Josué

Chapitre 4

Mémorial de la mort dont le peuple a été délivré

Mais si l’on est introduit dans une vie qui est au delà de la mort par la puissance de l’Esprit de Dieu, en tant que morts et ressuscités en Christ, il faut se souvenir de cette mort par laquelle on a été délivré de ce qui était en deçà d’elle, de la ruine de l’homme tel qu’il est et de la création déchue à laquelle il appartient. [4:2] Douze hommes, un de chaque tribu, [4:3] devaient apporter des pierres du milieu du Jourdain, du lieu où les sacrificateurs s’arrêtaient de pied ferme avec l’Arche, pendant que tout Israël passait à sec. Le Saint Esprit apporte avec lui, pour ainsi dire, le mémorial émouvant de la mort de Jésus, par la puissante efficace de laquelle il a fait tourner en vie et en délivrance tout l’effet de la force de l’ennemi de nos âmes. La mort monte avec nous du fond de la tombe de Jésus, non plus maintenant comme mort ; elle est devenue vie pour nous. [4:20] Ce mémorial devait être placé à Guilgal, circonstance dont la force sera considérée dans le chapitre suivant ; nous ne nous arrêtons ici que sur le mémorial même. Les douze pierres pour les douze tribus présentaient l’ensemble des tribus de Dieu. Ce nombre est le signe de la perfection dans les instruments humains, en rapport ici comme ailleurs avec le Christ, comme dans le cas des pains de proposition [(Lév. 24:5-7)].

Mémorial de la mort de Christ pour les chrétiens unis en un

Ici encore l’Esprit nous assigne une place plus avancée, à nous chrétiens. Il y avait douze pains de proposition, et nous n’en formons qu’un seul dans notre vie d’union par le Saint Esprit avec Christ notre chef, vie qui est celle dont nous parlons ici. Or, c’est sa mort qui nous est rappelée par le mémorial que nous a laissé la tendre bonté du Seigneur, qui daigne attacher du prix à notre souvenir de son amour [(Luc 22:19-21)].

Boire le sang de Christ comme mémorial de Sa mort qui nous délivre

Je ne parle ici de ce mémorial que comme étant le signe de ce qui devrait toujours être une réalité. Nous mangeons sa chair, nous nous abreuvons de sa vie donnée pour nous [(Jean 6:53-56)]. Étant un maintenant dans la puissance de notre union avec Christ ressuscité et glorifié, car je parle ici de notre position tout entière, étant morts au monde et au péché, [4:8] c’est du fond du fleuve où Il est entré pour en faire le chemin de la vie pour nous, de la vie céleste, que nous rapportons le précieux mémorial de son amour et du lieu où il a accompli son œuvre. [1 Cor. 11:24-25] C’est un corps1 dont la vie par le sang est terminée, que nous mangeons, un sang versé que nous buvons ; et c’est pourquoi le sang était absolument interdit à Israël selon la chair [(Lév. 17:14)] ; car, comment boire la mort quand on est mortel ? Mais nous nous en abreuvons, parce que, vivant avec Lui, nous vivons par la mort de Christ, et c’est en réalisant la mort de ce qui est mortel que nous vivons avec lui. Le souvenir du Jourdain, de la mort lorsque Christ y était, est celui de la puissance qui a assuré notre délivrance dans la dernière forteresse de celui qui avait l’empire de la mort. C’est le souvenir de l’amour qui y est descendu, afin que, quant à nous, elle perdît toute sa puissance, sauf pour nous faire du bien et nous être témoin d’un amour infini et immuable.

1 Le mot rompu (1 Cor. 11:24) a été introduit à tort dans le texte ordinaire. Ce fut après que, dans l’intégrité de sa force, il eut remis son esprit entre les mains de son Père [(Luc 23:46)], que le sang fut répandu par la lance du soldat [(Jean 19:34)]. Il a laissé sa vie de Lui-même [(Jean 10:18)].

La puissance de la vie de résurrection donne la force pour nous appliquer la mort

La puissance de la vie en résurrection ôte toute force à Satan. « Celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas » [(1 Jean 5:18)]. Dans notre vie terrestre, ayant la chair en nous, nous sommes exposés à la puissance de l’ennemi, quoique la grâce de Christ soit suffisante pour nous, sa puissance s’accomplissant dans l’infirmité [(2 Cor. 12:9)], mais la créature n’a pas de force contre lui, lors même qu’elle ne serait pas entraînée dans un mal positif. Mais si la mort est devenue notre abri, nous faisant mourir à tout ce qui donne prise à Satan, celui-ci que pourrait-il faire ? Peut-il tenter un mort ou vaincre celui qui vit après la mort ? Or, si cela est vrai, le réaliser en pratique est nécessaire aussi. Vous êtes morts, c’est pourquoi mortifiez (Col. 3 [v. 3, 5]). C’est là ce que veut dire Guilgal. Bien plus, il nous faut toujours porter dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. (2 Cor. 4:10)1.

1 Col. 3:3 est la déclaration de Dieu au sujet de notre position. Rom. 6 [(v. 11)], l’exhortation à prendre cette position par la foi. 2 Cor. 4 [(v. 10)], sa réalisation en pratique quant à l’homme intérieur. De même Col. 3:5-17.