L'aigle

L'aigle est un oiseau de proie aux ailes puissantes, au vol rapide, à la vue perçante. Son bec impressionnant le rend capable de déchirer ses proies. Ses longues serres et ses griffes acérées lui permettent d'agripper facilement et d'emporter de petits rongeurs ou même de jeunes agneaux. Il bâtit son nid, qu'on appelle une aire, au haut des arbres ou des rochers (Job 39:30). Là, les aiglons attendent, en sécurité, le retour de leurs parents, partis à la recherche de nourriture. Laigle prend soin de ses petits. Il les force à s'envoler tout en assurant leur protection; il plane au-dessous d'eux ou même les porte sur ses ailes.

La Parole se sert de l'image de l'aigle pour rappeler au peuple d'Israël le secours puissant et continuel de Dieu envers lui. «Vous avez vu... comment je vous ai portés sur des ailes d'aigle» (Ex. 19:4). «Connue l'aigle éveille son nid, plane au-dessus de ses petits, étend ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes, l'Éternel seul l'a conduit» (Deut. 32:11). Pour nous, maintenant. Dieu a les mêmes soins.

Dieu utilise aussi l'aigle pour figurer l'orgueil humain. De tout temps, l'homme a voulu s'élever. À la suggestion de Satan dans le jardin d'Éden, il a désiré être égal à Dieu (Gen. 3:5). Ayant cédé à la tentation, il a désobéi et le péché est entré dans le monde. Plus tard, c'est pour essayer d'atteindre jusqu'au ciel qu'il a voulu construire la tour de Babel (Gen. 12:4). Dans le monde d'aujourd'hui, le désir de s'élever est souvent la motivation des activités humaines. On peut donner comme exemples l'ambition dans les domaines du sport ou de la technique ou encore de la conquête spatiale, et les efforts pour dominer ou pour s'enrichir. Dieu ne supporte pas cette arrogance du cœur. «Quand tu élèverais ton nid comme l'aigle, je te ferai descendre de là, dit l'Éternel» (Jér. 49:16). «Si tu t'élèves comme l'aigle, et que parmi les étoiles tu mettes ton nid, je te ferai descendre de là, dit l'Éternel» (Abdias 4). Le Seigneur Jésus, au contraire, s'est abaissé lui-même (Phil. 2:6, 7); il nous a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces (1 Pierre 2:21).

Dans la vision de Jérémie, l'aigle représente le Seigneur exerçant son jugement: «Voici, il monte comme un aigle, et il vole, et il étend ses ailes sur Botsra» (Jér. 49:22). Botsra est une ville d'Édom, peuple voisin d'Israël. Nous savons que Dieu est saint et que ses yeux sont trop purs pour voir le mal (Hab. 1:13). Bien sûr, il est patient, «ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance» (2 Pierre 3:9). Mais lorsque le mal est venu à son comble, il intervient pour le juger. Le jugement tombe alors sur les hommes ou sur les peuples comme l'aigle fond sur sa proie. Les moyens que Dieu emploie alors sont «plus rapides que les aigles des cieux» (Lam. 4:19). Dans ce cas, l'aigle est une image de la rapidité et de la précision du jugement de Dieu. L'aigle apparaît dans la vision d'Ézéchiel comme dans celle de Jean (Ez. 1:10 et Apoc. 4:7); avec trois autres animaux, il proclame la sainteté de Dieu (Apoc. 4:8). Pour l'instant, le jugement que réclame cette sainteté est retenu; l'évangile de la grâce est annoncé et Jésus «nous délivre de la colère qui vient» (1 Thess. 1:10). Plus tard, cependant, Christ apparaîtra pour exécuter le jugement. Ce sera le jour de «la colère de l'Agneau» (Apoc. 6:16). Sa gloire brille maintenant dans sa bonté, elle brillera alors dans son jugement. Nous pouvons nous réjouir de tout notre cœur de ce que le Seigneur, autrefois méprisé, introduira par la justice son glorieux règne de paix.