Abraham Lincoln (suite)

Nous ne dirons rien de ses fonctions de président de la grande République, ni de la part si importante qu'il prit dans la question de l'abolition de l'esclavage. Pour terminer, nous citerons deux traits touchants de sa vie qui t'intéresseront certainement.

C'était à New-York, en 1860. Un homme de grande stature, à l'air un peu mélancolique, entra dans une école du dimanche. Personne ne le connaissait. Il suivit la leçon à laquelle il prit un grand intérêt. Le directeur s'approchant de l'étranger lui demanda s'il n'avait pas quelque chose à dire aux enfants. Il accepta. À peine eut-il commencé qu'il se fit un grand silence: ses petits auditeurs étaient suspendus à ses lèvres, tant il sut les captiver. Deux fois il voulut se taire, et deux fois il dut continuer. Lorsqu'il eut terminé, le directeur lui demanda son nom. Il répondit: «Abraham Lincoln de l'Illinois.»

En 1863, Lincoln entra un jour, accompagné de son secrétaire, dans un hôpital pour rendre visite aux soldats. Il y avait là un garçon âgé de seize ans, grièvement blessé et dont la fin approchait. Le visiteur bienveillant, plein de sympathie envers ceux qui souffraient, s'assit près de son lit et, lui prenant affectueusement la main, lui dit comme l'aurait fait la plus tendre des mères: «Mon enfant, que puis-je faire pour vous?»

Plein de confiance et avec un regard suppliant, le jeune garçon lui répondit: «Oserais-je vous prier d'écrire à ma mère?»

«Certainement», lui répondit Lincoln. Et sans tarder, il accomplit le désir du malade. Quand il se leva pour s'en aller, il lui dit: «Je mettrai moi-même la lettre à la poste.» Puis il ajouta: «Puis-je encore faire autre chose pour vous, mon cher enfant?»

Le mourant, comprenant qu'il avait devant lui le président de l'Union, le regarda encore et lui dit avec supplication: «Ne voudriez-vous pas rester avec moi jusqu'à ce que tout soit fini? J'aimerais sentir votre main dans la mienne jusqu'à la fin. Ce ne sera pas long, à ce qu'on m'a dit.»

Les larmes aux yeux, le président se rassit aussitôt et prenant la main de l'adolescent dans les siennes, il resta là, silencieux. Le jeune homme ne bougea pas et ne prononça plus une seule parole. Lincoln demeura auprès de ce lit durant plusieurs heures, comme s'il s'agissait de son propre fils. Quand tout fut fini, il joignit les mains du jeune homme sur sa poitrine, en regardant avec tristesse cette figure défaite. Les larmes inondèrent son visage. Tous les assistants étaient profondément émus.

«Qu'as-tu, que tu n'aies reçu» (1 Cor. 4:7), est-il écrit. En effet, Abraham Lincoln avait beaucoup reçu: il possédait la Bible, des parents pieux, de brillantes facultés, une forte santé; mais par-dessus tout, il jouissait de la vie éternelle, une vie nouvelle qui le poussait à consacrer à son Maître tout ce qu'il lui avait confié. Il nous laisse un bel exemple que nous t'engageons à ne pas perdre de vue. Puisses-tu toi aussi présenter ton corps «en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est ton service intelligent» (Rom. 12:1).

«La piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir» (1 Tim. 4:8).

Fin