Sur les traces de la Bible

De l'image... à l'écriture

Hier, le percepteur des impôts est venu. Il veut connaitre le nombre exact de chèvres et de moutons que possède le père d'Anu et de Tia. Alors seulement il pourra prélever l'impôt. «De nouvelles façons de faire», murmure le père qui ne connaît pas exactement le nombre de bêtes qu'il possède. Alors il a envoyé Anu et Tia dans les pâturages au bord du fleuve Tigre. Leur papa a confiance en eux, il pense qu'ils sauront déterminer le nombre de bêtes du troupeau. Très astucieusement, Anu prend de l'argile humide des rives du Tigre et en forme une boule qu'il aplatit pour former un disque. Tia a trouvé un petit os enfoui dans la terre. Elle s'en sert pour dessiner une tête de mouton et une tête de chèvre. Pour chaque animal du troupeau, elle grave un trait à côté de l'image correspondante.

En rentrant au village, le disque d'argile est complètement sec. Ils présentent le résultat à leur père qui est impressionné, tout comme le percepteur des impôts!

Anu et Tia s'amusent de plus en plus à graver de petites histoires sur des disques d'argile qu'ils s'échangent ensuite. Ils se mettent d'accord pour inventer de nouveaux signes auxquels ils donnent une signification. Par exemple, une maison devant laquelle se trouve un troupeau de moutons, avec le soleil qui se couche, signifie: «Je reviens de la garde des moutons au soleil couchant».

Les gens du village se mettent à leur tour à faire comme Tia et Anu. Graver des signes sur des plaques d'argile est une chose passionnante!

C'est ainsi que les premières formes d'écriture sont apparues. Aux premières images ont succédé desmilliers d'autres. Aujourd'hui, ces symboles sont appelés «pictogrammes».

Les pictogrammes se sont simplifiés au cours des temps. Au début, une tête de mouron signifiait le mot «mouton», il existait un signe par mot. «Cela fait beaucoup trop de caractères», se dit un jour Ninurta, professeur d'écriture. «Quel gaspillage! Il faut trop de temps pour que mes élèves apprennent tous les signes. Je dois absolument trouver un système d'écriture plus simple.» Un matin, il a une illumination: il faut remplacer l'écriture de mots (un signe pour un mot) par une écriture syllabique (un signe pour une syllabe).

Désormais, les élèves ne dessineront plus un signe pour le mot «soleil», mais décomposeront ce mot en deux syllabes. Ainsi, chaque syllabe aura son signe. Comme les mots sont des combinaisons de syllabes (on retrouve par exemple la syllabe «so» dans le mot «solide»), il suffira dorénavant de ne connaître que quelques centaines de signes pour écrire tous les mots!

En ce temps-là, il n'existe pas encore de cahier. On écrit sur des plaques d'argile, comme Ipiq-Sîn, un jeune garçon qui vit dans une ville entre l'Euphrate et le Tigre, 2500 ans avant Jésus Christ (aujourd'hui, cette région s'appelle l'Irak). Ipiq-Sîn doit aller à l'école pendant sept ans pour pouvoir apprendre tous les signes de son écriture syllabique. Il se sert d'une longue pointe de bois pour graver les caractères sur sa plaque d'argile encore humide. C'est lui-même qui, chaque matin, avant d'aller à l'école, va chercher l'argile humide, la pétrit et la forme en une plaque pour écrire.

Aujourd'hui, c'est jour d'examen. Il doit écrire quelques mots qui parlent de sa famille et remettre sa plaque à son professeur, Abargi, qui ensuite conserve ces documents dans une salle spéciale.

«Quand Ipiq-Sîn écrit, il me fait penser à un oiseau qui laisse des marques de griffes sur le sable humide de la plage», raconte Ipiq-Aya, la sœur de Ipiq-Sîn. Ipiq-Aya ne peut pas aller à l'école alors qu'elle le désire beaucoup. À cette époque, seuls les garçons en ont le droit. Alors, elle apprend en cachette, quand Ipiq-Sîn fait ses devoirs scolaires à la maison.

Aujourd'hui, le papa a acheté dix sacs de céréales. Sur une petite plaque d'argile, il a le certificat du vendeur Ninmuabadiri sur lequel est inscrit le poids de la marchandise. Certains vendeurs malhonnêtes ajoutent des petits cailloux aux céréales. Mais Ninmuabadiri est honnête. «Lis donc», demande Ipiq-Sîn à sa sœur. Elle déchiffre: «Dix sacs. Le poids est de 36 1/3 mines. La pesée a été faite par Ninmuabadiri au mois de Sugar» (ceci est un texte authentique déchiffré sur une plaque d'argile datant d'environ 2500 ans avant Jésus Christ).

Le papa qui est à côté secoue sa tête, très surpris de voir que sa fille sait aussi lire. Il s'exclame: «Que va devenir notre peuple si nos filles apprennent à lire!»

Ces trois histoires te montrent comment l'écriture est peu à peu apparue. Dans la Bible, tu peux lire comment Dieu a gravé la loi sur deux tables. Ces tables n'étaient pas d'argile, mais de pierre solide, comme est pour toi la Parole de Dieu. Lis en Exode 24,12:

«Et l'Éternel dit à Moïse: Monte vers moi sur la montagne et reste là. Et je te donnerai les tables de pierre et la Loi et le commandement que j'ai écrits pour les instruire.»

Aujourd'hui encore, la Bible t'instruit. C'est comme si le doigt de Dieu en avait gravé chaque mot.

«Et les tables étaient l'œuvre de Dieu et l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables.»

Alors, vite, découvre seul son contenu, lis ta Bible tous les jours!