Le livre du prophète Aggée (suite)

F.B. Hole

Chapitre 2 (suite)

Versets 10-19

Un peu plus de deux mois s'écoulèrent, et l'Éternel vit que le peuple, maintenant tout à l'œuvre de Dieu, avait besoin d'un autre message, en fait, d'un avertissement. Celui-ci s'adressait plus particulièrement aux sacrificateurs, bien qu'il concerne le travail du peuple tout entier. Deux questions sont soulevées: l'une au verset 12, et la question inverse au verset 13. Les sacrificateurs doivent admettre que l'impureté et la souillure sont contagieuses et se transmettent, tandis que la sainteté et la pureté ne se communiquent pas. Voilà quelque chose de très important au point de vue spirituel.

Ce principe trouve son illustration dans la nature elle-même. Chacun sait que si l'on met une pomme pourrie dans une caisse de pommes saines, la pourriture ne tardera pas à s'étendre; alors que personne ne s'imagine que des pommes pourries seront rendues saines par quelques bonnes pommes placées au milieu d'elles! Dans le service du temple, ce principe devait être respecté, et, comme dans toutes ces pratiques extérieures prescrites par la loi, il y a ici pour nous un enseignement moral et spirituel. Accordons-lui toute notre attention, car nous sommes exposés à ce qui souille, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur, par la chair au-dedans et par le monde au-dehors.

L'application qu'Aggée devait faire de ces principes avait pour but de sonder et d'humilier le cœur du peuple. Ayant participé activement au travail de reconstruction de la maison de Dieu, ils auraient pu avoir tendance à être satisfaits d'eux-mêmes, comme si tout était parfait. Le prophète leur dit clairement qu'il n'en était rien, mais que leur meilleur travail était entaché d'imperfection et de souillure. Leçon humiliante pour eux, et pour nous aussi! Si un certain réveil est accordé aux croyants par la grâce de Dieu, combien la chair, avec ses souillures, est prompte à s'insinuer! On risque bien vite de ressembler aux premiers chrétiens de Galatie qui, après avoir commencé «par l'Esprit», ont continué «par la chair» (Galates 3: 3)!

Mais, les ayant avertis quant à l'imperfection qui entachait leur travail, le prophète leur assure ensuite que, malgré tout, la bénédiction de Dieu repose sur eux. Par contraste avec les temps de disette, de brûlure et de rouille dont ils avaient fait l'expérience pendant qu'ils négligeaient la maison de Dieu et s'appliquaient à embellir leurs propres demeures, ils voyaient maintenant la main de Dieu agir en leur faveur en les comblant des fruits de la terre. Il en est de même aujourd'hui. Il y a de la faiblesse et de l'impureté dans tout notre service, mais, malgré cela, si le cœur est en bon état, nous pouvons compter sur la bénédiction spirituelle de Dieu.

La fréquence du mot «considérez», dans cette courte prophétie, est digne d'attention. Par deux fois, dans la première partie, le prophète dit au peuple: «Considérez bien vos voies» (1: 5, 7). Et maintenant, dans cette nouvelle partie, ce mot «considérez» se trouve trois fois (2: 15, 18), mais il s'agit de considérer les voies de Dieu. Il se plaît à reconnaître la plus petite mesure d'énergie et de fidélité à son service — même s'il s'y mêle quelque impureté et quelque faiblesse — et à y répondre en bénédiction. Au sein de notre faiblesse actuelle, dans la conscience de nos manquements — fruits de la chair au-dedans et du monde au-dehors — nous pouvons trouver ici beaucoup de réconfort.

Versets 20-23

Nous avons trouvé une parole de reproche, puis une parole d'encouragement, et enfin une parole d'avertissement. Nous trouvons maintenant ce que nous pourrions appeler une parole d'exaltation. Elle est adressée personnellement à Zorobabel, qui était un prince de la lignée de David (cf. Matthieu 1: 12). Le dernier verset du chapitre s'applique sans doute en quelque mesure à Zorobabel lui-même. Des royaumes seraient renversés, comme cela est prédit en Daniel 11: mais lui serait comme un cachet par lequel Dieu établirait ses décrets. Comment cela s'est accompli pour Zorobabel, nous ne le savons pas; mais nous croyons que l'Esprit de Dieu avait en vue, non pas tant quelque exaltation temporaire de cet homme que l'exaltation permanente de Celui dont il était un type, c'est-à-dire de notre Seigneur Jésus Christ.

Ainsi, il semble que nous avons ici, dans l'Ancien Testament, une première expression de ce qui est plus formellement déclaré au sujet de notre Seigneur dans le Nouveau: «Autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l'amen, à la gloire de Dieu par nous» (2 Corinthiens 1: 20). Christ est celui qui non seulement dévoilera et établira, comme sous le sceau d'un cachet, tous les desseins de Dieu exprimés dans ses promesses, mais qui aussi les accomplira pleinement et parfaitement, afin que le grand Amen final puisse être prononcé. L'apôtre Paul ajoute les mots «par nous» parce qu'il avait alors en vue ce que Dieu avait promis pour les saints de la dispensation actuelle.

Le message d'Aggée se termine donc sur une prédiction de l'exaltation future de Celui que nous adorons comme notre Sauveur et notre Seigneur. Il le fait d'une manière typique et symbolique, plusieurs siècles avant la première venue du Seigneur dans l'abaissement et l'humiliation. Nous attendons son accomplissement, beaucoup plus glorieux que ce dont Aggée pouvait avoir connaissance, lorsqu'à sa seconde venue il paraîtra dans toute sa gloire.