Repentance

U. Furrer

La parole de Dieu nous donne plusieurs exemples d'hommes qui ont été amenés à reconnaître qu'ils avaient péché. Elle nous montre ainsi deux sortes de repentance: l'une, profonde, réelle, et que Dieu apprécie; l'autre, superficielle, des lèvres seulement, et sans aucune valeur.

Le publicain de la parabole et le roi Saül

Ainsi, on peut se repentir:

  • devant Dieu, comme le publicain qui, n'osant même pas entrer dans le temple, restait en arrière et priait en se frappant la poitrine: «O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur!» (Luc 18:13),
  • ou devant les hommes seulement, comme Saül, qui d'un trait pouvait dire à Samuel: «J'ai péché; honore-moi maintenant, je te prie, en la présence des anciens de mon peuple et en la présence d'Israël» (1 Samuel 15:30).

Les résultats de ces deux confessions sont bien différents: le Seigneur Jésus déclare que le publicain «descendit en sa maison justifié», mais Dieu doit dire à Samuel: «Jusques à quand mèneras-tu deuil sur Saül, vu que moi je l'ai rejeté pour qu'il ne soit pas roi sur Israël?» (1 Samuel 16:1).

L'une de ces confessions était sincère; l'autre n'était qu'une confession des lèvres. Durant toute sa vie, Saül a résisté à l'œuvre de Dieu dans son cœur. Il ne pensait qu'à son honneur et voulait avant tout ménager sa réputation. Il s'imaginait pouvoir satisfaire Dieu par un simple «j'ai péché» et donner aux hommes une impression de sincérité. Il oubliait qu'il ne pouvait rien dissimuler à celui qui sonde les cœurs.

La repentance de Saül se montre superficielle encore une autre fois. Alors qu'il poursuit David, il constate un matin que son épée et sa cruche d'eau se trouvent dans les mains de David, preuve que celui-ci les lui a dérobées pendant qu'il dormait à l'intérieur d'une enceinte de chars. Il confesse alors: «J'ai péché; reviens, mon fils David; car je ne te ferai plus de mal, puisque aujourd'hui mon âme a été précieuse à tes yeux. Voici, j'ai agi follement et j'ai commis une très grande erreur» (1 Samuel 26:21). Pourtant, il ne cessera de poursuivre l'homme selon le cœur de Dieu, comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes (1 Samuel 26:20) — démonstration du peu de valeur de ses belles paroles.

Judas Iscariote

Judas Iscariote a suivi le même chemin que Saül, bien qu'il ait avoué: «J'ai péché en livrant le sang innocent» (Matthieu 27:4). Cette confession résultait visiblement d'une certaine frayeur en face des conséquences de son acte, et non pas d'une réelle prise de conscience de son état foncièrement corrompu.

Le Pharaon

Le même «J'ai péché» avait déjà été sur les lèvres du Pharaon: «J'ai péché cette fois; l'Éternel est juste, et moi et mon peuple nous sommes méchants» (Exode 9:27). — Non, Pharaon, ce n'est pas seulement cette fois-ci! Combien de fois as-tu péché devant Dieu! Comment te serait-il pardonné si tu n'es pas prêt à confesser tous tes péchés? — Ils lui ressemblent, tous ceux qui consentent à dire: «J'ai aussi péché», et ajoutent à voix basse: «mais pas si gravement que bien d'autres».

Alors qu'une autre plaie sévissait sur l'Égypte, le Pharaon a prononcé à nouveau ces paroles, mais cette fois dans le seul but de détourner de lui le malheur: «J'ai péché contre l'Éternel, votre Dieu, et contre vous; et maintenant, pardonne, je te prie, mon péché seulement pour cette fois; et suppliez l'Éternel, votre Dieu, afin seulement qu'il retire de dessus moi cette mort-ci» (Exode 10:16, 17). Il espérait simplement, par cette confession, éloigner la plaie qui ravageait son pays, mais la suite du récit montre qu'à aucun instant il n'a désiré retourner de son cœur à Dieu.

Balaam

Balaam appartient aussi à cette catégorie d'hommes qui apportent à leur confession des adjonctions qui l'annulent. II dit à l'Ange de l'Éternel: «J'ai péché, car je ne savais pas que tu te fusses placé à ma rencontre dans le chemin; et maintenant, si cela est mauvais à tes yeux, je m'en retournerai» (Nombres 22:34). II reconnaît bien qu'il a péché, mais s'excuse aussitôt en disant: «Je ne savais pas…». Et il enlève toute valeur à sa confession en ajoutant qu'il est prêt à s'en retourner «si» son chemin est mauvais aux yeux de Dieu. Que l'Ange de l'Éternel l'ait déjà arrêté trois fois signifiait pourtant assez clairement que son chemin était mauvais!

Balaam était un ennemi du peuple de Dieu; il a persévéré dans son erreur parce qu'il désirait «le salaire d'iniquité». Et même s'il a dû bénir le peuple, sur l'ordre et au nom de Dieu, il a finalement donné à Balac le conseil diabolique de «jeter une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël», en les incitant à manger des choses sacrifiées aux idoles et à commettre la fornication (Apocalypse 2:14). Il savait que Dieu, pour rester fidèle à lui-même, devrait alors s'opposer à son peuple.

David

Dans le cas de la chute particulièrement grave de David, nous sommes peut-être surpris que Dieu soit si prompt à pardonner, après les simples mots: «J'ai péché contre l'Éternel». En effet, sans délai, Nathan dit à David: «Aussi l'Éternel a fait passer ton péché; tu ne mourras pas» (2 Samuel 12:13). Mais nous pouvons voir dans plusieurs psaumes les profonds exercices de cœur que David a connus à cause de ce péché:

«Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour; car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi; ma vigueur s'est changée en une sécheresse d'été» (Psaumes 32:3, 4).

«Use de grâce envers moi, ô Dieu! selon ta bonté; selon la grandeur de tes compassions, efface mes transgressions. Lave-moi pleinement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi. Contre toi, contre toi seul, j'ai péché, et j'ai fait ce qui est mauvais à tes yeux; afin que tu sois justifié quand tu parles, trouvé pur quand tu juges.

Voici, j'ai été enfanté dans l'iniquité, et dans le péché ma mère m'a conçu. Voici, tu veux la vérité dans l'homme intérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret de mon cœur. Purifie-moi du péché avec de l'hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.

Fais-moi entendre l'allégresse et la joie, afin que les os que tu as brisés se réjouissent. Cache ta face de mes péchés, et efface toutes mes iniquités. Crée-moi un cœur pur, ô Dieu! et renouvelle au-dedans de moi un esprit droit. Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m'ôte pas l'esprit de ta sainteté» (Psaumes 51:1-11).

David était bien conscient que «les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé»; il savait que Dieu ne méprise pas «un cœur brisé et humilié» (Psaumes 51:17). Comment Dieu n'accepterait-il pas une telle confession et une telle foi?

Encore David

Nous trouvons David de nouveau en faute lorsqu'il veut estimer les forces de son armée. Mais à peine le résultat lui est-il communiqué, que «le cœur de David le reprit, après qu'il eut dénombré le peuple; et David dit à l'Éternel: J'ai grandement péché dans ce que j'ai fait; et maintenant, ô Éternel, fais passer, je te prie, l'iniquité de ton serviteur, car j'ai agi très follement» (2 Samuel 24:10).

Cette fois encore, on peut voir les sentiments profonds du cœur du roi: «Je suis dans une grande détresse. Que je tombe, je te prie, dans les mains de l'Éternel, car ses compassions sont très grandes; et que je ne tombe point dans la main des hommes. N'est-ce pas moi qui ai commandé de dénombrer le peuple? C'est moi qui ai péché et qui ai mal agi; mais ces brebis, qu'ont-elles fait? Éternel, mon Dieu, je te prie, que ta main soit sur moi et sur la maison de mon père, mais qu'elle ne soit pas sur ton peuple pour le frapper» (1 Chroniques 21:13, 17).

C'est un bel exemple d'une confession sincère. David prend sur lui toute la faute et plaide l'innocence du peuple. C'est lui le coupable et il le reconnaît sans tenter de se justifier.

Israël

Dieu désirait depuis des siècles que son peuple Israël tout entier reconnaisse son état de péché, mais il doit lui reprocher par le prophète Jérémie: «Tu dis: Oui, je suis innocente, sa colère se détournera de moi». Et il l'avertit: «Voici, j'entrerai en jugement avec toi sur ce que tu as dit: Je n'ai point péché» (Jérémie 2:35).

L'obstination du peuple ne sera brisée que dans un temps futur, lors de la grande tribulation. Un résidu retournera vers Dieu, reconnaissant et confessant ses péchés, comme jadis le fils prodigue: «Je me lèverai et je m'en irai vers mon père, et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils» (Luc 15:18, 19).

Et nous, de quelle manière nous repentons-nous?

Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde (Proverbes 28:13).