...et ils vinrent à Jésus

Le centurion de Capernaüm (Luc 7:1-10)

Ce passage nous emmène à Capernaüm, une ville marchande située au bord du lac de Génésareth, où vivait un certain centurion romain.

Au temps où le Seigneur Jésus était sur la terre, le territoire d'Israël était occupé par les Romains. Les centurions étaient des officiers de l'armée romaine, commandant une centaine de soldats. Ils étaient en général réputés pour leur dureté, qui faisait d'eux les dignes chefs de cette armée inflexible. Le Nouveau Testament nous rapporte pourtant l'histoire de plusieurs centurions touchés par la grâce de Dieu: le centurion de notre récit (cf. aussi Matt. 8:5-13), celui présent à la crucifixion (Matt. 27:54), et Corneille (Actes 10:1-43).

Le centurion de Luc 7 avait un esclave gravement malade et qui était sur le point de mourir. Son maître s'inquiétait beaucoup à son sujet. Les esclaves, dont la plupart étaient maltraités en ce temps-là, pouvaient l'envier d'avoir un tel maître!

Ce centurion avait manifestement bon cœur. Mais cela ne suffisait pas pour empêcher son esclave de mourir. Il fallait rapidement trouver un moyen de le guérir. Il apprit que le Seigneur Jésus se trouvait dans la ville et fut persuadé que lui seul pouvait secourir son esclave malade.

En sa qualité de centurion, il aurait pu ordonner au Seigneur Jésus de venir chez lui. Mais ce n'est pas ainsi qu'il agit, au contraire: il ne se jugea pas digne, en tant que Romain, de demander lui-même de l'aide au Seigneur Jésus. Il envoya donc les anciens des Juifs pour le prier de venir. Les Juifs ne rapportèrent au Seigneur que du bien de ce centurion. Selon eux, il méritait que son esclave soit guéri. Le Seigneur Jésus alla avec eux, non parce que les Juifs l'avaient convaincu en parlant en faveur du centurion, comme on pourrait le déduire, mais parce qu'il connaissait son cœur.

Le Seigneur ne nous doit jamais rien, même si nous sommes aimables ou si nous pensons avoir fait quelque chose pour lui! Tout ce qu'il nous donne, c'est par pure grâce et aussi en regard de la foi qu'il peut trouver dans les cœurs.

Lorsqu'il approchait de la maison, le centurion envoya des amis vers lui pour lui dire: «Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit» (v. 6). Contrairement à ce que les Juifs pensaient de lui, le centurion ne s'estimait pas digne de recevoir le secours du Seigneur. Lui, l'étranger, voyait plus clair que les Juifs, peuple de Dieu!

Dans le même récit de l'évangile de Matthieu (8:5-13), nous lisons qu'il vint aussi lui-même vers Jésus, lui adressant les mêmes paroles. Mais il avait ajouté: «Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri» (v. 8). Il avait une entière confiance en Jésus. En l'entendant, le Seigneur dit à ceux qui l'accompagnaient: «En vérité, je vous dis: je n'ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi» (v. 10).

Ce centurion n'est-il pas un exemple pour nous? Ne voulons-nous pas faire plaisir au Seigneur Jésus en lui témoignant plus de confiance et de foi?

En effet, comme on l'a souvent dit, «la foi honore Dieu et Dieu honore la foi». C'est-à-dire que la foi fait plaisir à Dieu et, en retour, Dieu se plaît à récompenser cette foi. Adam n'a pas eu confiance en Dieu et a préféré écouter le serpent... aussi dès ce jour, Dieu, dans sa souveraine grâce, a choisi de sauver ceux qui le croient.

Voici donc le Seigneur en face d'une grande foi. Lui qui a souvent été peiné et même étonné de l'incrédulité des foules et des disciples (Marc 6:6 et 16:14), le voilà réjoui dans son âme divinement sensible de trouver un homme qui ne faisait pourtant pas partie du peuple terrestre de Dieu, mais qui avait une foi telle que le Seigneur n'en avait encore jamais vu de pareille! Pensez donc: la majorité de ceux qui étaient guéris par le Seigneur l'étaient par un contact direct avec lui: la femme qui avait une perte de sang a touché le Seigneur, le lépreux avait dit: «si tu veux, tu peux...» (n'étant pas certain de la volonté du Seigneur) et le Seigneur l'avait touché pour le rendre net, etc... Mais notre centurion a une totale confiance en la puissance «à distance» du Seigneur. Et cette confiance s'allie à une humilité qui rend cet homme plus attachant encore. Quel baume pour le cœur du Seigneur!

Aussi répondit-il à la prière du centurion: son serviteur fut guéri à cette heure-là.

Quel privilège de savoir que le Seigneur écoute les prières venant d'un cœur confiant! Il faut parfois attendre un certain temps pour voir comment il y répond. Mais nous savons qu'il agit toujours pour notre bien. Il a dit autrefois à ses disciples:

«Demandez, et il vous sera donné.» Luc 11:9

«C'est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.» (1 Jean 5:14)

«Ayez foi en Dieu.» (Marc 11:22)