La belle fin de la vie de Jacob (suite)
Sentant sa fin approcher, Jacob fait venir Joseph près de lui pour lui faire promettre de l'enterrer dans le pays de Canaan. Au verset 31, nous voyons Israël, ce vieillard, adorer sur le chevet de son lit. Cette attitude du patriarche sera-t-elle la nôtre, à la veille de mourir? C'est l'un des deux actes de foi de Jacob qui sont rappelés dans le «tableau d'honneur» de la foi, en Hébreux 11, 21!
Le second acte de foi mentionné en Hébreux 11, c'est la bénédiction des fils de Joseph, racontée en Genèse 48:
Joseph vient voir son père avec ses deux fils: Manassé et Ephraïm. Jacob rassemble ses forces, s'assied sur son lit. Il rappelle les promesses de bénédiction que Dieu lui a faites, puis il adopte, en quelque sorte, les deux fils de Joseph. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas de «tribu de Joseph», mais qu'il y a les tribus d'Ephraïm et de Manassé (petits-fils de Jacob), au même titre que la tribu de Ruben, par exemple.
Jacob bénit ensuite les deux fils de Joseph. Il n'a pas besoin, comme son père Isaac, d'une excitation artificielle (manger du gibier) pour prononcer la bénédiction. Il est affaibli et près de la mort, mais il trouve l'énergie de la foi pour accomplir son témoignage jusqu'au bout!
La scène qui se déroule alors est étonnante: Joseph fait approcher ses fils, Manassé, l'aîné, à la droite de Jacob, et Ephraïm, le plus jeune, à la gauche du patriarche. Nous voyons souvent, dans la Bible, que la droite est la place d'honneur. (Voir par exemple 1 Rois 2, 19; Ps. 110, 1; le Seigneur s'est assis à la droite de Dieu en Marc 16, 19, etc.) La main droite est aussi un symbole de puissance et d'autorité (car l'épée était tenue dans la main droite). Il était donc naturel que l'aîné ait cette place d'honneur à la droite de Jacob.
Mais Israël, en pleine communion avec Dieu, croise volontairement ses mains, place sa main droite sur Ephraïm (le plus jeune) et le bénit. Joseph veut l'en empêcher, pensant que son père se trompe. Mais c'était dans les voies de Dieu qu'il en soit ainsi. Quelle beauté! Il est dit au verset 10 que les yeux d'Israël étaient appesantis de vieillesse et qu'il ne pouvait voir; par contre, sa vue spirituelle n'avait jamais été plus aiguë!
Un père bénissant deux fils, où le plus jeune est béni à la place du premier-né, cela ne nous rappelle-t-il rien? Mais oui, bien sûr! Cela évoque la bénédiction de Jacob et d'Esaü par Isaac! A l'époque, Jacob, désirant la bénédiction du premier-né, l'a obtenue par ruse, en trompant son père plutôt qu'en faisant confiance à Dieu. Aujourd'hui, c'est lui qui, conduit par Dieu, bénit le plus jeune avant l'aîné, et cela même si Joseph cherche à l'en empêcher! Jacob a certainement compris que les voies de Dieu s'accomplissent toujours; sa conduite passée est jugée par cet acte!
Les paroles de bénédiction d'Israël à ces jeunes hommes sont admirables: «Et il bénit Joseph, et dit: Que le Dieu devant la face duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, le Dieu qui a été mon berger depuis que je suis jusqu'à ce jour, l'Ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes hommes; et qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu'ils croissent pour être une multitude au milieu du pays» (Gen. 48, 15, 16). Israël ne se met pas en avant. Il ne dit pas: «Dieu devant la face duquel j'ai marché», mais «devant la face duquel ont marché mes pères». Quant à lui, il aime à rappeler ce que ce Dieu a été pour lui: «l'Ange qui m'a délivré de tout mal». Oui, quel sommet atteint, Jacob à la fin de sa vie! Si le début , de de son existence est plutôt unexemple négatif, désirons tous lui ressembler à la fin de sa carrière!
Lire Gen. 49, 1, 2, 28-33; 50, 12, 13
Jacob réunit tous ses fils et prononce devant eux la magnifique prophétie du chapitre 49. En ce moment, l'humble berger devient prophète, annonçant l'histoire future du peuple d'Israël! Plus encore, les prophéties sur Juda, Joseph et Benjamin parlent du Seigneur Jésus comme roi et sauveur!
Jacob meurt à 147 ans. Selon son désir, il est enterré dans la caverne de Macpéla à Hébron, dans le pays promis, avec Isaac et Abraham. Depuis, il attend là, dans le repos, le jour glorieux de la résurrection.
Une remarque encore, avant de clore ce récit riche en enseignements: à plusieurs reprises, nous lisons dans la Parole: «Je suis... le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob» (par exemple en Exode 3, 6).
Nous comprenons que Dieu aime à s'appeler le Dieu d'Abraham, cet homme qui a marché d'une manière si constante avec l'Eternel, le «père de tous ceux qui croient», appelé aussi l'ami de Dieu...
Dieu s'appelle également le Dieu d'Isaac, ce fils bien-aimé d'Abraham qui a été un type magnifique du Seigneur en Genèse 22.
Mais ce qui nous touche profondément, c'est l'expression: «le Dieu de Jacob». Dieu pourrait parler d'«Israël», ce nouveau nom qu'il lui a donné; et il le fait dans d'autres passages. Mais Dieu aime aussi à nous rappeler qu'il est le «Dieu de Jacob», Jacob le sup-planteur. Il n'est pas seulement le Dieu des champions de la foi, mais aussi le Dieu des petits, des faibles, de toi et de moi, le Bon Berger qui s'occupe de nous, nous aimant et nous corrigeant, pour nous faire croître dans la grâce et la vérité.
«Bienheureux celui qui a le Dieu de Jacob pour son secours, qui s'attend à l'Eternel, son Dieu» (Ps. 146, 5).
FIN