Job

Chapitres 40 et 41

Dans ces deux chapitres contenant la fin de la réponse de l’Éternel, et sur lesquels je ne puis m’étendre, nous ne voyons pas qu’Il embrasse tout le domaine de la nature, mais Il en considère suffisamment pour convaincre Job de son ignorance, et de son incapacité pour parler devant Dieu. Il avait besoin d’apprendre cela, afin qu’il pût se défier de lui-même et mettre toute sa confiance en Dieu. Dans ce dernier exposé, Dieu ne prend, comme nous le voyons, que deux de ses créatures, dont l’une est un animal puissant de la terre, dépeint au chap. 40, et l’autre un monstre des eaux tout aussi puissant, au chap. 41. Le premier est le béhémoth et le second le léviathan. Ces deux chapitres nous donnent en vérité la plus belle description qui ait jamais été faite de ces deux œuvres de Dieu.

Toutefois son but, en nous donnant ce tableau, ne semble pas être du tout celui pour lequel les hommes s’en servent. Ceux-ci parlent comme si l’intention de Dieu était de nous occuper uniquement des choses créées. Au contraire, Dieu nous les présente pour en détourner nos pensées et nous humilier devant lui. En effet, si les œuvres de Dieu sont si merveilleuses, qui est Celui qui les a opérées et qu’est-ce qu’est l’homme pour juger un tel Dieu? C’est là le point important du discours. Le but de Dieu donc, en décrivant ses œuvres dans ce magnifique langage, n’est pas du tout de nous engager à nous arrêter à les considérer et à en faire l’objet de notre étude, de façon à en occuper notre esprit et à y plonger nos âmes, mais tout le contraire. Il veut nous détourner de nous-mêmes pour nous amener à nous confier en Lui. Pensez-vous qu’après cette rencontre avec Dieu Job fût encore occupé du béhémoth ou du léviathan? Pas du tout, mais de Dieu, et c’était là le but auquel Dieu voulait l’amener. Ainsi les personnes qui consacrent leur temps et leurs pensées à l’étude des merveilles de la création et qui citent ces chapitres pour justifier leur activité, montrent évidemment qu’elles n’ont pas encore saisi le moins du monde le but de Dieu dans tout ce discours. Il n’en était pas même ainsi dans l’Ancien Testament, encore moins dans le Nouveau.