Éphésiens

Chapitre 4

Ch. 4 v. 1-6 — Unité des croyants

Ch. 4 v. 1-3 — Appel des chrétiens dans l’unité et marche y correspondant

Ch. 4 v. 1-2 — État individuel convenant pratiquement à l’unité, devant Dieu

[4:1] Or l’apôtre était en prison pour le témoignage qu’il avait rendu à cette vérité, pour avoir maintenu et proclamé les privilèges que Dieu avait accordés aux nations, et en particulier celui de former, par la foi, avec les Juifs croyants un seul corps uni à Christ. Paul se sert de ce fait dans son exhortation comme d’un puissant motif qui doit toucher le cœur des chrétiens d’entre les gentils. [4:2] Or la première chose à laquelle il s’attendait de la part de ses chers enfants dans la foi, comme étant ce qui convenait à cette unité et comme moyen de la maintenir en pratique, c’était l’esprit d’humilité et de douceur, le support des uns envers les autres en amour : Voilà l’état individuel dont il désirait la réalisation chez les Éphésiens. C’est le vrai fruit de la proximité de Dieu et de la possession des privilèges, si l’on en jouit dans sa présence.

Appel des chrétiens présenté au chap. 2, développé au chap. 3 et appliqué au chap. 4

À la fin du second chapitre, l’apôtre avait développé le résultat de l’œuvre de Christ en unissant les gentils avec les Juifs, en faisant la paix [(2:14)], et en formant la demeure de Dieu sur la terre [(2:22)], Juif et gentil ayant accès auprès du Père par un seul Esprit, par la médiation de Jésus [(2:18)], « les deux » étant réconciliés en un seul corps à Dieu [(2:16)]. Avoir accès auprès de Dieu [(2:18)], être la demeure de Dieu par sa présence, par l’Esprit Saint [(2:22)], être un seul corps réconcilié avec Dieu [(2:16)], [4:1] tel est l’appel des chrétiens. Le troisième chapitre avait développé ces choses dans toute leur étendue ; l’apôtre en fait l’application dans le quatrième.

Ch. 4 v. 1-3 — Diligence pour garder l’unité de l’Esprit, manifestée ici-bas

[4:3] Les fidèles, dans les dispositions mentionnées plus haut, doivent chercher à garder cette unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a trois choses dans cette exhortation : l° [4:1] le devoir pour le chrétien de marcher d’une manière digne de son appel ; 2° [4:2] l’esprit dans lequel on doit ainsi marcher ; 3° [4:3] la diligence pour garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il importe de remarquer que l’unité de l’Esprit n’est pas une similarité de sentiments, mais l’unité des membres du corps de Christ établie par l’Esprit Saint, et maintenue pratiquement par une marche en harmonie avec l’Esprit de grâce. Il est évident que la diligence requise pour le maintien de l’unité de l’Esprit, se rapporte à la terre et à la manifestation de cette unité sur la terre.

Ch. 4 v. 4-6 — Différentes sphères d’unité et relations où sont les croyants

Trois points de vue pour envisager l’unité

L’apôtre fonde maintenant son exhortation sur les divers points de vue sous lesquels cette unité peut être envisagée — [4:4] en rapport avec le Saint Esprit, [4:5] en rapport avec le Seigneur [4:6] et en rapport avec Dieu.

Ch. 4 v. 4 — Unité du corps et espérance par l’Esprit

[4:4] Il y a un seul corps et un seul Esprit : non seulement un effet produit dans le cœur des individus afin qu’ils s’entendent entre eux, mais un seul corps. L’espérance dont cet Esprit est la source et la puissance est une. C’est l’unité essentielle, réelle et subsistante.

Ch. 4 v. 5 — Profession et confession publiques de Christ le Seigneur

[4:5] Il y a aussi un seul Seigneur : à Lui se lient « une seule foi » et « un seul baptême ». C’est la profession publique et la confession de Christ comme Seigneur (comp. 1 Cor. 1:2).

Ch. 4 v. 6 — Unité en rapport avec Dieu, au-dessus de tout et de tous

[4:6] Enfin il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous.

Tout tend à l’unité des chrétiens, qui ne peut être omise à aucun égard

Quels puissants liens d’unité ! [4:4] L’Esprit de Dieu, [4:5] la seigneurie de Christ, [4:6] l’universelle présence de Dieu, le Père, tout tend à amener en unité, comme à un centre divin, ceux qui sont en relation avec chacune de ces choses. Toutes les relations religieuses de l’âme, tous les points par lesquels nous sommes en contact avec Dieu, s’accordent pour former tous les croyants en un dans ce monde, de telle sorte qu’on ne peut pas être chrétien sans être un avec tous ceux qui le sont. On ne saurait exercer la foi, ni jouir de l’espérance, ni exprimer d’une manière quelconque, la vie chrétienne, sans avoir la même foi et la même espérance que les autres croyants, sans exprimer ce qui existe chez les autres qui ont la foi. [4:3] Seulement nous sommes appelés à maintenir pratiquement l’unité.

Étendue des différents cercles d’unité

On peut remarquer que les trois sphères d’unité présentées dans ces trois versets, ne sont pas de la même étendue ; le cercle d’unité grandit chaque fois. [4:4] À l’Esprit (v. 3), nous trouvons liée l’unité du corps, l’unité essentielle et réelle produite par la puissance de l’Esprit liant à Christ tous ses membres. [4:5] Au Seigneur se lie (v. 5) l’unité de la foi et du baptême : ici chaque individu a la même foi, le même baptême ; c’est la profession extérieure, peut-être vraie et réelle, mais une profession se rapportant à Celui qui a des droits sur ceux qui s’appellent de son nom. [4:6] Le troisième caractère d’unité se rattache à des droits divins qui s’étendent à toutes choses, quoique le lien de cette unité soit plus étroit pour le croyant, parce que Celui qui a droit sur toutes choses demeure dans les croyants.

Pour résumer :

1° [4:4] Il y a un seul corps et un seul Esprit, une seule espérance de notre appel.

2° [4:5] Un seul Seigneur auquel se rattachent une seule foi et un seul baptême.

3° [4:6] Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, partout et dans tous les chrétiens.

Ch. 4 v. 4-6 — Caractères des relations unissant les chrétiens

Élargissement de la relation d’unité en fonction de Celui qui en est la base

De plus, l’apôtre tout en insistant sur ces trois grandes relations dans lesquelles les chrétiens sont placés, comme étant dans leur nature les fondements de l’unité et les motifs pour la maintenir, nous montre ces relations s’étendant successivement en largeur. La relation immédiate s’applique proprement aux mêmes personnes ; mais le caractère de Celui qui est la base de la relation élargit l’idée qui s’y rattache. [4:4] Par rapport à l’Esprit, sa présence unit le corps, est le lien entre tous les membres du corps : les membres du corps seuls, et eux comme tels, sont envisagés ici. [4:5] Le Seigneur a des droits plus étendus. Dans cette relation, il n’est pas parlé des membres du corps : il y a une seule foi et un seul baptême, une seule profession dans le monde, il ne peut y en avoir deux. Mais quoique les personnes qui sont dans cette relation extérieure puissent être aussi dans les autres relations et être membres du corps, cependant la relation qui rattache au nom de Seigneur, est celle de profession individuelle. Elle n’est pas une chose qui ne saurait exister sans une réalité vitale dans l’âme : tandis que, lorsqu’il s’agit du corps de Christ, on en est membre ou on ne l’est pas. [4:6] Dieu est Père de ces mêmes membres comme étant ses enfants, mais Celui qui maintient cette relation, est nécessairement et toujours au-dessus de toutes choses — personnellement au-dessus de tout, mais divinement partout.

Manifestation pratique de l’unité, réalisée par les enfants de Dieu

Remarquez qu’il ne s’agit pas ici seulement d’une unité de sentiments, de désir et de cœur : cette unité-là est recommandée, mais c’est afin de maintenir la réalisation et la manifestation ici-bas d’une unité qui tient à l’existence et à la position éternelle de l’Assemblée en Christ. [4:4] Il y a un seul Esprit, mais il y a un seul corps. [4:3] L’union des cœurs dans le lien de la paix, que l’apôtre désire, est pour le maintien public de cette unité ; non qu’il ne puisse y avoir du support l’un à l’égard de l’autre, quand celle-ci a disparu, les chrétiens se contentant de son absence. On n’accepte pas ce qui est contraire à la Parole, bien qu’on doive supporter dans certains cas ceux qui sont dans une position qui la contredit. La considération de la communauté de position et de privilèges, qui est l’apanage de tous les enfants de Dieu, dans les relations dont nous venons de parler, servait à les unir les uns avec les autres dans la douce jouissance de cette position si précieuse, en les amenant aussi chacun à se réjouir en amour de la part qu’avait chaque autre membre du corps dans ce bonheur.

Ch. 4 v. 7-16 — Dons découlant de Christ glorifié pour opérer dans les membres de Son corps

Ch. 4 v. 7-10 — Les dons, conséquence manifestée de tout ce que Christ a accompli

Ch. 4 v. 7-8 — Pouvoir acquis par Christ pour distribuer des dons aux hommes
Œuvre de Christ pour vaincre Satan et délivrer l’homme du jugement

Mais d’un autre côté, le fait que Christ était exalté pour être, dans le ciel, chef sur toutes choses, apportait une différence qui tenait à cette suprématie de Christ, suprématie exercée avec une souveraineté et une sagesse divines. [4:7] « À chacun de nous la grâce (le don) a été donnée selon la mesure du don de Christ », c’est-à-dire comme Christ trouve bon de donner. Par rapport à notre position de joie et de bénédiction en Christ, nous sommes un : quant à notre service, nous avons chacun une place individuelle selon sa divine sagesse et selon ses droits souverains dans l’œuvre. Or voici sur quoi le titre de Christ à conférer ces dons comme il veut, est fondé, quelle que soit la puissance divine qui s’exerce en eux : l’homme était sous la puissance de Satan — misérable condition, fruit de son péché, condition où sa propre volonté l’avait réduit, mais dans laquelle, d’après le jugement de Dieu qui avait prononcé sur lui la sentence de mort, il était dans son corps et dans ses pensées esclave de l’ennemi qui a l’empire de la mort, sauf les souverains droits et la souveraine grâce de Dieu (voyez chap. 2:2). Or Christ s’est fait homme, et est allé d’abord, comme homme conduit par l’Esprit, à la rencontre de Satan, Il l’a vaincu. Quant à sa puissance personnelle, il a pu le chasser partout et délivrer les hommes. Mais l’homme n’a pas voulu avoir Dieu avec lui, et il n’était pas possible que dans leur état de péché les hommes fussent, sans la rédemption, unis à Christ. Le Seigneur, cependant, poursuivant son œuvre parfaite d’amour, a subi la mort et a vaincu Satan dans sa dernière forteresse que maintenait le juste jugement de Dieu contre l’homme pécheur, — jugement que Christ par conséquent a subi, accomplissant une rédemption complète, finale, et éternelle dans sa valeur, de sorte que ni Satan, le prince de la mort et l’accusateur des enfants de Dieu sur la terre, ni même le jugement de Dieu, n’ont plus rien à dire aux rachetés. L’empire de Satan lui a été ravi ; le juste jugement de Dieu a été subi et complètement satisfait ; tout jugement et tout pouvoir sur tous les hommes sont commis au Fils, parce qu’il est Fils de l’homme. Ces deux résultats ne sont pas encore manifestés, quoique le Seigneur possède toute autorité dans les cieux et sur la terre. La chose dont il est question ici est un autre résultat qui s’accomplit en attendant. La victoire du Seigneur est complète. [4:8] Il a emmené captif l’adversaire. En montant en haut il a placé l’homme victorieux au-dessus de toutes choses, et a emmené captive toute la puissance qui auparavant dominait sur l’homme.

Dons dans l’Assemblée, preuves du pouvoir acquis par Christ comme homme

 

Or avant de manifester en personne le pouvoir qu’il s’est acquis comme homme en liant Satan, avant de le déployer dans la bénédiction de l’homme sur la terre, il le montre dans l’Assemblée, son corps, en communiquant, selon sa promesse, à des hommes délivrés de la puissance de l’ennemi, des dons qui sont la preuve de ce pouvoir.

Contenu du chap. 4 : Unité et fonctions de l’Assemblée, par l’effet des conseils de Dieu

Le premier chapitre nous avait exposé les pensées de Dieu ; le second, l’accomplissement en puissance de ces pensées à l’égard des rachetés, Juifs ou gentils, tous morts dans leurs péchés, pour en former l’Assemblée ; enfin le troisième était le développement spécial du mystère en ce qui concernait les gentils dans l’administration du mystère sur la terre par Paul. Ici, au quatrième chapitre, l’Assemblée est présentée dans son unité comme corps, et dans les diverses fonctions de ses membres ; c’est-à-dire que nous y voyons l’effet positif des conseils de Dieu dans l’Assemblée ici-bas. [4:8] Mais cela est fondé sur l’exaltation de Christ qui, vainqueur de l’ennemi, est monté comme homme dans le ciel.

Christ exalté reçoit des dons pour les hommes, comme chef du corps

Ainsi exalté, il a reçu des dons dans l’homme [(Ps. 68:18)], c’est-à-dire dans son caractère d’homme (comp. Actes 2:33). « Des dons dans l’homme », c’est l’expression par laquelle cette vérité est rendue dans le Ps. 68, d’où la citation est tirée. Dans le passage qui est devant nous, le Christ ayant reçu ces dons comme Chef du corps, est le canal de leur communication à d’autres. Ce sont des dons pour les hommes.

Dons donnés par Christ comme chef aux saints

[4:8] Trois choses ici caractérisent Christ : un homme monté en haut, un homme qui a emmené captif celui qui tenait l’homme en captivité, un homme qui a reçu pour les hommes, délivrés de cet ennemi, les dons de Dieu qui rendent témoignage de cette exaltation de l’homme en Christ, et qui servent de moyen pour la délivrance des autres. Car ce chapitre ne parle pas des signes plus directs de la puissance de l’Esprit, tels que les langues, les miracles, et tout ce qu’on appelle ordinairement dons miraculeux. Mais nous avons ici ce que le Seigneur confère comme Chef à des individus ; ceux-ci sont les dons, comme étant ses serviteurs en vue de former les saints pour être avec Lui, et pour l’édification du corps [(4:12)] — c’est le fruit de sa sollicitude pour les saints. C’est pourquoi, comme on l’a déjà remarqué, la persistance de ces dons — jusqu’à ce que nous tous, l’un après l’autre, nous croissions jusqu’au Chef [(4:15)] — est établie quant à la puissance, par l’Esprit. En 1 Cor. 12, il n’en est pas ainsi.

Ch. 4 v. 9-10 — Œuvre de Christ, glorifié après s’être abaissé
Œuvre complète de Christ, nous délivrant pour faire de nous les instruments de Sa puissance

Arrêtons-nous un instant pour contempler la portée de ce que nous venons de considérer. Quelle œuvre complète et glorieuse que celle que le Seigneur a accomplie pour nous, et dont la communication de ces dons est le précieux témoignage ! Esclaves de Satan et par conséquent de la mort comme aussi du péché, nous avons vu qu’il a plu à Christ de subir pour la gloire de Dieu, ce qui pesait sur nous. [4:9] Il est descendu dans la mort, dont Satan avait le pouvoir. Or la victoire de l’homme en Lui a été si complète, notre délivrance si entière, qu’exalté Lui-même, comme homme, à la droite du trône de Dieu, Lui qui avait été sous la mort, il nous a retirés de dessous le joug de l’ennemi et use des privilèges que lui donnent sa position et sa gloire, pour faire de ceux qui étaient auparavant captifs, les vases de sa puissance pour la délivrance d’autres aussi. Il nous donne le droit, comme étant maintenant sous sa juridiction, et comme étant rangés sous sa bannière, d’agir dans sa sainte guerre, mus par les mêmes principes d’amour que Lui. Notre délivrance est si grande que nous sommes les instruments de sa puissance contre l’ennemi, ses collaborateurs en amour par sa puissance. De là découle la relation entre la piété pratique, le complet assujettissement de la chair, et la capacité de servir Christ comme des instruments dans la main de l’Esprit Saint et les vases de sa puissance.

Position de Christ au ciel, acquise comme homme par la rédemption accomplie

[4:10] Or l’ascension du Seigneur a une portée immense en rapport avec sa personne et son œuvre. [4:9] Il est bien monté comme homme, mais il est premièrement descendu comme homme jusque dans les ténèbres du sépulcre et de la mort ; [4:10] et de là, ayant remporté la victoire sur la puissance de l’ennemi qui avait le pouvoir de la mort, et ayant effacé les péchés de ses rachetés et accompli la gloire de Dieu en obéissance, il prend sa place comme homme au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplisse toutes choses, non seulement en tant que Dieu, mais selon la gloire et la puissance d’une position dans laquelle l’a placé l’accomplissement de l’œuvre de la rédemption, œuvre qui l’a conduit dans les profondeurs de la puissance de l’ennemi et l’a placé sur le trône de Dieu. Et cette position, il la tient non seulement par son titre de Créateur, qui Lui appartenait déjà, mais par celui de Rédempteur qui met à l’abri du mal tout ce qui se trouve dans la sphère de la puissante efficacité de son œuvre, sphère remplie de bénédiction, de grâce, et de Lui-même. Glorieuse vérité, qui tient en même temps à l’union de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du Christ, et à l’œuvre de rédemption accomplie par Lui en souffrant sur la croix.

Christ descendu jusque dans la mort, et élevé dans les cieux au-dessus de tout

[4:9] L’amour l’a fait descendre du trône de Dieu et étant devenu un homme1, par la même grâce, il est descendu dans les ténèbres de la mort. [4:10] Ayant subi la mort en portant nos péchés, il est remonté jusqu’à ce trône, comme homme, et remplit toutes choses. [4:9] Il est descendu au-dessous de la création dans la mort, [4:10] et a été élevé au-dessus de tout.

1 [4:9] La descente dans les parties inférieures de la terre est envisagée comme ayant lieu depuis sa place comme homme sur la terre ; ce n’est pas sa venue du ciel pour être un homme. C’est Christ qui est descendu.

Dons venant de Christ glorifié en haut pour Son corps
Dons donnés aux membres du corps ici-bas, avant la délivrance de tout par Christ

[4:10] Mais en remplissant toutes choses selon les droits de sa personne glorieuse, et en rapport avec l’œuvre qu’il a accomplie, il est aussi en relation immédiate avec ce qui dans les conseils de Dieu est uni étroitement à Celui qui remplit ainsi toutes choses, avec ce qui a été tout particulièrement l’objet de son œuvre de rédemption, c’est-à-dire son corps, son Assemblée, unie à Lui par le lien de l’Esprit pour compléter cet homme mystique, pour être l’épouse de ce second Homme qui remplit tout en tous [(1:23)] — un corps qui en tant que manifesté ici-bas, est placé au milieu d’une création qui n’est pas encore délivrée, et en présence d’ennemis qui sont dans les lieux célestes [(6:12)], jusqu’à ce que Christ exerce, de la part de Dieu son Père, la puissance qui Lui a été confiée comme homme. Lorsque Christ exercera ainsi sa puissance, il tirera vengeance de ceux qui ont souillé sa création en entraînant l’homme, qui avait été le chef de cette création ici-bas, et l’image de celui qui devait être Chef sur toutes choses. Il délivrera aussi la création de son assujettissement au mal. En attendant, personnellement élevé comme homme glorieux, et assis à la droite de Dieu jusqu’à ce que Dieu mette ses ennemis pour le marchepied de ses pieds [(Ps. 110:1)], [4:7] il communique les dons nécessaires pour le rassemblement de ceux qui doivent être les compagnons de sa gloire, qui sont les membres de son corps, et qui seront manifestés avec Lui quand sa gloire brillera au milieu de ce monde de ténèbres.

Assemblée délivrée et croissant par la puissance de l’Esprit exercée

L’apôtre nous montre ici une assemblée déjà délivrée et exerçant la puissance de l’Esprit, qui d’un côté délivre les âmes, et de l’autre les édifie en Christ pour les faire croître jusqu’à la mesure de leur Chef [(4:15)], malgré toute la puissance de Satan qui subsiste encore.

Christ homme glorifié a reçu ces dons de puissance, donnés à Ses membres

Mais une vérité importante se rattache à ce fait. Cette puissance spirituelle ne s’exerce pas d’une manière simplement divine. [4:10] C’est Christ monté en haut (Celui qui toutefois était auparavant descendu dans les parties les plus basses de la terre) [4:8] qui a reçu, comme homme, ces dons de puissance. Je dis reçu comme homme, car c’est de cette manière que le Ps. 68 [(v. 18)] et Actes 2:33, expriment cette vérité, ainsi que nous l’avons vu. Ce dernier passage toutefois parle aussi du don fait à ses membres. Dans notre chapitre, c’est de ce don seulement qu’il est question : « il a donné des dons aux hommes ».

Ch. 4 v. 11-16 — Opération de Christ par les dons pour le bien de Son corps

Ch. 4 v. 11 — Manifestations de la puissance et la grâce de Jésus exalté pour Son corps
Les dons sont des ministères pour administrer la bénédiction dans l’Assemblée

Je voudrais aussi faire remarquer que ces dons ne sont pas présentés ici comme des dons dispensés par le Saint Esprit venu ici-bas et distribuant à chacun selon sa volonté, et qu’il ne s’agit pas des dons qui sont des signes de puissance spirituelle propres à agir sur ceux de dehors. [4:12] Ils sont des ministères pour le rassemblement et l’édification, [4:11] et sont établis par Christ comme Chef du corps par le moyen de dons dont il revêt les personnes de son choix. [4:8] Il est monté en haut, a pris sa place comme homme à la droite de Dieu, [4:10] et il remplit toutes choses, mais quelle que soit l’étendue de sa gloire, Christ a tout premièrement pour objet d’accomplir les voies de Dieu en amour en rassemblant les âmes, et en particulier de les accomplir envers l’Assemblée, faisant valoir la manifestation de la nature divine et communiquant à l’Assemblée les richesses de cette grâce que ces voies déploient et dont la nature divine est la source. C’est dans l’Assemblée que la nature de Dieu, ses conseils de grâce, et l’œuvre efficace de Jésus se concentrent dans leur objet. [4:11] Or ces dons sont les moyens d’administrer, dans la communication de ces choses, la bénédiction à l’homme. Apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs sont ces dons ; les apôtres et prophètes, posant (ou plutôt étant posés) comme les fondements du bâtiment céleste [(2:20)] et agissant comme venant directement du Seigneur d’une manière extraordinaire ; les deux autres classes — la dernière étant subdivisée en deux dons réunis dans leur nature — appartenant au ministère ordinaire de tous les temps. Il est important aussi de remarquer que l’apôtre ne voit rien d’existant avant l’exaltation de Christ, sinon l’homme enfant de colère [(2:3)], la puissance de Satan [(2:2)], la puissance qui nous a ressuscités (morts que nous étions dans le péché) avec Christ [(2:5-6)], et l’efficacité de la croix qui nous a réconciliés avec Dieu, et qui a aboli la distinction entre le Juif et le gentil dans l’Assemblée pour les réunir en un seul corps devant Dieu [(2:16)] — la croix où Christ a bu la coupe et a porté la malédiction, de sorte que la colère est passée pour le croyant, la croix où un Dieu d’amour, un Dieu Sauveur est pleinement manifesté.

Les dons suivent nécessairement l’ascension de Jésus, liant la Tête et le corps

[4:11] L’existence des apôtres ne date donc ici que des dons qui ont suivi l’exaltation de Jésus. Les douze, en tant qu’envoyés par Jésus sur la terre, n’ont point de place dans l’enseignement de cette épître qui traite du corps de Christ, de l’unité et des membres de ce corps, et le corps n’a pas pu exister avant que la Tête existât et eût pris sa place comme telle. Aussi avons-nous vu que lorsque Paul parle des apôtres et des prophètes [(2:20)], ces derniers sont pour lui exclusivement ceux du Nouveau Testament, et ceux qui ont été faits tels par Christ après son ascension. C’est le nouvel homme céleste qui, comme Tête exaltée dans le ciel, forme son corps sur la terre. Il le fait pour le ciel en mettant les individus qui le composent, spirituellement et intelligemment en rapport avec Lui-même, la Tête, par la puissance du Saint Esprit agissant dans ce corps sur la terre : les dons dont l’apôtre parle ici étant les canaux de communication des grâces du Chef selon les liens que le Saint Esprit forme entre la Tête et le corps.

Ch. 4 v. 12-15 — L’effet des dons est le perfectionnement des membres du corps
Formation des membres pour ressembler à la Tête et être rempli de Lui

[4:12] L’effet propre et immédiat de l’action des dons est le perfectionnement des individus selon la grâce qui se trouve dans la Tête. La forme que prend cette action divine est l’œuvre du ministère et la formation du corps du Christ, [4:13] jusqu’à ce que tous les membres parviennent à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de Christ leur Chef. Christ a été révélé dans toute sa plénitude ; [4:15] c’est d’après cette révélation que les membres du corps doivent être formés à la ressemblance de Christ, connu comme remplissant toutes choses, et comme Chef de son corps, — révélation de l’amour parfait de Dieu et de l’excellence de l’homme devant Lui selon ses conseils, de l’homme vase de toute sa grâce, de toute sa puissance et de tous ses dons. [4:13] Ainsi l’Assemblée et chacun des membres de Christ seraient remplis des pensées et des richesses d’un Christ bien connu, [4:14] au lieu d’être ballottés çà et là par toutes sortes de doctrines mises en avant par l’ennemi pour tromper les âmes.

Ch. 4 v. 15 — Croissance dans l’amour et la vérité, dont Christ est l’expression parfaite

[4:15] Le chrétien devait croître d’après tout ce qui était révélé en Christ, et ressembler toujours plus à son Chef, en usant pour sa propre âme de l’amour et de la vérité, les deux choses dont Christ est la parfaite expression. La vérité expose les vraies relations de toutes les choses les unes avec les autres en rapport avec le centre de tout, qui est Dieu maintenant révélé ; l’amour est ce que Dieu est au milieu de tout. Or Christ, comme lumière, met tout précisément à sa place : l’homme, Satan, le péché, la justice, la sainteté, tout, et cela dans tous les détails et en rapport avec Dieu. Et Christ a été l’amour, l’expression de l’amour de Dieu au milieu de tout ce qui existe. Il est ainsi notre modèle, et notre modèle comme celui qui a vaincu, et qui, étant monté au ciel, est notre Chef auquel nous sommes unis comme membres de son corps.

Ch. 4 v. 16 — Fidélité de Christ pour faire croître tout le corps en amour

[4:16] De ce Chef découle, par le moyen de ses membres, la grâce nécessaire pour accomplir l’œuvre d’assimilation à Lui-même. Son corps, bien uni, s’accroît par l’opération de sa grâce dans chaque membre, et s’édifie lui-même en amour1. Telle est la position de l’Assemblée selon Dieu [4:13] jusqu’à ce que tous les membres du corps parviennent à la stature de Christ. Hélas ! la manifestation de cette unité est obscurcie, [4:16] mais la grâce et l’opération de la grâce du Chef pour nourrir et faire croître les membres ne s’affaiblit jamais, non plus que l’amour du cœur du Seigneur d’où cette grâce découle. Nous ne glorifions pas le Seigneur, nous n’avons pas la joie d’être les ministres de la joie l’un de l’autre, comme nous pourrions l’être, mais le Chef ne cesse pas d’opérer pour le bien de son corps. Le loup vient bien et disperse les brebis [(Jean 10:12)], mais il ne peut les ravir de la main du berger [(Jean 10:28)]. Sa fidélité se glorifie dans notre infidélité, sans l’excuser. [4:13] Avec ce précieux objet de l’administration de la grâce, c’est-à-dire de faire croître chaque membre du corps de Christ individuellement jusqu’à la mesure de la stature du Chef lui-même ; [4:16] avec l’administration de chaque membre à sa place pour l’édification du corps en amour, se termine ce développement des conseils de Dieu, relativement à l’union de Christ et de l’Assemblée, dans son double caractère du corps de Christ en haut, et de la demeure de l’Esprit sur la terre. Ces deux vérités ne peuvent être séparées, mais ont chacune leur importance distinctive, et elles concilient les opérations certaines et immuables de la grâce dans le Chef avec les manquements de l’Assemblée responsable sur la terre.

1 Le verset 11 présente les dons spéciaux et permanents ; le verset 16, ce que chaque jointure fournit à sa place propre. Les deux choses ont leur fonction pour la formation et la croissance du corps.

Ch. 4 v. 17 à 5 v. 2 — Principes de la marche du croyant selon Dieu

Exhortations à une marche conforme à notre bénédiction de la part de Dieu

Après cela, nous trouvons les exhortations à une marche qui convienne à la position que Dieu nous a faite, pour que sa gloire en nous et par nous, et sa grâce envers nous, soient identifiées dans notre pleine bénédiction. Nous ferons remarquer les grands principes de ces exhortations.

Ch. 4 v. 17-25 — Contraste entre le vieil homme et le nouveau, Christ

Contraste entre l’ancien et le nouvel état du croyant

D’abord nous avons le contraste1 entre [4:18] l’ignorance d’un cœur aveuglé et étranger à la vie de Dieu, et par conséquent marchant dans la vanité de son entendement, c’est-à-dire d’après les convoitises d’un cœur livré aux impulsions de la chair, sans Dieu, [4:21] et l’état d’un homme qui a appris Christ comme la vérité est en Jésus, expression de la vie de Dieu dans l’homme, de Dieu lui-même manifesté en chair. [4:22] C’est le fait d’avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon ses convoitises trompeuses [4:24] et d’avoir revêtu le nouvel homme, Christ. Ce n’est pas une amélioration du vieil homme ; c’est l’avoir dépouillé et avoir revêtu Christ.

1 J’ai déjà fait remarquer que ce contraste entre l’ancien et le nouvel état caractérise l’épître aux Éphésiens plus que celle aux Colossiens. Dans cette dernière, on trouve davantage le développement de la vie.

La vérité, liée à l’unité du corps, comme elle est en Jésus

Ici même l’apôtre ne perd pas de vue l’unité du corps : [4:25] nous parlons la vérité, parce que « nous sommes membres les uns des autres ». [4:21] « La vérité », l’expression de la simplicité et de l’intégrité du cœur, est en rapport avec « la vérité telle qu’elle est en Jésus », dont la vie est transparente comme la lumière, [4:22] ainsi que le mensonge est en rapport avec les convoitises trompeuses.

Nouvel homme créé selon Dieu, alors que le vieil homme déchu Lui est étranger

[4:18] De plus, le vieil homme est sans Dieu, étranger à la vie de Dieu. [4:24] Le nouvel homme est créé, c’est une nouvelle création, et une création (*) selon le modèle de ce qu’est le caractère de Dieu : « Justice et sainteté de la vérité ». Le premier Adam n’était pas créé à l’image de Dieu de cette façon-là [(Gen. 1:27)]. Par la chute, la connaissance du bien et du mal est entrée dans l’homme : il ne peut plus être innocent. Innocent, il était ignorant de ce qu’est le mal en soi-même ; [4:18] maintenant déchu, il est étranger à la vie de Dieu dans son ignorance : mais la connaissance du bien et du mal qu’il a acquise, la distinction morale entre le bien et le mal en ce qu’ils sont en eux-mêmes, est un principe divin : « L’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal », dit Dieu [(Gen. 3:22)]. Mais il faut l’énergie divine, la vie divine, pour posséder cette connaissance et subsister dans le bien devant Dieu.

1 Dans l’épître aux Colossiens nous avons : « Le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé » [(Col. 3:10)]

Christ est la vérité, expression juste et parfaite de toutes choses selon Dieu

Chaque chose a sa vraie nature, son vrai caractère aux yeux de Dieu ; c’est là la vérité. Ce n’est pas que Lui soit la vérité. La vérité est l’expression juste et parfaite de ce qu’est une chose — et d’une manière absolue, de ce que sont toutes choses — et des relations dans lesquelles elle est avec d’autres ou des relations de toutes choses entre elles. Ainsi Dieu ne saurait être la vérité : il n’est pas l’expression de quelque autre chose. Tout se rapporte à Lui ; il est le centre de toute vraie relation et de toute obligation morale. Dieu n’est pas non plus la mesure d’autres choses, car il est au-dessus de tout, et rien d’autre ne peut tenir cette place, ou bien Dieu ne l’aurait pas1. [4:21] C’est Dieu fait homme, c’est Christ qui est la vérité et la mesure de tout ; mais toutes choses ont leur vrai caractère aux yeux de Dieu, et il juge justement de tout, soit moralement, soit en puissance. Il agit selon ce jugement, il est juste. Il connaît aussi le mal parfaitement, étant Lui-même le bien, de sorte qu’il a le mal en horreur parfaitement, et qu’il le repousse par sa nature : il est saint. Or le nouvel homme, créé d’après la nature divine, est tel en justice et en sainteté de la vérité. Quel privilège et quelle bénédiction ! C’est être comme le dit un autre apôtre, « participants de la nature divine » [(2 Pier. 1:4)]. Adam n’avait rien de cela.

1 Il y a un sens dans lequel Dieu est, moralement, la mesure d’autres êtres — considération qui fait ressortir l’immense privilège de l’enfant de Dieu. C’est l’effet de la grâce en ce qu’étant né de Dieu et participant de sa nature, l’enfant de Dieu est appelé à être imitateur de Dieu [(5:1)], à être parfait comme son Père est parfait [(Matt. 5:48)]. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour [(1 Jean 4:7-8)]. Dieu nous rend participants de sa sainteté, en conséquence nous sommes appelés à être imitateurs de Dieu comme ses chers enfants [(5:1)]. Cela fait voir les immenses privilèges de la grâce. La grâce, c’est l’amour de Dieu au milieu du mal, amour qui, supérieur à tout mal, marche dans la sainteté et nous réjouit aussi ensemble, d’une manière divine, dans l’unité des mêmes joies et des mêmes sentiments. C’est pourquoi Christ dit (Jean 17 [v. 21-22]) : « Un, comme nous, nous sommes un » et « qu’eux soient un en nous ».

Contraste entre Adam innocent et le croyant participant à la nature divine

Adam était parfait comme homme innocent. La respiration de vie dans ses narines venait du souffle de Dieu [(Gen. 2:7)], et il était responsable d’obéir à Dieu dans une chose où il n’y avait ni bien ni mal à connaître, mais simplement un commandement. L’épreuve était seulement celle de l’obéissance, non pas la connaissance du bien et du mal en soi. Maintenant, en Christ, la portion du croyant est la participation à la nature divine elle-même dans un être qui connaît le bien et le mal, et qui participe vitalement au souverain bien, à la nature de Dieu lui-même, quoique cependant dépendant toujours de Lui. C’est notre mauvaise nature qui n’est pas dépendante de Lui, ou au moins ne veut pas l’être.

Ch. 4 v. 32 à 5 v. 2 — Perfection subjective et objective du modèle de vie donné au croyant

Ch. 4 v. 26-32 — Deux principes subjectifs du chrétien : participation à la nature divine, et Esprit demeurant en lui
Conséquences pratiques de l’habitation de l’Esprit en nous

Or il y a un prince de ce monde étranger à Dieu ; et outre la participation à la nature divine, il y a l’Esprit lui-même qui nous a été donné. Ces solennelles vérités entrent aussi comme principes dans les exhortations de l’apôtre. [4:27] D’un côté, « ne donnez pas occasion au diable », ne lui donnez pas lieu d’entrer et d’agir sur la chair, [4:30] et, d’un autre, « n’attristez pas le Saint Esprit » qui demeure en vous. La rédemption de la créature n’est pas encore arrivée, mais vous avez été scellés pour ce jour-là : respectez et chérissez ce saint et puissant hôte qui, en grâce, demeure en vous. [4:31] Ainsi, que toute amertume et malice cessent, même en paroles, [4:32] et que la douceur et la bonté règnent en vous, selon le modèle que vous en avez dans les voies de Dieu en Christ envers vous. [5:1] « Soyez imitateurs de Dieu » : beau et magnifique privilège, mais qui découle naturellement de la vérité que nous sommes rendus participants de sa nature, et que son Esprit demeure en nous.

Modèle de vie parfait donné au croyant, créé selon Dieu et ayant Son Esprit

Voici les deux grands principes subjectifs du chrétien : [4:22] avoir dépouillé le vieil homme [4:24] et revêtu le nouveau, [4:30] puis l’Esprit Saint demeurant en lui. Il ne peut y avoir rien de plus précieux que le modèle de vie donné ici au chrétien, et fondé sur le fait que nous sommes une nouvelle création. Il est parfait subjectivement et objectivement. [4:21] D’abord, subjectivement, la vérité en Jésus est [4:22] d’avoir dépouillé le vieil homme [4:24] et revêtu le nouveau qui a Dieu pour modèle à imiter. Il est créé selon Dieu dans la perfection du caractère moral de Dieu. Mais ce n’est pas tout. [4:30] Le Saint Esprit de Dieu, par lequel nous sommes scellés pour le jour de la rédemption, demeure en nous : nous ne devons pas l’attrister. Ce sont là les deux éléments de notre état, [4:24] le nouvel homme créé selon Dieu [4:30] et la présence du Saint Esprit de Dieu. Le Saint Esprit est ici appelé l’Esprit de Dieu, en rapport avec le caractère de Dieu.

Ch. 5 v. 1-2 — Principe objectif : imiter Dieu vu en Christ dans toute notre marche
Jésus, manifestation de Dieu et modèle du nouvel homme dans sa marche
Marche dans l’amour, selon le modèle parfait de Christ, et dans la lumière

Ensuite, objectivement : [4:24] étant créés selon Dieu [4:30] et Dieu demeurant en nous, il est le modèle de notre marche, et cela en rapport avec les deux mots qui seuls expriment l’essence de Dieu, savoir amour et lumière. [5:1] Nous avons à marcher dans l’amour, [5:2] « comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous en offrande et sacrifice à Dieu ». « Pour nous », voilà l’amour divin ; « à Dieu », c’est la perfection de l’objet et du motif. La loi prend l’amour de soi-même comme mesure de l’amour pour les autres [(Lév. 19:18)]. Christ s’est livré lui-même entièrement et pour nous, mais à Dieu. Notre indignité rehausse la valeur de l’amour ; mais d’un autre côté, une affection et un motif tirant leur valeur de leur objet (et avec Christ, c’était Dieu lui-même qui était l’objet), c’est Lui-même qui se livre entièrement. Car, pour ainsi dire, nous pouvons aimer au-dessus ou au-dessous de nous. Lorsque, dans nos affections, nous regardons au-dessus de nous, plus noble est l’objet, plus nobles sont nos affections ; quand c’est au-dessous, plus indigne est l’objet, plus pur et plus absolu est l’amour. Christ a été parfait dans ces deux manières d’aimer, et cela d’une manière absolue. Il s’est livré Lui-même pour nous, et il l’a fait à Dieu. [5:8] Ensuite, nous sommes lumière dans le Seigneur. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes amour, car l’amour est la bonté souveraine en Dieu ; [5:1] nous marchons dans l’amour [5:2] comme Christ. [5:8] Mais nous sommes lumière dans le Seigneur. C’est le second nom essentiel de Dieu [(1 Jean 1:5)], et comme participants de la nature divine, nous sommes lumière dans le Seigneur. Ici encore, Christ est le modèle : « Christ luira sur toi » [(5:14)]. [5:1] Nous sommes donc appelés comme de chers enfants à être imitateurs de Dieu.

Christ a présenté comme homme la vie parfaite selon Dieu

Cette vie à laquelle nous participons et de laquelle nous vivons comme participant à la nature divine [(2 Pier. 1:4)], nous a été objectivement présentée en Christ dans toute sa perfection et dans toute sa plénitude dans l’homme, et dans l’homme maintenant amené à la perfection dans le ciel selon les conseils de Dieu à son égard. Cette vie, c’est Christ, cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée [(1 Jean 1:2)], Celui qui étant d’abord descendu, est maintenant monté au ciel [(4:10)] pour y porter l’humanité et la déployer dans la gloire, la gloire de Dieu, selon ses conseils éternels. Nous avons vu cette vie ici-bas dans son développement terrestre : Dieu manifesté en chair, l’homme parfaitement céleste et obéissant en toutes choses à son Père, mû, dans sa conduite envers les autres, par les motifs qui caractérisent Dieu lui-même en grâce. Plus tard, il sera manifesté en jugement. Déjà ici-bas, il a passé à travers toutes les expériences d’un homme, comprenant ainsi comment la grâce s’adapte à nos besoins, et la déployant actuellement selon cette connaissance, comme il exercera plus tard le jugement avec une connaissance de l’homme, non seulement divine, mais avec celle d’un homme qui, ayant traversé ce monde en étant parfaitement saint, laissera les cœurs sans excuse et sans échappatoire.

Jésus est la manifestation de Dieu que nous avons à imiter

Mais c’est de l’image de Dieu en Lui que nous parlons maintenant ; c’est en Lui que la nature que nous avons à imiter nous est présentée, et présentée dans l’homme comme elle doit se développer en nous ici-bas dans les circonstances que nous traversons. Nous voyons en Lui la manifestation de Dieu, et cela en contraste avec le vieil homme. Là, nous avons « la vérité comme elle est en Jésus » [(4:21)], sauf qu’en nous elle comprend le dépouillement du vieil homme [(4:22)] et le revêtement du nouveau [(4:24)], correspondant à la mort et la résurrection de Christ (comp. particulièrement quant à sa mort : 1 Pierre 3:18 ; 4:1). Ainsi pour attirer et faire marcher nos cœurs, pour nous donner le modèle sur lequel ils doivent être formés, le but auquel ils doivent tendre, Dieu nous a donné un objet dans lequel il se manifeste Lui-même, et qui est l’objet de toutes ses délices.

L’objet du nouvel homme est de manifester le caractère de Dieu ici-bas

[5:1] La reproduction de Dieu en l’homme est l’objet que Dieu s’est proposé dans le nouvel homme, et que le nouvel homme se propose à lui-même, comme il est lui-même la reproduction de la nature et du caractère de Dieu. Il y a deux principes pour la marche du chrétien, selon la lumière dans laquelle il s’envisage lui-même. D’abord courir la course comme un homme vers l’objet de son appel céleste [(Phil. 3:14)] : il la poursuit tendant vers Christ monté en haut. Il court la course vers le ciel. L’excellence de Christ là-haut est son motif — il veut gagner Christ [(Phil. 3:8)]. Mais tel n’est pas le point de vue de l’épître aux Éphésiens. Là, il est assis dans les lieux célestes en Christ [(2:6)], et il est comme venu hors du ciel, ainsi que cela eut lieu réellement pour Christ, et il manifeste le caractère de Dieu sur la terre, duquel, comme nous l’avons vu, Christ est le modèle. Nous sommes appelés, comme étant de bien-aimés enfants, à manifester les voies de notre Père.

Le nouvel homme est créé selon Dieu, comme manifesté par Christ, dernier Adam

Nous ne sommes pas créés de nouveau selon ce qu’était le premier Adam, mais selon ce que Dieu est : Christ en est la manifestation, et il est le second Homme, le dernier Adam1.

1 Il est bon de remarquer ici la différence entre Rom. 12:1, 2, et cette épître. En Romains, nous l’avons vu, l’homme est envisagé comme vivant sur la terre, c’est pourquoi il doit offrir son corps en sacrifice vivant — vivant en Christ, il doit livrer ses membres entièrement à Dieu. En Éphésiens, les saints sont vus comme déjà assis dans les lieux célestes [(2:6)], et ils doivent venir de là en témoignage de ce caractère devant les hommes, marchant dans l’amour et dans la lumière comme Christ l’a fait.

Caractères du nouvel homme, que nous avons à manifester dans notre marche
Dépouillement de tout ce qui est du vieil homme, et marche comme Jésus

Quand l’apôtre entre dans les détails, on trouve ces traits caractéristiques du nouvel homme : la vérité [(4:25)], l’absence de toute colère ayant le caractère de haine [(4:26)] (le mensonge et la haine sont les deux caractères de l’ennemi), la justice pratique liée au travail selon la volonté de Dieu, vraie position de l’homme, et l’absence de corruption [(4:28)]. C’est l’homme soumis à l’ordre que Dieu a établi depuis la chute et délivré de l’effet des convoitises trompeuses. Mais il y a plus : un principe divin est introduit dans l’homme, le désir de faire du bien aux autres, à leur corps et à leur âme [(4:29)]. Je n’ai pas besoin de dire combien on trouve ici le portrait de la vie de Christ, comme ce qui précède est le dépouillement de l’esprit de l’ennemi et du vieil homme. Ensuite l’esprit de paix et d’amour régnant dans le cœur, malgré le mal chez les autres et les torts qu’ils peuvent nous faire, complète le tableau [(4:32)]. L’apôtre ajoute, ce qui se comprendra facilement après ce que nous venons de dire, [4:32] qu’en nous pardonnant les uns aux autres, [5:1] nous devons être les imitateurs de Dieu [5:2] et marcher dans l’amour, comme Christ nous a aimés et s’est livré pour nous. Beau tableau, précieux privilège ! Que Dieu nous donne de regarder ainsi à Jésus, de manière à ce que son image soit empreinte sur nous, et qu’en quelque sorte nous marchions comme Lui.

La grâce et l’amour viennent de Dieu, et remontent vers Lui en dévouement pour les autres

En outre, remarquons ici, et c’est un trait important de ce tableau des fruits de la grâce et du nouvel homme, que la grâce et l’amour qui descendent de Dieu, agissant dans l’homme, remontent toujours vers Dieu en dévouement. [5:2] « Marchez », dit l’apôtre, « dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur ». C’est ce que l’on voit en Christ. Il est cet amour qui descend en grâce, mais cette grâce, agissant dans l’homme, fait qu’il se dévoue à Dieu, quoique ce soit en faveur d’autres. Il en est de même en nous ; et cette direction du cœur vers Dieu est la pierre de touche de l’activité du cœur chrétien.