Joseph (suite)

10. Joseph, Jacob et le Pharaon (Genèse 46 et 47)

De retour en Canaan, les frères de Joseph racontent tout à leur père. Jacob reste d'abord insensible. Mais quand il voit les chariots et ce que son fils a préparé pour son voyage, il se ranime et prend courage: «C'est assez! dit-il, Joseph mon fils vit encore, j'irai…» (Gen. 45:28).

Israël se met en route avec toute sa famille et tous ses biens. Il descend premièrement à Beër-Shéba pour offrir des sacrifices au Dieu de son père. Et Dieu lui parle dans un rêve «Ne crains pas de descendre en Égypte.» (Gen. 46:3). Le patriarche avait appris par de rudes épreuves à ne plus rien entreprendre sans consulter son Dieu. C'est de Beër-Shéba (le puits du serment, où l'Éternel avait renouvelé à Isaac les promesses faites à Abraham) que Jacob était parti pour un long pèlerinage, celui de toute sa vie. (Gen. 26:23-33; 28:10). De ce même point de départ, il s'en va, avec tous les siens, pour son dernier voyage, fort de l'approbation de son Dieu, de sa présence à ses côtes et de la promesse d'un retour certain (Gen. 46:4).

Joseph vient à la rencontre de son père, le serre dans ses bras et verse des larmes de joie (Gen. 46:29). Quelle émotion pour le père et le fils de se retrouver après une si dure séparation! Toute la famille d'Israël est réunie dans le pays de Goshen, une terre propice à l'élevage des troupeaux, qui se trouve au Nord-Est de I'Égypte, près de la ville de Ramsès, à environ 400 km de Beër-Shéba. Ils y seront en sécurité et rien ne leur manquera. Joseph, type du Messie, veillera lui-même à leur donner gratuitement le pain qu'il leur faut (Gen. 47:12). Les Égyptiens, eux, devront payer le prix de leur nourriture et se dépouiller de tous leurs biens pour assurer leur survie. Ils le feront avec gratitude envers celui qui est leur sauveur et maître (Gen. 47:25), et ils demeureront pour toujours les serviteurs du Pharaon.

Jacob, lui, est invité à se tenir devant le Pharaon en personne et à témoigner des dures épreuves de sa vie. Il peut alors en toute simplicité bénir le Pharaon à deux reprises, en entrant et en sortant. Bien qu'étranger et nomade, sans terre ni royaume, il est revêtu de la dignité d'un croyant dont la patrie est céleste, et qui est l'héritier des plus glorieuses promesses (cf. Héb. 11:13-16; Phil. 3:20-21).