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Ruth

(Ruth 1:6-22)

2. Naissance et choix de la foi

Naomi, restée seule en Moab avec ses deux belles-filles, décide de se mettre en route pour retourner dans le pays de Juda. Ses belles-filles, Orpa et Ruth, l'accompagnent.

Mais après un bout de chemin, Naomi les encourage à retourner dans leur pays, auprès de leur famille. Elle leur fait comprendre qu'il n'y a pas d'espoir pour elles au pays de Juda: Naomi est trop âgée pour avoir de nouveaux fils, elle ne pourra donc plus leur offrir un mari. À cette époque, le remariage était très difficile, et comme il n'y avait pas d'assurances sociales, une veuve était souvent contrainte à mendier.

Par le moyen des conseils de Naomi, Dieu teste la foi d'Orpa et de Ruth. Orpa ne résiste pas à cette mise à l'épreuve et fait demi-tour.

Ruth, qui s'est attachée à sa belle-mère, est décidée à l'accompagner envers et contre tout. C'est donc ensemble qu'elles vont poursuivre leur chemin et arriver à Bethléhem, au moment où commence la moisson des orges. Tous les habitants de la ville sont émus de retrouver Naomi. Elle doit alors leur dire qu'elle a tout perdu durant son séjour au pays de Moab. Elle désire qu'on l'appelle Mara, ce qui signifie «amère», car, dit-elle, «le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume» (v. 20). Si Dieu pardonne, les conséquences, quant à elles, restent. On ne revient jamais enrichi d'avoir fait des expériences dans le monde, au contraire! On en revient appauvri, comme en témoigne le visage de Naomi, vieilli et marqué par les épreuves.

Cette partie du livre de Ruth nous présente donc trois cheminements différents: celui de Naomi, celui d'Orpa et celui de Ruth.

Quels sont les enseignements que nous pouvons en tirer?

Naomi

Elle est une image du croyant qui s'est écarté du droit chemin. Naomi avait eu des privilèges dans sa vie: elle vivait à Bethléhem — la maison du pain —, elle avait épousé un homme dont le nom signifiait «Dieu est roi». Puis les difficultés sont arrivées et la famille est descendue en Moab. Après avoir perdu son mari et ses deux fils, elle réfléchit, comme le fils prodigue en Luc 15:17. Au verset 6, nous voyons qu'elle «avait entendu dire... que l'Éternel avait visité son peuple pour leur donner du pain». On peut bien penser que Dieu a agi dans le cœur de Naomi et qu'il l'a amenée à se poser des questions. Lorsqu'on s'égare, lorsqu'on va là où l'on ne doit pas aller, le Seigneur intervient: elle entend dire que l'Éternel a visité son peuple. Alors Naomi se décide. Ça ne devait pas être si facile, une telle décision demande de l'énergie, du courage. Il faut quitter certaines habitudes, il faut partir à l'aventure. Mais elle avait entendu parler de l'Éternel, et c'est le motif qui l'amène à partir. Elle devait revenir au point de départ.

Eh oui, quand on s'éloigne, il faut refaire le trajet en sens inverse. Et c'est certainement le début de la bénédiction lorsque quelqu'un qui s'est égaré revient à l'endroit d'où il est parti. Bien sûr, c'est du temps perdu et le temps perdu ne se rattrape plus. Mais l'important c'est de revenir. Et Dieu a donné à Naomi ce désir de revenir là d'où elle était partie.

Une fois arrivée à Bethléhem, dix ans après son départ pour Moab, Naomi considère les choses tout différemment. Elle dit: «Je m'en allai comblée, et l'Éternel me ramène à vide» (v. 21). Il faut parfois passer par des difficultés pour apprécier tous les privilèges que nous avons. Cela doit nous encourager à être reconnaissants de ce que Dieu nous donne; sinon Dieu créera des circonstances pour que nous le devenions. Lorsqu'elle demande qu'on l'appelle Mara, Naomi reconnaît que le châtiment qu'elle subit ne peut venir que du Tout-Puissant. Mais Dieu est souverain, il peut amener des jours meilleurs. Et nous voyons là comme une lueur d'espoir.

Orpa

Elle représente l'incrédule qui a entendu la vérité mais qui ne l'a pas acceptée.

Naomi avait certainement parlé à Orpa de son pays, de son peuple et de son Dieu. Mais Orpa s'est attachée à une personne, Naomi, et pas à Dieu. Lorsque Naomi lui décrit un avenir sans espoir, elle n'a plus la force de poursuivre le voyage. À partir du moment où elle retourne en Moab, vers son peuple et vers ses dieux, on n'entendra plus parler d'Orpa. Combien il est triste de voir s'éloigner une personne qui avait pourtant fait un bout de chemin avec des chrétiens et de ne plus en entendre parler! Il ne suffit pas d'apprécier un ou des croyants, de marcher quelque temps en leur compagnie. Non, il y a un pas à faire, un pas décisif. À un moment donné, il faut choisir de donner son cœur au Seigneur!

Ruth

Elle, nous parle de l'éveil d'une âme à la foi. Et ce qui permet cette naissance de la foi, c'est l'épreuve. Il y a d'abord eu la mort de son mari, suivie de cette vie sans espoir en Moab. Puis, il y a eu une épreuve difficile pour Ruth, lorsque Orpa a fait demi-tour. Elles se connaissaient bien, elles avaient vécu ensemble et pourtant leurs chemins se séparent.

Mais Ruth prend une décision sans appel, une direction qui va lui ôter toutes les embûches du chemin. Trois éléments caractérisent sa décision:

1° Elle a abandonné le monde. Cela implique de renoncer à tout ce qu'il semble nous donner. Au début, c'est une épreuve de quitter tout ce que l'on connaît et de s'en remettre à Dieu seul. Pour cela, il faut la foi en Dieu.

2° Elle s'est attachée à Naomi. Bien sûr, sa belle-mère n'avait plus l'espoir d'avoir un fils, elle était âgée. Mais Ruth avait discerné en Naomi quelque chose de plus. Elle devait se demander: «Pourquoi ma belle-mère veut-elle retourner là-bas, à son âge, avec les dangers qu'elle risque de rencontrer durant le trajet?» La détermination de Naomi a convaincu Ruth de la suivre.

3° Ruth a fait un choix, elle a dit oui et a montré sa volonté de suivre sa belle-mère. Nous sommes confrontés à beaucoup de choix dans la vie. Mais certains sont importants et décisifs. Et ce choix de la foi, qui fait l'objet de notre chapitre, est vital. C'est le choix par excellence. Et Ruth l'a fait. Elle avait devant elle une marche assez longue, avec des dangers et des difficultés. Et puis elle allait arriver dans un pays inconnu, où elle serait peut-être mal reçue. Mais sa décision est prise et vient du cœur. «Ne me prie pas de te laisser, pour que je m'en retourne d'avec toi; car où tu iras, j'irai, et où tu demeureras, je demeurerai: ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu» (v. 16).

Nous voyons cette foi personnelle de Ruth, qui s'identifie au peuple de Dieu, qui rompt tous les liens avec le monde, qui réalise une séparation totale. Elle laissait toute sa famille derrière elle; il fallait donc que sa foi soit plus forte que tout ce qui pouvait sentimentalement la retenir. Puissions-nous imiter la foi déterminée de Ruth!

À suivre