Job

Chapitres 26 à 31

Que trouvons-nous dans la réponse de Job que nous donne le chapitre 26? Après avoir adressé un compliment ironique à Bildad pour la puissance et la sagesse du discours qu’il venait de prononcer, en vue de terminer le débat soulevé entre eux, il montre que, malgré toute sa misère, il peut aussi discourir sur la puissance de Dieu et d’une manière beaucoup plus étendue et plus éloquente que ses amis. Il ajoute des réflexions sur les réalités solennelles du monde invisible.

Au chapitre 27, Job examine un autre sujet, non la gloire de Dieu, mais la misère de l’hypocrite et sa fin terrible en termes plus saisissants que ne l’avaient fait ses amis. En traçant ce tableau, il maintient fermement son intégrité, bien que Dieu ne lui eût pas encore rendu justice et que ses amis lui eussent fait tort.

Cette portion est suivie d’une autre encore plus remarquable (chapitre 28) dans laquelle Job dépeint l’homme dans la poursuite ardente des choses rares de ce monde, sa recherche incessante de l’or, de l’argent et des pierres précieuses de toute espèce. Mais où se trouve la sagesse? L’homme peut sans doute se frayer un chemin à travers les eaux; il peut creuser une route dans les rochers. Dans son désir intense d’atteindre le but qu’il se propose, il peut non seulement bouleverser les montagnes et combler les vallées, mais atteindre des lieux que l’oiseau de proie ne connaît pas et que l’œil du vautour n’a pas aperçus. Il peut arriver où aucune bête sauvage n’a jamais pénétré; il creuse un puits dans les entrailles de la terre et, dans la recherche de ce à quoi il attache de la valeur, il pénètre dans des endroits où aucune bête n’a jamais fait son abri et où les plus sauvages craindraient de le suivre. Mais où faut-il aller pour trouver la sagesse? L’or le plus fin ne peut la procurer, les pierres les plus précieuses et les œuvres d’art les plus belles ne sauraient être données en échange; les trésors de l’abîme, même les perles, sont sans valeur en comparaison. L’homme n’a aucune connaissance de la sagesse, mais elle n’est pas ici-bas. La mort et la destruction en ont entendu la rumeur; elles ont appris qu’elle se trouve quelque part. Elle n’est pas dans ce monde, elle n’est pas en l’homme tel qu’il est maintenant; la poursuite avide des choses présentes ne fait qu’exclure la sagesse; il n’y en a point ici-bas. Dans la mort et la destruction du moins, il y a une triste réalité. «Mais la sagesse, d’où vient-elle? et où est le lieu de l’intelligence?» La réponse vient de Dieu lui-même à la fin du débat et la voici: «Voici, la crainte au Seigneur, c’est là la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence». C’est à cette conclusion que Job amène toute son argumentation. N’est-ce pas solennel et cependant le fondement de toute connaissance, ainsi que le prouve la conversion de tout pécheur? Telle est la fin merveilleuse de ce chapitre remarquable.

Dans ce qui suit, nous avons la défense finale de Job. S’il en avait été capable, Tsophar aurait pu introduire ici son petit mot, mais il est complètement réduit au silence. Si Bildad avait peu à dire, Tsophar avait la bouche tout à fait fermée. Ainsi les amis de Job sont entièrement réfutés par leur frère malade et dans la souffrance. Pour le moment, et de fait, pour autant que ses amis sont en question, il a le champ tout à fait libre et (chap. 29) dépeint d’une manière touchante sa splendeur passée. Il continue à parler longuement de la douloureuse catastrophe qui l’avait atteint, lui et les siens (chap. 30). Au chapitre 31, il proteste de son innocence de la manière la plus solennelle, ainsi que de sa pureté personnelle, de son équité, de la considération qu’il avait pour ses serviteurs, de ses soins des pauvres, de son horreur de l’idolâtrie, de l’absence de tout esprit de vengeance qui le caractérisait, de ses habitudes hospitalières, du fait qu’il n’avait jamais caché aucune iniquité et cela sans crainte du Tout-Puissant. Si ses champs pouvaient rendre témoignage de quelque fraude ou d’actes de violence commis par lui, il demande que des épines y croissent, au lieu de froment et de l’ivraie au lieu d’orge. Je ne connais pas de plaidoyer plus éloquent, dans son genre, si ce n’est le fruit de l’expérience d’un homme qui exprime non seulement ses sentiments sous le poids de la plus terrible adversité de la part de Dieu, mais encore ceux qui sont produits dans son âme lorsqu’il se courbe sous la main de Dieu dans une parfaite soumission à sa volonté. Mais je ne m’étendrai pas sur ce sujet maintenant, réservant pour la suite de notre étude l’examen de la grande leçon finale du livre.