Éphésiens

Chapitre 1er

Plan et contenu du chapitre

[1:3] Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, [1:4] nous ayant élus en Lui. Le premier chapitre développe ces bénédictions et le moyen d’y participer, dans les versets 4 à 7 ; puis dans les versets 8-10, nous avons le propos arrêté de Dieu pour la gloire de Christ en qui nous les possédons. Ensuite aux versets 11-14, sont présentés l’héritage et l’Esprit Saint donné comme sceau de nos personnes et arrhes de notre héritage. [1:16] Après cela, nous trouvons une prière dans laquelle l’apôtre demande que [1:18] ses chers enfants dans la foi, que nous, nous connaissions nos privilèges [1:19] et la puissance qui nous y a introduits, [1:20] la même que celle qui a ressuscité Christ d’entre les morts et qui l’a placé à la droite de Dieu [1:22] pour les posséder comme chef de l’Assemblée [1:23] qui est son corps, et qui, avec Lui, sera établie sur toutes les choses créées par Christ son chef, comme Dieu, et dont il hérite, comme homme, en remplissant tout de sa gloire divine et rédemptrice. [1:4] En un mot, nous avons d’abord l’appel de Dieu, ce que les saints sont devant Lui en Christ ; [1:11] ensuite ayant montré le plein conseil de Dieu quant à Christ, nous avons l’héritage de Dieu dans les saints ; [1:16] puis vient la prière [1:18] demandant que nous connaissions ces deux choses, [1:19] et enfin la puissance par laquelle nous y sommes introduits et en jouissons.

Ch. 1 v. 3-14 — Participation des saints aux bénédictions selon le conseil de Dieu

Ch. 1 v. 3 — Bénédictions qui sont nôtres de la part de Dieu

Bénédictions complètes les plus élevées, venant de Dieu Lui-même

Mais il nous faut examiner ces choses de plus près. [1:3] Nous avons vu les deux relations établies entre l’homme et Dieu, relations dans lesquelles Christ lui-même se trouve. Il est monté vers son Dieu et notre Dieu, vers son Père et notre Père (Jean 20:17). Nous avons part à toutes les bénédictions qui découlent de ces deux relations. Dieu nous a bénis de toute bénédiction spirituelle ; pas une ne manque et elles sont de l’ordre le plus élevé ; elles ne sont pas temporelles, comme celles accordées aux Juifs. C’est dans la partie la plus élevée de l’homme renouvelé que nous en jouissons, et elles sont adaptées à cette partie de l’homme : elles sont spirituelles. Ensuite, elles subsistent dans la sphère la plus haute, non pas en Canaan, ni dans la terre d’Emmanuel ; elles nous sont accordées dans les lieux célestes, et de la manière la plus excellente et qui ne laisse place à aucune comparaison, c’est-à-dire en Christ. « Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis de toute bénédiction spirituelle, dans les lieux célestes en Christ » (v. 3). Mais cela découle du cœur de Dieu lui-même, d’une pensée de Dieu qui est en dehors des circonstances dans lesquelles il nous trouve dans le temps. Avant que le monde fût, nous avions cette place dans son cœur ; il voulait nous donner une place en Christ ; il nous a élus en Lui.

Tout est en Christ, selon Sa mesure, et Dieu Lui-même est la source de la bénédiction

Quelle bénédiction, quelle source de joie, quelle grâce d’être ainsi les objets de la faveur de Dieu selon son amour souverain ! Si nous voulons le mesurer, c’est par Christ qu’il faut essayer de le faire ; ou, au moins, c’est ainsi qu’il faut sentir ce qu’est cet amour. Remarquez bien ici de quelle manière le Saint Esprit tient continuellement devant nos yeux le fait que tout est en Christ, comme nous pouvons le voir par ces expressions : « Dans les lieux célestes en Christ » [(1:3)] ; « il nous a élus en Lui » [(1:4)] ; « adoptés par Jésus Christ » [(1:5)] ; « rendus agréables dans le Bien-Aimé » [(1:6)]. C’est l’un des principes fondamentaux de l’enseignement de l’Esprit ici ; l’autre, c’est que la bénédiction a son origine en Dieu lui-même. Il en est la source et l’auteur. Son propre cœur, si nous pouvons nous exprimer ainsi, sa pensée à Lui en sont l’origine et la mesure. C’est pourquoi nous avons en Christ seul quelque mesure de ce qui ne se mesure pas ; car il est d’une manière complète et adéquate les délices de Dieu. Le cœur de Dieu trouve en Lui un objet suffisant pour se déverser entièrement, et envers lequel son amour infini peut parfaitement s’exercer.

Action de la grâce pour nous, pour la satisfaction du cœur de Dieu

[1:3] La bénédiction donc est de Dieu, [1:5] mais en outre elle est avec lui-même [1:4] et devant lui [1:5] pour sa propre joie, afin de satisfaire son propre amour. C’est Lui qui nous a choisis, prédestinés, bénis, mais dans le but de nous avoir devant Lui, adoptés comme ses fils pour Lui-même. Telle est la grâce, dans ses grands fondements. C’est là par conséquent ce qu’elle s’est plu à faire pour nous.

Ch. 1 v. 4-6 — Portion du croyant en Christ devant Dieu

Ch. 1 v. 4 — Responsabilité de l’homme, et grâce divine envers nous dès la fondation du monde
Éternité du système chrétien, mais manifestation après l’épreuve de l’homme responsable

Mais nous avons à remarquer une autre chose. [1:4] Nous sommes élus en Christ avant la fondation du monde. Or cette expression n’est pas simplement celle de la souveraineté de Dieu. Si Dieu choisit maintenant quelques-uns d’entre les hommes, c’est comme Souverain avant que le monde fût, mais cela montre que nous appartenons dans les conseils de Dieu à un système établi par Lui en Christ avant que le monde existât, système qui n’est pas du monde quand celui-ci existe, et qui subsistera après que la figure de ce monde aura passé. C’est un aspect très important du système chrétien. La responsabilité fut introduite (pour l’homme naturellement) par la création d’Adam dans ce monde. Notre place en Christ nous a été donnée avant que le monde existât. Le développement de tous les caractères de cette responsabilité a eu lieu jusqu’à la croix, et s’est terminé là. L’homme a été dans l’innocence, puis pécheur sans loi, sous la loi, et quand il a été de toutes manières reconnu coupable, la grâce — Dieu lui-même — vient en bonté dans le monde des pécheurs et ne rencontre que la haine pour son amour. Le monde est jugé et les hommes perdus, et c’est ce qu’individuellement chacun a à apprendre pour lui-même. Mais alors la rédemption fut accomplie, et le dessein complet et le conseil de Dieu dans la nouvelle création en Christ ressuscité, le dernier Adam, a été manifesté, « le mystère caché dès les siècles », tandis que la responsabilité du premier homme était mise à l’épreuve. Comparez 2 Tim. 1:9-11, et Tite 1:2, où cette vérité est très distinctement mise en lumière.

Christ seul réconcilie la responsabilité et la grâce, et nous donne toutes choses en Lui

Cette responsabilité et la grâce ne peuvent se concilier vraiment qu’en Christ. Les deux principes se voient dans les deux arbres du jardin [(Gen. 2:9)] ; après cela nous avons la promesse faite sans condition à Abraham, afin que nous puissions comprendre que la bénédiction était de pure grâce ; ensuite la loi amène de nouveau deux principes, mais place la vie comme conséquence de la responsabilité. Christ vient, il est la vie, il prend sur Lui, pour tous ceux qui croient en Lui, les conséquences de la responsabilité, et devient comme Fils divin et en même temps Chef ressuscité, la source de la vie, notre péché ayant été ôté ; et nous, comme ressuscités avec Lui, nous n’avons pas seulement reçu la vie, mais nous sommes dans une nouvelle position, vivifiés, hors de la mort, avec Lui, et nous avons une portion selon les conseils qui établissaient tout en Lui avant la fondation du monde, et nous sommes établis selon la justice et à cause de la rédemption, comme une nouvelle création dont le second homme est le Chef. Le chapitre expliquera comment nous sommes amenés dans cette position.

Ch. 1 v. 4-5 — Bénédictions liées à la nature de Dieu et à l'intimité du Père
Ce que Dieu a fait de nous selon ses caractères, non ce qu’Il nous a donné

[1:3] Nous avons dit que Dieu se révèle sous deux caractères, même dans ses relations avec le Christ : il est Dieu, et il est Père. Or nos bénédictions se rapportent à ces deux caractères, c’est-à-dire à la nature parfaite de Dieu comme Dieu, et à l’intimité d’une relation positive avec Lui comme Père. L’apôtre ne mentionne pas encore l’héritage, ni les conseils de Dieu à l’égard de l’ensemble de la gloire dont Christ doit être le centre, [1:4] mais il parle de nos relations avec Dieu, de ce que nous sommes avec Dieu et devant Lui, et non pas de notre héritage, — de ce qu’il nous a fait être, et non de ce qu’il nous a donné. Notre propre portion en Christ devant Dieu est développée dans les versets 4-6. Ce qui est dit de notre position dans le verset 4, dépend du nom de Dieu ; ce qui est dit au verset 5, de celui de Père.

Ch. 1 v. 4 — Bénédiction nous mettant dans une position conforme à ce qu’est Dieu
Position devant Dieu dans une nature qui Lui correspond et fait Ses délices

Le caractère de Dieu lui-même est dépeint dans ce qui, au verset 4, est attribué aux saints. Dieu ne saurait trouver ses délices qu’en Lui-même et dans ce qui lui ressemble moralement. Au reste, ce que je viens de dire est un principe universel : un honnête homme ne saurait trouver de la jouissance dans la société d’un homme qui ne lui ressemblerait pas en honnêteté. À bien plus forte raison, Dieu ne saurait supporter ce qui serait en opposition à sa sainteté, puisque dans l’activité de sa nature, il doit s’entourer de ce qu’il aime, de ce qui fait ses délices. Mais avant tout, Christ est cela en lui-même : il est personnellement l’image du Dieu invisible [(Col. 1:15)]. L’amour, la sainteté, la perfection sans tache dans toutes ses voies, sont unis en Lui. [1:4] Or Dieu nous a élus en Lui. Au verset 4, nous trouvons notre position sous ce rapport. En premier lieu nous sommes devant Dieu ; il nous introduit dans sa présence. L’amour de Dieu doit le faire afin de se satisfaire lui-même ; l’amour qui est en nous doit aussi se trouver dans cette position pour avoir son parfait objet devant lui, et c’est là seulement que le bonheur parfait peut se trouver ; mais dans ce cas il faut que nous ressemblions à Dieu. Il ne pouvait nous amener en sa présence et nous y admettre, afin de faire de nous ses délices, si nous n’étions pas tels qu’il pût trouver son plaisir en nous. Il nous a donc élus en Christ pour que nous fussions saints et irréprochables devant Lui en amour. Lui-même est saint dans son caractère, irréprochable dans toutes ses voies, amour dans sa nature. C’est une position de bonheur parfait dans la présence de Dieu, ressemblant à Dieu, et cela en Christ, objet et mesure de l’affection divine. Ainsi Dieu trouve ses délices en nous, et nous, possédant une nature semblable à la sienne quant à ses qualités morales, nous sommes capables de jouir pleinement et sans entrave de cette nature, et d’en jouir dans sa perfection en Lui. De plus, c’est son propre choix, sa propre affection, qui nous ont placés là, et qui nous y ont placés en Celui qui, étant ses délices éternelles, est digne d’avoir cette place. Notre cœur trouve son repos dans cette position ; car il y a accord entre notre nature et celle de Dieu, et le choix que Dieu a fait de nous, pour que nous occupions cette place, montre l’affection personnelle qu’il a pour nous. Aussi y a-t-il un objet parfait et suprême devant nous.

Bénédiction en rapport avec la nature divine, par grâce

Remarquez que, dans la relation dont nous parlons ici, la bénédiction est en rapport avec la nature de Dieu ; [1:5] c’est pourquoi il n’est pas dit que nous sommes prédestinés à cela selon le bon plaisir de sa volonté. [1:4] Nous sommes élus en Christ afin d’être bénis en la présence de Dieu. Ce choix est le fruit de sa grâce infinie ; mais la joie de sa nature, comme celle de la nôtre en Lui, ne pouvait être autre qu’elle ne l’est, parce que telle est sa nature, sainte et amour. Le bonheur ne saurait se trouver ailleurs ou avec une autre.

Ch. 1 v. 5 — Relation intime avec Dieu comme étant Ses enfants prédestinés
Privilèges découlant de notre relation de fils, selon la volonté de Dieu

Mais au verset 5, nous arrivons à des privilèges particuliers, et nous sommes prédestinés à ces privilèges. Il nous a « prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. » Ce verset nous présente, non la nature de Dieu, mais, ainsi que nous l’avons dit, l’intimité d’une relation positive. Dès lors, c’est selon le bon plaisir de sa volonté. Dieu peut avoir devant Lui des anges comme serviteurs : il a voulu avoir des fils.

La relation de fils dépend de la volonté de Dieu, étant adoptés comme liés à Christ

Peut-être pourrait-on dire que si nous sommes admis à trouver nos délices dans la nature de Dieu, nous ne pouvons guère ne pas être dans une relation intime avec Lui ; mais la forme, le caractère de cette relation dépend certainement de la volonté souveraine de Dieu. Au reste, puisque nous possédons ces choses en Christ, le reflet de la nature divine et la relation de fils vont ensemble, car les deux se trouvent réunis en nous. Toutefois souvenons-nous que notre participation à ces choses dépend de la volonté souveraine de Dieu notre Père ; et que le moyen d’y participer et la manière selon laquelle nous y participons, c’est que nous sommes en Christ. Dieu notre Père, dans sa bonté souveraine, selon ses conseils d’amour, veut nous avoir auprès de Lui. Ce dessein qui nous lie à Christ en grâce est fortement exprimé dans ce verset 5, comme dans celui qui le précède. Ce n’est pas seulement notre position qui s’y trouve caractérisée, mais le Père y est introduit d’une manière particulière à l’égard de la relation que ce nom implique. [1:5] L’Esprit Saint ne se contente pas de dire : « Il nous a prédestinés pour nous adopter » ; mais il ajoute : « pour lui-même ». On pourrait dire que cela est sous-entendu dans le mot adopter ; mais l’Esprit veut particulariser pour nos cœurs cette pensée que le Père veut nous avoir en relation intime avec lui-même comme des fils. Nous sommes fils « pour Lui-même » par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. Si le Christ est l’image du Dieu invisible [(Col. 1:15)], nous portons cette image, étant élus en Lui. Si le Christ est Fils, nous entrons dans la même relation avec le Père.

Ch. 1 v. 6 — Gloire de la grâce de Dieu, manifestée en Christ, Son Bien-aimé

Voilà donc nos relations si précieuses, si merveilleuses avec Dieu notre Père en Christ ; voilà les conseils de Dieu à notre égard. Nous ne trouvons pas qu’il soit rien dit encore à l’égard de l’état précédent de ceux qui devaient être appelés à jouir de ces bénédictions. Nous voyons un peuple, une famille céleste, selon les desseins et les conseils de Dieu, qui existe comme fruit des pensées éternelles de Dieu, et de sa nature d’amour, — [1:6] ce qui est appelé ici « la gloire de sa grâce ». On ne peut pas glorifier Dieu en lui ajoutant quelque chose. Dieu se glorifie lui-même quand il se révèle. Tout cela donc est à la louange de la gloire de sa grâce, selon laquelle il a agi envers nous en Christ. Christ est la mesure de cette grâce et sa forme envers nous, Lui en qui nous y avons part. Toute la plénitude de cette grâce est révélée dans les voies de Dieu envers nous ; ce sont, pour ainsi dire, les pensées originelles de Dieu, qui n’ont d’autre source que Lui-même, dans lesquelles et par lesquelles il se révèle, et dans l’accomplissement desquelles il se glorifie. Et remarquez ici qu’à la fin du verset 6, l’Esprit ne dit pas « le Christ ». Quand il parle de Lui, l’Esprit veut mettre de l’emphase sur les pensées de Dieu. Dieu a agi envers nous en grâce dans le Bien-Aimé, en celui qui est particulièrement l’objet de ses affections. L’Esprit met en relief ce caractère de Christ lorsqu’il parle de la grâce qui nous est accordée en Lui. Y avait-il un objet spécial de l’amour de Dieu, de ses affections ? Il nous a bénis dans cet objet.

Ch. 1 v. 7-10 — État de ceux envers qui la grâce agit et à qui Dieu révèle Ses conseils

Ch. 1 v. 7 — Ce qu’étaient ceux que Dieu veut bénir, et nécessité de la rédemption
Dieu accorde une position glorieuse à ceux qui étaient pécheurs

Or où est-ce que Dieu nous a trouvés quand il a voulu nous introduire dans cette position glorieuse ? Qui a-t-il choisis pour les bénir de cette manière ? De pauvres pécheurs morts dans leurs fautes et dans leurs péchés [(2:1)], esclaves de Satan et de la chair.

La grâce de Dieu agit richement pour les pécheurs, selon Ses conseils

[1:3] Si c’est en Christ que nous voyons notre position selon les conseils de Dieu, [1:7] c’est en Lui aussi que nous trouvons la rédemption qui nous y place : « Nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes » (v. 7). Ceux que Dieu a voulu bénir étaient pauvres et misérables par le péché ; il a agi envers eux selon les richesses de sa grâce. Nous avons déjà remarqué que l’Esprit fait ressortir, dans ce passage, les conseils éternels de Dieu à l’égard des saints en Christ, avant de parler de l’état d’où il les a retirés lorsqu’il les a trouvés dans leur condition de pécheurs ici-bas. Or toute la pensée de Dieu à leur égard est révélée dans ces conseils, dans lesquels il se glorifie. C’est pourquoi il est dit que ce qu’il a trouvé bon de faire à l’égard des saints, est « selon la gloire de sa grâce ». Il se fait connaître en elle. Ce qu’il a fait pour les pauvres pécheurs est selon les richesses de sa grâce. Dans ses conseils il s’est révélé ; il est glorieux en grâce. Dans son œuvre, il pense à notre misère, à nos besoins, selon les richesses de sa grâce ; nous y avons part comme en en étant les objets dans notre pauvreté, dans nos besoins. Dieu est riche en grâce. Ainsi notre position est faite et établie selon les conseils de Dieu et par l’efficacité de son œuvre en Christ : notre position, dis-je, vis-à-vis de Dieu. Si nous avons à penser ici où les pensées et les conseils de Dieu sont révélés, si la rémission et la rédemption en découlent, nous avons à penser, non en prenant nos besoins comme leur mesure, mais selon les richesses de la grâce de Dieu.

Ch. 1 v. 8-10 — Dieu nous révèle Ses pensées et Ses conseils pour Christ

Mais il y a plus. Dieu, nous ayant placés dans cette intimité avec Lui, [1:9] nous révèle ses pensées à l’égard de la gloire de Christ lui-même. La même grâce nous a fait les dépositaires du propos arrêté de ses conseils à l’égard de la gloire universelle de Christ, [1:10] pour l’administration de la plénitude des temps. C’est une faveur immense que Dieu nous accorde. Nous sommes intéressés à la gloire de Christ aussi bien que bénis en Lui. Notre proximité de Dieu et notre position parfaite devant Lui nous rendent capables d’être intéressés dans les conseils de Dieu quant à son dessein de gloire pour son Fils. [1:11] Et cela nous amène à l’héritage (comp. Jean 15:15). Ainsi Abraham, mais sur un terrain moins élevé, était l’ami de Dieu [(Jac. 2:23)]. [1:3] Dieu, notre Père, nous a donné, à nous, de jouir de toutes les bénédictions dans les lieux célestes ; [1:10] mais il veut réunir toutes choses dans les cieux et sur la terre sous Christ comme chef, et c’est de notre position en Lui que dépendent nos relations avec tout ce qui est subordonné à Christ, aussi bien que nos relations avec Dieu, son Père ; nous avons notre héritage en Lui.

Ch. 1 v. 10-14 — Héritage en Christ et don de l’Esprit comme arrhes

Ch. 1 v. 10-12 — Héritage qui est notre part en Christ, pour la gloire de Dieu
Nous sommes héritiers comme étant en relation avec Christ, à Sa gloire

[1:10] Le bon plaisir de Dieu a été de réunir sous la main de Christ tout ce qui est créé ; c’est son dessein pour l’administration des temps où le résultat de toutes ses voies sera manifesté1. [1:11] En Christ, nous héritons de notre part, héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ [(Rom. 8:17)]. Ici cependant, l’Esprit nous présente la position en vertu de laquelle l’héritage nous est échu, plutôt que l’héritage lui-même. Il l’attribue aussi à la volonté souveraine de Dieu, comme il l’avait fait auparavant par rapport à notre relation spéciale de fils avec Dieu. [1:12] Remarquez aussi ici que dans l’héritage nous serons à la louange de sa gloire ; [1:6] comme dans notre relation avec Lui, nous sommes à la louange de la gloire de sa grâce. [1:12] Manifestés dans la possession de l’héritage, nous serons le déploiement de sa gloire, rendue visible en nous, mais nos relations avec Dieu lui-même sont le fruit pour nos propres âmes, avec Lui et devant Lui, de la grâce infinie qui nous a placés dans ces relations et nous a rendus capables de nous y trouver.

1 Ce sera un beau spectacle, comme résultat des voies de Dieu, de voir toutes choses réunies dans une paix et dans une union parfaites sous l’autorité de l’homme, du dernier Adam, le Fils de Dieu ; nous-mêmes étant associée avec Lui dans la même gloire, nous-mêmes étant ses compagnons dans la gloire céleste, comme objets des conseils éternels de Dieu. Je ne m’étends pas ici sur cette scène, parce que notre chapitre dirige notre attention sur la communication des conseils de Dieu à l’égard de cette réunion de toutes choses sous le Christ, et non sur la scène elle-même. L’état éternel dans lequel Dieu est tout en tous est encore autre chose [(1 Cor. 15:28)]. [1:10] L’administration de la plénitude des temps est le résultat des voies de Dieu en gouvernement, l’état éternel est celui de la perfection de sa nature. Nous, même dans le gouvernement, sommes introduits selon sa nature comme fils. Merveilleux privilège !

Union à Christ pour toutes choses, ici d’abord quant aux Juifs croyants

Voilà donc, sous le rapport de la gloire qui est conférée au Christ comme homme, les conseils de Dieu, notre Père, à son égard. [1:10] Dieu réunira toutes choses en un, en Lui comme leur chef. Et comme c’est en Lui que nous avons notre vraie position quant à notre relation avec Dieu, le Père, [1:11] il en est de même aussi à l’égard de l’héritage qui nous a été donné. Nous sommes unis à Christ quant à ce qui est au-dessus de nous, nous le sommes à l’égard de ce qui est au-dessous. L’apôtre parle ici d’abord des chrétiens juifs, de ceux qui ont cru en Christ avant qu’il soit manifesté ; [1:12] c’est la force de l’expression : « Nous qui avons espéré à l’avance dans le Christ », ou, si j’ose employer un mot nouveau : « qui avons préespéré en Christ », espéré en Lui avant qu’il paraisse. Le résidu des Juifs, aux derniers jours, croira comme Thomas, quand il verra Christ : heureux celui qui aura cru sans voir [(Jean 20:28-29)] ! L’apôtre parle de ceux qui, d’entre les Juifs, avaient déjà cru en Lui.

Ch. 1 v. 13-14 — L’Esprit Saint, sceau et arrhes de l’héritage pour tous les croyants
Participation à l’héritage assurée à tous, Juifs et gentils, en Christ

Au verset 13, Paul étend aux gentils la même bénédiction, ce qui l’amène à présenter une autre précieuse vérité par rapport à nous, une chose qui est vraie de tout croyant, mais qui avait une force particulière à l’égard de ceux d’entre les nations : Dieu avait mis son sceau sur eux par le don du Saint Esprit. Ils n’étaient pas, selon la chair, héritiers des promesses ; mais, lorsqu’ils crurent, Dieu les scella du Saint Esprit de la promesse, [1:14] qui est les arrhes de l’héritage pour tout croyant, pour le Juif aussi bien que pour le gentil, jusqu’à ce que la possession acquise par Christ lui soit remise, jusqu’à ce que de fait Il en ait pris possession par sa puissance qui ne laissera subsister aucun adversaire. [1:13] Remarquez qu’il ne s’agit pas ici de la régénération, mais d’un sceau mis sur les croyants, qui est la démonstration [1:14] et les arrhes de leur pleine participation à venir à l’héritage qui appartient à Christ — héritage auquel il a droit par la rédemption par laquelle il s’est acquis toutes choses, mais qu’il ne s’appropriera par sa puissance que lorsqu’il aura rassemblé tous les cohéritiers pour en jouir avec Lui.

L’amour de Dieu est déjà notre part, mais pas l’héritage, dont l’Esprit est les arrhes

Le Saint Esprit n’est pas les arrhes de l’amour : « L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » [(Rom. 5:5)]. Dieu nous aime comme il nous aimera dans le ciel ; [1:14] mais de l’héritage, l’Esprit Saint n’est que les arrhes. Nous ne possédons encore rien de l’héritage ; alors nous serons à la louange de sa gloire [(1:12)] : la gloire de sa grâce est déjà révélée [(1:6)].

Résumé et contenu de la première partie du chapitre

Ainsi nous avons trouvé dans la première partie de ce chapitre, la grâce qui a établi la position des enfants de Dieu [(1:3-6)] — les conseils de Dieu à l’égard de la gloire de Christ, comme chef sur toutes choses [(1:7-10)] — la part que nous avons en Lui comme héritier [(1:11-12)] — et le don de l’Esprit Saint aux croyants pour être les arrhes et le sceau de l’héritage que Christ a acquis jusqu’à ce qu’ils en soient mis en possession avec Lui [(1:13-14)].

Ch. 1 v. 15-23 — Prière pour les saints selon la révélation donnée

Prière fondée sur le titre de Dieu et Sa puissance, et sur Christ homme

Du verset 15 à la fin du chapitre, [1:16] nous avons la prière de l’apôtre pour les saints, prière qui découle de la révélation qui précède, qui est fondée sur la manière dont les enfants de Dieu ont été introduits dans leurs bénédictions en Christ, [1:22-23] et qui nous conduit ainsi à toute la vérité à l’égard de l’union de Christ et de l’Assemblée, [1:21] ainsi que de la place que Christ prend dans l’univers qu’il a créé comme Fils, et qu’il reprend comme homme. Elle est fondée en même temps sur la puissance qui se déploie en nous plaçant, aussi bien que Christ lui-même, à la hauteur de la position que Dieu nous a donnée dans ses conseils. [1:17] Cette prière est fondée sur le titre de : « Dieu de notre Seigneur Jésus Christ » ; celle du troisième chapitre (v. 14 et suivants), sur le titre de : « Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Il y a là plus de communion que de conseils. [1:17] Dieu est appelé ici « Père de gloire », comme en étant la source et l’auteur. Mais Dieu n’est pas seulement appelé le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, [1:20] on verra aussi que Christ est envisagé comme homme. Dieu a opéré en Christ (v. 20) ; il l’a ressuscité d’entre les morts, et l’a fait asseoir à sa droite : en un mot, tout ce qui a été effectué à l’égard de Christ est considéré comme étant l’effet de la puissance de Dieu qui l’a accompli. Christ a pu dire : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » [(Jean 2:19)], car il était Dieu ; mais ici, il est envisagé comme homme, et c’est Dieu qui le ressuscite.

Demandes de l’apôtre dans sa prière, pour la compréhension des saints

Connaissance de l’appel et de l’héritage, et de la puissance qui les donne

Cette prière se divise en deux parties. L’apôtre demande que les Éphésiens comprennent avec tous les saints : l° [1:18] quels sont l’appel et l’héritage de Dieu ; 2° [1:19] quelle est la puissance qui les met en possession de ce que cet appel de Dieu leur confère, [1:20] savoir cette même puissance qui a placé Christ à la droite de Dieu, l’ayant ressuscité d’entre les morts.

Ch. 1 v. 17-18 — Intelligence des choses données de Dieu, selon les v. 3-5 et 11

[1:17] L’apôtre demande d’abord pour les saints l’intelligence des choses qui leur sont données. [1:18] Nous retrouvons ici, il me semble, les deux choses que, dans la partie précédente du chapitre, nous avons vu être la part des saints, savoir l’espérance de l’appel de Dieu, et la gloire de son héritage dans les saints. La première se rapporte aux versets 3-5, c’est-à-dire notre appel ; la seconde au verset 11, c’est-à-dire notre héritage. Dans les versets 3-5, nous avons trouvé la grâce, c’est-à-dire Dieu agissant envers nous, parce qu’il est amour ; dans le verset 11, la gloire, l’Homme manifesté comme jouissant dans sa personne et dans son héritage des fruits de la puissance et des conseils de Dieu. Dieu nous appelle à être devant Lui saints et irrépréhensibles en amour [(1:4)], et en même temps à être ses fils [(1:5)]. La gloire de son héritage est nôtre. [1:18] L’apôtre ne dit pas, remarquez-le bien, « notre appel », quoique nous soyons les appelés. Il caractérise cet appel en le rattachant à celui qui appelle, afin que nous le comprenions selon son excellence, selon son vrai caractère. L’appel est selon Dieu lui-même ; toute la bénédiction et le caractère de cet appel sont selon la plénitude de sa grâce, sont dignes de Lui : c’est là ce que nous espérons. L’héritage est, aussi son héritage ; de même que la terre de Canaan était à Dieu, ainsi qu’il l’avait dit dans la loi [(Lév. 25:23)], et que néanmoins il l’a héritée en Israël, de même l’héritage de l’univers entier lorsqu’il sera rempli de la gloire de Dieu, est à Lui ; mais il l’hérite dans les saints. Ce sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints. Il remplira toutes choses de sa gloire, et c’est dans les saints qu’il les héritera. Voilà les deux parties de la première chose à laquelle les yeux des saints devaient être ouverts. Par l’appel de Dieu, nous sommes appelés à jouir de la bénédiction de sa présence auprès de Lui-même, à jouir de ce qui est au-dessus de nous. L’héritage de Dieu s’applique à ce qui est au-dessous de nous, aux choses créées qui sont toutes assujetties à Christ, avec qui et en qui nous jouissons de la clarté de la présence de Dieu auprès de Lui. Le désir de l’apôtre est que les Éphésiens comprennent ces deux choses.

Ch. 1 v. 19-23 — Puissance ressuscitant et glorifiant Christ, et Lui associant l’Assemblée, Son corps

[1:19] La seconde chose que demande l’apôtre pour les Éphésiens, c’est qu’ils connaissent la puissance, déjà manifestée, qui avait déjà opéré afin qu’ils eussent part à cette position bénie et glorieuse. Car de même qu’ils étaient introduits par la grâce souveraine de Dieu dans la position de Christ devant Dieu son Père, [1:20] ainsi aussi l’œuvre qui a été opérée dans le Christ, et le déploiement de la puissance de Dieu qui a eu lieu en l’élevant depuis le tombeau jusqu’à la droite de Dieu le Père [1:21] au-dessus de tout nom qui se nomme, sont l’expression et le modèle de l’action de cette même puissance [1:19] qui opère en nous qui croyons, et qui nous élève de notre état de mort dans le péché, pour nous faire avoir part à la gloire de ce même Christ. [1:23] Cette puissance est la base de la position de l’Assemblée dans son union avec Lui, et celle du développement du mystère selon les conseils de Dieu. [1:20] Personnellement, Christ ressuscité d’entre les morts, est placé à la droite de Dieu, [1:21] bien au-dessus de toute puissance et autorité, et au-dessus de tout nom qui se nomme parmi les hiérarchies par lesquelles Dieu administre le gouvernement du monde qui existe maintenant, ou parmi celles du monde à venir. Et cette supériorité existe non seulement en rapport avec sa divinité, dont la gloire ne change pas, mais en rapport avec la place qui lui a été donnée comme homme, car nous parlons ici, ainsi que nous l’avons vu, du Dieu de notre Seigneur Jésus Christ [(1:17)]. [1:20] C’est Lui qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui Lui a donné la gloire [1:21] et une place au-dessus de tout, place dont il était sans doute personnellement digne, mais qu’il reçoit et devait recevoir, comme homme, des mains de Dieu [1:22] qui l’a établi Chef (Tête) sur toutes choses, en unissant l’Assemblée à Lui [1:23] comme son corps, [2:1] et en ressuscitant les membres de ce corps de leur mort dans les péchés [1:19] par la même puissance que celle qui a ressuscité et exalté la Tête, [2:5] en les vivifiant ensemble avec Christ [2:6] et en les faisant asseoir dans les lieux célestes en Lui, par la même puissance qui l’a exalté. [1:23] Ainsi l’Assemblée, son corps, est sa plénitude. C’est bien Lui qui remplit tout en tous ; mais le corps forme le complément de la Tête. C’est Lui, parce qu’il est Dieu aussi bien qu’homme, qui remplit toutes choses, et qui remplit tout, étant homme, selon la puissance de la rédemption qu’il a accomplie et de la gloire qu’il a acquise ; de sorte que l’univers qu’il remplit de sa gloire, en jouit selon la stabilité de la rédemption, à la puissance et à l’effet de laquelle rien ne saurait le soustraire1. Lui, je le répète, remplit l’univers de sa gloire ; mais la Tête n’est pas isolée, laissée, pour ainsi dire, incomplète comme telle, sans son corps. Celui-ci la complète dans cette gloire comme un corps naturel complète la tête, non pas pour être la Tête ou pour diriger, mais pour être le corps de la Tête, et afin que la Tête soit la Tête de « son corps ». [1:22] Christ est Tête (ou Chef) du corps sur toutes choses. Il remplit tout en tous, [1:23] et l’Assemblée est sa plénitude. Voilà le mystère dans toutes ses parties. En conséquence, on peut observer que c’est lorsque Christ, ayant accompli toute la rédemption, a été exalté à la droite de Dieu, qu’il prend la place dans laquelle il peut être Chef ou Tête du corps.

1 Comparez chap. 4:9, 10 ; cette introduction de la rédemption et de la place que Christ a prise comme Rédempteur, comme remplissant tout en tous, est pleine d’intérêt.

Partage des saints en Christ par la puissance de Dieu, selon tout ce qu’Il a

Merveilleux partage des saints, en vertu de leur rédemption et de [1:20] la puissance divine qui a opéré dans la résurrection de Christ, après qu’il fut mort, mort sous nos fautes et sous nos péchés, et qui l’a placé à la droite de Dieu ; partage qui, sauf sa séance personnelle à la droite du Père, est nôtre aussi par notre union avec Lui.