Les choses terrestres et les choses célestes

Ch. Briem

Question

Quand le Seigneur parle à Nicodème de la nouvelle naissance et que celui-ci formule à deux reprises des objections, le Seigneur lui dit: «Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes?» (Jean 3: 12). Quelles sont «les choses terrestres» et «les choses célestes» dont parle le Seigneur? Il semble qu'il ne peut guère désigner comme étant une chose terrestre la nouvelle naissance dont il vient de parler.

Réponse

Le reproche du Seigneur à Nicodème mérite une attention particulière: «Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses?» (verset 10). Nicodème connaissait les Écritures de l'Ancien Testament, et il aurait dû savoir qu'une nouvelle naissance était nécessaire à Israël pour avoir part aux bénédictions du royaume à venir. Un peuple apostat ne pouvait pas entrer dans le royaume. Déjà par la bouche de Moïse, Dieu avait promis: «Et l'Éternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta semence, pour que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives» (Deutéronome 30: 6). Plus tard, quand Dieu avait parlé par Jérémie de la nouvelle alliance qu'il établira avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda, il avait énoncé à nouveau la nécessité d'une nouvelle naissance — d'une nouvelle vie qui a sa source en lui: «Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, et je l'écrirai sur leur cœur… Ils me connaîtront tous… Car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché» (Jérémie 31: 31-34). L'allusion la plus claire à une nouvelle naissance se trouve dans le livre du prophète Ezéchiel: «Je vous prendrai d'entre les nations… et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau… et je ferai que vous marchiez dans mes statuts… et moi je serai votre Dieu» (36: 24-28).

Ce sont donc là les choses terrestres. Ce sont les choses qui concernent Israël et le royaume, et que Nicodème, comme docteur d'Israël, aurait dû connaître par les Écritures. Il aurait dû savoir que, pour entrer en possession des bénédictions terrestres promises, Israël devait recevoir un cœur nouveau et purifié.

La nouvelle naissance elle-même, en effet, ne peut être désignée comme quelque chose de terrestre, bien qu'elle ne puisse être vécue que sur la terre. Mais le Seigneur parlait d'elle en relation avec Israël et avec le royaume sur la terre. Bien sûr, ses paroles s'appliquent à toutes les formes du royaume de Dieu. Pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu dans sa forme actuelle, c'est-à-dire morale (Romains 14: 17; 1 Corinthiens 4: 20), la nouvelle naissance est également indispensable. Pour entrer dans le royaume de Dieu aujourd'hui ou dans le royaume millénaire plus tard — ou même pour le voir — il faut toujours être «né d'eau et de l'Esprit» (Jean 3: 3, 5).

Mais ensuite, il y avait encore les choses célestes, l'aspect céleste du royaume. De cela, le Seigneur n'avait pas encore pu parler. Cela comprend toutes les bénédictions qui sont en relation avec le Christ glorifié dans le ciel. Il est «chef sur toutes choses», sur tout l'univers; et comme tel il a été donné à l'assemblée «qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous» (Éphésiens 1: 22, 23). Une caractéristique de ces bénédictions est que par nature elles subsistent pour toujours — même après la remise du royaume à Dieu le Père (1 Corinthiens 15: 24). L'une ou l'autre des formes du gouvernement trouvera sa fin, mais non les bénédictions qui découlent de notre union avec Christ.