Jonas

Chapitre 3 - Un serviteur restauré

Résumé: Jonas a annoncé aux habitants de Ninive que la ville serait renversée quarante jours plus tard. Les Ninivites ont cru la parole de Dieu et le roi de Ninive ordonne aux habitants et au bétail de jeûner et de se recouvrir de sacs en signe de repentance.

Remarquons que le bétail est inclus dans ce repentir. Que peut signifier ce détail? Eh bien, que notre conversion doit impliquer un changement complet dans tous les domaines de notre vie, même dans celui de nos finances (le bétail figurant les moyens de subsistance). Peut-être n'as-tu pas encore de salaire ni de compte en banque, mais que fais-tu de ton argent de poche? Depuis que tu as donné ta vie au  Seigneur, le gères-tu d'une façon qui lui plaît?

Le roi de Ninive ordonne également à ses sujets de crier à Dieu avec force. Dieu, qui a exaucé la prière des marins en détresse, qui a répondu à la prière de Jonas dans le ventre du poisson, va-t-il maintenant ignorer cette clameur de supplications qui s'élève de milliers de poitrines? Va-t-il fermer les yeux sur les pleurs des Ninivites? Nullement.

«Et Dieu vit leurs œuvres, qu'ils revenaient de leur mauvaise voie; et Dieu se repentit du mal qu'il avait parlé de leur faire, et il ne le fit pas» (v. 10).

L'Ancien comme le Nouveau Testament déclare que «quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé» (Rom. 10:13; Joël 2:32). Ésaïe 55, verset 7, affirme aussi: «Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme inique, ses pensées, et qu'il retourne à l'Éternel, et il aura compassion de lui.» Jérémie confirme la validité de ce principe aussi à l'échelle d'un pays: «Au moment où je parle au sujet d'une nation et au sujet d'un royaume, pour arracher, pour démolir, et pour détruire, si cette nation au sujet de laquelle j'ai parlé se détourne du mal qu'elle a fait, je me repentirai du mal que je pensais lui faire» (Jér. 18:7, 8). Ninive est une illustration frappante de la véracité de ces promesses.

Dieu n'est-il pas merveilleux? Il désire faire grâce à tout être humain. Si les Ninivites du temps de Jonas ont su saisir cette grâce, nous ne pouvons pas en dire autant de leurs descendants, qui refuseront d'écouter les avertissements des prophètes Nahum et Sophonie, 150 ans plus tard. Ninive tombera devant l'armée babylonienne, en 612 avant Jésus Christ. Chaque génération doit s'approprier la grâce de Dieu pour elle-même. La foi des parents ne garantit pas celle des enfants. Tes parents peuvent être des chrétiens engagés, mais qu'en est-il de toi?

Avant de conclure l'étude de ce chapitre 3, revenons sur une expression qui peut créer des difficultés: «Et Dieu se repentit». Ne lisons-nous pas ailleurs dans la Parole que Dieu «ne ment point et ne se repent point; car il n'est pas un homme pour se repentir» (1 Sam. 15;29)? Dieu ne se repent jamais dans le sens de changer sa façon de penser. Il reste toujours le même. Ce qui a changé ici, ce n'est pas Dieu, ni son horreur pour le mal, mais bien le cœur des Ninivites. L'objet de la colère de Dieu a disparu lorsque les Ninivites ont abandonné leurs mauvaises voies. Dès lors, Dieu peut changer de disposition à l'égard de ces païens, et laisser parler sa grâce et son amour sans faire de compromis avec sa justice.

Chapitre 4 - Un serviteur dépité

Dans chacun des trois premiers chapitres du livre de Jonas, nous avons pu relever un merveilleux changement, opéré par Dieu, dans le cœur de différentes personnes. Au chapitre 1er, les marins se sont tournés des idoles vers le vrai Dieu, et ont offert un sacrifice à l'Éternel. Au chapitre 2, Jonas est revenu de son chemin de désobéissance et a retrouvé la communion avec son Dieu. Au chapitre 3, toute une ville se repent et échappe ainsi au jugement. Que de motifs de se réjouir! «Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis perdue» s'exclame le Seigneur en Luc 15:6. On s'attend à voir Jonas rempli de reconnaissance. Sa prédication n'a-t-elle pas produit des fruits au-delà de toute espérance? Mais voilà que le chapitre 4 introduit une fausse note!

«Mais Jonas trouva cela très mauvais, et il fut irrité» (v. 1).

Notre prophète est de bien mauvaise humeur! Pourquoi? Probablement pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Jonas doit constater que sa prophétie ne se réalise pas et que Ninive est épargnée. Sa crédibilité de prophète risque d'être remise en question. Sa renommée semble plus importante pour lui que le sort de centaines de milliers de vies! Nous lui ressemblons souvent. Honnêtement, qu'est-ce qui compte davantage pour toi et pour nous? La bonne considération de nos camarades, amis, collègues et voisins, ou le salut de leur âme? Ne nous arrive-t-il pas de laisser passer une occasion de leur présenter l'évangile par peur de perdre leur estime? Il y a encore une autre raison à la colère de Jonas. Prophète d'Israël, il désirait la destruction de Ninive, l'ennemie de son peuple. Il pensait que la grâce et la faveur de Dieu devaient être exclusivement réservées à Israël. Lui qui venait de faire l'expérience du pardon et de l'amour de l'Éternel, ne voulait pas les partager avec les Ninivites! Il l'avoue ouvertement au verset 2. Jonas fait preuve d'un pauvre état d'esprit: égoïste, il veut tout garder pour lui-même; sûr de sa supériorité, il oublie ses propres fautes pour mieux souligner celle des autres. C'est son moi qui importe. Nous arrive-t-il aussi d'être jaloux des bonnes choses (un talent musical, de la facilité à l'école, et peut-être pour les plus âgés, un bon emploi, un conjoint, ou un service bien en vue dans l'assemblée) que Dieu donne à ceux qui nous entourent et de penser que nous les aurions davantage méritées qu'eux? Cette jalousie conduit Jonas à adresser des reproches à son Dieu!

À suivre