La prière de Jahbets (suite)

Jahbets fut plus honoré que ses frères; et sa mère l'avait appelé du nom de Jahbets, disant: Je l'ai enfanté avec douleur. Et Jahbets invoqua le Dieu d'Israël, disant: Si tu me bénissais abondamment, et si tu étendais mes limites, et si ta main était avec moi, et si tu me mettais à l'abri du mal, de sorte que je fusse sans douleur! Et Dieu fit arriver ce qu'Il avait demandé. (1 Chron. 4:9,10)

Après avoir quelque peu considéré le mois passé la forme de la prière de Jahbets, examinons-en ensemble le contenu. Précisons tout d'abord que cette prière a été formulée par un Juif de l'Ancien Testament. Ceci a son importance, parce que Dieu ne s'est pas pleinement révélé à son peuple terrestre (le peuple d'Israël) à ce moment-là. Jahbets invoque le «Dieu d'Israël», alors que nous avons l'immense privilège de pouvoir nous adresser à un bon et tendre Père! Le Seigneur nous a révélé que le Père lui-même nous aime (Jean 16:27), et que nous pouvons nous adresser à lui directement et sans crainte.

Une autre différence fondamentale entre le peuple d'Israël de ce temps-là et nous chrétiens est que les bénédictions d'Israël étaient terrestres, tandis que les nôtres sont spirituelles. Qu'est-ce que cela signifie? Que les promesses que Dieu faisait à son peuple (pour lui faire du bien s'il suivait ses commandements) étaient toutes liées à la terre: par exemple une longue vie, des richesses ou encore de bonnes récoltes. Mais pour le chrétien, il n'en est plus ainsi: notre patrie n'est plus la terre de Canaan, mais le ciel; notre trésor, notre vie et notre héritage sont dans le ciel. Éphésiens 1 commence par ces mots: «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (v. 3). Actuellement, qu'on ait peu ou beaucoup de moyens matériels, Dieu veut nous faire vivre heureux dans sa communion, dans la paix, la joie, la confiance, avec sa force pour vaincre le péché qui est en nous, bref, nous faire vivre en hommes du ciel, en attendant d'y être réellement pour toujours.

Revenons maintenant à Jahbets. La première de ses quatre demandes est:

«Si tu me bénissais abondamment»

A cause du péché, Dieu a maudit l'homme et le sol dont il avait été tiré (Gen. 3:17). Lui seul peut annuler cette sentence et la remplacer par la bénédiction. Jahbets se tourne donc du bon côté! Désirons-nous la bénédiction de Dieu? Réfléchissons bien à cette question, parce que la réponse que nous lui donnons dans notre vie a de grandes conséquences. Vous connaissez l'histoire de Jacob et Ésaü. Ésaü a méprisé la bénédiction de Dieu et l'a échangée contre un plat de lentilles! Jacob, en revanche, a recherché cette bénédiction: il a même usé de mauvais moyens pour tenter de l'obtenir. Mais si Dieu a dû discipliner Jacob à cause de ses tromperies, il peut dire: «J'ai aimé Jacob» (Mal. 1:2 et Rom. 9:13). Et Jacob est devenu Israël, le patriarche, père du peuple de Dieu parmi lequel est né Jésus, le Messie! Dieu est sensible au fait que nous nous intéressons à ses bénédictions! Quelle grave offense si nous les méprisons!

Jahbets recherche donc la bénédiction. Et il la demande même en abondance: sa foi est hardie! Il sait que les ressources de Dieu sont infinies. En 2 Rois 4:1-7, le prophète Élisée, demandant à une pauvre veuve d'aller chercher des vases, lui dit: «N'en demande pas peu». (La veuve a rassemblé une grande quantité de vases qui ont été remplis miraculeusement d'huile, un bien très précieux à l'époque. Ceci lui a permis de payer sa dette et de vivre par la suite.) Le Seigneur lui-même nous dit: «Demandez, et il vous sera donné; cherchez, et vous trouverez; heurtez, et il vous sera ouvert; car quiconque demande, reçoit; et celui qui cherche, trouve; et à celui qui heurte, il sera ouvert» (Luc 11:9, 10). Ce n'est jamais du côté de Dieu qu'il manque quelque chose: «Le ruisseau de Dieu est plein d'eau» (Ps. 65:9); puisons-y abondamment, pour notre joie et pour sa gloire!

La deuxième demande de Jahbets est:

«Si étendais mes limites»

Nous avons toujours besoin que le Seigneur éveille davantage en nous le désir de faire des progrès. Pour nous, il ne s'agit pas de limites d'un territoire sur cette terre, mais d'élargir nos limites spirituelles. Combien souvent, hélas! nous nous laissons ravir nos bénédictions par notre mondanité et notre manque de zèle! Mais nous pouvons demander à Dieu qu'il nous fasse plutôt faire des progrès dans la connaissance du Seigneur Jésus.

«Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ» (2 Pierre 3:18).

Est-il besoin de préciser que ceci ne vient cependant pas tout seul? Dieu avait dit au peuple d'Israël: «Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l'ai donné» (Jos. 1:3). Cela signifiait-il que le peuple pouvait se croiser les mains et attendre? 0h! non! Il devait se fortifier, être ferme et aller au combat en comptant sur la victoire promise par Dieu. Pour nous, c'est la même chose: Jésus nous a acquis la bénédiction, Dieu veut nous la donner, mais nous devons la rechercher en lisant la Bible et en cultivant la communion avec le Seigneur. Notre ennemi est puissant et il cherche à nous chasser de ce «lieu», à nous empêcher d'avoir communion avec le Seigneur. C'est contre ces puissances spirituelles de méchanceté que nous avons à combattre aujourd'hui (lis Eph. 6:12).

À suivre