Jacob, témoin en Egypte

Jacob arrive en Egypte

Lire Gen. 46, 26-30

L'Egypte est pour nous une image du monde et Canaan une image des lieux célestes. Dans ce cas, Jacob a-t-il eu raison de descendre en Egypte? Nous est-il permis d'aller dans le monde? Tout dépend de la volonté du Seigneur et des motifs qui nous y poussent! Si le Seigneur nous envoie dans le monde pour y rendre témoignage (comme Jacob en Egypte), il est juste d'y aller. Mais si nous y allons par plaisir, c'est une autre affaire.

Le Seigneur Jésus dit en Jean 17 que nous ne sommes pas du monde (y. 16). Il peut cependant nous y envoyer, comme autrefois les apôtres (Jean 17, 18). N'oublions donc pas que, si nous sommes envoyés dans le monde, c'est pour y rendre témoignage du Seigneur. Notre vraie patrie, l'endroit où l'on se sent à l'aise, notre «chez nous», est un lieu hors du monde, dans la communion avec le Seigneur. Nous sommes bien obligés de vivre physiquement dans le monde, mais ce qui importe, c'est d'en être séparés dans nos cœurs.

Abram avait été poussé en Egypte par la famine. Il y était descendu sans l'accord de Dieu qui avait alors dû le discipliner (Gen. 12).

C'est également la famine qui avait attiré Isaac en Egypte. Il y serait descendu si l'Eternel ne lui était apparu pour l'en empêcher (Gen. 26).

La famine — encore elle — aurait pu conduire Jacob en Egypte, s'il n'avait pas appris la dépendance à l'école de Dieu. Mieux instruit qu'Abram à l'époque, plus dépendant qu'Isaac, il n'y est pas descendu, même si les circonstances l'y poussaient. C'est beau de voir qu'il n'y va effectivement que lorsque Dieu le lui dit.

La longue discipline par laquelle Dieu a fait passer Jacob a produit tous ses fruits. Il vivra encore dix-sept ans en Egypte, comme témoin de son Dieu.

Il y arrive avec toute sa famille —une septantaine de personnes. Nous lisons dans l'Exode que cette famille deviendra un peuple nombreux: le peuple d'Israël. Ce peuple sera opprimé par les Egyptiens pendant 400 ans (comme Dieu l'a annoncé à Abraham en Gen. 15, 13), avant de retourner dans le pays de Canaan.

Jacob retrouve enfin Joseph, son fils bien-aimé, après plus de vingt ans de séparation; quelle joie et quelle émotion pour les deux!

Jacob devant le Pharaon

Lire Gen. 47, 7-10

Jacob est introduit par Joseph devant le plus grand monarque de ce temps-là: le Pharaon! Sera-t-il intimidé? Que va-t-il dire?

Jacob bénit le Pharaon; c'est-à-dire qu'il appelle la bénédiction de Dieu sur ce roi. Qui, en fait, est le plus grand des deux? Est-ce l'humble berger de 130 ans, ou ce puissant personnage incarnant une civilisation dont les richesses font l'admiration des égyptologues encore aujourd'hui? Hébreux 7, 7 nous dit: «Or, sans contredit, le moindre est béni par celui qui est plus excellent». Le plus excellent — celui qui bénit — c'est bel et bien Jacob! Pour le monde, Jacob n'est rien en face du Pharaon. Mais Jacob ne s'en préoccupe pas; il sait bien qu'il n'est pas grand-chose et ses paroles le prouvent. Il a par contre conscience d'être le témoin du grand Dieu Eternel. Sa dignité vient du fait qu'il connaît son Dieu et se sait aimé de lui.

Irons-nous aussi avec courage apporter le message de l'amour et de la grâce de Dieu au monde (ou à notre prochain)?

Lorsque Pharaon lui demande son âge, Jacob affirme son carac­tère d'étranger sur cette terre, car il parle de son séjournement. (Un séjour est limité dans le temps.) De plus, il porte un jugement sur sa vie en disant que ses jours ont été courts et mauvais. C'était une confession spontanée qui mon­trait au Pharaon que la capacité de le bénir n'était pas due à une supériorité naturelle. Cette atti­tude humble rend toute la gloire à Dieu.

Un autre élément peut nous étonner dans ses paroles: Jacob dit que ses jours ont été courts alors qu'il avait...130 ans! C'est que Jacob, tout comme Dieu, ne compte que les jours qui ont de la valeur pour l'Eternel. Quel «âge» avons-nous si nous comp­tons ainsi?

La belle fin de la vie de Jacob

Lire Gen. 47, 27-31; 48, 1-22

Nous parvenons maintenant à la fin de la vie de Jacob. Sa foi brille dans ce récit! Agé de 147  ans, le patriarche fait appeler son fils Joseph et lui fait jurer qu'il sera enterré dans le pays de Canaan, dans le sépulcre de ses pères. Et pourquoi donc?

Jacob avait reçu, comme ses ancêtres, la promesse que sa des­cendance recevrait le pays de Canaan en héritage. Il savait aussi que toute sa descendance remon­terait un jour de ce pays pour aller prendre possession du pays promis. Pour lui, l'avenir n'était pas en Egypte; et même s'il allait passer par la mort, il lui impor­tait d'être enseveli dans le pays que l'Eternel lui avait donné.

Il voulait se trouver en Canaan, même si c'était dans le tombeau, lorsque le moment viendrait d'en­trer en possession de l'héritage. Cela nous montre ainsi que, pour lui, tout n'était pas fini à la mort: il attendait le jour de la résurrec­tion. En fait, notre foi est la même que la sienne, avec cette diffé­rence que nous attendons la résur­rection non en vue d'un héritage terrestre (le pays de Canaan), mais d'un héritage céleste (la maison du Père).

A suivre