Le hibou

Nous voilà arrivés! La voiture s'arrête devant une jolie maisonnette blanche.

Cédric ouvre la porte et un parfum de fleurs sauvages leur parvient.

— Est-ce ici que nous allons habiter, oncle Marc? demande-t-il tout excité. Regarde, François, on voit la mer! François se précipite pour rejoindre son grand frère. Oncle Marc est très attaché à ses deux neveux. Cette année pour les vacances il les emmène à la mer.

Après le repas, fatigués du voyage, les enfants vont se coucher. La lune apparaît et, dans les collines, s'élève le cri du hibou.

Dès le réveil, les garçons se glissent au-dehors pour admirer la mer. Puis c'est le départ pour la plage. Oncle Marc et Cédric emportent chacun un grand sac rempli de brochures qu'ils désirent distribuer. Ces livres annoncent la bonne nouvelle du salut et Cédric, qui appartient au Seigneur Jésus, est heureux d'aider son oncle dans ce travail.

Un matin, il décide d'aller seul un peu plus loin avec son sac. Il rencontre deux garçons, à l'air sournois, en quête d'un vilain tour à jouer.

— Salut, crie l'un des enfants. Qu'est-ce que cette marchandise?

— Ce sont des livres stupides, ajoute l'autre! Et d'un coup de pied, il fait voler le sac. Puis les deux coquins s'enfuient à toutes jambes, laissant Cédric ramasser son bien.

Sébastien et Fabrice cherchent toutes les occasions pour ennuyer les petits enfants qui jouent au bord de l'eau, mais leur plus grand plaisir est de se moquer de Cédric.

Ce soir-là, oncle Marc entraîne sa famille dans la forêt. L'air est frais. Soudain Cédric s'arrête. À quelques pas d'eux, sur une branche, un grand hibou les regarde fixement. Qu'il est immobile, silencieux! François n'aime pas ces gros yeux jaunes, et il se cache derrière son oncle. Mais le hibou étend ses ailes et disparaît dans la nuit.

— Moi, j'ai peur de cette bête. Elle porte malheur, dit François.

— Pas du tout! répond oncle Marc. Le hibou est une créature de Dieu.

— Alors, pourquoi sort-il la nuit?

— Parce qu'il chasse dans l'obscurité, la forte lumière l'éblouit. Oncle Marc prend sa Bible et lit aux enfants: «La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises».

— C'est comme le hibou, s'écrie François. Lui aussi, il préfère les ténèbres à la lumière.

— C'est plutôt comme Sébastien, dit oncle Marc. Il fait du mal par derrière, en se cachant pour ne pas être vu. On peut bien dire qu'il aime les ténèbres. Il ne veut pas écouter la Parole de Dieu qui éclairerait son cœur.

Le lendemain, François rencontre les deux voyous.

— Hé! gamin, Fabrice veut t'apprendre à te battre.

— Pas question, répond courageusement François. Tu te crois malin en t'attaquant aux petits! Mon oncle a dit que tu préfères les ténèbres à la lumière, comme le hibou!

— Bien envoyé, s'exclame Fabrice. Mais tu te trompes, c'est Sébastien qui déteste les ténèbres!

— Tais-toi donc, rugit Sébastien! Alors, mon petit, tu as peur du hibou? Demain matin, très tôt, j'irai lui prendre ses petits. Il doit avoir son nid près de chez vous.

À suivre