L'imprimerie - L'idée du millénaire

Le papier a été découvert en l'an 105 apr. J.-C., en Chine. Tsaï Lun, qui observait des guêpes, vit que celles-ci prélevaient des fibres sur des végétaux, les broyaient avec leurs mandibules et construisaient, avec la pâte ainsi obtenue, les parois de leur nid. Tsaï Lun coupa des barnbous, les broya dans de l'eau, et après plusieurs essais forma à son tour une pâte qu'il recueillit sur un tamis, puis posa contre un mur pour la faire sécher. Ainsi naquit le papier.

La nouveauté de cette géniale découverte est que les matières premières utilisées sont bon marché.

Sept cents ans plus tard, le secret de la fabrication du papier est communiqué aux Arabes par des prisonniers chinois et, encore six cents ans plus tard, les Croisés1 l'apportent en Europe. En 1390, le premier moulin de fabrication du papier apparaît à Nuremberg.

1 Les Croisés étaient des «chrétiens» du Moyen Age qui partaient en guerre depuis l'Europe pour délivrer Jérusalem de la domination des musulmans.

Ce sont encore les Chinois qui, vers 1040, sont les premiers à utiliser des lettres séparées comme caractères d'imprimerie. Pi Cheng brûle des lettres d'argile afin de déposer une marque noire sur le papier. Cette technique sera améliorée par Chen vers l'an 1300. Il se sert de lettres en bois qui peuvent être réutilisées. Mais, qu'ils soient d'argile ou de bois, ces caractères ne sont pas assez résistants et se brisent très facilement.

Nous laissons là les Chinois, riches en idées, pour suivre les traces de Johannes Gutenberg (env. 1400-1468) à Mayence. Depuis des années déjà, Gutenberg expérimente des caractères d'imprimerie en métal.

Il veut réussir ce que personne n'a pu réaliser jusqu'ici: rendre les livres aussi bon marché que possible, pour que tout le monde puisse s'en procurer. Mais pour cela, il faut une production de livres plus rapide afin d'en augmenter la quantité.

La copie manuelle? Beaucoup trop cher! L'impression au moyen de caractères en bois? Beaucoup trop lent et également trop cher: les pages du livre doivent être sculptées une à une et le bois s'use trop vite.

Pour Gutenberg, l'avenir est d'utiliser des caractères d'imprimerie en métal, qui soient mobiles et réutilisables. Le problème, c'est qu'il a besoin d'argent et personne ne croit en son génie... Les matériaux sont chers, les instruments de travail n'existent pas. Il faut les concevoir, puis les fabriquer. Il expose néanmoins son projet: 1000 lettres devraient suffire pour imprimer un livre, car les lettres nécessaires pour imprimer une page seront réutilisées pour les suivantes! Pour imprimer, il imagine de répandre de l'encre noire sur les caractères d'imprimerie avant de les presser sur le papier. Et pour ce faire, il souhaite utili­ser... un vieux pressoir à raisin!

Beaucoup pensent que son projet est irréalisable. Seul le commerçant Fust y voit un intérêt et l'aide financièrement. Ainsi, en 1450, la première Bible latine sort des presses de Gutenberg. Ses premiers clients sont les riches commerçants et artisans de la ville.

L'orfèvre Hans Pfister fait partie de ceux qui se sont procuré l'un des 180 premiers exemplaires de la Bible en latin. Son fils Johannes apprend le latin chez le maître Gutram. Il aime beaucoup lire, tout comme sa sœur Anna Katharina, à qui il a appris en secret!

Leur père les met en garde: «Votre Maman ne doit pas le savoir! Elle pense que la lecture donne de mauvaises idées aux jeunes filles».

Hans Pfister confie sa Bible latine à un artiste décorateur. Ainsi, l'initiale de chaque chapitre est merveilleusement décorée.

Puis la Bible passe entre les mains d'un relieur qui découpe et relie avec soin les feuilles séparées. Tout ce travail coûte à Hans Pfister le prix d'une maison! Mais grâce à cela, Johannes peut lire quotidiennement la Bible si précieuse de son père. «Écoute cela!» dit-il un soir à sa sœur, très agité. «C'est l'épître aux Romains. Voilà de quoi parle l'apôtre Paul dans ce chapitre: chacun peut avoir un libre accès à Dieu parce que Jésus Christ est mort pour nos péchés. Et pour cela, nous n'avons besoin ni de prêtres, ni de saints, ni de la vierge Marie!»

Anna Katharina ouvre de grands yeux. «Oh! surtout n'en dis rien à personne. Ce que tu viens de dire est une hérésie. Tu sais que tu peux être condamné à être brûlé sur un bûcher. Peut-être que Maman a raison et que lire est vraiment dangereux!»

Johannes sourit. «Mais la vérité est ici. Celui à qui Jésus pardonne les péchés est libre d'aller vers Dieu. Et si la Bible est la Parole de Dieu, alors c'est la vérité! C'est donc dangereux de ne pas la lire!»

«Alors Dieu va s'occuper de sa vérité!» se rassure Anna Katharina, «car maintenant nous ne sommes pas les seuls à pouvoir lire la Bible. Plusieurs vont découvrir ce que nous venons de lire!»

Anna Katharina a raison. Grâce à l'impression de la Bible au moyen de caractères d'imprimerie mobiles, la parole de Dieu devient accessible à beaucoup. Ainsi, les grandes questions: «Qu'enseigne vraiment la Bible?», «Comment aller à Dieu?», «Comment être sauvé?» trouvent enfin leur réponse dans ce Livre venu à la portée de tous. La Bible t'apporte aussi des réponses. Lis l'histoire du geôlier en Actes 16:25 à 34. Tu découvriras le secret pour être sauvé. Ce secret que tu connais déjà, en parles-tu à tes amis?

«Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé.» (Actes 16:31)