Le hibou (suite)

Oncle Marc a emmené ses neveux Cédric et François au bord de la mer. Cédric connaît le Seigneur et désire Lui plaire. C'est pour cela que Sébastien cherche toutes les occasions de l'ennuyer. Ce matin Sébastien a décidé d'aller attaquer le nid du hibou. Justement, Cédric se lève tôt, lui aussi, ce matin et se met en route vers la colline.

Son oncle lui a demandé d'aller au village pour faire des achats et il désire revenir bien vite. Une silhouette surgit devant lui.

«C'est Sébastien, se dit-il. Il cherche le nid du hibou! Je vais le suivre.» Et, silencieusement, Cédric s'enfonce dans la forêt.

Sébastien, lui, suit le sentier d'un bon pas et arrive dans une clairière.

Au pied d'un grand arbre mort, il remarque de petites boules gluantes couvertes de poils et de plumes. En effet, les hiboux vomissent les parties indigestes du corps des proies qu'ils ont avalé: pattes, becs, os, peau. «C'est certainement dans cet arbre que les hiboux ont leur nid» se dit Sébastien. Il examine les environs et ne voyant pas les parents hiboux, il s'aventure à grimper dans l'arbre. Soudain derrière le feuillage, deux yeux jaunes et menaçants se dessinent. L'oiseau, car c'est le hibou, a observé l'ascension du garçon. Subitement, tel un bolide, il s'abat sur Sébastien. Ses serres s'agrippent à ses cheveux et ses ailes le frappent au visage. Désespérément l'enfant se débat, mais l'oiseau ne lâche pas prise. Aveuglé, Sébastien glisse le long du tronc et tombe sur le sol.

Épouvanté, blessé par sa chute, Sébastien se met à crier:

— Au secours! Au secours! Vite!

Mais la forêt semble vide. Enfin, à travers ses larmes, il aperçoit Cédric qui accourt.

— Tiens bon, crie Cédric! Il s'agenouille près de Sébastien et saisit le hibou par les pattes. Le gros oiseau dirige alors ses attaques sur le nouveau venu en le becquetant sauvagement. Enfin Cédric parvient à se dégager.

— Vite, Sébastien, fuyons.

— Mais je ne peux pas bouger, crie Sébastien désespéré. Ma jambe doit être cassée.

— Je vais essayer de te porter, dit Cédric.

Au prix d'un énorme effort, les deux garçons parviennent hors de la clairière. Le hibou a enfin abandonné la lutte et les enfants ont atteint l'extrémité du bois. Cédric aide Sébastien à s'asseoir dans l'herbe et, enlevant sa chemise, en fait un petit coussin qu'il place sous la jambe de son camarade. Puis il court aussi vite qu'il peut à la maison pour chercher oncle Marc. Celui-ci prend Sébastien dans ses bras jusqu'à la voiture et le conduit à l'hôpital le plus proche.

Le lendemain, oncle Marc emmène ses neveux pour rendre visite au blessé.

Cédric cherche son ami. Il le trouve étendu, pâle, la jambe suspendue à une poulie. Pour la première fois, Sébastien sourit.

— Cédric, dit-il, pardonne-moi. J'ai été méchant avec toi et je le regrette. Pourquoi, après tout ce que je t'ai fait, es-tu venu à mon aide dans la forêt?

— Le Seigneur Jésus est mon Sauveur, répond Cédric. C'est Lui qui est venu me chercher et me sauver parce que j'étais perdu. Je désire faire les choses qui Lui plaisent, répond simplement Cédric.

— Mais pourquoi étais-tu perdu? demande Sébastien étonné.

— Parce que mon cœur est mauvais et je méritais d'aller en enfer. Mais le Seigneur Jésus est venu mourir sur la croix pour être puni à ma place. Maintenant je suis sauvé et je lui appartiens pour toujours.

— Alors moi aussi j'ai besoin d'être sauvé, dit Sébastien.

Oncle Marc lui parle alors de l'amour divin et l'enfant comprend que c'est aussi pour lui que le Sauveur a donné Sa vie. Fermant les yeux il confesse ses péchés au Seigneur Jésus. Son cœur est maintenant rempli de bonheur. Il est passé des ténèbres à la merveilleuse lumière.