Jacob
Béthel (suite)
Lire Genèse 28
Jacob doit fuir chez son oncle Laban pour éviter la vengeance de son frère Esaü. Fatigué après une journée de chemin, Jacob se couche, n'ayant qu'une pierre pour tout oreiller. Et voici qu'il fait un rêve étrange: les anges de Dieu montent et descendent sur une échelle où l'Eternel lui-même se tient et dont le sommet touche le ciel! Dieu se présente alors au pauvre fuyard et lui dit: «Je suis l'Eternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac» (Gen. 28, 13). Puis il lui parle d'une manière touchante et bienveillante, en lui faisant des promesses magnifiques: il lui donnera cette terre où il dort et ses enfants la posséderont. Dieu lui annonce une descendance nombreuse qui s'étendra dans toutes les directions. Puis des encouragements sont donnés à Jacob, Dieu lui promettant d'être avec lui, de le garder partout où il ira, et de le ramener un jour dans son pays. Quelle bonté!
Chers jeunes amis, un jour peut-être serez-vous aussi seul, loin de votre famille, pour vos études par exemple. Le Seigneur veuille que ce soit pour vous l'occasion de le rencontrer. Il faut que le Dieu de vos parents devienne votre Dieu!
L'échelle parle des relations entre le ciel et la terre. Cela nous fait penser à Celui qui les a établies pour nous, le Seigneur Jésus (Jean 3, 13, 31 et Eph. 4, 10)!
Jacob se réveille. Va-t-il sauter de joie? Va-t-il se prosterner devant Dieu et le remercier pour tant de bontés? Hélas! non: «Certainement, l'Eternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas. Et il eut peur» (v. 16). Comment? Dieu vient de lui parler avec tant de bonté, de lui promettre tant de choses, et il a peur? C'est effectivement la réaction normale de quelqu'un qui a une mauvaise conscience et qui n'a pas de communion avec Dieu. «Que ce lieu-ci est terrible!» dit-il. Notre chair ne peut se trouver à l'aise en présence du Dieu de grâce, car cette présence nous juge. Jacob dresse néanmoins une pierre, pour en faire une sorte de petit monument commémoratif et, ne pouvant offrir autre chose à Dieu, il verse de l'huile sur son sommet et appelle le nom de ce lieu-là Béthel, maison de Dieu.
Dieu ramènera un jour Jacob dans ce lieu. Entre-temps, il va le faire passer par la discipline, et Jacob finira par apprécier la présence de son Dieu. C'est justement par cette discipline, parfois pénible, mais toujours utile et bénie, que Dieu va pouvoir à la fois accomplir ses promesses de bénédiction à Jacob, et le reprendre pour les fautes commises. Dieu n'a pas parlé à Jacob immédiatement après sa tromperie. Mais il peut bien le faire là, dans ce lieu où Jacob est seul, éprouvé, car l'épreuve est le travail de Dieu qui ouvre les cœurs.
Jacob se tranquillise en imaginant faire un contrat avec Dieu (v. 20-22). Il met au conditionnel les promesses de Dieu! Il dit: «Si Dieu est avec moi», alors que Dieu vient de lui dire: «Je suis avec toi»! Il dit: «Si tu fais ceci pour moi, alors moi je ferai cela pour toi» ... Combien cela a dû attrister le cœur de Dieu qui n'avait rien demandé de son protégé. C'est une grande leçon que Jacob devra apprendre (et nous avec lui!): ne plus compter sur lui-même, sur ses ressources, sur ce qu'il peut fournir ou rendre à Dieu. Dieu n'a pas besoin de nous, de nos bonnes actions, ni de nos bonnes résolutions. Ce qu'il veut, c'est un cœur humble et reconnaissant, dans lequel il puisse mettre lui-même quelque chose qui lui fasse plaisir.
La Bible nous compare parfois à des vases que Dieu voudrait employer. Mais il ne peut pas utiliser un vase déjà plein! Si nous sommes pleins de choses qui ne sont pas de lui, Dieu doit commencer par nous vider pour que nous puissions lui être utile.
Jacob à Charan
Lire Genèse 29 et 30
Après cette première rencontre avec Dieu à Béthel, Jacob se remet en marche pour se rendre à Charan, chez son oncle Laban. Au bout de son long voyage, il rencontre des bergers avec leurs troupeaux, près d'un puits où l'on abreuve le bétail. Jacob engage la conversation et apprend qu'ils viennent précisément de Charan et qu'ils connaissent bien Laban. «Voici Rachel, sa fille, qui vient avec le bétail», annoncent-ils.
Comme il est beau de voir que Dieu dirige tout! Jacob va ainsi rencontrer Rachel, fille de son oncle, près de ce puits. Ceci nous fait penser à la rencontre entre le serviteur d'Abraham et Rebecca, bien des années auparavant. Le serviteur d'Abraham avait alors aussi rencontré la future épouse d'Isaac près d'un puits (Gen. 24); mais quelle différence! Le serviteur d'Abraham était en communion avec Dieu, Jacob non. Le serviteur avait fait une heureuse rencontre en réponse à une ardente prière, mais rien de tel chez Jacob. Jacob avait Dieu avec lui, sans avoir lui-même de communion avec Dieu. Ah! c'est que Dieu devait discipliner Jacob pour l'amener plus près de lui! Un père qui doit punir son enfant ne peut pas en même temps le couvrir de baisers, même s'il l'aime profondément. De même, l'enfant qui est discipliné ne jouit pas de l'amour paternel durant le temps de la punition...
À suivre
