Abraham Lincoln

Le grand homme d'État que fut Abraham Lincoln naquit le 12 février 1809, dans une condition des plus humbles.

Sa mère était une vraie chrétienne, nourrie de la parole de Dieu qu'elle s'efforçait de faire pénétrer dans le cœur de ses enfants. C'était une femme sensée, prêchant par l'exemple autant que par ses paroles. Abraham n'avait que dix ans lorsqu'il fut privé de son affection et de ses soins; mais il garda un souvenir profond de ses leçons et de son exemple. Jusqu'à son dernier jour, il ne prononça jamais le nom de sa mère sans un affectueux et profond respect. À la mort de celle-ci, Abraham savait lire, mais il n'avait guère lu que la Bible, les livres étant rares parmi les colons. L'enfant parvint pourtant à s'en procurer quelques-uns qu'il dévorait avidement durant ses loisirs. Il aimait particulièrement «Le Voyage du Pèlerin» de Bunyan; mais son livre de prédilection, c'était la Bible, le livre de Dieu.

Le jeune garçon se distinguait, parmi les enfants des colons, par son amour pour la paix et la justice. Il se montrait protecteur des faibles et des opprimés. Il était, selon l'expression de ses camarades, un «Peace-Maker», c'est-à-dire un faiseur de paix. Sa tâche n'était pas toujours des plus faciles, et plusieurs fois il reçut des coups qui ne lui étaient pas destinés; rarement il en donna. Abraham était doué d'une force physique étonnante, et de quatorze à vingt ans, il exerça le dur travail de bûcheron. Il ne négligea cependant pas de s'instruire, du moins autant que cela lui était possible. À l'âge de vingt ans, il échangea la hache contre la rame et devint batelier sur un radeau qui descendait de l'Ohio jusqu'à la Nouvelle-Orléans, par le Mississippi. L'embarcation à rames avançait uniquement à la force des bras, ce qui nécessitait une constitution à toute épreuve! Le voyage durait des mois et les pauvres bateliers devaient faire face tantôt aux ardeurs de l'été, tantôt aux rigueurs de l'hiver. Le jeune homme acquit rapidement la réputation d'un homme fidèle et compétent dans le domaine des affaires. À n'en pas douter, il s'appliquait à honorer le Seigneur dans tous les détails de sa vie.

Son patron, très content de lui, lui offrit la direction d'un moulin et d'un petit commerce. Il fut heureux de l'accepter. C'était en 1831.

Ses débuts à New-Salem, où il était installé, ne furent pas brillants; mais par sa fidélité, il sut gagner l'estime générale. Tous reconnaissaient en lui un parfait honnête homme, ce qui lui valut le surnom de «honnête Abraham». Les habitants de la petite ville lui témoignaient une entière confiance, et en1834, il fut leur candidat à la législature de l'Illinois.

Il se rendit donc à Springfield, chef-lieu de l'État, et là, il se voua à l'étude du droit. Ses progrès furent rapides et deux ans après, il subit avec succès les examens d'avocat; puis s'établit comme tel dans la ville. L'«honnête Abraham» était au service de tous, des plus humbles aux plus riches. Il n'entreprenait que la défense de causes justes, heureux de venir en aide aux innocents.

La Bible fut sa fidèle compagne, dans ses bons comme dans ses mauvais jours. Chaque matin, il la lisait avec soin avant de se mettre au travail. Lorsqu'il fut élu à la présidence des États-Unis, il ne manqua jamais à ce pieux devoir. Un de ses amis a raconté que, venant un jour de grand malin pour lui parler d'affaires, il l'entendit parler dans son bureau. «Qui est auprès de lui?» — «Personne», répondit-on, «il lit sa Bible.» Plus d'une fois, au cours de quelque journée pénible, il ouvrait le saint Livre pour y puiser force, courage et direction, et il était ainsi soutenu dans l'accomplissement de sa lourde tâche.

À suivre