La Prière de Jahbets (suite)

«Jahbets fut plus honoré que ses frères; et sa mère l'avait appelé du nom de Jahbets, disant: Je l'ai enfanté avec douleur. Et Jahbets invoqua le Dieu d'Israël, disant: Si tu me bénissais abondam­ment, et si tu étendais mes limites, et si ta main était avec moi, et si tu me mettais à l'abri du mal, en sorte que je sois sans douleur! Et Dieu fit arriver ce qu'il avait demandé.» (1 Chron. 4, 9,10)

Ce mois-ci, nous désirons regarder ensemble les deux dernières demandes de la prière de Jahbets citée ci-dessus.

Voici la troisième: «Si ta main était avec moi.» Jahbets ne veut rien faire sans Dieu; c'est la dépendance. Recherchons continuellement la présence du Seigneur et son approbation! Dans le monde, on apprend plutôt à «s'affirmer» et à valoriser au maximum ses capacités... Mais la Bible nous enseigne quelque chose de différent: «Car, par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu'il convient d'avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun» (Rom. 12:3). Elle ne nous dit pas de nous dénigrer, mais de ne pas avoir une haute pensée de nous-mêmes. Puisque c'est Dieu qui nous donne nos facultés, nous n'avons pas de quoi nous en enorgueillir: «Car qui est-ce qui met de la différence entre toi et un autre? Et qu'as-tu, que tu n'aies reçu? Et si aussi tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?»(1 Cor. 4:7). D'ailleurs «Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles» (1 Pierre 5:5).

C'est lorsque nous ressentons notre petitesse et notre insuffisance que nous comprenons combien le Seigneur nous est indispensable. Et c'est là qu'est notre vraie force. L'apôtre Paul disait: «Quand je suis faible, alors je suis fort» (2 Cor. 12:10). En revanche, l'indépendance est une forme subtile de notre orgueil; c'est aussi la source de toutes nos chutes, de tous nos échecs spirituels. Jahbets, lui, ne compte pas sur son énergie naturelle pour accroître ses limites, mais sur la puissance de Dieu. La dépendance de Dieu va de pair avec une totale confiance en Lui.

Qui, mieux que Dieu, mérite notre confiance? N'est-il pas assez puissant pour nous aider et nous protéger? Ne nous aimerait-il pas suffisamment?

Et la quatrième demande de Jahbets: «Si tu me mettais à l'abri du mal, en sorte que je sois sans douleur»

En lisant cette demande, peut-être pensons-nous immédiatement à la souffrance: nous aimerions que le Seigneur nous épargne la douleur dans notre vie, et c'est légitime. Mais Jahbets avait certainement compris aussi que la douleur est la conséquence du mal, c'est-à-dire du péché. C'est par le péché, que la souffrance et la mort sont entrées dans ce monde, avec leur cortège de misères. Le mal auquel nous sommes exposés, et dont nous devons désirer être épargnés, ce n'est pas seulement les conséquences du péché, mais c'est le péché lui-même. Si, dans ce sens, nous demandons à Dieu de nous garder du mal (du péché), afin que nous n'ayons pas à en subir les conséquences toujours douloureuses, nous demandons quelque chose qui est selon sa volonté. Le Seigneur lui-même a prié son Père en disant: «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (Jean 17:1 5).

Beaucoup de croyants, toi-même peut-être ou quelqu'un de ta famille, passent par la souffrance. Cela ne doit pas te troubler ou t'étonner: le Seigneur ne nous a jamais promis que nous n'aurions pas de peines sur cette terre; en revanche, il nous a promis qu'il les traverserait avec nous. Un jour, nous comprendrons que c'était pour notre bien que Dieu a permis cela. En attendant, nous pouvons avoir son secours pour traverser ces difficultés avec lui, en tenant sa main, et en plaçant toute notre confiance en ce Père qui nous aime.

Quel encouragement pour nous que ces quatre demandes, si précises et si belles!

  • rechercher la bénédiction de Dieu
  • désirer faire des progrès spirituels
  • rechercher la volonté de Dieu dans la dépendance
  • et désirer être gardé du péché et de ses conséquences.

Souvenons-nous que si nous cédons au péché, nous serons incapables de lutter contre nos ennemis spirituels et nous ne ferons pas de progrès. Nous allons peut-être même perdre du terrain. Au contraire, si nous recherchons le Seigneur chaque jour par la prière et la lecture de sa Parole, nous pourrons profiter de toutes les bénédictions spirituelles qu'il nous a acquises, pour notre joie actuelle sur cette terre, mais aussi future dans le ciel.

La prière de Jahbets est la seule chose qui nous est rapportée de la vie de cet homme; ceci nous montre toute l'importance d'une seule prière devant Dieu! Ce qui a le plus de prix dans notre vie, bien plus que nos capacités naturelles ou même que le service que le Seigneur a pu nous confier, ce sont les relations de communion que nous avons entretenues avec lui.

Ne nous lassons donc pas de prier, comme l'a fait Jahbets, avec des pensées qui sont en accord avec celles que Dieu a pour nous, et pour sa gloire. Ainsi, il pourra aussi être dit de chacun de nous: «Dieu fit arriver ce qu'il avait demandé».