Sur les traces de la Bible

Le parchemin P52

Nous sommes en Egypte, en 1920, dans l'oasis de Fayoum, à l'ouest du Nil.

La mère d'Ahmed et de Fatima est en train de préparer un banquet pour le mariage de son fils aîné. Il faut maintenant amener des corbeilles d'épluchures de légumes à la décharge publique. Les adultes n'aiment pas beaucoup aller vers ce tas d'ordures puantes derrière l'oasis. C'est pour cela que c'est encore au tour d'Ahmed et de Fatima d'accomplir cette corvée. En approchant, ils aperçoivent deux hommes qui semblent chercher quelque chose. Ce ne sont pas des Arabes: à leurs habits, Ahmed reconnaît immédiatement qu'il s'agit d'Européens.

Fatima s'arrête. «Mais c'est complètement fou!» s'exclame-t-elle. Seules les personnes les plus pauvres — et parfois les moins fréquentables — fouillent les ordures à la recherche de nourriture. «Regarde comme les rats sautent là où ces hommes ont déjà remué les ordures! C'est absolument incroyable!» Ahmed sourit. «Ils ne font pas cela parce qu'ils sont pauvres, au contraire! Ils fouillent les ordures car ils sont riches!»

«Salam aleikum!» Ahmed salue les deux hommes en costume européen. «Aleikum salam», répondent-ils. «Que faites-vous donc ici?» demande Ahmed. L'un des hommes rit. «Je suis M. B.P. Grenfell», se présente-t-il. «Et voici mon collègue M. A.S. Hunt. Nous creusons votre tas d'ordures car nous recherchons celles qui sont les plus anciennes!» «Nous ne sommes pas des collaborateurs

de la décharge de Fayoum», plaisante M. Hunt, «nous sommes des archéologues. Notre profession nous amène à fouiller ce que les ancêtres — les vôtres et les nôtres — ont laissé. Nous fouillons la terre, les débris, le sable et, dans le pire des cas, les ordures des gens qui nous ont précédés.»

«Et que... cherchez-vous là?» risque timidement Fatima.

M. Grenfell explique: «Depuis des millénaires, les habitants de l'oasis de Fayoum apportent leurs déchets à cet endroit. Nous recherchons d'anciens supports d'écritures, comme des papyrus. Le climat de ce pays contribue à maintenir le papyrus au sec et le sable permet aux vieilles écritures de ne pas se décolorer au soleil.»

Ahmed et Fatima sont très surpris par ce qu'ils viennent d'entendre. Ces messieurs si sérieux passent leur temps au milieu des ordures! Le comble, ils recherchent des vieux supports d'écritures... du papier en fait! Et du papier, Ahmed en a beaucoup dans son cartable...

MM. Grenfell et Hunt continuent à creuser et s'enfoncent de plus en plus dans les montagnes de déchets. Leurs recherches sont bientôt couronnées de succès. Ils découvrent de grandes quantités de lambeaux de papyrus très bien conservés sous des couches de détritus. Ces papyrus vont être envoyés en Angleterre pour être analysés.

Un des morceaux de papyrus découverts, de la grandeur de la paume d'une main, est tout à fait remarquable. C'est en effet la copie la plus ancienne d'un livre du Nouveau Testament connue à ce jour. Comme nombre de documents découverts à cette époque, il reçoit un nom de code scientifique: le papyrus P52. Mais en 1920, la signification précise de ce manuscrit n'est pas encore déterminée.

En 1935, le chercheur C.H. Roberts l'examine, déchiffre les lignes tracées au recto et au verso de ce document et en découvre le contenu: il s'agit de versets de l'évangile de Jean.

Un dernier examen chimique permet de déterminer l'âge de ce manuscrit. Le résultat est sensationnel: le papyrus P52 a été écrit entre 100 et 125 apr. J. C., c'est-à-dire peu après le décès de l'apôtre Jean!

Cette histoire nous fait penser au verset: «Qui cherche trouve» (Luc 11:10). Les archéologues sont pour toi des exemples de persévérance. Tu peux demander au Seigneur cette qualité qui te sera en aide dans tous les domaines de ta vie. De la persévérance, tu en as besoin pour lire la Bible, pour y rechercher la volonté du Seigneur. Ainsi tu pourras réaliser un autre verset:

«J'ai de la joie en ta Parole, comme un homme qui trouve un grand butin.» (Ps. 119:162).