Son «Sumatanga»

Quand on voyage sur les routes de l'Inde du Sud, il arrive que l'on passe à côté d'une espèce de table de pierre, étroite et haute, située au bord de la route. En général cette table est faite de trois blocs de pierre d'environ 5 cm d'épaisseur chacun; deux d'entre eux ont environ 1 m de haut et 30 cm de large; le troisième, de même largeur, a 1,50 m de long et est posé sur les deux premiers. C'est ce qu'on appelle un «SUMATANGA». On le place à côté de la route pour que ceux qui passent par là en portant une lourde charge puisse facilement l'y déposer pour se reposer un peu.

Rama, un garçon de 15 ans, était un coolie de nation Tamoule. Un coolie est un porteur. Rama connaissait le Seigneur Jésus pour son Sauveur, il était converti. Parmi le groupe de coolies dont il faisait partie, il était le seul à être chrétien. Mais Rama témoignait beaucoup autour de lui; il avait l'habitude de rassembler le soir près de lui ses camarades coolies et de leur faire la lecture de la Bible. Cette Bible en langue Tamoule, Rama l'avait achetée un jour au prix de toutes ses économies.

Un jour on lui proposa de retourner à son village d'origine, à bien des kilomètres de là. Il se rendit donc au bureau de son patron pour obtenir la permission de partir et pour recevoir le reste de salaire qu'on lui devait.

«Que désires-tu?» lui demanda son patron.

Je désire retourner dans mon village, sur la côte d'où je viens, répondit-il.

— Quel est ton nom?

— Vellagen Kangany's Samuel.

— Mais je ne vois pas ce nom sur mes listes! répondit le maître.

— C'est mon nom chrétien, Monsieur. Mon ancien nom est Rama.

— Quoi! s'exclama le maître, tu es devenu un chrétien?

— Oui, Maître.

— Garnement! Tes parents sont hindouistes... «Que connais-tu sur Christ?»

Rama était assez effrayé par l'attitude et les questions du maître, mais il répondit:

«Maître, je ne suis qu'un coolie Tamoul, mais j'ai obtenu une Bible en Tamoul et je la lis.» Et tout d'un coup il dit, regardant son maître en face avec un brillant sourire:

«Mais je sais une chose, c'est que Jésus Christ est mon Sumatanga. Il a ôté tous mes péchés».

Le garçon reçut sa permission ainsi que son salaire et partit pour son village; mais le maître ne pouvait pas oublier les paroles de Rama.

Quelque temps plus tard, cet homme tomba malade. Comme les mots de Rama ne quittaient pas son esprit «Jésus Christ est mon Sumatanga», il envoya chercher un chrétien de sa connaissance et lui raconta l'histoire du jeune coolie. Ce chrétien put lui raconter comment le Seigneur Jésus est mort sur la croix pour enlever le fardeau de nos péchés. Bientôt il sut que le Seigneur Jésus avait pris SON fardeau à lui aussi, qu'Il était SON Sumatanga et lui avait donné du repos.