Guéhazi, un homme cupide

Ne fais pas comme lui!

Tu trouveras le récit de Guéhazi dans ta Bible, dans le second livre des Rois, au chapitre 5.

Naaman, le chef de l'armée syrienne, est atteint de lèpre. A moins d'être guéri rapidement, il sera bientôt condamné à vivre avec les lépreux, ces malades exclus de la société. Quelle affreuse perspective pour un homme considéré comme lui! Il a pourtant un espoir. La jeune captive israélite qui sert sa femme a parlé d'un certain prophète en Samarie qui pourrait le guérir! Naaman se met en route pour la Samarie avec ses serviteurs, en emportant sur son char de quoi payer chèrement sa guérison.

Lorsqu'il arrive près de la maison du prophète Elisée, Naaman a une grande déception. Il s'était imaginé qu'Elisée le guérirait immédiatement en passant sa main sur la partie malade. Mais au lieu de cela, il envoie un messager vers Naaman pour lui dire de se laver sept fois dans le Jourdain. Naaman se met en colère et veut repartir. Il peut tout aussi bien se baigner dans une rivière de Syrie! Ce n'est qu'à la demande pressante de ses serviteurs qu'il consent à se plonger dans le Jourdain et... il en ressort guéri!

Tout heureux, Naaman revient vers Elisée pour lui remettre les cadeaux qu'il a apportés. Mais Elisée les refuse. Il sait très bien que ce n'est pas lui, mals Dieu, qui l'a guéri. Naaman s'en retourne alors dans son pays, remportant avec lui tous ses cadeaux.

Mais quelqu'un s'est laissé impressionner par les richesses vues sur le char du Syrien. C'est Guéhazi, le serviteur d'Elisée. Une voix se fait entendre dans son cœur, lui disant: «Pourquoi Elisée n'a-t-il pas accepté ces cadeaux? Il t'en aurait peut-être donné une partiel Une telle occasion ne se représentera pas de sitôt! Cours après Naaman et prie-le de te donner quelque chose. Ta demande sera certainement accordée.» Guéhazi ne prête peut-être pas tout de suite l'oreille à cette voix, mais la tentation devient plus forte. Il aimerait tellement posséder de telles choses! Puis, il ne résiste plus; il est dominé par la convoitise! Il se met à courir pour rattraper Naaman. Celui-ci le voit arriver de loin et descend de son char. Il lui demande ce qu'il désire. Guéhazi répond par un mensonge: «Mon maître m'a envoyé, disant: Voici, dans ce moment, deux jeunes hommes d'entre les fils des prophètes sont venus vers moi, de la montagne d'Ephraïm; donne-leur, je te prie, un talent d'argent et deux vêtements de rechange» (v. 22).

Que fais-tu, Guéhazi? Non seulement tu es rempli de convoitise, mais tu te mets à mentir pour satisfaire tes désirs! Ne sais-tu pas que Dieu hait la cupidité et le mensonge?

«Celui qui cherche le gain malhonnête trouble sa maison, mais celui qui hait les dons vivra» (Proverbes 15, 27).

«Les lèvres menteuses sont en abomination à l'Éternel, mais ceux qui pratiquent la fidélité lui sont agréables» (Proverbes 12, 22).

Au premier abord, Guéhazi semble avoir réussi. Naaman est si heureux d'avoir été guéri qu'il lui donne deux talents d'argent au lieu d'un. Il met également deux de ses serviteurs à sa disposition pour porter les deux sacs remplis d'argent et les vêtements de rechange. Arrivé chez lui, Guéhazi cache ces trésors. Puis il va se présenter devant Elisée, comme si de rien n'était.

«D'où viens-tu, Guéhazi?» lui demande Elisée. Guéhazi ment une fois de plus: «Ton serviteur n'est allé nulle part» (v. 25). Il s'empêtre de plus en plus dans ses mensonges. Un péché en amène un autre. Mais il ne peut pas tromper son maître, qui lui parle sévèrement en lui montrant qu'il sait tout ce que son serviteur a fait. C'était grave parce que Naaman risquait ainsi de croire que l'on doit acheter son salut; c'est Dieu lui-même que Guéhazi a déshonoré. Le jugement est prononcé: «La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta semence pour toujours» (v. 27), et dès cet instant, Guéhazi est couvert de lèpre.

Guéhazi est devenu riche. Il a obtenu ce qu'il convoitait, mais à quel prix! Maintenant, il est atteint d'une maladie incurable.

La cupidité est un danger qui nous guette tous. Mais qu'est-ce que la cupidité? C'est l'avidité de posséder quoi que ce soit. Le but d'un homme cupide est de posséder toujours plus; il envie autrui et ne sait pas se contenter de ce qu'il a. Cela l'entraîne à mentir ou à commettre d'autres péchés. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons aussi des avertissements au sujet de la cupidité: «Cela en effet vous le savez, connaissant qu'aucun cupide (qui est un idolâtre), n'a d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu» (Eph. 5, 5). Dieu ne nous donne pas que des avertissements, il nous indique aussi le chemin et nous aide à y marcher:

«Que votre conduite soit sans avarice, étant contents de ce que vous avez présentement; car [Dieu] lui-même a dit: Je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point; en sorte que, pleins de confiance, nous disions: Le Seigneur est mon aide et je ne craindrai point: que me fera l'homme?» (Hébreux 13, 5, 6).