Le serpent

Le serpent est un animal dépourvu de pattes. Il se déplace en «marchant sur son ventre» (Gen 3:14), par reptation. Il est souvent dangereux pour l'homme, qui redoute ses morsures venimeuses, infligées par une dent spéciale en forme de crochet. Comme il n'a pas d'oreille externe, on a parfois pensé qu'il était sourd (Ps. 58:4-5). Il se dissimule pour attendre sa proie, aussi le Seigneur Jésus le prend-il comme exemple de prudence (Matt. 10:16). Mais en général, la Bible le présente comme repoussant et dangereux. La loi le classe parmi les animaux impurs (Lév. 11:42). Sa morsure douloureuse et redoutable en fait l'image de la méchanceté (Ps. 58:4). Il est dangereux quand on le dérange, même si c'est sans le vouloir; l'Ecclésiaste nous dit: «Qui renverse une clôture, un serpent le mord» (Eccl. 10:8); le serpent représente ici le danger que nous courons si nous repoussons l'enseignement de la Parole, ou celui de nos parents.

Au commencement de l'histoire des hommes, dans le jardin d'Éden, Satan a pris la forme du serpent, l'animal le plus rusé (Gen. 3:1), pour tromper Ève et Adam. Le diable, ou «serpent ancien» (Apoc. 12:9), fut ainsi la cause de la chute et de la misère des hommes. Mais aussitôt, Dieu annonça leur délivrance par le moyen d'un sauveur qui devait venir et souffrir: la semence de la femme (Jésus) brisera la tête du serpent, tandis que celui-ci Lui brisera le talon — première allusion à la croix (Gen. 3:15). C'est de ce grand salut que le Seigneur Jésus parle à Nicodème lorsqu'il lui dit: «Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3, 14-15). Nicodème était un chef des Juifs. Il connaissait l'histoire du peuple d'Israël. Il savait comment celui-ci, en route vers Canaan, s'était maintes fois révolté. Dégoûté de la manne que Dieu lui avait donnée, le peuple incrédule s'était laissé aller au découragement, aux plaintes et aux murmures. Alors Dieu avait envoyé des serpents venimeux qui mordaient les gens (Nomb. 21:6) et leurs morsures étaient mortelles. Les Israélites avaient alors reconnu et confessé leur péché. Moïse avait prié pour eux et l'Éternel avait ordonné un remède: un serpent de bronze attaché sur une perche et élevé à la vue de chacun. Dans la Bible, le bronze représente la justice de Dieu qui juge le péché. Celui qui regardait le serpent de bronze était guéri; il vivait (v. 9). Quel moyen sûr et simple pour être sauvé!

Le Seigneur Jésus explique à Nicodème qu'il fallait que lui-même, le Fils de l'homme, soit élevé comme le serpent l'avait été dans le désert. Sur la croix, élevé à la vue de tous, rejeté de la terre, il devait être présenté à Dieu comme une victime offerte sur l'autel à la place du coupable. Il fallait que le Seigneur Jésus soit «fait péché pour nous» (2 Cor. 5:21), qu'il soit assimilé à la puissance du mal, au serpent, et qu'il subisse toute la condamnation et le jugement de Dieu contre le péché (Rom. 8:3).

Parce qu'Adam et Ève ont été trompés et ont désobéi à Dieu, nous sommes tous nés pécheurs. Semblables aux Israélites mordus par les serpents, nous sommes condamnés à une mort certaine. Mais, dans son merveilleux amour, Dieu a préparé un moyen simple de salut. Un regard de foi vers la croix où je vois Jésus élevé, et je suis sauvé de la perdition éternelle; j'apprends à connaître l'amour de Dieu pour le pécheur.

«Si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même» a dit Jésus (Jean 12:32).