. 14-26). Seule, la foi nous justifie devant Dieu, mais elle se montre aux hommes dans les œuvres qu’elle suscite. Dieu lit dans nos cœurs et nous met en garde contre de mauvaises pensées pouvant naître en nous (v. 4). Le Seigneur ne se fie pas à nos sentiments naturels (Jean 2. 24, 25). Défions-nous de l’exemple du monde qui fait grand cas des apparences avantageuses aux yeux des hommes. Dieu, Lui, regarde au cœur (1 Sam. 16. 7). Si nous nous parons d’une belle apparence sans fondement, Dieu agira de manière à nous amener à être conformes à ce que nous professons être. Si nous traitons différemment un riche et un pauvre, dans le monde ou dans l’Assemblée, nous ne marchons pas sur les traces du Seigneur, venu d’abord, pour sauver ceux qui sont conscients de leur misère et de leurs besoins.

Dans ce chapitre, le Seigneur est présenté comme «le Seigneur de gloire» qui Lui, ne faisait pas acception de personnes (v. 1). Il fustigeait sévèrement les «scribes et les pharisiens hypocrites» (Matt. 23. 13-33), mais Il reprenait sèchement Pierre lui-même (Matt. 16. 21-23). «Certainement, l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence» (Ps. 39. 6). Mais, devant le Seigneur de gloire, les apparences ne tiennent pas! Comme Élisée, autrefois, tenons-nous devant Dieu. Ce prophète n’a eu aucun égard à la grande apparence d’un Naaman, chef de l’armée Syrienne; mais il l’a guéri de sa lèpre. Le vieil homme, est sensible à la considération du monde et rechercherait volontiers les honneurs. Le Seigneur, Lui, n’a jamais cherché à briller: Il était humble et, «il n’y avait pas d’apparence en Lui pour nous le faire désirer» (Es. 53. 2). Néhémie, dans le premier chapitre de son livre, nous entretient de sa peine devant les misères du peuple à Jérusalem, avant de nous dire qu’il était «échanson du roi». Tout en craignant le roi, il le nomme «cet homme». Devant Dieu, l’homme le plus puissant n’est rien. Le Seigneur met à nu le cœur des Juifs qui recherchaient la gloire humaine et non celle de Dieu (Jean 5. 43, 44). Imbus d’eux-mêmes, ils ne pouvaient venir au Seigneur pour être sauvés. Dans l’Assemblée, nous sommes en danger d’entourer de soins empressés certains frères plus en vue que d’autres, alors que nous négligeons de prendre les mêmes soins de frères moins doués. Chacun est pourtant «le frère pour lequel Christ est mort» (1 Cor. 8. 11). Deut. 10. 17, 18, nous montre l’Éternel comme le «Dieu grand, puissant et terrible, qui ne fait point acception de personnes… qui fait droit à l’orphelin et à la veuve». Il se penche avec compassion sur les besoins des malheureux. Rom. 12. 16 nous exhorte à l’humilité. Le livre d’Esther montre Hamman, l’homme recherchant des honneurs toujours plus grands et qui finit pendu; et Mardoché, ignoré des grands, assis à la porte du roi. Et, au jour où le roi l’honore, il revient s’asseoir à sa place habituelle (Est. 6. 12). Le même amour de Dieu s’offre à tous les hommes, et Il ne veut pas que l’on fasse fléchir le droit, ni des pauvres ni des riches (Lév. 19. 15). Les chrétiens juifs ne respectaient pas cette règle morale (Jac. 2. 6). Prophétiquement, le Seigneur disait: «Moi, je suis affligé et pauvre…»; «Bienheureux celui qui comprend le pauvre» (Ps. 40. 17;  41. 1). Les pauvres ont un grand prix aux yeux de Dieu, à plus forte raison s’ils sont des frères en Christ (v. 5). Car, la seule différence que Dieu fasse, entre les frères, tient dans le degré de piété et de communion. Les pharisiens méprisaient le peuple: «Cette foule qui ne connaît pas la loi est maudite» (Jean 7. 49). Mais le monde n’est pas digne des petits qu’il méprise et que Dieu aime (Héb. 11. 38). Dans l'Assemblée, Dieu nivelle les différences sociales (1 Cor. 1. 26-29; Gal. 3. 27, 28). Aimons les frères les plus effacés comme les plus en vue. Cependant, «l’évangile est annoncé aux pauvres» (Matt. 11. 5). Même pauvre quant au monde, le croyant est riche quant à Dieu (Luc 12. 16-21). Et les croyants riches sont appelés à n’être pas «hautains» (1 Tim. 6. 17). Les richesses peuvent empêcher la conversion (Matt. 19. 16-24).

Vers. 6 à 8

Cette épître relève des tout premiers temps du christianisme où les chrétiens juifs restaient attachés au judaïsme. Peut-être, ces riches des v. 6, 7, mêlés aux croyants, étaient-ils étrangers à la grâce. Les croyants de toutes les époques du christianisme, sont mis en garde contre l’admiration des riches, et contre la déférence que l’on peut observer envers eux, car nous les voyons, là, mépriser les pauvres du troupeau (v. 6, 7; 5. 1). Même les chrétiens sont capables de se tirer les uns les autres devant les tribunaux de nos jours (1 Cor. 6. 1-3)! Les vraies richesses qui nous sont proposées de Dieu sont spirituelles: «Tel fait le riche et n’a rien du tout; et tel se fait pauvre et a de grands biens» (Prov. 13. 7). «Se faire pauvre» signifie ne pas s’attacher aux biens de la terre, afin d’être moralement libre de suivre le Seigneur qui, «étant riche a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis» (2 Cor. 8. 9). Dans l’Ancien Testament, les richesses étaient un signe de la faveur de Dieu. Aujourd’hui, si les richesses ne sont pas condamnables en soi, nous devons nous en servir pour le Seigneur: Il nous en demandera compte. Ce qui est condamnable, c’est le désir de s’enrichir (1 Tim. 6. 9), et de se servir des richesses pour dominer dans le monde ou dans l’Assemblée. Le Seigneur, Lui, s’est abaissé toujours plus (Phil. 2. 6-8). Agur demandait à n’avoir ni richesse ni pauvreté, mais d’être nourri quotidiennement du pain nécessaire (Prov. 30. 8, 9). Le travail doit être le moyen de pourvoir à nos propres besoins afin de n’être à charge à personne, et d’aider les nécessiteux (2 Thess. 3. 7, 8). Il arrive qu’un frère pauvre soit plus spirituel qu’un autre, riche. Quant au Seigneur, «il a été opprimé et affligé» (Es. 53. 4). Cette épître se met à la portée des premiers chrétiens encore dépourvus des écrits du Nouveau Testament. Cependant, le christianisme a une tout autre portée que la loi mosaïque: Ce qui a du prix pour Dieu, c’est que nous soyons «riches en foi» (Jac. 2. 5). Soyons disposés à nous considérer comme n’étant rien quant aux fausses valeurs mondaines, mais comme étant ces choses «folles, faibles, viles, qui ne sont pas» mais que Dieu appelle à Lui (1 Cor. 1. 27, 28). Jacques dit: «Écoutez, mes frères bien-aimés…» (v. 5), et il nous rappelle que Dieu «a choisi les pauvres quant au monde, riches en foi». La grâce n’exclut personne, mais les richesses du monde peuvent être un obstacle pour venir au Seigneur. Cependant, les croyants subissent l’opposition du monde quand ils affichent ouvertement leur foi. Que Dieu nous fortifie dans ces circonstances-là.

Le livre de Néhémie nous montre les riches opprimant leurs frères pauvres, alors que ce faible résidu de Juda était revenu de captivité par pure grâce (Néh. 5. 2-9)! Les chrétiens doivent se comporter tout autrement: les serviteurs doivent obéissance à leurs maîtres; mais ceux-ci doivent rester doux envers eux (Eph. 6. 5-9). C’est là, la «loi royale»: amour, miséricorde, patience, bonté. S’aimer les uns les autres sans distinction de rang est le plus grand commandement de la loi: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée…» et le second lui est semblable: «tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Matt. 22. 37-39). Mais tandis que Jacques reste au niveau de la loi, le Seigneur Jésus va beaucoup plus loin que la loi en ce qu'il donne son amour comme modèle: «Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous» (Jean 13. 34, 35). Voir aussi Matt. 5. 21-44. C’est là, «la loi de la liberté», d’une plus haute portée que la loi mosaïque. Mais cette liberté du croyant ne doit pas être «une occasion pour la chair» (Gal. 5. 1; 13).

Sachons, avec l’aide de Dieu, manifester, dans le monde et entre nous, les caractères d’amour de Notre Père (1 Cor. 13), nous souvenant que «Dieu a versé son amour dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné» (Rom. 5. 5).

Vers. 9 à 13

Sous la loi, l’homme pécheur est incapable d’y obéir, et devient transgresseur. Il fallait obéir à tous les commandements: être coupable sur un seul, c’était être coupable sur toute la loi. Seul, le Seigneur a pleinement accompli la loi, sans aucune transgression, mais en allant au-dessus de la lettre: «… il a été dit: «Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi». Mais moi je vous dis: aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent, en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux» (Matt. 5. 43-45); de sorte que Dieu a proclamé: «Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir» (Matt. 17. 5). Dieu a pu mettre la loi de côté, comme ayant été parfaitement accomplie. Dans le christianisme, nous ne sommes plus mis à l’épreuve par l’obéissance à la loi, mais nous sommes placés sous la grâce. Jacques s’adresse aux premiers chrétiens juifs, encore attachés au système mosaïque.

Les Galates pensaient devoir se remettre sous la loi; mais Paul leur dit: «Vous êtes déchus de la grâce…» (Gal. 5. 4). «Le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua». La loi rendait le «péché excessivement pécheur» (Rom. 7. 11-13), et il n’y avait aucun espoir pour l’homme: les Galates renversaient ce que Dieu avait établi: la grâce. Le Seigneur a accompli la loi à la gloire de Dieu, tout en répondant à notre misère, de sorte que la loi n’est plus la règle de vie du croyant. Désormais, notre modèle, c’est Christ.

La loi disait: «Fais ces choses et tu vivras – sur la terre. La grâce sauve par la foi et, dès lors, les œuvres prouvent que l’on a la vie éternelle, pour le ciel.

Tous les hommes sont pécheurs; les Juifs, transgresseurs de la loi, ne sauraient être sauvés sans la foi en Christ. Sous la grâce, le croyant doit produire des fruits à la gloire de Dieu, «comme devant être jugé par la loi de la liberté» (v. 12). La grâce nous a libérés de la puissance du péché, par le Saint Esprit, de sorte que nous sommes libres de vivre selon la sainteté pratique, dans la paix parfaite quant aux péchés du passé. Et la grâce nous conduit à aimer Dieu et notre prochain, c’est-à-dire, tous les hommes (Matt. 22. 36-40). Le Seigneur nous exhorte à nous aimer les uns les autres (Jean 13. 34, 35). Ce commandement est nouveau, par rapport à l’Ancienne Alliance. Aimer ainsi, c’est porter les vrais caractères divins: «Dieu est amour» (1 Jean 4. 8 & 46); et «Dieu est lumière» (1 Jean 1. 5).

«La loi est donc sainte… et le commandement est juste et bon» (Rom. 7. 12), mais s’adressait au vieil homme, incapable d’obéir. Mais le Seigneur a pris nos péchés sur lui, et en a subi le jugement. Dieu a trouvé en Lui-même les motifs de nous aimer: «la miséricorde se glorifie à l’égard du jugement». La loi de la liberté est la loi parfaite (ch. 1. 25); elle ne s’adresse plus au vieil homme, mais à l’homme régénéré dont la joie est de se soumettre volontairement à Dieu. Comme conséquence, faire acception de personnes, c’est pécher contre Dieu et sa manière d’agir. Cependant, si nous sommes appelés, parfois à reprendre notre frère, cela ne doit pas se traduire par un jugement, car Dieu juge sévèrement ceux qui jugent sans miséricorde (v. 13). «La miséricorde se glorifie vis à vis du jugement». A la fin, les incrédules seront jugés sans plus de miséricorde, devant le grand trône blanc, et jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20. 11-15). Mais pour les croyants, «toutes choses sont faites nouvelles» (2 Cor. 5. 17); le Seigneur met sa main sur eux pour dire: ceux-là sont à Moi. Dès maintenant, nous sommes fondés à avoir «toute assurance» devant Dieu Lui-même (1 Jean 4. 17), car le Seigneur a accompli l’œuvre de la rédemption qui nous sauve. Et, si nous péchons, «nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste» (1 Jean 2. 1).

Vers. 14 à 20

Rappelons que Jacques écrivait pour les tout premiers chrétiens judaïsant encore, et parmi lesquels se trouvaient des professants n’ayant pas la foi. Au v. 1° de ce chapitre, c’est comme s’il leur disait: «vous n’avez pas la foi de notre Seigneur Jésus Christ, si vous faites acception de personnes». Au v. 14, il est question de quelqu’un qui dit avoir la foi mais, n’ayant pas d’œuvres; on peut douter qu’il soit vraiment sauvé. Seules, les œuvres peuvent montrer la foi.

Cependant, la justification selon la Parole de Dieu, repose uniquement sur la foi en Jésus Christ, par la rédemption (Rom. 3. 24) sans œuvres de loi (v. 28); mais les œuvres témoignent que la foi existe vraiment. Dieu lit au plus profond des cœurs et n’a besoin d’aucune preuve pour discerner la foi. Mais les hommes ont besoin d’une preuve visible pour conclure que la vraie foi est là. Cependant, les œuvres ne sont pas forcément, à elles seules, une preuve de foi, si l’obéissance à la Parole est absente de la vie habituelle. Les incrédules savent aussi se livrer à des activités altruistes (humanitaires); mais sans la foi en Dieu, ce ne sont pas «les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance pour que nous marchions en elles» (Eph. 2. 10).

Le Seigneur stimule, par cette épître, notre énergie spirituelle, afin que la foi se manifeste. La nouvelle naissance seule fait apparaître la foi chez quelqu’un (Jean 3. 3; 5, 6). La foi est comparable aux racines d’un arbre: si elle existe, elle se manifestera par les œuvres — les fruits (Matt. 7. 17-20). Aimons nos frères «en actions et en vérité» (1 Jean 3. 17, 18). Paul cherchait des fruits d’humilité chez les Corinthiens (1 Cor. 4. 17-20). La justification a pour motif divin, la grâce (Rom. 3. 24), et s’applique aux croyants par la foi (v. 28), par le moyen du sang de Christ (Rom. 5. 9); elle se démontre par les œuvres de foi (Jac. 2. 24). «La foi sans les œuvres est morte» (v. 20; 26), rappelle la pensée exprimée en Ephésiens 5. 14: «Réveille-toi, toi qui dors et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi». Si quelqu’un est exhorté à se relever «d’entre les morts», c’est qu’il est vivant; mais s’il dort, il ressemble à un mort!

Les versets 15, 16, nous mettent en garde contre l’indifférence coupable que l’on peut manifester envers les besoins d’un frère ou d’une sœur. Souvenons-nous qu’en faisant du bien à nos frères éprouvés, c’est au Seigneur Lui-même que nous le faisons (Matt. 25. 36-40). La question posée par les justes (v. 37 de Matt. 25), indique que le bien qu’ils avaient fait à leurs frères n’avait pas la récompense pour but, mais était fait par amour. Lorsque le Seigneur multiplie les pains et les poissons, Il dit à ses disciples: «Vous, donnez-leur à manger» (Marc 6. 37); et Il les associe à son miracle d’amour car, s’Il multiplie les pains et les poissons, Il donne cette nourriture à ses disciples pour qu’ils la mettent devant les foules. Le Seigneur réalise, là, par anticipation du millénium, la prophétie du Ps. 132. 15: «Je bénirai abondamment ses vivres, je rassasierai de pain ses pauvres». A notre tour, ne fermons pas nos entrailles à nos frères dans le besoin, mais sachons les aimer assez pour y pourvoir, selon nos moyens.

Les Juifs, les Musulmans comme les Chrétiens, croient en un Dieu unique. Mais il ne suffit pas de croire en un seul Dieu: encore faut-il croire que le Seigneur Jésus est mon Sauveur personnel, pour que je sois sauvé. Jacques rappelle que même les démons croient en un seul Dieu; mais «ils frissonnent» (Matt. 2. 19), car n’étant pas soumis à Dieu, ils savent qu’ils sont perdus. Le monothéisme religieux, en soi, n’accorde pas le salut: il faut la foi. 

Les œuvres de la foi, «préparées à l’avance pour que nous marchions en elles», accomplies dans la communion avec Dieu, doivent, chez les vrais croyants, se substituer aux œuvres de loi, stériles en elles-mêmes, pour plaire au Seigneur.

Chapitre 2, verset 21 à chapitre 3, verset 18

Ch. 2  v. 21-26; ch. 3, v.  1, 2

Dans ce chapitre 2, Dieu se plaît à relever les œuvres qui justifient la foi personnelle d’Abraham et de Rahab. C’étaient des œuvres selon Dieu mais, pour les hommes, Abraham était un meurtrier en s’apprêtant à sacrifier son propre fils, et Rahab trahissait son pays. Mais Dieu relève la foi d’Abraham, le Juif à qui Dieu avait parlé, et qui a cru Dieu sur parole: «Et cela lui fut compté à justice» (Gen. 15. 1-6). Cette parole de Gen. est rappelée trois fois dans le N.T. (Rom. 4. 3; Gal. 3. 6; Jac. 2. 23). Mais, au ch. 22 de la Genèse, «Dieu éprouva — tenta — Abraham» et sa foi est manifestée lorsqu’il offre son fils sur l’autel. Même si Dieu a retenu sa main, dans son cœur, Abraham obéissait à Dieu, sans murmure, manifestant ainsi sa foi. Dans nos circonstances personnelles, Dieu attend de nous la même foi obéissante pour sa gloire, et pour le témoignage aux yeux du monde. Si nous sommes parfois, dans la détresse, prenons courage en Christ: «Si tu perds courage au jour de la détresse, ta force est mince» (Prov. 24. 10). C’est alors que Dieu appelle Abraham «son ami» (2 Ch. 20. 7; Es. 41. 8; Jac. 2. 23). Dieu peut-Il nous appeler «ses amis»? Le Seigneur a dit: «Vous êtes mes amis si vous faites tout ce que moi je vous commande» (Jean 15. 14). Le Seigneur peut nous commander, personnellement, de petites ou de grandes choses. Nous devons obéir aux plus petites avant d’être invités à obéir aux grandes. Héb. 11. 8, 9 rappelle qu’Abraham quitta son pays et sa parenté sans savoir où il allait, pour obéir à Dieu. Et sa foi brilla lorsqu’il offrit Isaac. S’appuyant sur les promesses divines, il savait que Dieu pouvait le ressusciter d’entre les morts (v. 17-19). Les v. 1 et 13 d’Hébreux 11 montrent que la foi projette la réalisation des promesses de Dieu dans l’avenir, et qu’elle ne vacille pas dans les épreuves, si elle s’appuie sur la puissance et la fidélité divines. Comme Dieu avait parlé à Abraham, le Seigneur Jésus nous a parlé: croyons-le sur parole, et obéissons-lui.

Contrairement à ce qui s’était passé pour Abraham, Dieu n’avait pas parlé à Rahab. Mais la marche du peuple depuis sa sortie d’Égypte, et les manifestations extraordinaires de la faveur divine pour ce peuple, avaient parlé puissamment à la prostituée étrangère! Devant un témoignage aussi irrésistible de la puissance de Dieu, elle a cru, et était profondément persuadée que Dieu donnerait son pays à Israël (Josué 2. 9-11). Sa foi simple se manifeste en cachant les espions envoyés pour explorer son pays, et en leur faisant promettre qu’elle aurait la vie sauve avec toute sa famille. Elle a même attaché un cordon d’écarlate à sa fenêtre, — preuve de sa foi — se mettant ainsi, par avance, symboliquement et sans doute sans le comprendre, sous la protection du sang de Christ. Devant une telle foi, Dieu exauce Rahab, et elle entrera dans la généalogie du Seigneur (Matt. 1. 5). La foi de Rahab est née du témoignage de la faveur de Dieu pour Israël. Le brigand sur la croix a eu la foi en considérant le Seigneur crucifié comme lui, mais qui n’avait «rien fait qui ne se dût faire» (Luc 23. 41). Rahab a discerné dans les espions réfugiés dans sa maison, des «messagers» envoyés de Dieu, lui apportant l’assurance qu’elle serait sauvée (Jac. 2. 25)! Dieu sauve indistinctement tous ceux qui ont la foi, en toute race ou nation. Aux yeux des hommes, le croyant est justifié par les œuvres de la foi (Jac. 2. 24). Le v. 26 stigmatise un professant sans la vie divine.

Chapitre 3 – La conduite du croyant se discerne dans la maîtrise de sa propre langue qui, laissée libre, peut faire beaucoup de mal (ch. 1. 19, 20). Pour l’Assemblée, les docteurs sont nécessaires, mais en petit nombre, car leur responsabilité est plus grande. Le docteur enseigne la Parole pour la faire comprendre, mais il doit la mettre en pratique, comme chaque croyant, en témoignage pour le monde qui nous regarde. Sinon, il peut être une occasion de chute pour plusieurs. Cependant, tous ceux qui présentent la Parole ne sont pas docteurs. Malheureusement, il reste peu de docteurs dans les assemblées, actuellement!

C’est pourquoi: «Sondez les écritures… car ce sont elles qui rendent témoignage de Moi» nous dit encore le Seigneur Jésus (Jean 5. 39).

Ch. 3 v. 2-7

Au premier chapitre, Jacques nous invite à écouter plus qu’à parler (v. 19). Au ch. 3, il exhorte à éviter d’être «beaucoup de docteurs» (v. 1). Le docteur fait comprendre la Parole. Il a une grande responsabilité et il en recevra «un jugement plus sévère». «Nous faillissons tous à plusieurs égards» — souvent —, et nous péchons en paroles, dans la vie quotidienne. La ressource, c’est la confession. Il nous est quelquefois difficile de tenir notre langue qui reflète l’état de notre cœur: «De l’abondance du cœur la bouche parle» (Matt. 12. 34). Supplions le Seigneur qu’Il nous donne la force de vivre ce que nous disons, et ne ressemblons pas aux pharisiens qui disaient et ne faisaient pas (Matt. 23. 3), spécialement les frères qui exhortent. «Dans la multitude des paroles, la transgression ne manque pas, mais celui qui retient ses lèvres est sage» (Prov. 10. 19). Jacques s’inclut lui-même dans ce qui nous caractérise «tous» (v. 2). Si nous présentons la Parole dans l’Assemblée, faisons-le comme «des oracles de Dieu» (1 Pi. 4. 11). Attention aux bavardages, dans les réunions: ils dénotent l’inconscience de la présence du Seigneur. «Qui surveille sa bouche garde son âme et la ruine est pour celui qui ouvre sa bouche toute grande» (Prov. 13. 3). «Mets, ô Éternel! une garde à ma bouche, et veille sur l’entrée de mes lèvres». Que Dieu garde nos lèvres. (Ps. 141. 3). En paroles aussi, le Seigneur est notre modèle: «Tous s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche» (Luc 4. 22). Il pouvait même aller jusqu'à dire: «Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole». Il était «un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant le peuple» (Luc 24. 19). Et il nous est dit aussi: «… les choses que Jésus commença de faire (1°) et d’enseigner (2°)» (Actes 1. 1). Nos paroles doivent être la confirmation de notre marche qui doit se voir en premier. «Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun» (Col. 4. 6). «Qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche, mais celle-là qui est bonne, propre à l’édification» (Eph. 4. 29). Dans la dépendance du Saint Esprit, ayons à cœur l’édification de tous, ayant dépouillé le vieil homme. Le Seigneur nous connaît à fond; cependant, Il nous confie un service qui reflète quelque chose de Lui-même, dans sa communion, car: «Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire» (Jean 15. 5). Si nous tenons notre langue «en bride» (Jac. 1. 26), c’est que, premièrement, nous maîtrisons notre cœur. Alors, tout le corps sera bridé (ch. 3. 2). De petites choses apparemment insignifiantes peuvent entraîner de grands résultats, bons ou mauvais. Le mors des chevaux est une petite pièce métallique que l’on met entre leurs lèvres, et qui sert à diriger tout leur corps. Le gouvernail des bateaux, petit élément caché sous l’eau, sert à les diriger sûrement dans leur cheminement sur la mer (Prov. 30. 18, 19). La langue, tout petit membre du corps, peut faire de grands ravages moraux! Les animaux sauvages se domptent, la langue ne peut être domptée (Jac. 3. 8). Seul, le nouvel homme sait dire de bonnes choses, mais le vieil homme n’en dit que de mauvaises. Avant de parler, demandons-nous: — Est-ce vrai? — est-ce bon? — est-ce nécessaire? Fuyons la médisance que la Parole condamne,  et plus encore la calomnie. «La langue fausse hait ceux qu’elle a écrasés et la bouche flatteuse amène la ruine» Prov. 26. 28). Et au v. 20 des Proverbes: «Faute de rapporteur, la querelle s’apaise». Nous serons jugés sur nos paroles (Matt. 12. 37). Gardons-nous aussi de la vantardise (Jac. 3. 5). Les possibilités de la langue sont vastes comme le monde, pour l’iniquité — choses fausses — comme 2 Tim. 2. 19, et alimentent ce qui est voué à la géhenne (v. 6). C’est «ce qui sort de la bouche qui souille l’homme» (Matt. 15. 11); Et «du cœur, viennent les mauvaises pensées» (v. 19). «Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur soient agréables devant toi ô, Éternel!» (Ps. 19. 14). Soyons occupés de ce qui est bon selon Phil. 4. 8.

Ch. 3 v. 8-14

Romains 3. 13, 14 rappelle le v. 8 de Jacques 3:«la langue… un venin mortel…!» Jacques s’adresse aux Frères (v. 10 & 12), capables d’avoir le même comportement que Doëg, dans 1 Samuel 21 et 22 qui était un ennemi et qui, d’une parole a provoqué la mort de nombreuses personnes dont quatre-vingt-cinq sacrificateurs! Jacques parle de façon solennelle pour toucher nos consciences et nos cœurs, en montrant que même la nature s’oppose à de tels comportements (v. 9-12). Agir ainsi, dénote que nous laissons faire le vieil homme toujours en nous, nous qui avons reçu le Saint Esprit! «Mes frères, il ne devrait pas en être ainsi» (v. 10). Le vieil homme ne peut jamais dire ou faire de bonnes choses: il se complaît dans le péché. Le nouvel homme, lui, ne peut jamais pécher (1 Jean 3. 9), car il est formé de la vie même de Christ. Que le Seigneur nous aide à réaliser que notre vieil homme «est crucifié avec Christ» (Gal. 2. 20). Soyons attentifs à ce que notre frère est celui «pour lequel Christ est mort» afin de n’en pas dire du mal.

Il ne faut pas rapprocher le v. 12 de Matt. 7. 18-20, où le Seigneur oppose les croyants qui, seuls, portent de bons fruits, tandis que les incrédules, n’en portant que des mauvais, seront jugés — jetés au feu. Ici, ce sont les croyants mêmes qui sont capables de porter de bons ou de mauvais fruits selon qu'ils laissent agir la nouvelle ou la vieille nature! Cela nous rappelle que nos corps doivent être sanctifiés, à la gloire du Seigneur, offerts «en sacrifice agréable à Dieu» (Rom. 12. 1). Jacques nous fait sentir toute la tristesse d’un tel comportement, incompatible avec la nature divine, et ce que Dieu attend de ses enfants (Eph. 4. 29; 5. 3, 4; Col. 4. 6). Une seule parole malheureuse peut décourager une âme. Si le Seigneur remplit nos cœurs, nous serons gardés des médisances et des calomnies, paroles diaboliques! Dieu entend toutes nos paroles… Pierre, après qu’il ait déclaré par la révélation venant du Père, que le Seigneur était «le Christ, le Fils du Dieu vivant», est repris sévèrement, un moment plus tard par le Seigneur: «Va arrière de moi, Satan» (Matt. 16. 16; 23).

«Le  Père» du v. 9 nous ramène au Créateur, comme pour Mal. 2. 10 et Es. 64. 8, en contraste avec Jean 20. 17, où les croyants deviennent des enfants de Dieu. Rappelons-nous les trois questions que nous devons nous poser avant de parler: Est-ce vrai? Est-ce bon? Est-ce nécessaire? Si un frère, même sérieux, nous a rapporté une chose supposée vraie, ne nous précipitons pas: un seul témoin n’est jamais suffisant. Le Ps. 39. 1, 3 montre que les bonnes intentions ne suffisent pas à garder notre langue: Dieu seul peut et veut nous garder du mal.

Les v. 13-18 montrent qu’une jalousie amère produit les querelles. Un ressentiment peut être conservé longtemps dans le cœur, au lieu des bonnes œuvres que Dieu place devant nous. Il y a «de mauvaises actions» (v. 16) et c’est là, «mentir contre la vérité» (v. 14). Cela doit être jugé et confessé selon Matt. 18. 15-17. Si, dans une assemblée, il y a des querelles, ce n’est jamais par le Saint Esprit: c’est le vieil homme qui agit! «Rejetons les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière» (Rom. 13. 12-14). Jacques veut que l’on ait «une bonne conduite» (v. 13). Si nos cœurs sont remplis de Christ, nous porterons de bons fruits dans une communion constante avec Lui. Encourageons-nous mutuellement à vivre saintement: ayant «une bonne conduite… la douceur de la sagesse… la sagesse d’en haut», qui sont les caractères de Dieu; au lieu de «jalousie… désordre… querelle… sagesse diabolique.»

Le danger est de passer légèrement sur ces sérieuses exhortations et, ainsi, d’attrister le Saint Esprit en ne confessant pas nos fautes au Seigneur et, si nécessaire, aux frères également. Le manque de puissance dans les assemblées vient de la légèreté de notre vie spirituelle. Nous n’accordons trop souvent que peu d’importance à notre comportement et, s’il y a de la jalousie, les mauvais fruits sont produits à chaque occasion.

Ch. 3 v. 15-18

Ce que Dieu attend de nous, c’est que notre vie intérieure soit à sa gloire; sinon, notre «intérieur» se manifestera tôt ou tard, contredisant notre aspect extérieur, peut-être convenable. Prenons garde à la sagesse de «l’homme animal» — qui n’a que son âme créée, dépourvue du Saint Esprit (1 Cor. 2. 14) — sagesse «diabolique» (v. 15). L’homme naturel ne peut recevoir la «sagesse d’en haut», inséparable de Christ reçu dans le cœur, car cela est considéré comme «folie» par le monde (1 Cor. 1. 18-22). Mais ici, l’Apôtre s’adresse à des croyants ayant le Saint Esprit, leur permettant d’acquérir la «sagesse d’en haut» (v. 17). Cependant, nous sommes capables, si nous laissons aller le vieil homme, de penser et d’agir comme le monde. Et les «fruits» en sont diaboliques et produisent des querelles (Prov. 13. 10). Dans Galates 5. 19-22, Dieu nous rappelle deux sortes d’œuvres que nous sommes à même de porter: «les œuvres de la chair» opposées au «fruit de l’Esprit». Demandons à Dieu de nous donner Sa sagesse (Jac. 1. 5). «Or vous êtes de lui (de Dieu) dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, afin que… celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur»(1 Cor. 1. 30). Paul s’était conduit, envers les Corinthiens, «avec simplicité et sincérité de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle» (2 Cor. 1. 12). Conseiller de David, Akitophel avait joué un rôle dangereux, car ses conseils portaient la marque de la sagesse selon l’homme. Sa vie s’est terminée par le suicide… Les Proverbes parlent beaucoup de la sagesse divine que nous devons manifester dans notre vie (Prov. 2. 1-5): elle est liée à la crainte de Dieu et au discernement de Sa pensée. Elle est personnifiée par le Seigneur Jésus (Prov. 8), et porte ses mêmes caractères (Luc 2. 40; Es. 11. 63. Jac. 3. 17). Elle est «pure», car le nouvel homme ne pèche pas; mais il faut laisser le vieil homme dans la mort où le Seigneur l’a mis. Elle est aussi, «paisible», car nous sommes les enfants du «Dieu de paix»: nos pensées, nos paroles, nos actions doivent porter ces caractères de pureté et de paix intérieures (Matt. 5. 8, 9; 1 Pi. 3. 4). Elle est «traitable»: nous devons être à l’écoute de nos frères et ne pas imposer nos pensées ni nous obstiner dans notre position, ou manifester quelque violence de sentiments et de paroles. Pierre dit: «soyez sobres, veillez» (1 Pi; 5. 8). Nous avons besoin de tout l’amour de Dieu pour nous garder dans la fermeté et la douceur, équilibre impossible sans le secours divin. Les premiers chrétiens n’étaient pas différents de nous, mais «ils étaient un cœur et une âme» (Actes 4. 32), se laissant tous conduire par l’Esprit de Dieu. Notre comportement doit être le même entre nous afin d’avancer ensemble, et non les uns plus vite que les autres, ce qui serait manquer à l’amour fraternel. «… Que les membres aient un égal soin les uns des autres» (1 Cor. 12. 25). On peut s’appuyer sur la Parole pour insister sur ce que l’on considère comme «nos droits»; mais il n’en ressort que du désordre. Au contraire, si nous manifestons les vrais caractères du Seigneur, quel beau témoignage pour le monde!

La sagesse d’en haut s’acquiert peu à peu, lorsqu’on est converti, dans la mesure où on se laisse pénétrer par la Parole de Dieu lue régulièrement, avec des cœurs soumis. Dieu est quelquefois obligé de revenir sur les mêmes leçons: «Mes enfants, pour l’enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu’à ce que Christ ait été formé en vous…» (Gal. 4. 19). Sa volonté, c’est que nous ressemblions toujours plus à Son Fils, dans ce monde. Dans ce but, Il travaille jour et nuit dans nos cœurs. Paul pouvait dire: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi» (Gal. 2. 20). «Affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez votre fruit dans la sainteté» (Rom. 6. 22). La discipline… «plus tard, rend le fruit paisible de la justice» (Héb. 12. 11). Si nous semons dans la paix (Jac. 3. 18), nous récolterons des fruits paisibles. Aimons tous les frères «sans partialité» en toute vérité, «sans hypocrisie» (Jac. 3. 17). Isaac et Rebecca étaient partagés quant à l’amour qu’ils portaient à leurs deux fils: il en est résulté la ruine de leur famille! Aimez-vous «l’un l’autre ardemment, d’un cœur pur, vous qui êtes régénérés» (1 Pi; 1. 22).

Chapitre 4, versets 1 à 15

Vers. 1-4

«Guerres» et «batailles», dans les assemblées, révèlent l’activité du vieil homme. Paul constate, avec tristesse, que les Corinthiens restaient «des petits enfants» spirituels. Ils ne pouvaient pas supporter une nourriture spirituelle solide, mais seulement «du lait». Ces croyants se disputaient en se réclamant «de Paul… d’Apollos… de Céphas… de Christ»! (1 Cor. 1. 12; 3. 1-3). Que faisons-nous nous-mêmes? Même s’il est admis que Jacques s’adressait aux Juifs chrétiens dont quelques uns n’avaient pas la vie, tirons profit de ces paroles… Même si l’on n’en vient pas au meurtre, s’il y a de la haine dans nos cœurs pour des frères, nous portons ce caractère de meurtriers (Jac. 4. 2; 1 Jean 3.14, 15). David, un croyant fidèle par ailleurs, avait envoyé Urie à la mort afin de prendre sa femme (2 Sam. 11). La chair et l’Esprit combattent en nous (Gal. 5. 17); et, prier en nous laissant conduire par la chair, ne peut que nous priver de l’exaucement de Dieu (v. 1-3). «Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés». «… Vous demandez mal…» ne concerne pas des maladresses pour formuler nos prières: Dieu connaît nos cœurs. Mais demander mal veut dire, là, que nos demandes n’ont d’autres buts que notre propre plaisir — nos voluptés. Comment, dans ces conditions, Dieu nous exaucerait-il?

Quel contraste entre les fruits de la «sagesse d’en haut» (ch. 3. 17, 18), et les premiers versets de notre chapitre! Pourtant, l’Apôtre s’adresse aux mêmes personnes! En 2 Sam. 2. 25-30, un combat fratricide avait eu lieu en Israël, entre les serviteurs de David et ceux d’Ish-Bosheth, fils de Saül. Mais à la fin, «Joab sonna de la trompette» et le combat s’arrêta. «Joab s’en revint de la poursuite d’Abner» (v. 30), mais il y avait de nombreux morts! Les combats entre frères ne peuvent faire que des victimes et ne servent en aucune manière les intérêts du Seigneur. Gardons-nous donc de la jalousie entretenue dans les cœurs: il n’en résulte que des querelles (ch. 3. 14; 1 Jean 3. 14, 15). Contre ces tendances de la chair en nous, nous avons la ressource de la prière de la foi, et selon la volonté du Seigneur: alors, «Il nous écoute… et nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées» (1 Jean 5. 14, 15). «Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait» (Jean 15. 7). Que nos demandes ne soient pas caractérisées par des préoccupations terrestres, mais célestes, bien que nous ayons aussi des besoins matériels auxquels Dieu pourvoit. La prière du Seigneur que nous trouvons en Matthieu 6. 9-13, nous ramène aux vraies priorités, selon Dieu:

  1. ce qui touche à la gloire de Dieu (v. 9, 10).
  2. nos besoins matériels (v. 11).
  3. le pardon de Dieu pour nous et pardonner nos frères à notre tour (v. 12).
  4. la demande d’être gardés des tentations dans les épreuves, et d’être délivrés du mal (v. 13).

Nos prières sont trop souvent  des demandes «pour nous», uniquement. Ne faisons pas de Dieu notre «serviteur»… Mais attachons-nous à demander ce qui glorifiera le Seigneur.

L’orgueil — la faute du diable (1 Tim. 3. 6) —, est à la base des désordres dans le monde et dans les assemblées. Mais, «Dieu résiste aux orgueilleux mais Il donne la grâce aux humbles» (v. 6). L’Assemblée, la Bien-Aimée, future Épouse de Christ, est adultère, dans la mesure où elle s’attache au monde, ses affections étant détournées de Christ pour se tourner vers le monde.«… Je vous ai fiancés à un seul mari… comme une vierge chaste» (2 Cor. 11. 2). Israël était adultère vis à vis de l’Éternel (Osée; Jér. 3. 8-10). Le monde s’insinue dans nos cœurs, comme un étranger qui occuperait indûment nos maisons (Soph. 1. 8). Faisons nôtre le cheminement moral de Moïse (Héb. 11. 24-26). «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (Jean 17. 15). Le monde ne veut pas de Christ. «N’aimez pas le monde» (1 Jean 2. 14-17). Le temps vient où l’Église apostate sera «vomie» de la bouche du Seigneur (Apoc. 3. 16). «Nul ne peut servir deux maîtres» (Luc 16. 13).

Vers. 5-7

Tout ce que dit l’Écriture est pour notre profit: rien n’est dit en vain. Progressons dans sa connaissance afin qu’elle s’implante en nous et s’imprime dans notre marche. La Parole tout entière travaille à nous séparer de l’influence du monde. Israël était un peuple mis à part pour Dieu et, nous-mêmes qui marchons dans le monde, ne sommes pas du monde (Jean 17. 16): «Marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair» (Gal. 5. 16, 17). Les convoitises charnelles sont opposées à la volonté de Dieu. Nous ne plaisons à Dieu que lorsque nous nous laissons conduire par l’Esprit qui ne peut en aucune manière «désirer avec envie» (v. 5), car Il est Dieu, et n’est pas «tenté par le mal» (ch. 1. 13). Le Saint Esprit a des désirs entièrement opposés à ceux de la chair (Galates 5.17). Il est, cependant, de bons désirs, inspirés par l’Esprit dans le cœur des croyants: «Désirez avec ardeur les dons de grâce les meilleurs» (1 Cor. 12. 31; 14. 1). Ces dons sont employés pour «l’édification, l’exhortation et la consolation» de l’Assemblée (1 Cor. 14. 3). Le Saint Esprit «donne une plus grande grâce»: Il «prend de ce qui est à Christ et nous le communique» (Jean 16. 14, 15).

C’est une grâce de Dieu, «s’Il résiste aux orgueilleux» (Prov. 3. 34; Jac. 4. 6; 1 Pi. 5. 5), car Il veut l’humilité en nous afin que nous ressemblions au Seigneur (Matt. 11. 29). Dieu apprécie «un cœur brisé et humilié» (Ps. 51. 17). L’orgueil est plusieurs fois stigmatisé dans les Prov. (3. 34; 8. 13; 16. 5; 18). C’est là, «la faute du diable» (1 Tim. 3. 6). Gardons-nous de l’orgueil devant le Seigneur, mais aussi devant tous les hommes et, en particulier vis à vis de tous les chrétiens que nous ne devons pas juger, comme faisait le pharisien pour le publicain (Luc 18. 10-14). Prenons exemple sur le Seigneur qui «s’est abaissé lui-même» (Phil. 2. 6-8). Si nous sommes «tombés», notre état doit produire l’humiliation et la repentance et nous conduira à l’humilité habituelle. Rester humble est un exercice quotidien (1 Pi. 5. 5). C’est dans la conscience de la sainteté de Dieu que nous pouvons nous humilier réellement, et confesser nos misères; «nettoyez vos mains» — vos actions —, et «purifiez vos cœurs» souvent doubles dans leurs motivations (v. 8). Zabulon, autrefois, allait à l’armée avec un cœur qui n’était pas double (1 Chr. 12. 33). Dieu avait dû humilier le peuple durant quarante ans dans le désert, pour lui «faire du bien à la fin» (Deut. 8. 11-17). Dieu «habite… avec celui qui est abattu  et d’un esprit contrit» (Es. 57. 15). Prenons garde à notre cœur naturel que Dieu estime être  «méchanceté en tout temps» (Gen. 6. 5). «Soumettez-vous à Dieu» (v. 7), comme le Seigneur s’y est soumis. Nous pourrons alors  «résister au diable» qui lance ses dards enflammés. Mais s’il rencontre Christ en nous, il s’enfuira. S’il trouve le monde en nous, nous sommes vaincus d’avance (1 Pi. 5. 8, 9). Il nous faut revêtir «l’armure complète de Dieu» (Eph. 6. 13). Dans les tentations, nous devons résister au diable par la force du Seigneur et l’effet de la Parole en nous; ou fuir, si le danger est trop pressant dans une tentation extérieure, comme le fit Joseph avec la femme de Potiphar (Gen. 39. 7-12). Les tentations sont souvent intérieures à nous-mêmes, et naissent dans nos propres cœurs. Et nous y succombons lorsque, au lieu de les haïr et de les rejeter, nous les entretenons dans nos esprits. Que notre cœur soit rempli du Seigneur afin que, occupés de Lui seul, Satan n’ait pas de prise sur nous. Demandons le secours du Seigneur avec foi, et Il nous aidera. Après le péché d’Adam et Ève, l’accès d’Eden fut fermé pour l’humanité. Mais maintenant, le sacrifice de Christ nous a ouvert le chemin du ciel: alors, «approchez-vous de Dieu et Il s’approchera de vous» (Jac. 4. 8). Le Seigneur nous dit encore: «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14. 23).

Vers. 8-10

Nous pouvons nous approcher de Dieu pour la prière «avec confiance du trône de la grâce… pour avoir du secours au moment opportun» (Héb. 4. 16), et pour la louange «avec un cœur vrai, en plein assurance de foi…» (ch. 10. 22). De manière habituelle, il faut s’approcher et se purifier pour se tenir dans la présence de Dieu, car la grâce n’excuse pas le péché (Ps. 24. 3, 4; Jac. 4. 8). Invité à aller à Béthel pour rencontrer Dieu, Jacob prend conscience qu’il faut qu’il se purifie avec toute sa famille (Gen. 35. 1, 2). Comme Dieu invitait son peuple: «revenez à moi et je reviendrai à vous» (Mal 3. 7, 8), Il nous adresse la même invitation: «approchez-vous de Dieu, et Il s’approchera de vous». Ce peuple n’avait même plus conscience de l’amour de Dieu pour lui; il frustrait toujours son Dieu et restait indifférent. Ne nous endurcissons pas dans une indifférence semblable, et méditons les bénédictions abondantes du Seigneur pour ceux qui l’écoutent (Mal. 3. 10). Nos actes doivent être dictés par les mouvements d’un cœur purifié. Alors le Père et le Fils peuvent manifester leur amour de façon particulière (Jean 14. 23). Le psalmiste demandait:«Sonde-moi, ô Éternel! Et éprouve-moi: examine mes reins et mon cœur» (Ps. 26. 2). Nous sentirons vraiment nos misères si nous nous gardons de toute légèreté quant à notre marche devant Dieu. Alors nous pleurerons sincèrement, peut-être en secret; mais Dieu «voit dans le secret» (Matt. 6. 6; 17). «Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés» (Matt. 5. 4). Le monde ennemi et le mauvais état de notre cœur bafouent les droits du Seigneur; s’en purifier conduit le Seigneur à répondre à nos prières.«Déchirez vos cœurs et non vos vêtements» (Joël 2. 12, 13). Ne nous endurcissons pas comme le peuple, autrefois, au sujet duquel  Dieu dut dire à son prophète: «Éphraïm s’est attaché aux idoles: laisse-le faire» (Osée 4. 17). Les sujets d’humiliation ne manquent pas, soit en ce qui concerne le monde ou notre propre état. Salomon avait prié pour tous les cas où le peuple pécherait, dans la mesure où «chacun» reconnaîtrait «la plaie de son propre cœur» (1 Rois 8. 28-53). «Le juste pèche sept fois le jour». L’Apôtre invite à sentir nos misères et à nous humilier devant le Seigneur (v. 9, 10): «Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse» (v. 9). Notre cœur naturel n’aime pas cela mais, dans ce chemin de douleur, Dieu veut nous élever dans la vie spirituelle. La joie superficielle et le rire factice cachent toujours la tristesse d’un cœur éloigné de Dieu (Prov. 14. 13). Col. 3. 5-9, invite à «dépouiller le vieil homme» et ses caractéristiques, afin de «revêtir» le nouvel homme (v. 12-15) qui porte les caractères du Seigneur Lui-même. «Que la Parole du Christ habite en vous richement» (v. 16). Alors: «Réconcilie-toi avec Lui… Reçois l’instruction de sa bouche… Si tu te retournes vers le Tout-Puissant, tu seras rétabli… Tu le supplieras et Il t’entendra et tu acquitteras tes vœux» (Job 22. 21-27). La discipline, parfois douloureuse, est toujours nécessaire. Et: «Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’Il vous élève quand le temps sera venu» (Jac. 4. 10; 1 Pi. 5. 6, 7). Dieu ne veut pas que nous restions accablés par la conscience de notre misère, mais veut nous restaurer, dans l’humiliation, afin que nous goûtions la vraie joie.

La médisance est condamnée dans la Parole (Lév. 19. 16-18, en Jac. 4, ainsi que dans l’épître de Pierre). Marie est devenue lépreuse pour avoir parlé contre Moïse, avec Aaron (Nom. 12). A cette occasion, le peuple fut arrêté sept jours, dans sa marche, jusqu’à la restauration de Marie.

Vers. 11-15

Parler «l’un contre l’autre» (Jac. 4. 11) peut revêtir deux formes: la médisance qui repose sur des choses réelles mais que l’on rapporte; et la calomnie qui est un mensonge volontaire pour faire du mal à quelqu’un. Murmurer contre nos frères, revient à ne pas les accepter tels qu’ils sont, mais sans le déclarer publiquement. Dès le début de sa marche dans le désert, le peuple, n’acceptant pas ses circonstances conduites par Dieu, murmure contre son serviteur Moïse (Ex. 15. 24; 16. 2). «Pourquoi tentez-vous l’Éternel?» (Ex. 17. 2, 3). Le contraire d’une telle attitude envers nos frères, c’est avoir du support pour eux, de les accepter tels qu’ils sont. Nous ne devons pas juger les motifs intérieurs qui, par principe, nous sont inconnus, mais les faits avérés concernant notre frère (1 Cor. 5. 12). «Ne jugez pas afin que vous ne soyez pas jugés» (Matt. 7. 1, 2; Rom. 2. 1; ch. 14). D’ailleurs, le verset 12 de notre chapitre, montre que nous ne devons pas juger les motifs des hommes en général — notre prochain. Juger nos frères sur leurs motifs cachés, c’est usurper la place qui revient au Seigneur seul. Dieu seul discerne nos vraies intentions, souvent cachées à nos propres yeux (Héb. 4. 12, 13). Contrairement à ce que pensait Caïn, chacun de nous doit dire: je suis «le gardien de mon frère» (Gen. 4. 9). A Corinthe, le mal était public et déshonorait Dieu. L’Apôtre leur dit: «Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes» (1Cor. 5. 13). Cependant, l’amour doit nous conduire à «ramener un pécheur de son égarement» et, ainsi, de «couvrir une multitude de péchés» (Jac. 5. 20), en particulier, en ne les divulguant pas, et en évitant que d’autres péchés semblables ne soient commis par la suite. C’est donc le mal commis et connu que nous devons juger, pour maintenir la gloire de Dieu, et non les motifs des cœurs. Mais avant tout, jugeons-nous nous-mêmes. Matt. 7. 15, 16 & 21, montre que c’est aux fruits que nous reconnaissons ce qui vient de Dieu ou non. Parler contre son frère, revient à le rabaisser et à nous élever nous-mêmes: c’est le pharisaïsme!

Nous jugeons la loi lorsque, sachant qu’elle interdit de juger nos frères, nous les jugeons quand même, considérant qu’elle n’est pas bonne, sans autorité. Mais Romains 7. 12 dit: «La loi est donc sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon». Certes, nous ne sommes plus sous la loi, mais elle conserve toute sa valeur morale pour nous, reposant sur l’amour: «L’amour est donc la somme de la loi» (Rom. 13. 10). Le Seigneur n’est «pas venu pour abolir la loi mais pour l’accomplir». L’épître de Jacques, écrite parmi les toutes premières, fait transition entre le judaïsme et le christianisme. Elle n’a rien de doctrinal mais trace la vie chrétienne pratique, selon la morale divine. Seul, le Seigneur est à la fois «législateur et juge». Seul, Il peut sauver en amour ou détruire en justice (ch. 4. 12). Dans ces versets, il peut s’agir d’une destruction disciplinaire du corps, pour un croyant désobéissant; tandis que la destruction «de l’âme et du corps dans la géhenne» (Matt. 10. 28), parle de la perdition éternelle des incrédules.

Le dernier paragraphe, nous met en garde quant à la manière qui nous est naturelle de former des projets, sans nous mettre sous la dépendance de Dieu; notre vie comme nos circonstances ne nous appartiennent pas (v. 14). «Tu m’as donné des jours comme une largeur de main»  (Ps. 39. 5). «Ne te glorifie pas du jour de demain, car tu ne sais pas ce qu’un jour enfantera» (Prov. 27. 1). Au faîte de sa gloire et de sa puissance, Nébucanetsar s’est vu ravalé au rang des bêtes, mangeant de l’herbe comme le bœuf (Dan. 4). Dieu seul a tout en main pour Sa gloire et notre bénédiction. Ne soyons pas comme les moqueurs des derniers temps qui pensent que «toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création» (2 Pi. 3. 4). Ne soyons pas comme «installés sur la terre» ainsi que le riche de la parabole de Luc 12. 16-21, et à qui Dieu dut dire: «Insensé! Cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles?» Notre christianisme ne doit pas revêtir un caractère terrestre, encore moins mondain, mais céleste. Examinons nos voies devant Dieu.

Chapitre 4, verset 16 à chapitre 5, verset 20

Chap. 4. 16, 17; 5. 1-3

Tous nos projets doivent être placés sous la dépendance de Dieu, de façon réelle dans nos cœurs. Paul disait en Actes 18. 20: «Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem; je reviendrai vers vous, si Dieu le veut». Mais en Actes 21, l’Esprit Saint, de ville en ville, lui dit de ne pas y aller, mais il y va quand même et, là, il se laissera entraîner à faire un vœu. Cet exemple nous met en garde contre notre propre volonté, contraire à celle de Dieu. Faire des projets à long terme sans se placer sous la volonté divine, n’est pas sage: la parabole de Luc 12. 13-21, nous le montre. Le chapitre 4 de Jacques montre quelle attitude doit avoir le croyant: s’humilier, se soumettre, chercher la volonté de Dieu. C’était là les caractères du Seigneur Lui-même, sur la terre. «Soumettez-vous donc à Dieu…» (Jac. 4. 7); la paix en sera le résultat. Vouloir absolument exécuter nos projets ne produit que des troubles. La «jactance» du v. 16 confine à l’orgueil qui nous est naturel. La «vanterie» que l’on retrouve chez les Corinthiens (1 Cor. 5. 6), n’est «pas bonne».

Le v. 17 de Jacques 4 montre que le péché ne consiste pas seulement à faire le mal, mais aussi à ne pas faire le bien que nous savons faire. Celui qui enseigne le bien selon Dieu (Jacques 3.1) a une grande responsabilité, s’il ne le fait pas. Cependant, le v. 17 nous concerne tous, quel que soit notre âge: c’est un péché personnel: «pour lui c’est pécher». Ne cherchons pas à imiter le service d’un autre frère, mais la neutralité ou la passivité ne conviennent pas au croyant: l’esclave de Luc 12. 47, connaissant la volonté de son maître mais ne l’ayant pas faite, est châtié. Si nous ne connaissons pas la volonté de Dieu dans un cas particulier, prions avec persévérance et sincérité; et, quand Il nous la dévoilera, faisons-la. Dans les Juges, au ch. 5, toutes les tribus étaient conviées au combat, mais Ruben a préféré rester à ses occupations, et la Parole stigmatise cette indifférence.«Je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres» (Tite 3. 8, 14). «Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites» (Jean 13. 17).

Au v. 13 du ch. 4, l’apôtre s’adresse à des croyants vantards agissant par leurs propres pensées. Au ch. 5. 1-6, il s’adresse à des riches quant au monde, qui sont sans Dieu, mais probablement au milieu des chrétiens. Ils faisaient souffrir les fidèles en les spoliant de leur dû (v. 4) et vivaient dans les délices et les voluptés. «Malheur à celui… qui se sert pour rien de son prochain, et ne lui donne rien pour son travail» (Jér. 22. 13). Mais, par-dessus tout, ils avaient «mis à mort le Juste», le Seigneur Jésus. Quant aux «frères», (v. 7, 8), il les exhorte, dans les épreuves, à prendre patience jusqu’à la venue du Seigneur.

L’Apôtre ne mélange pas les catégories de ceux à qui il s’adresse: «A vous maintenant, qui dites…» (ch. 4. 13). «A vous maintenant, riches…» (ch. 5. 1).  Ces paroles peuvent aussi s’adresser à des croyants riches qui abuseraient de leurs richesses vis à vis de leurs employés. L’argent lui-même n’est pas condamnable, mais plutôt le mauvais usage qu’on peut en faire. Dieu ne blâme pas un Abraham, un Barzillaï, un Joseph d’Arimathée qui, tous trois, étaient riches; parce qu’ils usaient de leurs richesses selon Dieu. Le Seigneur, le vrai riche, a vécu dans la pauvreté afin de nous enrichir (2 Cor. 8. 9). Les frères riches ne doivent pas ressembler aux riches du monde (Jac. 2. 5-7). Plutôt que les richesses terrestres qui sont éphémères, (Prov. 23. 4, 5), et nous conduisent vers toutes sortes de maux (1 Tim. 6. 9; 17; Prov. 11. 28; 30. 8), désirons ardemment les richesses spirituelles. Ces riches avaient «amassé un trésor dans les derniers jours» (v. 3). Peu d’années plus tard, le peuple allait être dispersé et Jérusalem détruite. Nous vivons, nous aussi les derniers temps avant la venue du Seigneur: il n’est plus temps de penser aux richesses terrestres. «Une sainte conduite»… «la piété»… hâter «la venue du jour de Dieu» doivent caractériser le croyant (2 Pi. 3. 11), dans une vraie attente du Seigneur qui a dit: «Je viens bientôt» (Apoc. 3. 11; 22. 7; 20).

Chap. 5. 4-9

Ces versets mettent en évidence la puissance du Seigneur qui entend les cris des opprimés et y répondra. «Le Seigneur Sabaoth» désigne l’Éternel de l’Ancien Testament qui commande à ses armées célestes — ses anges. «L’armée des cieux t’adore» (Néh. 9. 6). Au contraire, dans Jér. 33. 22, il s’agit de l’ensemble des astres. Dans le N.T., ce Nom de l’Éternel des Armées est indiqué une autre fois en Rom. 9. 29. Rien n’échappe aux yeux de Dieu: «Malheur» à ceux qui trompent leurs semblables, les volent, les frustrent de leur salaire, tardent à les payer ou les emploient pour rien (Lév. 19. 11-13; Jér. 22. 13). «Malheur à ceux qui sont à l’aise en Sion» (Amos 6. 1-6). Vivons «sobrement» quant à nous-mêmes, «justement» quant à notre prochain et «pieusement» quant à Dieu (Tite 2. 12). Gardons-nous de penser comme les Juifs d’autrefois qui disaient:  «quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel et c’est en eux qu’Il prend plaisir. Et où est le Dieu de jugement?» (Mal. 2. 17). Du temps de Néhémie, les Juifs revenus de captivité, réduisaient à la servitude leurs frères pauvres (Néh. 5. 1-9). Cette manière d’agir est contraire à la pensée de Dieu. Ces versets s’adressent à tous. Dans ses champs, Boaz recommandait aux moissonneurs de laisser tomber volontairement «des épis, des poignées» afin que Ruth puisse en amasser beaucoup. C’était un homme juste.

Le v. 5 de notre ch. rappelle la parabole de Luc 16. 19-25: le riche avait vécu dans les délices et, en Hadès, il était tourmenté. Lazare, pauvre dans sa vie, était recueilli dans le sein d’Abraham et goûtait la félicité éternelle. Matt. 6. 24 rappelle que nous ne pouvons servir Dieu et Mammon — le dieu des richesses. Soyons contents de ce que le Seigneur nous accorde. Le Seigneur, le Pauvre par excellence, a dit prophétiquement: «Jette-le au  potier, ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux» (Zac. 11. 12, 13). Il s’est dépouillé de ses prérogatives divines pour nous enrichir des richesses célestes. Attachons-nous à ces trésors d’en haut qu’Il nous réserve. La justice pratique dans laquelle le Seigneur a marché condamnait les Juifs et le faisait haïr des chefs du peuple. Nous devons vivre selon les mêmes principes. Dieu prend grand intérêt aux pauvres (Matt. 11. 5; Luc 4. 18; 6. 20). Mépriser les pauvres, c’est mépriser Dieu.Nous devons manifester «la douceur» qui n’insiste pas sur ses droits (Phil. 4. 5), et cela, avec la «vérité dans l’homme intérieur», et non comme les disciples et Judas en particulier qui s’indignaient de la «perte» du parfum répandu sur le Seigneur, feignant de s’intéresser aux pauvres, alors que Judas «était  voleur» (Matt. 26. 6-9).

Au v. 7 de notre ch., l’Apôtre s’adresse de nouveau à ses «frères» et les exhorte à la patience dont le mot vient de pâtir, souffrir; et cela en vue de la venue du Seigneur (v. 8). Il s’agit, ici, de la solennité de l’action du Seigneur, en son temps, pour délivrer les siens qui souffrent, et pour exercer le jugement. L’exemple du «laboureur» (v. 7) qui attend les fruits avec patience, montre que les épreuves auront leur fin à la venue du Seigneur. Les v. 7 et 9 sont liés avec le v. 11 du ch. 4: patience dans la soumission au Seigneur et dans le support mutuel. «Le Seigneur est patient envers tous» (2 Pi. 3. 9), nous devons l’être aussi. A Philadelphie, Il dit: «Tu as gardé la parole de ma patience» (Apoc. 3. 10). C’est la vérité révélée de Sa venue proche, en délivrance pour les siens opprimés, en attendant que les actions de tous soient manifestées. «Ne murmurez pas — ou ne gémissez pas —les uns contre les autres, frères» (v. 9). Gémir ainsi, montre que l’on se supporte mal les uns les autres: c’est cette fâcheuse tendance que nous devons juger, chacun pour soi-même, et non juger nos frères. Soyons affermis dans nos cœurs (v. 8), «car la légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas… qui sont éternelles» (2 Cor. 4. 17, 18).

Chap. 5. 10, 11

La fin de l’épître est centrée sur la patience et la prière.

La patience du laboureur qui laboure, sème et attend la maturité des fruits, nous est donnée en exemple. Les pluies de la première saison assurent la germination des grains semés et, celles de la dernière saison produisent l’abondance des fruits. Dans la Parole, la pluie est souvent symbolique de la bénédiction céleste. La bénédiction d’Israël, à la fin des temps, est prophétisée en Osée 6. 3; Ps. 84. 6: c’est la pluie de la dernière saison. Mais Joël 2. 23, 28, 29, annonce les premières et les dernières bénédictions sur le résidu fidèle d’Israël. En ce qui concerne l’Église, la descente du Saint Esprit sur les disciples (Actes 2), représente la première bénédiction sur elle — la pluie de la première saison. Le Saint Esprit remplissant les disciples fait germer la Parole du Seigneur qu’ils avaient reçue, mais pas comprise jusque là. Pierre cite la prophétie de Joël (v. 17, 18) et, à sa première prédication, amène trois mille âmes au Seigneur! La dernière bénédiction pour l’Église — sa dernière pluie assurant le plein fruit à la gloire de Dieu — interviendra lorsque le Seigneur l’enlèvera pour être toujours avec Lui.

Héb. 12. 6-11 exhorte à la patience, sous la discipline du Seigneur, patience reposant sur la foi pratique qui doit se manifester dans la vie des chrétiens. En attendant d’être «manifestés au tribunal de Christ» (2 Cor. 5. 10), soyons persévérants et longanimes dans l’épreuve. Les prophètes (v. 10), sont des exemples de patience dans les souffrances qu’ils enduraient de la part du peuple (Matt. 23. 34). De même, un chrétien fidèle montrant Christ dans sa vie, n’est pas supporté par le monde (Matt. 5. 11; Jac. 1. 12).

Job, dans ses épreuves, montre une patience qui aboutira à une double bénédiction. Dieu a permis que Satan l’éprouve, non en punition contre un péché caché (Job 1. 1; 8; 2. 3), mais pour lui apprendre à ne plus se confier en sa propre justice. Au ch.  3 & suiv., une dispute éclate entre Job et ses «consolateurs fâcheux» qui osent l’accuser de péchés cachés. Cependant, si Job conteste avec ses amis, il ne discutera pas avec Dieu lorsqu’Il s’adressera directement à lui (ch. 38 & suiv.). L’intervention directe de Dieu lui ouvre les yeux; il reconnaît son indignité et se soumet de tout son cœur à Dieu: «Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu: c’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre» (ch. 42. 5, 6). Puis, à la fin, Dieu lui rendra justice contre les idées de ses amis, pour lesquels il devra prier pour qu’ils soient pardonnés de ne «pas avoir parlé de Dieu comme il convient, comme mon serviteur Job» (ch. 42. 7). Enfin, il sera doublement béni dans ses biens (v. 10-12). Mais la grâce de Dieu lui donne sept fils et trois filles, comme auparavant, comme s’il les recevait par la résurrection (v. 13). Dieu ne l’a pas éprouvé au-delà de ce qu’il pouvait supporter (1 Cor. 10. 13). Pourtant, Job, durant son épreuve, ne s’est guère appuyé sur Dieu qu’il pensait être contre lui… Quant à nous, appuyons-nous sur le Seigneur dans nos épreuves, afin qu’Il nous bénisse. Bien que Job ait beaucoup lutté avant de céder à Dieu, son livre montre que Dieu «discipline ceux qu’Il aime» (Héb. 12. 7). Ne méprisons pas la discipline du Seigneur et ne perdons pas courage, car Il nous aime (v. 5). Les circonstances de Paul étaient souvent pénibles, mais ils les a passées avec le Seigneur (Phil. 4. 12, 14). Il avait reçu «une écharde pour la chair» afin de prévenir tout orgueil. La grâce est toujours suffisante de sorte que Paul, dans son infirmité, parlant de lui-même et non des autres, laissait toute la place à la puissance du Seigneur (2 Cor. 12. 1-10). Tout sert, entre les mains de Dieu pour notre bien (Rom. 8. 28). «Pour te faire du bien à la fin» (Deut. 8. 1-16). Exercés ainsi dans les épreuves endurées avec patience, il y aura «le fruit paisible de la justice» (Héb. 12. 11).

Chap. 5. 12-14

L’Apôtre reprend l’enseignement du Seigneur (Matt. 5. 33-37), concernant les serments. Le sermon sur la montagne sera la règle morale en vigueur durant le millénium, mais les chrétiens ne doivent pas jurer car un jugement de Dieu s’y rattache (Jac. 5. 12). Cependant, nous sommes tenus de «prêter serment» devant la justice des hommes, si nous y sommes appelés. Le Seigneur Lui-même, ayant entendu «la voix d’adjuration» de la bouche du souverain sacrificateur, y a répondu afin d’obéir à la loi (Lév. 5. 1; Matt. 26. 63, 64). Nous devons être connus comme ayant une parole vraie et ferme:«Que votre oui soit oui, et votre non, non». L’importance de ces exhortations est soulignée par ces mots: «Mais avant toutes choses…» (v. 12): la vérité dans nos bouches doit passer avant tout. Dans l’Ancien Testament, si un Juif faisait un vœu, il était tenu de le respecter (Nomb. 30. 3), car le peuple était mis à l’épreuve. Pour nous, prononcer un serment serait un acte de propre volonté condamnable, surtout si l’on jurait par le ciel ou par tout ce qui touche à Dieu: ce serait prendre  son Nom «en vain» (Ex. 20. 7). Pierre a renié son Maître «avec serment» (Matt. 26. 72); «… alors il se mit à faire des  imprécations et à jurer» (v. 74). Jurer est une prérogative de Dieu car Il est tout-puissant et, Il peut dire: «J’ai juré par moi-même…» (Gen. 22. 16), car personne n’est au-dessus de Lui. Il avait juré de donner le pays de Canaan au peuple (Deut. 1. 34); et juré de détruire la génération rebelle (Deut. 2. 14). Si, disant la vérité, nous ne sommes pas crus, montrons-nous «patients dans les tribulations, persévérants dans la prière» (Rom. 12. 12). «Ne vous vengeant pas vous-mêmes… mais laissez agir la colère, car il est écrit: à moi la vengeance, moi je rendrai, dit le Seigneur» (cf. v. 19; 1 Pi. 2. 23. Ps. 37. 5, 6). Persécuté par ses «adversaires», le Seigneur priait (Ps. 109. 4). Puis, nous sommes exhortés à faire du bien à nos ennemis (v. 20). Laissons le Seigneur s’interposer entre nous et nos circonstances, afin que la foi ne soit pas fluctuante.

Dans la joie, chantons des cantiques, ensemble (Eph. 5. 19; Col. 3. 16), mais aussi dans nos circonstances personnelles, comme Paul et Silas (Actes 16. 25). Les Apôtres persécutés en Actes 5. 41, «se réjouissaient d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le Nom». Que la joie du Seigneur remplisse notre cœur en tout temps car sa présence fait du bien.

Si la maladie — ou un accident — est une conséquence de l’entrée du péché dans le monde; elle n’est pas forcément un châtiment personnel. Elle peut être envoyée par Dieu pour nous apprendre quelque chose que nous n’apprendrions pas sans cela. Il est vrai qu’elle peut être aussi une conséquence d’un péché déterminé non confessé (1 Cor. 11. 29, 30). Dieu, par ce moyen, peut aussi éprouver notre foi (Phil. 2. 25-30). Dieu envoie parfois des maladies préventives pour brider la chair dont les manifestations non réfrénées ruineraient la vie spirituelle d’un chrétien (2 Cor. 12. 7-12). Mais alors, comme l’Apôtre Paul, assimilons la leçon pour notre profit. On ne doit pas imposer à Dieu une guérison. D'autre part, il ne s'agit pas ici de prier en disant à Dieu «si c'est ta volonté». C’était aux anciens, appelés auprès du malade, à discerner si Dieu voulait le guérir ou non. Paul avait «laissé Trophime malade» (2 Tim. 4. 20). Il n’y a plus d’anciens désignés, comme du temps où l’autorité du Seigneur s’exerçait par l’intermédiaire des Apôtres. Mais il y a encore des frères qui sont «à la tête», qui portent les caractères d'anciens (1 Tim. 3.2-7) et dont la vie habituelle et la discrétion doivent inspirer la confiance. C’est eux, s’ils sont spirituels, qui doivent discerner la pensée du Seigneur pour demander la guérison du malade ou non.

Sans doute, de nos jours, nous n’appelons pas suffisamment les frères à notre aide, dans les difficultés et les maladies.

Chap. 5. 14-20

L’onction d’huile était une coutume juive, concernant la purification des lépreux (Lév. 14. 16, 17). On oignait d’huile, aussi, les sacrificateurs, le jour de leur consécration (Lév. 8. 1, 2; 12; 30), et les rois. Les disciples, envoyés en mission par le Seigneur, guérirent des infirmes et chassèrent des démons après les avoir oints d’huile (Marc 6. 12, 13). L’huile n’avait pas de vertu de guérison, mais elle était administrée au nom du Seigneur. En Jacques, il est surtout question de la prière de la foi des anciens, et c’est elle qui guérissait le malade (v. 14, 15). Mais il leur fallait discerner si Dieu voulait guérir ou non le malade. Pour cela, trois conditions spirituelles étaient indispensables: une foi ferme (Jac. 1. 6); demander selon la volonté du Seigneur (1 Jean 5. 14); enfin, vivre en communion habituelle avec Dieu (Jean 15. 17). L’huile est un symbole du Saint Esprit agissant en sanctification. Jacques écrivait aux douze tribus dans la dispersion (ch. 1. 1). Les premiers chrétiens, tous Juifs au début, ont eu, durant quelques années, beaucoup de difficultés à se séparer des coutumes judaïques.

Il peut s’agir d’une maladie consécutive à un péché non confessé. Aussi, nous devons confesser nos fautes afin d’être guéris, non  «aux anciens», ce qui pourrait être assimilé à un clergé, mais «l’un à l’autre». Alors il y avait le pardon (v. 15). Dieu seul peut pardonner les péchés (Ps. 103. 3). Mais ici, il s’agit d’un pardon «administratif», pour un croyant (Jean 20. 23). Cependant, certains péchés nécessitent l’action directe de l’Assemblée (1 Cor. 5). Confesser et prier relèvent de la vérité et de l’amour. Ces relations-là ne se trouvent plus beaucoup parmi nous. Plutôt qu’à la bonne réputation, nous devrions tenir à une bonne conscience devant Dieu. Se confesser à quelqu’un suppose qu’on ait une grande confiance en la discrétion du  frère en qui on se confie. Cette épître nous met sévèrement en garde contre l’usage inconsidéré de ce que nous disons. Ces versets nous montrent un moyen simple et saint pour la guérison du corps et la restauration de l’âme (1 Cor. 11. 26-32).

Une maladie peut n’être qu’une participation aux conséquences du péché dans le monde, car les soins divins passent aussi par la souffrance: les malheurs de Job l’avaient rapproché de Dieu (Job 42). La puissance de la prière d’un croyant marchant dans la justice pratique «peut beaucoup» (v. 16). L’exemple d’Élie nous encourage à prier avec une foi puissante. Dans ses circonstances, Élie répondait aux exigences essentielles pour être exaucé: Foi, communion, discernement (1 Rois 17 et 18); en particulier, en ce qui concernait le détournement du peuple de son Dieu (Deut. 11. 16, 17). Mais si l’on revient à Dieu, il y a de la bénédiction pour nous — la pluie (v. 18) —, et du fruit pour Dieu.

Les soins d’amour que l’on doit avoir pour un croyant qui s’égare de la vérité (v. 19), couvriront «une multitude de péchés» (v. 20; 1 Pi. 4. 8); Il ne s’agit pas d’indulgence coupable qui ferme les yeux sur le péché d’un frère, mais, à la confession, de ne plus voir le péché confessé. Ou, envers un pécheur inconverti (v. 20), «il  sauvera une âme de la mort». Dieu ne "voit" plus les péchés d'un pécheur repentant. Ils sont "couverts". Dieu efface le péché confessé et pardonné: «Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités» (Héb. 8. 12; Ps. 32. 1). En ce qui concerne un croyant, on pense à la mort physique comme discipline (1 Cor. 11. 30), car l’aboutissement du péché place la mort devant l’homme (Rom. 8. 13).

Écrite dans les premiers temps du christianisme, cette épître  s’adresse aux Juifs devenus chrétiens, et parmi lesquels se trouvaient des professants sans vie. Il leur a été difficile de se libérer des coutumes juives; par conséquent, certains versets présentent pour nous, quelques difficultés, mais que l’Esprit de Dieu éclaire. L’épître ne parle pas de doctrine, mais essentiellement de la vie chrétienne pratique. Gardons précieusement ses exhortations.

Fin