Les péchés de Jéroboam (1 Rois 12:25-33; 13; 2 Rois 23:15-18)

L. Chaudier

L'infidélité de Salomon avait amené la division en Israël: d'un côté les tribus de Juda et de Benjamin, et de l'autre les dix tribus. Jéroboam avait été mis à la tête des dix tribus et il est écrit que c'est de par l'Éternel que cette chose avait eu lieu (1 Rois 12:24). Jéroboam était très énergique, mais il marchait sans Dieu. La chair nous emmène toujours loin de Dieu. Que Dieu nous donne de nous méfier de la chair, de la chair avec ses qualités et ses défauts! Dieu ne reconnaît que les qualités de la vie divine.

Jéroboam fait deux veaux d'or. Il place l'un à Dan et l'autre à Béthel. Il se dit: Il faut un centre religieux; on ne tient pas les masses sans une puissance religieuse. Il établit une religion, offre lui-même sur les autels, invente des fêtes dans son propre cœur. Ceux qui s'écartent de l'Écriture inventent volontiers un système religieux de pensées et d'activités. Ils se croient très sages, alors qu'ils sont insensés. «Ce sont des fous» (Jérémie 5:4).

Mais Dieu intervient; il entre en scène et fait voir sa gloire. L'homme gâte tout, mais Dieu s'avance; l'infidélité et la ruine de l'homme ne l'arrêtent pas. Jéroboam est en train de présenter l'encens sur un des autels qu'il a faits, celui de Béthel. Béthel signifie «maison de Dieu», et à ce nom de Béthel étaient liées des promesses. Un veau d'or à Béthel! Dans la chrétienté, maison de Dieu, combien de veaux d'or!

Jéroboam est très actif. L'erreur est toujours active. Celui qui n'a pas Dieu avec lui s'agite; il est impatient, cherche à gagner des partisans, fait pression sur les autres. Celui qui marche avec Dieu s'en remet à Dieu pour toutes choses.

L'homme envoyé par Dieu crie contre l'autel: Autel, autel! on te souillera et on brûlera sur toi des ossements d'hommes! S'il avait seulement dit cela, les spectateurs auraient pu s'en moquer; mais Dieu donne des preuves de ce qu'il va faire: l'autel se fend. Le roi fait alors valoir son autorité, il étend sa main et dit: Saisissez-le! Il oubliait Dieu, mais Dieu ne l'oublie pas. Jéroboam, élevé au contact de la vérité, s'en est délibérément écarté: c'est un apostat. Il est repris sur le champ, sa main sèche. Il est rendu impuissant devant un homme de Dieu sans apparence. C'était une grâce pour Jéroboam, mais il n'en a pas profité et il a recommencé. Voilà le cœur de l'homme!

Plus tard, Dieu parle encore à Jéroboam en lui reprenant son fils, dont il est dit: «En lui seul, dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose d'agréable à l'Éternel» (1 Rois 14:13). Cela n'a pas changé Jéroboam, il meurt dans son péché, qui reste l'infidélité-type pour tous les rois qui l'ont suivi: «Il marcha dans toute la voie de Jéroboam, fils de Nebath, et dans ses péchés par lesquels il avait fait pécher Israël» (1 Rois 16:26). Dieu a souvent exprimé cela à propos des rois infidèles, son cœur était sensible à cet outrage. Et quand les rois de Juda se sont alliés par mariage avec Israël apostat, ils ont participé au jugement qui a frappé la maison de Jéroboam. Dieu ne pense-t-il pas ceci au sujet de la chrétienté aujourd'hui? — Elle a marché dans le chemin de Jéroboam, Jéroboam apostat, Jéroboam qui a ruiné la vérité, Jéroboam qui a inventé des choses selon son propre cœur, Jéroboam qui a endurci son cœur quand Dieu lui a parlé en miséricorde.

L'homme de Dieu était plein de bonté, il a prié pour que la main de Jéroboam lui soit rendue et il a été exaucé. Voilà la grâce de Dieu! Cet homme a risqué sa vie en remplissant sa mission, il la perdra plus tard à cause de son infidélité. Il subit une première tentation de la part de celui que Dieu venait de guérir: Viens avec moi, tu te rafraîchiras. — Je n'irai pas chez toi, je respecte l'ordre que Dieu m'a donné, j'ai ma mission à remplir; je suis venu par un chemin, je partirai par un autre. Il ne pouvait pas avoir de communion avec un ennemi de l'Éternel en mangeant à table avec lui, même s'il ne gardait aucun ressentiment contre Jéroboam.

La deuxième tentation est plus subtile. Un vieux prophète habitait Béthel; il n'aurait pas dû être là; il n'aurait jamais dû, par sa présence, sanctionner l'abomination de Béthel. Voilà un enseignement pour nous: ne jamais être dans une position qui sanctionne, en quelque mesure que ce soit, le mal chez un autre, jamais. La piété se sépare du mal. Si, étant chrétien, je me lie au monde, j'encourage le monde dans son péché. La forme de piété d'un chrétien mondain est bien plus dangereuse que la mondanité d'un inconverti, parce que le chrétien mondain encourage par sa présence le mal qui se commet dans le monde. Il participe à l'apostasie qu'il devrait publiquement condamner. Ce prophète, qui a perdu le sens de ce qui convenait, envoie un message menteur à l'homme de Dieu venu de Juda. Cette épreuve est plus subtile que la première. Ne perdons jamais de vue la volonté que Dieu nous a communiquée. Cet homme de Dieu devait fuir Béthel et il mange du pain dans ce lieu devenu abominable. Alors Dieu lui parle en se servant du prophète qui lui a menti et qui lui annonce maintenant le jugement de Dieu: «Ton cadavre n'entrera pas dans le sépulcre de tes pères, parce que tu as été rebelle à la parole de l'Éternel», et c'est ce qui arrive. Le vieux prophète selle l'âne et l'homme de Dieu s'en va. Il est rencontré, sur le chemin, par le lion qui accomplit sa mission; le lion a été plus obéissant à Dieu que l'homme de Dieu. L'âne n'est pas tué, l'homme seul est tué. Tout, dans cette scène, nous dit que, même si on ne veut pas écouter Dieu, lui se fait entendre: la gloire de Dieu brille là. La suite a prouvé la vérité de ce que Dieu avait dit.

Que Dieu nous donne d'avoir à cœur sa gloire dans tout ce qu'il nous demande de faire, étant gouvernés par le seul souci de lui plaire, de faire sa volonté, sans être conduits par les influences et les passions qui entraînent si facilement les chrétiens! Que Dieu fasse que nos cœurs soient remplis de Christ, qu'ils soient des sanctuaires où sa grâce est goûtée!