Joseph

Lire Genèse 44:1-34

Nous assistons dans ce chapitre à la plus grande épreuve que les frères de Joseph vont rencontrer.

Après avoir été comblés dans la maison de Joseph, les voici prêts à repartir vers leur père.

Les sacs de vivres sont remplis, l'argent est mis à l'ouverture de leur sac, signe de toute la bonté de Joseph envers eux. Mais la coupe d'argent dans laquelle boit Joseph, est intentionnellement placée à l'ouverture du sac de Benjamin.

Ils prennent le chemin du retour et tout semble aller pour le mieux: Benjamin est avec eux; ils pourront retrouver leur père en lui ramenant son plus jeune fils, objet particulier de son amour (v. 20). Ayant fait un bout de chemin, l'homme qui était préposé sur la maison de Joseph les rattrape. Il leur adresse des questions «flèches»:

— «Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien?» (v. 4)

— «N'est-ce pas la coupe dans laquelle mon seigneur boit, et par laquelle il devine?» (v. 5)

En toute bonne conscience, les frères de Joseph s'engagent à démontrer leur innocence:

— «Que celui de tes serviteurs chez qui la coupe se trouvera, meure; et nous aussi, nous serons serviteurs de mon seigneur» (v. 9).

Ils se hâtent, descendent à terre, ouvrent chacun son sac. L'homme préposé sur la maison de Joseph vient fouiller les sacs en commençant par l'aîné. Et la coupe est trouvée dans le sac de Benjamin.

Les voici soumis aux conséquences de leurs propres paroles. La condamnation annoncée tombe justement sur le jeune frère aimé de son père!

Cette scène rappelle celle de Dothan, 20 ans plus tôt, lorsque Joseph fut jeté dans la citerne et vendu aux Ismaélites.

Arrêtons-nous un peu sur les traits de caractère de Joseph. Comment agit-il envers ses frères? Qu'est-ce qui dicte ses actions? Certes, il montre une dureté extérieure, à la limite de l'honnêteté, dirions-nous. À travers cette dureté mêlée de bienveillance, nous entrevoyons la sagesse qui vient de Dieu! Elle place les frères de Joseph dans des circonstances qui font ressortir le travail de Dieu dans leur cœur. Mais un amour sincère fait agir Joseph, car il a en vue la pleine restauration de ses frères. Quelle image du Seigneur dans ses voies envers nous! N'est-ce pas son amour infini qui nous conduit dans des sentiers difficiles, si nous en avons besoin?

Les frères de Joseph se trouvent dans une grande détresse: peuvent-ils abandonner Benjamin entre les mains de cet homme? Peuvent-ils s'en retourner vers leur père pour lui annoncer que Benjamin est prisonnier du seigneur de l'Égypte?

Non! Autrefois, ils avaient vendu Joseph et, s'étant débarrassé de lui, ils s'en étaient retournés vers leur père ayant l'audace de le consoler. Aujourd'hui, leur cœur est devenu sensible. Ils aiment leur frère Benjamin. Ils aiment leur père Jacob; comment pourraient-ils encore augmenter sa peine? Alors ils déchirent leurs vêtements et rebroussent chemin. Ils entrent dans la maison de Joseph et se prosternent devant lui. Joseph leur pose à nouveau des questions très directes.

Quelle va être la réponse de Juda? Va-t-il essayer de prouver à Joseph qu'ils n'ont rien fait de mal et que nul d'entre ses frères n'a placé cette coupe dans le sac de Benjamin? Non, ce n'est plus le moment de se justifier!

Il répond publiquement au nom de tous: «Dieu a trouvé l'iniquité de tes serviteurs» (v. 16).

C'est là la merveille du travail de Dieu pour amener à la repentance! En quelque sorte, les frères de Joseph ne sont plus devant Joseph pour se défendre, mais comme devant Dieu pour Lui confesser enfin leur faute. C'est une confession franche et profonde; la lumière de Dieu a sondé leur cœur. Il est à découvert. De plus, quelle amertume en pensant à Benjamin condamné! Qu'avait-il fait à Dothan? Il n'était même pas présent! Et maintenant il est pris comme esclave par le seigneur de l'Égypte! Cette pensée est insupportable pour un cœur travaillé comme celui de Juda. Alors il s'approche et explique au seigneur de l'Égypte la situation de leur famille.

Son père Jacob est âgé. Benjamin, enfant de sa vieillesse est jeune et son père l'aime. Son frère (Joseph) est mort, il est donc l'unique fils de sa mère (Rachel). Et ce père âgé a été contraint de laisser aller Benjamin à la demande formelle du seigneur de l'Égypte: quelle épreuve douloureuse pour ce père affligé! Alors Juda, rempli de sollicitude, s'est engagé à lui ramener Benjamin. Il ne lui reste donc qu'une seule solution: «Que ton serviteur, je te prie, reste serviteur de mon seigneur, à la place du jeune homme, et le jeune homme montera avec ses frères... de peur que je ne voie le malheur qui atteindrait mon père» (v. 33, 34).

Tu sais que si nous confessons nos péchés, Dieu «est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:9). Mais il reste parfois des conséquences de nos mauvaises actions. Es-tu prêt à les assumer?

Avec ses frères, Juda avait vendu Joseph. Aujourd'hui, il accepte pleinement les conséquences de son péché. Il prend la place de Benjamin, innocent, pour être serviteur du seigneur de l'Égypte.

Joseph sera-t-il insensible à un tel appel du cœur?

Nous verrons au chapitre suivant l'émotion de Joseph et la profondeur de son amour pour ses frères. Alors la délivrance sera totale, ils découvriront leur frère Joseph.

À suivre