Un merveilleux parcours

P. Seignobos

Luc 2:41-52; 3:21, 22; 4:1-12

Rien n'est plus admirable que le parcours de notre Seigneur Jésus sur la terre. En même temps, combien l'évangile est simple et facile à comprendre! Il est révélé aux petits enfants et à ceux qui sont tels, aux simples, aux bergers qui gardaient leurs troupeaux.

On ne peut connaître Dieu autrement que par la révélation. Dieu a été pleinement révélé dans un homme: Jésus, véritablement homme et véritablement Dieu. Jésus est une personne insondable pour nous, mais lui avait pleinement conscience de ce qu'il était. Il dit à la femme samaritaine: «Si tu connaissais le don de Dieu…». Il était le don de Dieu. Et de plus, il s'est donné lui-même; il s'offre lui-même encore aujourd'hui à chacun de ceux qui veulent le recevoir. À ceux qui ont soif, il dit: Je vous donnerai de l'eau vive. À ceux qui sont fatigués, il dit: «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés et moi, je vous donnerai du repos» (Matthieu 11:28).

Les années cachées

Il n'y avait pas d'apparence en lui pour nous le faire désirer (Ésaïe 53:2). Si grande était son humilité que, durant les jours de sa jeunesse, personne ne le connaissait. Pas même Jean le baptiseur, pourtant son proche parent. Comment celui-ci va-t-il reconnaître celui qu'il avait pour mission d'annoncer, dont il préparait le chemin, et duquel il n'était pas digne de délier la courroie de la sandale? Dieu lui avait donné un signe: «Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre,… c'est celui-là» (Jean 1:33). Pendant trente ans, Jésus a vécu à Nazareth, inconnu de tous, mais bien connu du Père qui a recueilli, pendant ces années, le fruit admirable que portait cet homme parfait.

Jésus portait son fruit en sa saison, le fruit que Dieu attendait. Jamais encore sur la terre on n'avait vu un enfant si parfaitement obéissant. En même temps, Jésus savait qui il était: à douze ans, il a pu dire à ses parents: «Ne saviez-vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon Père?» (Luc 2:49). Tout en se soumettant à de pauvres mortels, il avait pleinement conscience de sa gloire. Et il nous est dit que sa mère repassait ces choses dans son cœur. Les affaires de mon Père! Surprenante manière de parler, pour lui qui n'avait jamais cherché à étonner les gens! Que sera cet enfant qui, à douze ans, est là, devant les docteurs de la loi, les écoutant et les interrogeant?

Il y a ce grand silence de la Parole, toutes ces années — entre douze et trente ans — pendant lesquelles Jésus portait le fruit que Dieu seul pouvait apprécier et qu'il a voulu pour ainsi dire garder pour lui dans sa totalité. Il nous en réserve la découverte le jour où, connaissant comme nous avons été connus, nous lirons avec admiration cet évangile complet. Pour le moment, ce fruit reste secret, porté pour Dieu seul; il échappe aux investigations et à la popularité des hommes, et plus une chose est cachée, plus elle a de prix pour Dieu. On s'étonne de la disproportion entre le temps de son service et le temps de sa vie sur la terre, le dixième à peu près. Le Seigneur a porté son fruit là où le Père l'avait placé, dans cette ville méprisée de Nazareth. On disait de lui: «Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier»? Ou: «Celui-ci n'est-il pas le charpentier»? Là où rien ne pouvait le distinguer de tout autre, il était reconnu du Père qui recevait, de lui, le fruit qu'il avait vainement attendu des hommes pendant des siècles. La retraite dans laquelle le Fils portait ce fruit était cachée et ce fruit n'en avait que plus de valeur. Quand Dieu nous cache, savons-nous apprécier cette faveur?

La pleine approbation du Père

Pendant trente ans, Jésus a vécu ainsi caché de tous, sachant qui il était, accomplissant chaque jour le travail de ce jour, offrant à son Père le fruit de ce jour. Alors, au baptême de Jean, le ciel s'ouvre et la voix du Père se fait entendre: «Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai trouvé mon plaisir» (Luc 3:22). Il a trouvé en lui son plaisir. Cela ne se rapporte pas seulement au moment où Jésus commence son service. De toute éternité, le Fils faisait les délices du Père. Maintenant, un homme était là sur la terre, le Bien-aimé, un homme qui n'avait jamais manqué, jamais bronché. Il est désigné par Dieu, comme autrefois David a été reconnu par Lui alors qu'il était avec ses brebis dans le désert (1 Samuel 16:11). Samuel hésitait. Tous les fils d'Isaï défilaient devant lui et ce n'était jamais celui que Dieu avait choisi. C'est l'image du défilé des générations avant que le Bien-aimé paraisse. On comprend la perplexité du prophète: Sont-ce là tous les jeunes gens? Heureusement, il y en a un autre. Alors, il faut aller le chercher! Et il a été distingué, puis oint sans hésitation, oint avec joie, reconnu avec allégresse. Le Bien-aimé était là, enfin là.

Au Jourdain, le Père montre son approbation de deux manières. D'abord par l'onction du Saint Esprit. Le Seigneur Jésus a été ainsi oint de l'Esprit Saint et de puissance en vertu de ses propres perfections. C'est parce qu'il était démontré sans défaut et sans tache que le Saint Esprit pouvait demeurer en lui. C'est ainsi qu'il a été le vrai temple de Dieu. En Christ toute la plénitude s'est plu à habiter corporellement. Le Saint Esprit est descendu sur lui, mettant son sceau sur l'homme parfait, le premier qui ait pleinement fait la volonté de Dieu. Et maintenant, le Père lui rend témoignage par cette parole: «Tu es mon Fils bien-aimé, en toi, j'ai trouvé mon plaisir».

Cette parole d'approbation du Père est répétée sur la montagne de la transfiguration (Luc 9:28-36). Là aussi les hommes risquaient de ne pas donner à Jésus la place à laquelle il avait droit. Pierre disait: «Faisons trois tentes: une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie» (verset 33). Il lui donnait la première place, mais ce n'est pas suffisant. Il s'agit de donner à Jésus toute la place. C'est pourquoi Moïse et Elie doivent disparaître. Et les disciples se trouvent dans la nuée, avec Jésus seul. Le Père a quelque chose à ajouter. Non pas pour le Bien-aimé, remarquez-le, mais pour eux et pour nous. Il ajoute: «Écoutez-le».

Peu de versets nous parlent des trente années vécues par Jésus dans la bourgade méprisée de Nazareth, dont rien de bon n'était censé sortir (Jean 1:47). Elles ont montré «cette pensée qui a été dans le Christ Jésus», donnée en exemple en Philippiens 2. Suprême abaissement de Jésus dans cette période cachée de sa vie! Sachant qui il était, Jésus est resté dans l'humilité, accomplissant chaque jour un travail sans éclat et sans relief au regard des hommes, mais faisant les délices du Père.

Parfaite dépendance de Jésus

Aujourd'hui, on parle volontiers en termes d'activité et de rendement, alors que Dieu nous demande simplement de porter notre fruit là où il a jugé bon de nous placer. En fait ce fruit ne dépend pas de nos circonstances ni de notre âge. Jésus n'a cessé de porter son fruit en sa saison. La Parole ne nous donne qu'une brève échappée sur son enfance et sa jeunesse, en Luc 2, confirmant que faire la volonté de son Père était déjà ses délices. Il avait pleinement réalisé ce qu'il dira à Satan lorsqu'il sera tenté: «L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» (Matthieu 4:4).

Là, dans le désert, Satan voudrait le faire sortir de cette position de dépendance, l'amener à se servir de sa puissance divine. «Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain» (Luc 4:3). Mais Jésus reste dans une parfaite dépendance. Il ne veut faire aucun mouvement tant qu'il n'a pas un ordre de Dieu. En ce qui nous concerne, nous obéissons souvent à la nécessité du «il le faut bien». Jamais Jésus n'a fait ainsi. Il agissait lorsque le Père avait parlé. Voyons-le dans la scène de la résurrection de Lazare. Les sœurs de Béthanie font avertir Jésus: «Celui que tu aimes est malade». «Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare» (Jean 11:3, 5). Dans une telle situation, nous nous serions dit: Que vont penser ces sœurs si je n'y vais pas? Elles vont douter de mon amour. Mais Jésus vivait de la parole de Dieu et Dieu n'avait pas parlé. Quelle épreuve pour lui, qui aimait chaque membre de cette famille! Dans le monde, que penserait-on d'un homme qui ne volerait pas au secours de son ami gravement malade, alors qu'il possède le remède qui peut le guérir? On voit comment les Juifs sont choqués; et tous sont déçus. Même Marthe, puis Marie, le lui disent — «Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort» (versets 21, 32, 37).

Les pensées, les voies de Dieu, sont aussi élevées au-dessus des nôtres que le ciel l'est au-dessus de la terre (Ésaïe 55:8, 9). Nos pourquoi s'élèvent, mais sachons bien, chers amis, que les pensées de Dieu vont nous confondre. Sa réponse est: Je connais mes pensées de grâce à votre égard (cf. Jérémie 29:11). La fin du récit nous apprend quelles étaient les pensées de Dieu quand il a permis la mort de Lazare. Alors les bouches ont été fermées, et la gloire de Jésus, le Fils de Dieu, a brillé de manière extraordinaire, parce qu'il a été obéissant comme un homme parfaitement dépendant de son Dieu.

Lors de la tentation, Jésus aurait pu confondre l'Ennemi en lui disant: Tu es Satan et je suis Dieu. Alors nous aurions pensé: il a vaincu parce qu'il était Dieu; quant à nous, pauvres humains, nous ne pouvons qu'être vaincus. Non, il a triomphé au moyen d'une arme dont nous disposons aussi: la parole de Dieu. Et n'oublions surtout pas que Satan est déjà vaincu à la croix. Aujourd'hui, il ne peut rien contre nous par la force, mais il nous fait souvent tomber par sa ruse. Comment nous attaque-t-il d'abord et toujours? Il nous incite à faire notre propre volonté, camouflant celle-ci sous de prétendues obligations. Or Dieu seul doit compter pour nous. Le chrétien doit être délivré de lui-même, de tous les autres, des circonstances. L'apôtre Paul était libre, c'est ce qui lui permettait d'être esclave de Jésus Christ. Car, être esclave de Jésus Christ signifie être libre de tout ce qui n'est pas Jésus Christ, libre de soi-même, des hommes, du monde, des circonstances. Nous ne devons pas être soumis à la pression des circonstances, mais à la seule parole de Dieu.

Foi et obéissance indissolublement unies

La foi est étroitement liée à l'obéissance. Une parole de Jésus devrait nous suffire pour marcher. Quand Pierre demande: «Si c'est toi, commande-moi d'aller à toi», Jésus répond: «viens». Cela lui suffit, et il va (Matthieu 14:28). Si Jésus nous dit: «viens», et que nous n'allons pas, non seulement nous sommes désobéissants, mais nous montrons que nous sommes encore esclaves des hommes, de nous-mêmes, des circonstances, de nos raisonnements. Peut-être nous disons-nous: «Que va-t-on dire, que vont penser les gens?» Mais cherchons-nous l'approbation des hommes ou celle de Jésus? N'a-t-il pas, lui, tous les droits sur nous?

Jésus, notre modèle, a toujours montré qu'à Dieu seul on doit obéir, qu'à Dieu seul l'hommage doit être rendu. Celui qui, par la foi, a vraiment saisi ceci, est libre. «Notre sauvegarde est dans le nouvel homme, vivant de toute parole qui sort de la bouche de Jésus» (J.N.D.). Jésus veut manifester quelque chose de sa vie en nous. À sa suite, il nous engage à une vie de dépendance. Voilà notre sécurité!

Foi et confiance ne peuvent être séparées de dépendance et d'obéissance. C'est de la présomption et de la folie de croire qu'on peut se confier en Dieu dans un chemin de désobéissance. En plus d'une occasion, c'est pourtant ce que fait Israël. — Prenons l'arche avec nous, Dieu sera bien obligé de nous suivre… (voir 1 Samuel 4:3-11). Audacieux et téméraires, les fils d'Israël confondent cette attitude avec de la foi. Ils font du bruit, le sol en tremble, et même un moment, les ennemis ont peur. Mais Israël est vaincu et l'arche est laissée aux mains des ennemis. La véritable foi est inséparable de la vraie obéissance.

Ce n'est pas parce que Dieu est invisible qu'il n'est pas présent. Ce n'est pas parce qu'il a de la patience que nous devons le mépriser et manquer de cette crainte qui est le commencement de la sagesse. Nous ne pouvons rien connaître si nous ne donnons pas à Dieu sa place et si nous ne gardons pas la nôtre. «Parle Seigneur, ton serviteur écoute», disait Samuel.

Être nourris de la parole de Dieu, se laisser conduire par sa lumière, voilà l'orientation, la disposition constante du cœur de Jésus. Comment nos cœurs sont-ils orientés?

Le croyant qui possède la vie de Jésus, et qui se nourrit de toute parole de Dieu, obéit à Dieu et se confie en lui. En effet, on ne peut obéir si l'on n'a pas confiance. Adam et Eve ont été désobéissants parce que Satan a détruit leur confiance en Dieu. Il a insinué en eux la pensée que Dieu les privait de quelque chose, qu'il manquait quelque chose à leur bonheur.

Jésus vivait de toute parole de Dieu

C'était l'amour qui faisait agir le Seigneur Jésus. Non seulement il agissait selon la volonté de Dieu, mais il vivait de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. C'est ainsi que doit être notre vie. Elle s'entretient, elle se renouvelle par la communion avec le Seigneur Jésus. Ainsi, nous pouvons porter ce fruit précieux au cœur de Dieu. Plus il sera caché, plus il sera précieux. Quel encouragement pour les humbles! La parole de Dieu est pour les humbles, pour ceux qui ont le cœur contrit. À ceux qui sont abaissés, Dieu se révèle.

Quelle grandeur dans le mystère de la piété! Dieu a été manifesté en chair, dans le plus profond abaissement. Il est Emmanuel, Dieu avec nous. À qui cela est-il annoncé par les anges? Ni aux puissants, ni aux sages, ni aux intelligents de ce monde, mais à d'humbles bergers qui accomplissaient leur travail ordinaire. C'est à eux que le Père a révélé la grande nouvelle. Ce sont ceux-là qui ont pu voir le signe: un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche, expression la plus parfaite de la faiblesse et de l'humilité.

Le renoncement de Jésus

Si nous voulons être tout près de Jésus, où serons-nous si ce n'est à l'avant-dernière place? Il faut venir là, à cette place voisine de celle qu'il a prise, pour avoir communion avec lui. Il était venu, non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l'avait envoyé (Jean 6:38). C'était un parfait renoncement. Il donne d'abord l'exemple, puis il nous invite à nous renoncer nous-mêmes, ce qui est la condition pour le suivre.

La vie de Jésus est une vie continuelle de soumission, de dépendance, d'obéissance. Il ne pouvait y avoir de souffrance plus grande pour lui que de voir son amour rejeté, pourtant il se soumet: «Oui, Père… c'est ce que tu as trouvé bon devant toi» (Matthieu 11:26). Il approuve et ensuite il peut ajouter: «Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur». Qui enseigne comme lui?

Dans la scène de la tentation, nous admirons son entière obéissance, son renoncement parfait. C'est parce que l'ennemi ne rencontre en lui aucune volonté indépendante de celle du Père que Jésus a la victoire. Si Satan trouve en nous tant soit peu de volonté propre, il est fort, il nous fait tomber. Ce qui a rendu Jésus invulnérable, c'est ce renoncement à sa volonté. Il ne s'est nullement servi de sa puissance divine. C'est d'abord son obéissance, son renoncement à sa volonté, qui ont été mis à l'épreuve. L'ennemi n'avait aucune prise en Jésus, parce qu'il était parfait en lui-même. Il n'avait pas une nature rebelle comme nous avons, il n'avait pas de volonté indépendante. Toute sa volonté était de faire celle du Père.

Le Seigneur n'était pas sans volonté dans le sens de: sans énergie, sans fermeté. Ne nous trompons pas! Quelle fermeté, quelle énergie dans sa vie, lui qui a dressé sa face résolument «comme un caillou» vers Jérusalem (Ésaïe 50:7; Luc 9:51)! Ce n'était pas un faible. Il était fort parce qu'obéissant, parce que décidé à faire la volonté de Dieu. Rien de plus ferme que l'obéissance dans l'humilité! Quelle puissance dans la marche du Seigneur Jésus et quelle paix! Rien n'a pu l'arrêter.

Pourquoi Jésus a-t-il été victorieux?

Alors que le premier Adam a succombé devant le diable, Jésus l'a vaincu parce qu'il avait confiance en Dieu. C'est la parfaite confiance de celui qui a été le Chef et le Consommateur de la foi, illustrant parfaitement le verset: «Tu m'as donné confiance sur les mamelles de ma mère» (Psaumes 22:9). Quelle beauté morale apparaît dans celui qui renonçait à utiliser sa propre puissance pour se protéger et se garder! Sur ce petit enfant venu dans un monde où tous les dangers l'attendaient dès sa naissance, c'est le Père qui veille. Quand Hérode veut le tuer, il n'est pas protégé par une puissance miraculeuse. L'ange avertit Joseph: fuis en Égypte.

Lors de la tentation, au début de son ministère, nous voyons briller cette confiance dans sa réponse à Satan: «Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu». Autrement dit: Tu ne feras rien pour voir si Dieu est fidèle ou non. Cette tentation souligne l'humilité de Jésus et sa fidélité à son Dieu. Et il nous donne un exemple merveilleux, à nous que le diable réussit si souvent à faire broncher.

Jésus était «plein de l'Esprit Saint», et il se sert uniquement de la parole de Dieu pour répondre à Satan. Nos vies sont souvent compliquées. Mais tout devient simple quand on obéit, quand on peut dire: «Il est écrit». Tout devient lumineux. «Résistez au diable, et il s'enfuira de vous» (Jacques 4:7). Satan est maintenant un ennemi vaincu. Nous le rappelons le dimanche, lorsque nous célébrons la victoire du Seigneur à la croix. Chers amis, ne craignons pas la puissance de Satan, elle a été brisée, vaincue à la croix. Mais craignons sa ruse, car il a un allié en nous, hélas! C'est la chair. Lorsqu'on découvre des traîtres, dans un pays, on les enferme, on les empêche de nuire; car si on les laisse libres, ils donnent la main à l'ennemi. Si nous donnons toute liberté à la chair, nous serons vaincus. Voilà pourquoi il faut être vigilants.

Pendant tout le ministère public du Seigneur Jésus, Satan a placé des pièges devant lui par personnes interposées. On entend Jésus s'écrier: «Pourquoi me tentez-vous, hypocrites»? (Matthieu 22:18). Voyez toutes ces scènes où ses ennemis ont essayé de le surprendre dans ses paroles: les sadducéens, les scribes, les pharisiens, les hérodiens. Mais il était «celui qui prend les sages dans leurs ruses» (1 Corinthiens 3:19). Les évangiles nous rapportent ses réponses admirables. Et finalement «personne… n'osa plus l'interroger» (Matthieu 22:46).

Satan n'a pas seulement tenté Jésus par ses ennemis, il s'est servi aussi d'un ami de Jésus, d'un disciple, de Pierre qui l'aimait. Quand le Seigneur annonce ce qui va lui arriver à Jérusalem, Pierre lui dit: «Dieu t'en préserve, cela ne t'arrivera point» (Matthieu 16:22). Pierre savait que Jésus se confiait en Dieu, et qu'un homme pieux qui se confie en Dieu n'est jamais abandonné. Cela a dû être un choc pour lui quand le Seigneur lui a répondu: «Va arrière de moi, Satan». Pour juger si une parole est dite avec amour ou non, il faut être prudent. Quelquefois on est bouleversé quand un frère nous reprend, et on est tenté de croire qu'il a manqué d'amour, alors qu'il suit peut-être l'exemple donné par le Seigneur.

Jésus vainqueur par sa mort

Après la tentation, le diable se retire d'avec lui pour un temps. Il va revenir, à Gethsémané et à la croix, avec toute sa puissance. Là ce n'est plus la ruse qu'il utilise. Mais les puissances de méchanceté sont produites en public et Jésus triomphe d'elles à la croix, lui qui a été crucifié en infirmité (cf. Colossiens 2:15; 2 Corinthiens 13:4). Par sa mort, par son sacrifice, Jésus a été vainqueur de toute la puissance de l'adversaire (Genèse 3:15).

Jésus n'a pu être un modèle pour nous dans les souffrances qu'il a endurées de la part de Dieu; alors, il était seul. Mais il nous est présenté comme modèle dans celles qu'il a subies de la part des hommes (1 Pierre 3:21).

Il y a parfois des situations inextricables dont nous ne voyons pas l'issue. Nous sommes appelés, pour en sortir, à renoncer à nous-mêmes, et à nous considérer moralement comme morts. Souvent, dans les questions d'assemblées, il en est ainsi. Et alors le Seigneur peut intervenir et lever la difficulté. Le renoncement à tous nos droits, à toutes nos prétentions, voilà le chemin de la victoire, la vraie victoire selon le Seigneur Jésus.