La vie de David et ses leçons pour nous (suite)

F. Wallace

8.  Les préparatifs de David pour la maison de Dieu

L'habitation de Dieu au milieu de son peuple est l'un des grands thèmes de la révélation divine. Le livre de l'Exode nous enseigne de façon détaillée concernant cette merveilleuse bénédiction (Exode 25-40). Le peuple d'Israël ayant été délivré de la tyrannie du Pharaon, Dieu lui a donné, par l'intermédiaire de Moïse, toutes ses instructions au sujet d'un sanctuaire à construire: le tabernacle. Dieu désirait habiter au milieu de son peuple racheté, avec lequel il avait fait alliance au Sinaï. Sur la montagne, Moïse a pu voir le modèle de cette habitation. Il en a ensuite dirigé la construction selon le modèle qui lui avait été montré. Quand le tabernacle a été achevé, l'Éternel l'a rempli de sa gloire. Puis, de l'intérieur du tabernacle, Dieu a donné des instructions concernant la façon de s'approcher de lui et de lui rendre culte (Lévitique 1: 1). Ce sanctuaire était le lieu où l'Éternel était adoré et où le peuple était béni.

Le roi David, en considérant la «maison de cèdres» dans laquelle il habite et l'arche de Dieu qui demeure «sous des tapis», a à cœur de bâtir une nouvelle maison pour l'Éternel (2 Samuel 7). Il désire que Dieu ait une demeure permanente. Tout en déclinant l'offre spontanée de son serviteur, Dieu approuve son désir. Il lui déclare qu'il appartiendra à son fils Salomon de lui bâtir une maison (1 Rois 8: 18, 19). David se soumet humblement à la volonté de Dieu, et, durant les dernières années de sa vie, il prépare d'énormes quantités de matériaux en vue de la construction du temple.

Le lieu que l'Éternel choisit pour y mettre son nom

Le livre du Deutéronome nous présente les instructions que Dieu donne à son peuple Israël pour le moment où il aura pris possession du pays promis. On y trouve beaucoup de mentions du lieu que l'Éternel choisira, du lieu où il mettra son nom, du lieu où il habitera (voir 12: 5, 11, 18, 21, 26; 14: 23-25; 16: 2, 6, 7, 15, 16; 17: 8, 10; 18: 6; 31: 11).

L'emplacement lui-même n'est pas défini dans le livre du Deutéronome. Nous allons voir qu'il va être identifié comme résultat de la grâce de Dieu envers David et Israël, sur la base d'un sacrifice offert.

En 1 Chroniques 21, David a gravement manqué: l'orgueil l'a conduit à vouloir dénombrer Israël. À cause de ce péché, tout le peuple est tombé sous le jugement de Dieu. Mais David confesse sa faute. Il obéit à l'ange qui lui commande d'aller dans l'aire d'Ornan le Jébusien, pour y dresser un autel à l'Éternel (verset 18, 19). Il est conduit à acheter cette aire, ainsi que les bœufs et le bois qui vont servir à présenter des holocaustes et des sacrifices de prospérités à l'Éternel. Dieu répond à David en faisant descendre le feu des cieux sur l'autel où a été offert l'holocauste (verset 26). Et, dans sa miséricorde, Dieu arrête la plaie qui sévit en Israël. Ainsi est désigné le lieu que l'Éternel a choisi, et où le temple devra être bâti par Salomon. C'est la montagne de Morija, où Abraham autrefois avait offert à Dieu son fils Isaac (2 Chroniques 3: 1; Genèse 22: 2). David prononce ces mots solennels: «C'est ici la maison de l'Éternel Dieu, et c'est ici l'autel pour l'holocauste d'Israël» (1 Chroniques 22: 1).

Aujourd'hui aussi, Dieu veut habiter au milieu de ceux qu'il a rachetés. Mais les chrétiens n'ont pas à rechercher un lieu terrestre. Le centre de leur rassemblement, c'est Christ (Matthieu 18: 20).

Le modèle

«Et David donna à Salomon, son fils, le modèle du portique, et de ses maisons… et le modèle de tout ce qu'il avait, par l'Esprit, touchant les parvis de la maison de l'Éternel… — tout cela, dit David, toute l'œuvre du modèle, il m'en a, par écrit, donné l'intelligence, par la main de l'Éternel sur moi» (1 Chroniques 28: 11-19).

Le Saint Esprit, divin architecte, a donné à David les plans nécessaires pour la construction du temple. Aucune place n'était laissée à l'imagination des constructeurs. Moïse, en son temps, avait vu sur la montagne le modèle du tabernacle (Exode 25: 8, 9) et l'avait suivi exactement. De la même manière, David a transmis fidèlement à Salomon toutes les instructions de l'Esprit pour la construction du temple. Les directions divines doivent toujours être placées au-dessus de ce que l'esprit humain, même le plus développé, peut concevoir. Et cela, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de la maison de Dieu.

Dans sa présomption, l'homme est toujours enclin à changer ou à améliorer ce que Dieu a institué. On en a des exemples avec Nadab et Abihu (Lévitique 10: 1, 2), avec Coré, Dathan et Abiram (Nombres 16: 1-3), avec Jéroboam (1 Rois 12: 26-33), avec Ozias (2 Chroniques 26: 16-21), pour ne citer que ceux-là. Et l'histoire de la chrétienté a été marquée par les mêmes manquements. On a ajouté beaucoup de choses qui n'ont rien à faire avec les révélations divines. En particulier, d'innombrables emprunts au judaïsme et au paganisme ont corrompu le service et la vie pratique dans l'Église, dès le début de son histoire, y produisant infidélité et confusion. Rien, jamais, ne nous autorise à introduire d'autres directives que celles que donne le Nouveau Testament.

Les préparatifs

«Et David… établit des tailleurs de pierre… et il prépara du fer en abondance… et de l'airain en abondance, sans poids, et des bois de cèdre sans nombre… et David le prépara en abondance avant sa mort» (1 Chroniques 22: 2-5). Il a mis à profit le temps dont il disposait. David était bien assuré quant à la volonté de Dieu et il n'a pas hésité à l'accomplir. Il y avait une grande quantité de travail à faire et il ne lui restait plus beaucoup de temps. Le service le plus important de sa vie était encore devant lui. Diligemment et méthodiquement, il a travaillé à rassembler l'immense quantité de matériaux qui était nécessaire à la construction de la maison de Dieu.

Il y a bien des leçons à apprendre des activités de David durant les dernières années de sa vie. Souvenons-nous de ceci: que le temps présent soit favorable ou non, c'est le seul temps que nous ayons à disposition; et nous sommes responsables de l'utiliser avec sagesse pour Dieu. Demain ne nous appartient pas. L'âge n'est pas une excuse pour ne rien faire. Anne était très âgée, mais elle était active dans le jeûne, dans la prière, et dans son témoignage (Luc 2: 36-38). Abraham était avancé en âge quand sa grande foi a été mise à l'épreuve (Genèse 22: 11-14). Les meilleurs jours de Jacob ont été ceux de sa vieillesse (Genèse 48: 13-16; Hébreux 11: 21).

Le service de Dieu en faveur de sa maison a de multiples formes et elles sont toutes utiles à leur place. Le Psaume 92 contient un encouragement pour tous ceux qui sont avancés en âge: «Ceux qui sont plantés dans la maison de l'Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront des fruits encore dans la blanche vieillesse, ils seront pleins de sève, et verdoyants» (versets 13, 14). Tous, jeunes et moins jeunes, peuvent contribuer à apporter un élément spirituel dans la maison de Dieu.

Des préparatifs… dans son affliction

«Et voici, dans mon affliction, j'ai préparé pour la maison de l'Éternel de l'or… de l'argent… de l'airain et du fer… du bois et des pierres; et tu y ajouteras» (1 Chroniques 22: 14).

Quel rapport peut-il y avoir entre l'affliction et la construction de la maison de Dieu? Les afflictions que David a endurées comme conséquences de son péché avec Bath-Shéba n'ont rien apporté pour le temple, mais bien celles qu'il a connues dans ses guerres. David a été un guerrier courageux et il a employé une grande partie de sa vie à combattre les ennemis d'Israël. Les campagnes qu'il a dû mener ont produit une abondance d'or, d'argent et de matériaux divers. L'Éternel l'a grandement aidé dans ces expéditions. Deux fois, nous lisons: «L'Éternel sauvait David partout où il allait» (2 Samuel 8: 6, 14). Les dangers qu'il a encourus et l'énergie qu'il a dépensée ont été largement récompensés par ses victoires, qui ont apporté à son armée de grandes quantités de butin. Mais tout cela a été au prix de beaucoup de souffrances. David a connu l'affliction (1 Rois 2: 26; Psaumes 132: 1). Il a partagé les dangers et les difficultés de ses soldats. Plus d'une fois, sa vie a été en grand danger.

Déjà lors de la victoire sur les Amalékites qui avaient brûlé Tsiklag, un butin abondant avait été pris (1 Samuel 30: 26). Les Moabites vaincus étaient devenus serviteurs de David et lui apportaient des présents (2 Samuel 8: 2). De même les Syriens (verset 6). Au cours de ses nombreuses victoires, David avait accumulé de l'or, de l'argent et de l'airain et les avait consacrés à l'Éternel (8: 7-11; 12: 30). Il est solennel de constater que tout ce déploiement d'énergie par David se situe avant son péché d'adultère avec Bath-Shéba. Le péché, sous toutes ses formes, affaiblit le courage pour combattre et pour défendre les intérêts de Dieu.

Dieu prend un soin particulier de ceux qui sont affligés. «C'est à celui-ci que je regarderai: à l'affligé, et à celui qui a l'esprit contrit et qui tremble à ma parole» (Ésaïe 66: 1, 2). L'affliction attire l'homme plus près de Dieu et produit dans l'âme une connaissance plus approfondie de lui. On le voit souvent dans les Écritures. Par ses grandes épreuves, Job a acquis une connaissance profonde de Dieu, et par conséquent une juste appréciation de lui-même (Job 42: 1-6). Jacob, lorsqu'il est contraint d'envoyer Benjamin en Égypte, accablé par les calamités apparentes qui s'abattent sur lui, s'écrie: «Toutes ces choses sont contre moi» (Genèse 42: 36). Quelle erreur! Tout avait été préparé pour sa bénédiction. Qui ne désirerait pas une fin telle que celle de Jacob?

David a pu faire l'expérience de ce qu'il exprime dans le psaume 4: «Dans la détresse tu m'as mis au large» (verset 1). Il a été dans la détresse lorsqu'il était pourchassé par Saül. Il a connu de nombreuses fois les dangers de la guerre. La rébellion de son fils Absalom lui a causé de très grandes détresses. Toutes ces circonstances l'ont conduit à s'appuyer sur Dieu, et il a grandi dans la connaissance et dans l'appréciation de son Dieu. Pour le croyant, les souffrances et les afflictions constituent de précieuses leçons à l'école de Dieu.

Naturellement, personne ne recherche les afflictions. Mais, quand elles ont lieu à cause de la sainteté pratique, de la fidélité à Dieu, ou de la recherche de ses intérêts, il les emploie pour notre bénédiction. Si nous traversons avec Dieu les temps difficiles, nous en sortons enrichis (1 Pierre 5: 10).

Portons davantage nos regards sur Celui qui a été affligé plus que tous, le Seigneur Jésus. «Il est… homme de douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur… Il a été opprimé et affligé» (Ésaïe 53: 3, 7). Et s'il a enduré d'immenses souffrances de la part des hommes — toute la «contradiction des pécheurs contre lui-même» (Hébreux 12: 3) — n'oublions pas que ses plus grandes souffrances sont celles qu'il a endurées de la part de son Dieu. Étant fait péché pour nous, il a enduré toute la colère de Dieu en jugement contre le péché. Mais quel résultat! Bientôt, «il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait» (Ésaïe 53: 11).

Des préparatifs… de toute sa force

«Et moi, de toute ma force, j'ai préparé, pour la maison de mon Dieu, de l'or pour ce qui doit être d'or, et de l'argent pour ce qui doit être d'argent…» (1 Chroniques 29, 2).

David était un homme énergique. La force physique dont Dieu l'avait doté, il l'a dépensée sans compter pour servir Dieu. Cependant, s'il rappelle ici qu'il a consacré toute sa force aux préparatifs de la construction du temple, ce n'est aucunement pour s'attribuer à lui-même une capacité. Au contraire, il semble se rappeler ces paroles de Moïse: «Tu te souviendras de l'Éternel, ton Dieu, que c'est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses» (Deutéronome 8: 18). David reconnaît dans l'une de ses prières: «La puissance et la force sont en ta main, et il est en ta main d'agrandir et d'affermir toutes choses… car tout vient de toi; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons» (1 Chroniques 29: 12-14). Il dit au psaume 62: «La force est à Dieu» (verset 11) et au psaume 68: «Le Dieu d'Israël, c'est lui qui donne la puissance et la force à son peuple» (verset 35).

David avait devant lui un but précis, et il utilisait la force que Dieu lui donnait pour mener à bien la tâche qui lui était confiée, en vue de la réalisation des plans qu'il avait reçus par l'Esprit. Quand le temps vint pour Salomon de bâtir le temple, tous les matériaux nécessaires étaient à disposition. L'objet que David avait devant lui était glorieux et le stimulait dans son activité: «Ce palais n'est point pour un homme, mais pour l'Éternel Dieu» (1 Chroniques 29: 1). «La maison à bâtir pour l'Éternel doit être très grande en renom et en beauté dans tous les pays» (22: 5).

Il est important pour nous de faire la différence entre le temple que Salomon a bâti et le lieu spirituel où Dieu habite aujourd'hui. Le temple de Jérusalem était somptueux, couvert d'or et d'argent. Des sacrificateurs, revêtus de leurs vêtements particuliers, offraient à Dieu des sacrifices matériels. L'encens et la musique accompagnaient leurs fonctions.

Dans le christianisme, mis à part les deux institutions de la cène et du baptême, tout est spirituel. Pierre écrit dans sa première lettre: «Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (1 Pierre 2: 5). La maison de Dieu est constituée de tous les chrétiens sur la terre à un moment donné. C'est un édifice qui croît (Éphésiens 2: 21, 22). A Corinthe, ceux qui avaient été convertis par la prédication de Paul constituaient le temple de Dieu (1 Corinthiens 3: 16; 2 Corinthiens 6: 16).

L'énergie de David, sa détermination, son engagement en vue de l'objet que Dieu lui avait confié, peuvent se retrouver dans chaque croyant, par la puissance du Saint Esprit. C'est ainsi que chacun peut apporter à l'édifice de Dieu «de l'or, de l'argent, des pierres précieuses» (1 Corinthiens 3: 12), matériaux qui figurent, sur le plan spirituel, ce dont la valeur est réelle et durable.

L'opération divine dans nos cœurs résulte de l'action

  • de Dieu lui-même (Éphésiens 1: 19),
  • de Christ (Colossiens 1: 29),
  • du Saint Esprit (1 Corinthiens 12: 11),
  • de la parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2: 13; Hébreux 4: 12).

Le chrétien n'a aucune excuse pour être léthargique. Il y a suffisamment de ressources divines pour faire face à tout ce qui concerne l'œuvre de Dieu. Prenons garde à l'avertissement de Proverbes 24: 30-34 au sujet de la paresse, tout particulièrement lorsqu'il s'agit des intérêts du Seigneur.

Des préparatifs… dans son affection

«Et de plus, dans mon affection pour la maison de mon Dieu, je donne pour la maison de mon Dieu, de ce que j'ai d'or et d'argent m'appartenant en propre…» (1 Chroniques 29: 3).

David avait amassé d'immenses quantités de matériaux pour la maison de Dieu. Mais outre ce qui avait été obtenu par son armée ou par ses serviteurs, il était prêt à donner de ce qui lui appartenait en propre. Il montre ainsi la réalité de ses affections pour Dieu et pour sa maison. Dans le passé, il avait déjà manifesté quelque chose de semblable quand il avait dit: «Je n'offrirai pas à l'Éternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne coûtent rien» (2 Samuel 24: 24).

Dans le psaume 26: David dit: «Éternel! j'ai aimé l'habitation de ta maison, et le lieu de la demeure de ta gloire» (verset 8). Et il a prouvé son amour par ses dons généreux pour la maison de Dieu. L'apôtre Jean écrit: «Enfants, n'aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité» (1 Jean 3: 18).

Nous voyons en 1 Chroniques 29 que l'exemple du roi a eu un grand effet. Les chefs des pères et le peuple ont suivi son exemple et ont donné de leurs biens pour la maison de Dieu, volontairement et avec joie (versets 6-9). «Et aussi le roi David en eut une grande joie».

Si Dieu daigne habiter au milieu des siens, il faut que ceux-ci aient des cœurs engagés pour le servir, et le fassent conformément à sa volonté. Chaque croyant, frère ou sœur, peut apporter sa part à la bénédiction que Dieu veut donner à son assemblée.

À suivre