Jacob

Joseph est vivant ! (suite)

Lire Gen. 44; 45

Les frères de Joseph reviennent en Egypte accompagnés de Benjamin. Joseph va porter le coup de grâce à la carapace endurcie du cœur de ses frères en faisant passer Benjamin pour un voleur et en menaçant de le garder comme esclave.

Autrefois, vendre Joseph comme esclave n'avait posé aucun problème de conscience à ces hommes. Mais maintenant... ah! maintenant, les choses ont changé ; leur cœur a été rendu sensible par l'épreuve. Comment pourraient-ils retourner vers Jacob, leur père, et se présenter devant lui sans Benjamin ? C'est tout simplement impossible ! Juda supplie même Joseph de pouvoir être son serviteur à toujours à la place de Benjamin, préférant de beaucoup cette peine à celle de voir la réaction de son pauvre père, s'il devait lui apprendre que Benjamin est prisonnier en Egypte!

Joseph ne peut alors «plus se contenir».  Il éclate en pleurs devant ses frères et se révèle à eux. «Je suis Joseph» (45, 1, 3)!

Joseph parle alors avec bonté à ses frères troublés; il les rassure et demande des nouvelles de son père. Puis il commande à ses frères de retourner en Canaan et de faire venir Jacob auprès de lui, en Egypte, où il veut l'entretenir, lui et toute sa famille. «Ne vous querellez pas en chemin» (V. 24), ajoute-t-il encore, connaissant le cœur de ses frères. Ils auraient facilement pu commencer à s'accuser l'un l'autre: «Je vous avais bien dit de ne pas faire de mal à joseph», «C'est lui qui a dit qu'il fallait le vendre», etc. N'avons- nous pas besoin, nous aussi, de cette exhortation: «Ne vous querellez pas en chemin» ?

Les dix frères rentrent et apprennent à Jacob que Joseph est vivant ! Jacob avait accepté la perte de Rachel, et celle de Joseph, puis l'éloignement de Benjamin. Voilà plus de vingt ans qu'il croit Joseph mort ! Face à cette nouvelle tellement inespérée, le cœur de Jacob se montre trop faible pour la contenir: «Son cœur resta froid, car il ne les crut pas» (45, 26). Puis, ayant vu les chariots que Joseph avait fait envoyer pour le chercher, il dit: «C'est assez! Joseph mon fils vit encore». Il n'a plus besoin d'autre chose: il est comblé, il va revoir son fils !

Beër Shéba

Lire Gen. 46, 1-7

Israël (c'est le nouveau nom de Jacob, qui n'est pas utilisé dans ce chapitre par hasard) a donc appris que son fils bien-aimé Joseph n'est pas mort, que c'est même lui qui gouverne toute l'Egypte et, de surcroît, qu'il l'attend là-bas!

Nous allons assister maintenant à un épisode de la vie de Jacob qui est de toute beauté.

Israël part et va jusqu'aux limites de Canaan ... sans les franchir. Là, à Bëer-Shéba, il attend et adore. Il attend une confirmation de la part de Dieu alors que tout l'appelle en Egypte ! Son fils, Joseph, celui qu'il aimait tant et qu'il croyait mort depuis si longtemps, se trouve là-bas, vivant ! Plus encore, Joseph l'invite, il l'a fait appeler, il a préparé des chariots pour le voyage et lui destine la meilleure partie du pays pour le loger. Mettons-nous un instant, si nous le pouvons, à la place de ce patriarche. N'aurions- nous pas couru jusque vers Joseph?

Mais une chose manque encore à Jacob: une parole de Dieu ! C'est à Dieu qu'il regarde, non à ses propres sentiments. Que c'est beau ! Oui, Jacob, il valait la peine que tu passes par toutes ces peines, à l'école de Dieu, pour nous montrer ce tableau magnifique d'un homme qui fait passer son Dieu avant tout, avant même les désirs les plus légitimes ! Qu'il est lointain le temps où tu t'enfuyais de devant Esaü, en ayant peur de l'Eternel ! Même le temps où tu disais : «toutes ces choses sont contre moi» est passé. Oui, Dieu a été ton Berger, et tu le réalises.

Beer-Sheba est donc le témoin de la dépendance et de l'obéissance de Jacob.

On comprend mieux qu'Israël attende un signe de l'Eternel pour descendre en Egypte si l'on sait que Dieu avait dit, autrefois, à son père Isaac: «Ne descends pas en Egypte» (26, 2). Mais maintenant, il dit à Jacob: «Ne crains pas de descendre en Egypte» (46, 3). Il rassure Jacob (lui craignait de confondre ses propres pensées avec celles de Dieu ! Quelle heureuse communion dans sa marche avec Dieu !

Jacob a été formé d'une manière merveilleuse pour faire briller la soumission, la satisfaction, la dépendance, l'obéissance, la communion dans la marche. Nous pouvons aussi être transformés pour ressembler de plus en plus au Seigneur Jésus. Le verset 18 de 2 Corinthiens 3 nous l'explique si bien:

Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit. »

à suivre