Le droit d'aînesse contre un plat de lentilles!

Lire Gen. 25, 29-34

Esaü était le premier des jumeaux de Rebecca et d'Isaac, et selon les coutumes de ce temps-là, il avait droit à des bénédictions particulières (héritage, par exemple.). Mais «pour un seul mets», il vend son droit de premier-né (Héb. 12, 16). Revenant des champs avec une grande faim, il prie Jacob de lui laisser manger ce qu'il a préparé. Jacob accepte en échange de son droit d'aînesse. Esaü, exagérant probablement, dit en quelque sorte: «Si je ne mange pas tout de suite, je vais mourir! A quoi me sert ce droit d'aînesse... Autant te le céder et manger.» Le malheureux! Ne comprend-il pas qu'il ne cède pas seulement certains avantages pour la terre, mais qu'il méprise ainsi des bénédictions plus élevées, promises à Abraham et à sa descendance? Esaü vend à Jacob son droit de figurer dans la lignée du Messie! C'est non seulement insensé, mais de surcroît une insulte faite à Dieu.

Réfléchissons un peu: le monde n'est-il pas rempli d'Esaü, qui sacrifient un avenir de bénédictions mis à leur portée pour satisfaire le désir d'un moment, qui méprisent le salut éternel pour «jouir pour un temps des délices du péché», qui vendent leur âme pour un plat de lentilles ou quelque chose de semblable et, après avoir mangé et bu, se lèvent et s'en vont, insensibles à l'énormité de leur acte? Un jour viendra hélas, où ils rechercheront la bénédiction en pleurant, mais il sera alors trop tard!

Et Jacob? Tout d'abord relevons un point positif le concernant: il désire ardemment la bénédiction de Dieu. Ceci est très important, et c'est là encore un trait de la foi qui le distingue nettement de son frère. Désirons-nous la bénédiction de Dieu? Sommes-nous sensibles à tout ce que Dieu veut nous donner comme richesses spirituelles par sa Parole, par le moyen de nos parents, par le moyen des trésors que nous avons dans nos bibliothèques? Ou cela nous importe-t-il si peu? Attention! Mépriser le don, c'est mépriser le donateur! Nous voyons dans la Parole que Dieu est sensible à celui qui désire sa bénédiction. Nous lui faisons plaisir lorsque nous trouvons notre joie à nous occuper des choses qui le concernent. C'est certainement une des raisons pour lesquelles Dieu va prendre Jacob à son école et veiller sur lui toute sa vie.

Mais il y a également beaucoup de zones d'ombre en Jacob. Il pense qu'il faut utiliser des moyens humains pour s'assurer les bénédictions promises. C'est une erreur très répandue! On a recours à la chair pour acquérir les choses de Dieu, tout en laissant une part à l'activité de la foi... Jacob endurera plus de vingt ans de souffrances et de discipline pour apprendre que l'activité de la chair ne sert qu'à créer des difficultés au croyant. N'oublions pas que la chair mène toujours à la défaite, et que la foi mène toujours à la victoire. Si le monde est plein d'Esaü, la chrétienté est peuplée de Jacob... On veut, par exemple, acquérir par des études de théologie ce que Dieu voudrait nous apprendre aux pieds du Seigneur... on s'oblige à réciter des prières alors que Dieu nous donne cette ressource pour notre joie et notre bien... on introduit dans l'église toute une organisation humaine alors que Dieu veut nous conduire par son Esprit... Ne déprécions pas les choses de Dieu en les mélangeant avec des moyens humains!

Chers enfants qui êtes élevés dans une famille chrétienne, le droit d'aînesse est une image de votre privilège (pas seulement réservé aux aînés)! Qu'aucun de vous ne méprise l'héritage céleste!

Le mariage d'Esaü

Lire Gen. 26, 34, 35

La grande partie d'entre vous n'est pas encore en âge de penser au mariage, mais c'est précisément avant de penser sérieusement à quelqu'un que vous devez savoir ce qui est important à ce sujet.

Nous lisons dans ces versets qu'Esaü a pris deux femmes, de la peuplade de Heth (une des nations du pays de Canaan que le peuple d'Israël devra détruire). Il est dit que ces femmes ont été «une amertume d'esprit pour Isaac et pour Rebecca». Chaque fois qu'ils pensaient à cette union malheureuse, chaque fois qu'ils côtoyaient ces belles-filles qui ne craignaient certainement pas l'Éternel, ils étaient attristés.

Il est de toute importance de se souvenir de la condition du mariage chrétien: le mariage doit avoir lieu «seulement dans le Seigneur» (1 Cor. 7, 39). Cette expression signifie que le futur conjoint doit appartenir au Seigneur. L'apôtre Paul a dit: «Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules» (2 Cor. 6, 14). Mais se marier «dans le Seigneur» veut probablement dire plus que cela. Dieu a prévu un conjoint bien précis pour ceux à qui il sera donné de se marier: le Seigneur ne nous abandonne pas à nos propres idées pour une décision si importante1! Dieu désire le meilleur pour nous. N'oublions pas, d'une part, que le choix d'un conjoint se fait pour la vie, quoi que ce monde dise et fasse. D'autre part, le croyant est appelé à faire non pas sa volonté, mais celle de Dieu, en imitant son Seigneur qui a dit: «Je ne puis rien faire, moi, de moi-même... car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé» (Jean 5, 30). Si tu demandes sincèrement à Dieu de te diriger, il le fera, pour ton bonheur, pour ta joie et pour sa gloire par-dessus tout.

1 En Genèse 24, Abraham donne pour unique consigne à son serviteur de prendre pour son fils une femme qui soit de son pays et de sa parenté. Mais, une fois arrivé dans ce pays, ce serviteur prie Dieu en disant: «Fais-moi faire, je te prie, une heureuse rencontre». Il se remet donc à la direc­tion de Dieu pour faire le bon choix parmi les nombreuses filles de ce pays.

À suivre