Job

Chapitre 20

La confession de Job a-t-elle touché les cœurs de ses amis? Au contraire, elle est suivie d’un discours particulièrement amer de Tsophar. Il semble avoir été le moins élevé des trois moralement, et, comme cela arrive généralement, le plus présomptueux dans ses paroles et le moins brisé en esprit. «C’est pourquoi mes pensées m’inspirent une réponse». En vérité, il en était ainsi: il nous donne ses «pensées». Ce n’était nullement la crainte de Dieu qui faisait mouvoir ses lèvres, ni un saint désir de défendre sa grâce et sa vérité. Nous avons ici les propres pensées de Tsophar. «Et à cause de ceci l’ardeur de mon esprit agit en moi». Il agit en hâte, ce que ne fait pas la foi. «J’entends une réprimande qui me couvre de honte, et mon esprit me répond par mon intelligence. Sais-tu bien que, de tout temps, depuis que l’homme a été mis sur la terre, l’exultation des méchants est courte». C’est la pensée dominante de Tsophar. «La joie de l’impie n’est que pour un moment». Job était l’impie et l’hypocrite. «Si sa hauteur s’élève jusqu’aux cieux, et que sa tête touche les nuées, il périra pour toujours comme ses ordures; ceux qui l’ont vu diront: Où est-il? Il s’envole comme un songe». Il continue jusqu’à la fin de son discours cette attaque effrénée (je ne puis l’appeler différemment) contre un homme incomparablement meilleur que lui. Qu’est-ce que tout cela sinon un effort persévérant, laborieux et extravagant de blesser autant que possible par leurs paroles celui qu’ils n’avaient pu ni convaincre, ni confondre. Les paroles de leurs bouches étaient des épées nues.