Première épître aux Corinthiens (suite)

F.B. Hole

Chapitre 7

Le premier verset du chapitre nous montre que Paul a écrit cette épître en réponse à une lettre de questions qu'il avait reçue des Corinthiens. Seulement, tandis qu'il y répondait, il y avait des problèmes plus graves et plus urgents qui devaient être traités premièrement; ce sont ceux qui remplissent les chapitres 1 à 6. Il s'occupe maintenant de leurs questions, et c'est ainsi que nous lisons: «Or pour ce qui est des choses au sujet desquelles vous m'avez écrit», paroles qui sont d'ailleurs répétées au début des chapitres 8, 12 et 16. De toute évidence, ils avaient posé des questions à propos du mariage, des choses offertes aux idoles, des dons spirituels et des collectes.

Le chapitre 7 est presque entièrement consacré au sujet du mariage, bien que les versets 17 à 24 comportent des instructions concernant les diverses vocations terrestres dans lesquelles les croyants peuvent se trouver, des principes similaires s'y appliquant.

Il semble que les questions à propos du mariage aient été soulevées par le fait que Paul, qui était leur père spirituel et leur exemple, n'avait lui-même pas de femme. La plupart d'entre eux avaient une origine païenne, et ils avaient eu des pensées complètement erronées et corrompues quant à cette grande institution de Dieu. L'apôtre saisit cette occasion pour établir les choses sur la base voulue de Dieu, tout en maintenant qu'il y ait des personnes qui, comme lui-même, puissent vivre au-dessus de ce que réclame la nature, et renoncer au mariage pour être entièrement occupés du Seigneur et de son service.

Il est donc clair que, pour le croyant, le chemin normal est le mariage, avec tous les devoirs et toutes les responsabilités qu'il implique. Au verset 5, nous voyons que le mari et la femme peuvent se priver l'un de l'autre pour un temps, afin d'être plus entièrement à la disposition du Seigneur; mais cela doit être fait d'un consentement mutuel, et en vue de la prière, de peur que l'adversaire n'en tire un avantage.

Aux versets 10 et 11, l'apôtre confirme les enseignements que le Seigneur avait déjà donnés. Dans les versets 12 à 16, il donne de plus amples instructions en vue des problèmes qui peuvent se présenter lorsque l'un des conjoints a reçu l'évangile et que l'autre est encore inconverti. Si un Juif, homme ou femme, contractait un mariage avec une personne appartenant aux nations environnantes, il y avait souillure, tant pour le couple que pour les enfants. Cela ressort très clairement de passages tels que Esdras 9 et Néhémie 13.

Avec l'évangile c'est le contraire, comme le verset 14 nous le montre. La sanctification et la sainteté dont il est parlé ne sont pas intrinsèques, bien sûr, mais relatives. Si seule la femme est croyante, Dieu reconnaît la famille comme mise à part pour lui. Il peut arriver que le conjoint non croyant haïsse la lumière qui est venue dans la maison au point de ne plus vouloir y rester. Mais s'il veut demeurer là, il jouit, avec les enfants qui y demeurent aussi, des privilèges que la lumière confère; et on peut espérer qu'ils seront tous amenés un jour au salut.

Ces instructions peuvent peut-être paraître de peu d'intérêt pour nous. S'il en est ainsi, c'est parce que nous vivons dans les conditions anormales que la chrétienté a créées. Si l'Église avait maintenu son caractère propre, comme une sphère de bénédiction et de lumière, entourée des ténèbres de ce monde et bien séparée de lui, nous verrions plus clairement l'intérêt de tout cela. Ceux qui prêchent l'évangile parmi les païens, et qui cherchent avec amour à aider les nouveaux convertis dans les problèmes qu'ils rencontrent, trouvent ici les directions dont ils ont besoin.

Pour ce qui concerne la vocation terrestre, comme pour le mariage, le chemin du croyant consiste à accepter la situation existante, seulement en y introduisant une nouvelle puissance, à la gloire de Dieu. Nous devons demeurer dans l'état dans lequel nous avons été appelés par l'évangile, mais sous la condition: «auprès de Dieu» (verset 24). Si nous ne pouvons pas avoir Dieu avec nous dans cet état, nous ne devons pas y rester.

Après avoir donné ces instructions à ceux qui sont mariés, Paul se tourne, au verset 25, vers «ceux qui sont vierges» — et les instructions les concernant vont jusqu'au verset 38. Les deux derniers versets du chapitre contiennent quelques directives quant à la conduite des veuves.

Le mot «vierge» est utilisé ici pour parler des personnes non mariées des deux sexes. L'enseignement de l'apôtre peut être résumé ainsi: le mariage est bon, comme l'est toute institution divine; il est entièrement juste et autorisé. Cependant, rester dans un état non marié est encore mieux, si c'est dans le but de demeurer plus pleinement à la disposition du Seigneur, pour se dévouer à ses intérêts. Si ceux qui suivent ce chemin ne peuvent «vaquer au service du Seigneur sans distraction», leur célibat ne fera que les «enlacer dans des liens» (verset 35).

Remarquons que cette préoccupation se retrouve tout au long du chapitre. Si des Époux se privent momentanément l'un de l'autre, ce doit être pour se livrer au jeûne et à la prière. Si dans un mariage mixte, le conjoint converti poursuit paisiblement et patiemment son chemin avec celui qui ne l'est pas, c'est qu'il cherche la gloire du Seigneur dans le salut de celui qui ne le connaît pas encore. Si l'esclave converti persévère avec humilité et contentement dans ses occupations ingrates, c'est parce qu'en cela il demeure auprès de Dieu. Celui qui est célibataire peut renoncer au mariage parce qu'il désire ne pas être absorbé par les choses de la terre, mais se préoccuper seulement de la sainteté et du service du Seigneur. Si la veuve se remarie, elle le fait «dans le Seigneur», ce qui signifie: conformément à sa volonté et à ses directions.

Ce chapitre, sur lequel certains pourraient être enclins à passer rapidement comme étant sans intérêt particulier, ne contient pas seulement des instructions pour le mariage — instructions qui ont en elles-mêmes toute leur valeur — mais il met en évidence le principe que, pour le croyant, les intérêts de Dieu et de son service ont la priorité sur toute autre chose. Nous devons le reconnaître car «le temps est difficile» ou «raccourci» (verset 29). Hélas, combien souvent nous ne reconnaissons pas que nous vivons dans un temps raccourci, dont la fin a été rapprochée par la mort et la résurrection de Christ! Et ainsi nous devrions retenir d'une main légère tout ce que nous possédons dans ce monde, en étant prêts à tout quitter d'un moment à l'autre.

Avant de passer au chapitre 8, regardons plus particulièrement les versets 6, 10, 12, 17, 25 et 40.

Certaines des expressions utilisées dans ces versets ont été exploitées par ceux qui voudraient nier ou du moins affaiblir l'inspiration de l'Écriture.

Le verset 6 dit: «Je dis ceci par indulgence, non comme commandement». Certaines choses en relation avec le mariage sont commandées, d'autres permises; c'est très simple.

Le verset 10 se réfère à certains de ces commandements, et Paul rappelle qu'il n'y a rien de nouveau à leur sujet, car le Seigneur lui-même avait commandé ainsi lorsqu'il était ici-bas.

D'un autre côté, depuis le verset 12, l'apôtre donne des commandements qui n'avaient pas été précédemment exprimés par le Seigneur. Le temps d'en parler n'était pas encore venu puisque les problèmes dont il est question résultent de la large diffusion de l'évangile. Il n'y a aucune difficulté en cela, car ce que l'apôtre commandait et ordonnait dans toutes les assemblées, comme il le dit au verset 17, avait une pleine autorité. Il n'y a pas de différence d'autorité entre les commandements qui viennent des lèvres du Seigneur sur la terre et ceux qui viennent de lui dans le ciel par les lèvres ou par la plume de ses apôtres.

Au verset 25, l'apôtre fait une soigneuse mise en garde pour que les instructions qui suivent ne soient pas utilisées comme des commandements absolus qui puissent enlacer dans des liens (cf. verset 35). Elles ne sont que son appréciation des choses, mais une appréciation d'une très haute spiritualité — ainsi que l'expriment d'une façon significative les derniers mots du chapitre: «Or j'estime que moi aussi j'ai l'Esprit de Dieu». L'application de toutes ces instructions données par l'Esprit dépendait entièrement de l'état spirituel de ceux qui les entendaient. C'est ainsi que Paul est inspiré ici à ne pas donner de commandements mais son appréciation.

Ces distinctions fines sont très frappantes. Elles sont révélatrices de la sagesse de Dieu, comme aussi de la réalité et de la portée de l'inspiration divine. Au lieu de l'affaiblir, elles la confirment.

À suivre