Les deux bateaux

Tu as très certainement déjà entendu parler du Titanic. Ce formidable navire, l'un des plus grands du monde, surpassait tous les autres transatlantiques par sa beauté, son luxe et son confort. On y trouvait tout ce que le monde peut désirer: des cabines somptueuses, des salons splendides, des orchestres, une salle de sport, un jardin couvert et que sais-je encore!

Ce navire ne laissait vraiment rien à désirer et les passagers des premières classes qui l'occupaient paraissaient bien les plus privilégiés du monde.

Je dois ajouter que, comme l'on inaugurait sa première traversée, de nombreuses personnalités avaient été invitées ainsi que beaucoup de journalistes en vue; on fit de beaux discours, on but du champagne et tout était à la joie.

Le temps était superbe et la traversée promettait d'être excellente; personne n'avait envie d'être malade. Tout allait si bien, oh! si bien, qu'on était loin de se douter que dans quelques heures, quelques moments même, on serait précipité dans l'éternité.

Voici ce qui arriva.

Un énorme iceberg, se détacha des banquises du nord et tout doucement, dériva en direction du Titanic, pendant que l'on chantait, dansait, riait. Tout à coup un craquement sinistre se fit entendre et comme une traînée de poudre, la nouvelle se répandit que le vaisseau allait couler! Finis les rires, les jeux, les danses et les discours! Partout, des visages pâles d'effroi; partout, la consternation et le désespoir! Cependant, quelques chrétiens, disciples du Sauveur, après le premier mouvement de stupeur, tournèrent leurs pensées et leur cœur vers la patrie céleste et entonnèrent ce beau cantique: «Plus près de toi, mon Dieu». L'orchestre s'y joignit et bientôt ce fut un chœur solennel qui s'éleva vers Dieu, pendant que lentement, le vaisseau descendait dans les eaux amères et glacées. Les chaloupes furent mises à la mer, mais un tiers des passagers seulement fut sauvé. Après s'être cassé en deux, le Titanic disparut dans les flots.

Puis plus rien... l'horrible drame était terminé!

Évoquons maintenant un autre tableau.

C'est encore la mer, sans iceberg cette fois, mais secouée par la tempête, le ciel sombre, les vagues écumantes et sur ses flots, à nouveau un bateau. Ah! un bien petit et bien modeste bateau, celui-là, contenant quelques hommes seulement, dont un dormant paisiblement à la proue.

Les hommes affolés le réveillent en s'écriant:

— Ne te soucies-tu pas que nous périssions!

Alors, chose merveilleuse, l'homme qui dormait se réveille et commande au vent et à la mer de se taire... et il se fit un grand calme. Quelle histoire sublime! Qu'en penses-tu? Dans lequel de ces deux bateaux aimerais-tu voyager? Dans le splendide Titanic, image des joies et des avantages de ce monde qui tôt ou tard, doivent disparaître? Ou veux-tu te contenter d'une modeste barque avec Jésus pour pilote?

Avec lui, tu ne craindras pas la tempête, les flots rugissants: tu sais comment il commande au vent et à la mer, tu sais qu'il mènera la barque au port où elle ne sera plus jamais battue par les vagues, et où nous serons en sûreté pour toujours, c'est-à-dire au ciel!

Là, nous chanterons et exalterons le beau nom de celui à qui obéissent même les vents et la mer (Matthieu 8:27).