Éphésiens

Chapitre 5

Ch. 5 v. 3-21 — Action de la lumière dans toute la marche du croyant

Ch. 5 v. 3-12 — Marche dans la lumière, caractère divin, loin du péché

Liens entre doctrines et marche pratique, qui doit éviter le péché

 

Ensuite, l’apôtre parle clairement à l’égard du péché, afin que personne ne se déçoive soi-même, ni ne s’occupe de vérités profondes en en usant intellectuellement pour négliger la moralité ordinaire, ce qui est une des marques de l’hérésie proprement dite. Il a rattaché, dans son enseignement, les doctrines les plus profondes à la pratique de chaque jour. Il a montré Christ glorifié, Lui le Chef de l’Assemblée [(1:22)], modèle du nouvel homme, le dernier Adam, l’Assemblée étant une avec Lui en haut [(1:23)], et étant, sur la terre, l’habitation de Dieu par l’Esprit [(2:22)], par lequel chaque chrétien est scellé [(1:13)]. Chaque chrétien, si vraiment il a appris la vérité comme elle est en Jésus [(4:21)], sait qu’elle consiste à avoir dépouillé le vieil homme [(4:22)], et à avoir revêtu le nouvel homme créé selon Dieu en justice et en sainteté [(4:24)], Christ en étant le modèle selon les conseils de Dieu en gloire, et le chrétien doit croître jusqu’à la mesure de la stature de Christ [(4:13)], qui est la Tête, et il ne doit pas attrister le Saint Esprit par lequel il a été scellé [(4:30)]. La révélation la plus complète de la grâce n’affaiblit pas la vérité immuable que Dieu a un caractère qui Lui est propre ; au contraire, elle développe pour nous ce caractère par le moyen des plus précieuses révélations de l’Évangile et des relations les plus intimes avec Dieu, qui se forment par ces révélations ; mais ce caractère ne saurait changer, ni le royaume de Dieu supporter des caractères qui lui seraient contraires. [5:6] Par conséquent la colère de Dieu contre le mal et contre ceux qui le commettent, est clairement constatée.

Ch. 5 v. 8 — Nous sommes faits lumière, selon la nature divine, et non plus ténèbres

Or nous étions ce qui est contraire au caractère de Dieu : [5:8] nous étions ténèbres ; non seulement dans les ténèbres, mais ténèbres dans notre nature, l’opposé de Dieu qui est lumière. Pas un rayon de ce qu’il est, ne se trouvait dans notre volonté, nos désirs, notre intelligence. Nous en étions moralement destitués. Il y avait en nous la corruption du premier Adam, mais nulle participation à aucun des traits du caractère divin. Maintenant nous participons à la nature divine, nous avons les mêmes désirs, nous connaissons ce que Dieu aime, et nous aimons ce qu’il aime, nous jouissons de ce dont il jouit, nous sommes lumière, pauvres et faibles, en vérité, mais cependant tels par nature dans le Seigneur, envisagés comme étant en Christ. Ce sont les fruits de la lumière1 qui se développent dans le chrétien. [5:11] Il doit éviter toute association avec les œuvres infructueuses des ténèbres.

1 Il faut lire : « fruits de la lumière », non pas « fruits de l’Esprit ».

Ch. 5 v. 13-21 — Christ lumière du chrétien réveillé, et actions de grâces produites

Mais en parlant des motifs qui doivent gouverner le chrétien, l’apôtre revient aux grands sujets qui le préoccupent, et il y revient non seulement pour que nous revêtions le caractère mis en évidence par ce dont il parle, mais afin que nous en réalisions toute l’étendue et que nous en expérimentions toute la force. Il nous avait dit que la vérité en Jésus était d’avoir revêtu le nouvel homme en contraste avec le vieil homme [(4:21-24)], et que nous ne devions pas attrister le Saint Esprit [(4:30)]. [5:14] Il exhorte maintenant ceux qui dorment à se réveiller, et Christ sera leur lumière. [5:13] La lumière manifeste tout ; [5:14] mais quoiqu’il ne soit pas mort, celui qui dort ne profite pas de la lumière. Pour ce qui est d’entendre, de voir, et de toute réception et communication mentale, il est dans l’état d’un homme mort. Hélas ! que de fois ce sommeil nous prend ! Mais en se réveillant, on ne verra pas la lumière d’une manière vague et incertaine ; Christ lui-même sera la lumière de l’âme ; on aura toute la pleine révélation de ce qui est agréable à Dieu, de ce qu’il aime ; [5:15] on aura la sagesse divine en Christ ; [5:16] on saura profiter des occasions et en trouver, étant ainsi éclairé, au milieu des difficultés d’un monde gouverné par l’ennemi ; [5:17] et on saura agir selon l’intelligence spirituelle dans tous les cas qui se présenteront. [5:18] Ensuite, si l’on ne doit pas perdre sa raison par les moyens d’excitation dont use le monde, on doit être rempli de l’Esprit. L’apôtre entend par là que le Saint Esprit prendra de telle sorte possession de nos affections, de nos pensées, de notre intelligence, qu’il sera leur unique source, selon sa propre et puissante énergie, à l’exclusion de toute autre. [5:19] Ainsi plein de joie, on loue, on chante de joie [5:20] et l’on rend grâces pour tout ce qui arrive, parce qu’un Dieu d’amour est la vraie source de tout. On est plein de joie dans la réalisation spirituelle des objets de la foi, et le cœur demeurant comme rempli de l’Esprit, et soutenu par cette grâce, l’expérience de la main de Dieu en toute chose ici-bas ne donne lieu qu’à des actions de grâces. Tout vient de la main de Celui en qui nous nous confions et dont nous connaissons l’amour. Mais rendre grâces en toutes choses est la pierre de touche de l’état de l’âme, parce que la conscience que toutes choses viennent de la main de Dieu, la pleine confiance en son amour, et la mort quant à toute propre volonté de notre part, doivent exister, afin de pouvoir rendre grâces en toutes choses — il faut un œil simple qui prend ses délices en la volonté de Dieu.

Ch. 5 v. 22-33 — Relation et affection de Christ envers l’Assemblée

Grâce de Christ pour l’Assemblée, après les principes de la marche chrétienne

Retour au sujet de l’Assemblée pour voir l’affection et les soins de Christ pour elle

En entrant dans les détails des relations et des devoirs particuliers des chrétiens, l’apôtre ne peut pas abandonner le sujet qui lui est cher. [5:22] Le commandement qu’il donne aux femmes de se soumettre à leurs maris, [5:23] amène immédiatement à sa pensée la relation entre Christ et l’Assemblée, non pas comme sujet de connaissance maintenant, mais afin de montrer son affection et ses tendres soins pour elle.

L’apôtre a présenté les conséquences dans la marche des principes révélés quant à notre position

Nous avons vu que l’apôtre, ayant posé les grands principes qui se déploient dans la révélation de notre relation avec Dieu — notre appel — en tire les conséquences pratiques à l’égard de la vie et de la conduite des chrétiens : ils ont à marcher comme ayant revêtu le nouvel homme [(4:24)], ils doivent avoir Christ pour leur lumière [(5:8)], ne pas attrister le Saint Esprit [(4:30)] et en être remplis [(5:18)]. Or tout cela, tout en étant un fruit de la grâce, était ou connaissance ou responsabilité pratique.

Ch. 5 v. 25-27 — Amour de Christ pour l’Assemblée et affection qu’Il déploie envers elle

Trois actes de l’œuvre de l’amour de Christ pour l’Assemblée

Mais ici le sujet est envisagé sous un autre aspect. La grâce agit en Christ lui-même, dans ses affections, dans ses soins protecteurs, dans son dévouement à l’Assemblée. Rien de plus précieux, de plus tendre, de plus intime à la fois. [5:25] Il a aimé l’Assemblée ; voilà la source de tout. Et il y a trois actes dans l’œuvre de cet amour. Il s’est donné lui-même pour elle, il la lave, il se la présente glorieuse. Ce n’est pas précisément de l’élection souveraine de l’individu de la part de Dieu que ces versets parlent, mais de l’affection qui se déploie dans la relation que Christ entretient avec l’Assemblée (*).

1 Il est, bon de remarquer ici ce caractère de l’amour, savoir l’amour dans une relation établie. La parole de Dieu est plus exacte dans ses expressions qu’on ne le pense habituellement, parce que l’expression a son origine dans la chose elle-même. [Jean 3:16] Il n’est pas dit que Christ a aimé le monde ; il n’a pas de relation avec le monde comme il est. Mais il est dit que Dieu a tant aimé le monde : c’est ce qu’il est envers le monde dans sa propre bonté. [5:25] Il n’est pas dit que Dieu aime l’Assemblée : la relation propre de celle-ci comme telle est avec Christ, son Époux céleste. [Jean 16:27] Le Père nous aime : nous sommes ses chers enfants. Dieu, dans ce caractère, nous aime. C’est ainsi que Jéhovah aime Israël. — D’un autre côté, toute la tendresse et toute la fidélité qui appartiennent à la relation dans laquelle Christ se trouve, sont notre portion en Lui, ainsi que tout ce que le nom de Père signifie aussi de son côté.

Ch. 5 v. 25 — Christ s’est donné Lui-même pour l’Assemblée
Don entier et complet de Christ, pour la bénédiction de l’Assemblée

Voyez aussi l’étendue du don, et quel fondement merveilleux de confiance il renferme. [5:25] Christ se donne lui-même : ce n’est pas seulement sa vie qu’il donne, tout vrai que cela soit, mais il se donne Lui-même1. Tout ce que Christ était a été donné, et donné par Lui-même : c’est l’entier dévouement et le don complet de Lui-même. Et maintenant tout ce qui est en Lui, sa grâce, sa justice, son acceptation auprès du Père, l’excellente gloire de sa Personne, sa sagesse, l’énergie de l’amour divin qui peut se donner, tout est consacré au bien de l’Assemblée. Il n’y a pas de qualités, pas d’excellences en Christ, qui ne soient à nous dans leur exercice en conséquence du don de Lui-même. Il les a déjà données et les a consacrées pour la bénédiction de l’Assemblée pour laquelle il s’est donné afin de la posséder. Non seulement ces choses sont données, mais Lui les a données ; c’est son amour qui l’a fait.

1 C’est spécialement le dévouement de son amour ; il donne et se donne Lui-même.

Amour immuable de Jésus qui s’est donné, source de la bénédiction

Nous savons bien que c’est sur la croix que ce don de Lui-même a été accompli ; c’est là que la consécration de lui-même pour le bien de l’Assemblée a été complète. Mais dans le passage qui nous occupe, cette œuvre glorieuse n’est pas considérée précisément au point de vue de son efficacité expiatoire et rédemptrice, mais à celui du dévouement et de l’amour pour l’Assemblée que Christ a manifestés en elle. Or nous pouvons toujours compter sur cet amour qui y a été parfaitement déployé. Il n’a pas changé. Jésus, que son nom en soit béni et loué, est pour nous selon l’énergie de son amour, en tout ce qu’il est, dans toutes les circonstances et pour tous les temps, et dans l’activité de cet amour selon lequel il s’est donné. [5:25] « Il a aimé l’Assemblée et s’est livré lui-même pour elle ». Voilà la source de toutes nos bénédictions comme membres de l’Assemblée.

Ch. 5 v. 26 — Purification de l’Assemblée selon la perfection divine]
Œuvre de Christ Lui-même pour rendre Son Assemblée propre pour le ciel
L’amour de Christ purifie l’Assemblée pour la présence de Dieu

Mais cet amour de Christ ne s’épuise pas et ne change point. Il effectue la bénédiction de son objet bien-aimé en le préparant pour un bonheur dont son cœur est à la fois la mesure et la source1, bonheur d’une pureté parfaite dont Christ connaît l’excellence dans le ciel. C’est une pureté qui convient à la présence de Dieu et à celle qui doit s’y trouver éternellement, à l’épouse de l’Agneau, pureté qui la rend capable de jouir de l’amour parfait et de la gloire, comme cet amour tend à purifier l’âme en se faisant connaître à elle et en l’attirant, la dépouillant d’elle-même, et la remplissant de Dieu, le centre de son bonheur et de sa joie.

1 Quand j’ai dit, ici et plus haut, que l’amour de Christ est la source du bonheur de l’Assemblée, ce n’est pas comme si l’amour du Père et les conseils éternels de Dieu n’y avaient pas leur place. Je parle de la bénédiction appliquée et effectuée dans la relation qui nous est présentée dans ce passage : or cette relation a lieu avec Christ. Au reste, l’amour du Père et celui de Christ sont le même amour divin.

Christ s’approprie l’Assemblée en se livrant pour elle, puis la sanctifie par la Parole

[5:26] Il est important de remarquer qu’ici Christ ne sanctifie pas l’Assemblée pour la faire sienne, mais la fait sienne pour la sanctifier. Elle est d’abord sienne, ensuite il la rend propre pour Lui. [5:25] Christ qui aime l’Assemblée comme étant sienne, et qui se l’est déjà appropriée en se donnant lui-même pour elle, et qui veut l’avoir telle que son cœur la désire, s’en occupe quand il se l’est acquise pour la rendre pure et belle selon ce désir. Il s’est livré lui-même pour elle, [5:26] afin de la purifier par le lavage d’eau par la Parole1. Ici, nous trouvons l’effet moral produit par les soins de Christ, le but qu’il se propose dans son œuvre accomplie dans le temps, et le moyen qu’il emploie pour l’atteindre. Il s’approprie l’Assemblée moralement, il la met moralement à part pour Lui, lorsqu’il l’a faite sienne, car il ne peut désirer que les choses saintes — saintes selon la connaissance qu’il a de la pureté — en vertu de son séjour éternel et naturel dans le ciel. Il place alors l’Assemblée en rapport avec le ciel d’où il est, et où il va l’introduire. [5:25] Il s’est livré Lui-même, [5:26] afin qu’il la sanctifiât. Dans ce but il se sert de la Parole, qui est l’expression divine des pensées de Dieu, de l’ordre et de la sainteté célestes, de la vérité même, c’est-à-dire des relations vraies de toutes choses avec Dieu, et cela selon l’amour de Dieu en Christ, et qui, par conséquent, juge tout ce qui s’écarte de ces relations en fait de pureté ou d’amour.

1 Non pas : « et par la Parole ». La Parole est l’eau par laquelle il purifie l’Assemblée.

Christ prépare l’Assemblée pour Lui en lui communiquant les choses de Dieu

Il forme l’Assemblée pour être son épouse, une compagne pour Lui en tout ce qui est selon la gloire et l’amour de Dieu, par la révélation de ces choses, comme elles existent dans le ciel, et il le fait par la Parole qui en descend. Or Christ lui-même est la pleine expression de ces choses, l’image du Dieu invisible [(Col. 1:15)]. Ainsi en les communiquant à l’Assemblée, il la prépare pour Lui-même. Aussi, en parlant de son propre témoignage dans ce sens, Jésus dit : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu » (Jean 3:11).

La Parole, moyen de purification en communiquant les choses célestes
Purification des choses terrestres et formation pour le ciel

Mais c’est là ce qu’est la Parole, comme nous l’avons reçue de Jésus, et plus particulièrement comme partant depuis le ciel, avec le caractère du nouveau commandement, les ténèbres s’en allant et la vraie lumière luisant maintenant [(1 Jean 2:8)], et par conséquent, la chose étant vraie non seulement en Lui, mais en nous. (C’est ce dont le ministère du chap. 4 est occupé, formant les cœurs des saints sur la terre en communion avec le Chef duquel la grâce et la lumière descendent.) [5:26] C’est donc ainsi que Christ sanctifie l’Assemblée [5:25] pour laquelle il s’est donné. Il la forme pour les choses célestes par la communication des choses célestes, dont il est Lui-même la plénitude et la gloire. Mais la Parole trouve l’Assemblée mêlée avec des choses qui sont contraires à cette pureté et à cet amour célestes. Ses affections, hélas ! — au moins quant au vieil homme — sont mêlées avec les choses terrestres contraires à la nature de Dieu et à sa volonté. [5:26] Ainsi il faut que Christ, en sanctifiant l’Assemblée, la purifie. C’est donc là l’opération de l’amour de Christ dans le temps présent ; mais en vue du bonheur éternel et essentiel de l’Assemblée.

Travail pour nous rendre propres pour la maison du Père, en jugeant ce qui est terrestre

[5:26] Il la sanctifie ; mais il le fait par la Parole, en communiquant en amour les choses célestes, tout ce qui appartient à la nature, à la majesté et à la gloire de Dieu ; mais les appliquant en même temps pour juger tout ce qui, dans les affections actuelles de l’Assemblée, est en désaccord avec ce qu’il communique. Œuvre précieuse d’amour de Celui qui non seulement nous aime, mais qui travaille pour nous rendre propres à jouir de cet amour, propres à être avec Lui-même dans la maison du Père !

Intérêt de Jésus pour nous, pour nous rendre propres pour Sa présence et pour le ciel

Quel profond intérêt il nous porte ! [5:25] Non seulement il a accompli l’œuvre glorieuse de notre rédemption en se donnant lui-même pour nous, mais il agit continuellement avec une patience et un amour parfaits pour nous rendre tels qu’il veut nous avoir en sa présence, propres pour les demeures et les choses célestes.

Caractère de la Parole, révélation de Dieu et appropriée pour nous apporter la lumière

Quel caractère aussi que celui de la Parole ainsi envisagée, et quelle grâce dans son emploi ! Elle est la communication des choses divines selon leur propre perfection, et maintenant, comme Dieu lui-même est dans la lumière, elle est la révélation de Dieu lui-même comme nous le connaissons dans un Christ glorifié, dans un amour parfait, afin de nous former aussi selon cette perfection pour la jouissance de Lui-même ; et toutefois elle nous est adressée et même elle est appropriée dans sa nature même pour nous ici-bas (comp. Jean 1:4), afin de nous faire part de ces choses en introduisant la lumière au milieu des ténèbres, jugeant ainsi nécessairement tout ce qui s’y trouve, mais dans le but de nous purifier en amour.

L’amour parfait de Christ, base de la purification de l’Assemblée
L’amour entier et le don parfait de Christ viennent en premier, pour nous et pour la gloire du Père

Remarquez aussi l’ordre dans lequel cette œuvre de Christ nous est présentée. [5:25] L’amour tout premièrement : Il a aimé l’Assemblée. Voilà, nous l’avons déjà dit, la source de tout. Tout ce qui suit est le résultat de cet amour et ne peut le démentir. Ensuite vient la preuve parfaite de cet amour. « Il s’est donné lui-même pour elle ». Il ne pouvait donner davantage. Il l’a fait à la gloire du Père, sans doute, mais pour l’Assemblée. S’il avait réservé quelque chose, l’amour, en se donnant lui-même, n’eût pas été parfait et absolu, il n’aurait pas été un dévouement qui ne laissât rien à désirer au cœur réveillé. Le don n’eût pas été Christ, car Lui ne pouvait être que parfait. Nous connaissons l’amour et la perfection en le connaissant, mais il a pris le cœur de l’Assemblée en se donnant lui-même pour elle. Il l’a gagnée ainsi ; elle est à Lui selon cet amour. Oui, c’est là que nous avons appris ce que c’est que l’amour : « Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous » [(1 Jean 3:16)]. Tout était pour la gloire du Père, sans cela ce n’aurait pas été la perfection, et la révélation des choses célestes n’aurait pas eu lieu, car elle dépendait de la parfaite glorification du Père. En cela les choses à révéler se trouvaient manifestées et vérifiées pour ainsi dire malgré le mal ; mais tout est entièrement pour nous.

Jésus est tout entier pour nous en amour

Si nous avons appris à connaître l’amour, nous avons appris à connaître Jésus tel qu’il est pour nous ; et il est tout entier pour nous.

La sanctification, résultat de l’amour, nous rend tels que Christ nous veut

Ainsi toute l’œuvre de purification et de sanctification est le résultat de l’amour parfait. Ce n’est pas le moyen d’obtenir l’amour, ni d’en être l’objet. C’est bien le moyen de nous rendre capables d’en jouir, mais c’est l’amour même qui, dans son exercice, opère cette sanctification. [5:25] Christ s’acquiert d’abord l’Assemblée. [5:26] Ensuite, dans son amour parfait, il la fait être telle qu’il veut qu’elle soit, vérité précieuse pour nous de toute manière : premièrement pour affranchir l’âme de toute crainte servile, pour donner à la sanctification son vrai caractère de grâce et sa vraie étendue ici-bas. C’est la joie du cœur que de savoir que Christ lui-même nous rendra tout ce qu’il désire que nous soyons.

Ch. 5 v. 27 — Présentation de l’Assemblée en gloire, formée par Christ
Rappel des deux premiers effets de l’amour

Nous avons considéré deux effets de l’amour de Christ pour l’Assemblée. [5:25] Le premier, c’est le don de Lui-même, qui, dans un certain sens, embrasse tout ; c’est l’amour parfait en soi : « Il s’est donné lui-même ». [5:26] Le second est la formation morale de l’objet de son amour afin qu’il soit avec Lui, et selon les perfections de Dieu lui-même, pouvons-nous ajouter, car en effet la Parole est l’expression de la nature, des voies et des pensées de Dieu.

Christ se présente l’Assemblée glorieuse et parfaite, résultat de Son œuvre d’amour

Il reste encore un troisième effet de cet amour de Christ, qui le complète. [5:27] « Christ se présente à lui-même l’Assemblée glorieuse, sans tache, ni ride ». [5:25] S’il s’est livré lui-même pour l’Assemblée, c’est afin de l’avoir avec Lui ; [5:26] mais alors il a dû la rendre propre à être dans sa présence glorieuse, et il l’a sanctifiée en la purifiant selon la révélation de Dieu lui-même et des choses célestes, dont il est lui-même le centre en gloire. Le Saint Esprit a pris les choses de Christ et les a révélées à l’Assemblée, et tout ce que le Père a, est à Lui [(Jean 16:14-15)]. [5:27] Ainsi rendue parfaite selon la perfection du ciel, il se présente à Lui-même une Assemblée glorieuse. Moralement l’œuvre était faite, les éléments de la gloire céleste avaient été communiqués à celle qui devait se trouver dans cette gloire, ils étaient entrés dans son être moral et l’avaient ainsi formée pour participer à la gloire elle-même. La puissance du Seigneur est nécessaire pour la faire participer de fait à cette gloire, pour la rendre glorieuse, pour détruire en elle toutes les traces de son séjour sur la terre, sauf le fruit excellent qui en résulte. Il se la présente glorieuse : c’est le résultat de tout. Il l’a prise pour Lui, il se la présente, fruit et preuve de son amour parfait, et pour elle, c’est la jouissance parfaite de ce même amour.

Portée du déploiement de la grâce de Christ envers l’Assemblée

Mais il y a plus. Ces paroles du verset 27 nous décèlent toute la portée de ce déploiement admirable de grâce. L’Esprit nous reporte à l’histoire d’Adam et d’Ève, où Dieu, après qu’il eut formé Ève, la présente à Adam toute complète selon ses propres pensées divines et en même temps propre à faire les délices d’Adam comme aide adaptée à sa nature et à sa condition [(Gen. 2:22-23)]. Or Christ est Dieu. Il a formé l’Assemblée, mais avec ce droit de plus sur son cœur [5:25] qu’il s’est donné Lui-même pour elle. Mais il est aussi le dernier Adam en gloire, [5:27] et il se la présente glorifiée, telle qu’il l’a formée pour Lui-même. Quelle sphère pour le déploiement des affections spirituelles que cette révélation ! Quelle grâce infinie que celle qui a donné lieu à un pareil exercice de ces affections !

Lien entre purification et gloire qui en découle et y répond

On remarquera bien la liaison entre la purification et la gloire, [5:26] c’est-à-dire que la purification est selon la gloire et par elle, [5:27] et que la gloire est l’état parfait de la purification, et y répond complètement. [5:26] Car la purification est par la Parole, qui révèle toute la gloire et toute la pensée de Dieu. [5:27] Présentée en gloire, l’Assemblée n’a ni ride, ni tache ; elle est sainte et irréprochable. C’est une vérité très importante, et qui se retrouve ailleurs (comp. 2 Cor. 3:18 ; et Phil. 3, depuis le verset 11 jusqu’à la fin). Il en est ainsi en 1 Thess. 3:13. Ce qui est complet en gloire alors, est opéré maintenant dans l’âme par l’Esprit agissant avec la Parole.

Ch. 5 v. 28-33 — Soins d’amour du Seigneur pour l’Assemblée ici-bas

Effets de l’amour du Seigneur pendant le séjour de l’Assemblée ici-bas

Voilà donc le but, la pensée du Seigneur à l’égard de l’Assemblée et l’opération sanctifiante qui la prépare pour Lui et pour le ciel. Mais ce ne sont pas là tous les effets de son amour. Il veille tendrement sur elle pendant le temps de son séjour ici-bas.

Exercice de l’amour de Christ pour l’Assemblée, Son corps, sur la terre

[5:28] L’apôtre, qui ne perd pas de vue la thèse qui a donné lieu à cette digression si instructive pour nous, dit que le mari doit aimer sa femme comme son propre corps, et que c’est là s’aimer soi-même. Il était amené naturellement à ce point par l’allusion qu’il avait faite à la Genèse, mais il revient immédiatement au sujet qui l’occupe. [5:29] Personne, dit-il, n’a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ nourrit et chérit l’Assemblée (v. 29). Voilà le côté précieux, pour le temps actuel, de l’amour de Christ, que l’apôtre présente ici. Non seulement Christ a un but céleste, mais son amour accomplit l’œuvre qui, pour ainsi dire, lui est naturelle. Il soigne avec tendresse l’Assemblée ici-bas ; il la nourrit, il la chérit. Les besoins, les faiblesses, les difficultés, les anxiétés de l’Assemblée ne sont pour Christ que des occasions pour l’exercice de son amour. Elle a besoin d’être nourrie, comme notre corps en a besoin, et il la nourrit ; elle est l’objet de ses tendres affections, il la chérit. Si le but est le ciel, l’Assemblée n’est pas délaissée ici-bas : elle apprend l’amour de Christ là où son cœur en a besoin ; elle en jouira pleinement quand les besoins seront passés pour toujours. Au reste, il est précieux de savoir que Christ prend soin de l’Assemblée comme un homme le ferait de sa propre chair. « Car nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os » (v. 30). [5:31] L’apôtre fait allusion à Ève. Nous sommes, pour ainsi dire, une partie de Lui-même, tenant notre existence et notre être de Lui, comme Ève d’Adam. Le Seigneur peut dire : « Je suis Jésus, que tu persécutes » (Actes 9:5). [5:30] Notre position, d’un côté, c’est que nous sommes membres de son corps ; d’un autre, comme chrétiens, nous tirons notre existence de Lui. [5:31] C’est pourquoi l’homme doit abandonner ses relations naturelles, afin de s’attacher à sa femme (v. 31). [5:32] Or c’est bien ce que Christ a fait comme homme, dans un certain sens divinement, et c’est un grand mystère que son union avec l’Assemblée. [5:33] Au reste, chacun doit ainsi aimer sa propre femme, et la femme respecter son mari.