Marcher avec Dieu

Bien que la biographie d'Hénoc en Genèse 5 tienne en quelques mots seulement, le Saint Esprit y souligne par deux fois: «Hénoc marcha avec Dieu» (versets 21-24). Quel beau témoignage! Nous n'entendons pas parler d'actes grandioses qu'aurait faits cet homme de foi, mais d'une communion continue avec son Dieu, et ceci pendant des centaines d'années! Puisse notre bref passage sur la terre se résumer aussi par les mots: Il ou elle marcha avec Dieu!

Un homme dans son état naturel peut-il marcher avec Dieu? C'est impossible! Tant qu'il n'est pas réconcilié avec Dieu, il vit dans l'opposition contre lui. En Amos 3:3, il est dit: «Deux hommes peuvent-ils marcher ensemble s'ils ne sont pas d'accord?» Comment un homme pourrait-il marcher avec Dieu s'il ne s'est pas tout d'abord mis en règle avec lui? Le péché le sépare de Dieu et rend toute marche avec lui impossible. Cette barrière doit tout d'abord être ôtée du chemin; et elle l'est s'il se repent et reçoit par la foi le Seigneur Jésus comme son Sauveur.

Alors, ses péchés sont effacés par le pardon divin; il est purifié et il reçoit la vie éternelle. Plus rien ne le sépare de Dieu. Celui qui était auparavant un pécheur, un ennemi de Dieu, est maintenant réconcilié avec lui par le sang de Jésus Christ. Par le Saint Esprit qu'il a reçu, il est devenu un membre du corps dont Christ est la tête. La déclaration: «Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui» (1 Corinthiens 6:17) s'applique alors à lui aussi. Maintenant il peut marcher avec Dieu. Amené au Père par le Fils et en possession de la vie éternelle, il peut avoir communion avec le Père et avec le Fils. Il peut se réjouir de ce que: «Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création: les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles» (2 Corinthiens 5:17). Il peut avoir communion avec le Dieu vivant, avec le Dieu saint, mais doit bien prendre garde «que Dieu est lumière et qu'il n'y a en lui aucunes ténèbres» (1 Jean 1:5).

Comment réaliser vraiment une marche avec Dieu? Considérons quelques détails pratiques à ce sujet.

1° Discerner le chemin de Dieu. Nous n'avons pas à choisir nous-mêmes notre chemin et à prier ensuite: Seigneur, viens avec moi! Il nous faut chercher soigneusement à connaître la volonté de Dieu, en disant avec David: «Mon âme s'attache à toi pour te suivre» (Psaumes 63:8). En d'autres termes: Je désire sincèrement et de tout mon cœur suivre tes traces de près.

Le Seigneur Jésus a dit à Pierre: «Toi suis-moi» (Jean 21:22). L'Homme parfait a suivi un chemin sur cette terre, et il nous invite à suivre ses traces. Nous devons rester sur ce chemin pour marcher avec Dieu. Malheureusement, il y a en nous une forte tendance à abandonner cet étroit sentier ou bien à essayer de l'élargir un peu. C'est pourquoi l'apôtre Paul nous exhorte à être vigilants: «Prenez donc garde à marcher soigneusement, non pas comme étant dépourvus de sagesse, mais comme étant sages; saisissant l'occasion, parce que les jours sont mauvais. C'est pourquoi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur» (Éphésiens 5:15-17). Si nous suivons cette exhortation, notre chemin sera un chemin de paix; et le sentier étroit sera toujours plus cher à notre cœur, parce que c'est là que nous trouvons Jésus et que nous pouvons marcher avec Dieu.

2° Prendre garde au temps indiqué par Dieu. Quand on marche avec un ami, on doit garder le même pas; il ne faut ni traîner en regardant en arrière, ni foncer en avant. Ainsi, nous devons aller quand le Seigneur nous envoie, attendre tranquillement tant que nous n'avons pas compris qu'il nous fait signe d'avancer, ne pas tâtonner dans l'incertitude mais lui demander de nous donner une pleine lumière pour notre marche.

3° Persévérer, même quand le chemin passe par des épreuves. Nos cœurs reculent vite devant les souffrances et nos pieds ne s'engagent pas volontiers dans le chemin de la douleur. Mais ne nous décourageons pas, les temps d'épreuve sont nécessaires. Dans ces moments-là, nous éprouverons le besoin de rester tout près de Dieu et de marcher avec lui la main dans la main. Un enfant qui marche de nuit au côté de son père lui tient fermement la main avec confiance. Ayons la même attitude quand la nuit de la souffrance nous environne. Notre Père dissipera nos craintes et consolera nos cœurs.

Se garder de tout ce qui nous sépare de Dieu. Cela devrait aller de soi, mais nous avons toujours besoin de cette exhortation. La marche commune de deux personnes exclut tout ce qui les sépare. Si nous entachons notre cœur et notre conscience par quelque péché, nous perdons la communion avec Dieu. C'est comme si l'ami de notre âme se retirait. Pour perturber cette communion, il n'y a pas besoin d'un péché publiquement visible ou audible. Même une pensée mauvaise ou impure, une manifestation intérieure de la vieille nature sous quelque forme que ce soit, compromet la jouissance de cette douce et sainte relation.

Combien il y a de choses dans ce monde qui détournent le cœur du Seigneur, qui attristent l'Esprit en nous et qui entravent son action! Prenons soigneusement garde à Éphésiens 5:10: «Eprouvant ce qui est agréable au Seigneur» — et à Philippiens 4:8: «Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, — s'il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses occupent vos pensées». Lorsqu'il en est ainsi, nous pouvons marcher avec Dieu. La paix de Dieu remplira notre cœur et le Dieu de paix sera avec nous.

5° Entretenir une relation de cœur avec Dieu. Une telle relation caractérise normalement la marche commune de deux personnes. Il y a des moments où l'on marche en silence à côté de son compagnon. Mais, aussi juste que cela soit, un tel silence doit être de temps en temps interrompu par un échange de pensées traduisant l'affection et la compréhension mutuelles. Nous avons les ressources de la Parole et de la prière. Si nous regardons vers Dieu, si nous lui ouvrons nos cœurs dans l'adoration ou dans la prière, il mettra dans nos pensées l'une ou l'autre de ses précieuses paroles — un encouragement, une exhortation, un avertissement, etc. — selon notre besoin. Et il dirigera nos regards sur le Seigneur Jésus. Fixons les yeux sur Celui qui a marché ici-bas dans une parfaite dépendance de son Dieu, et qui a prié sans cesse — sur Celui que Dieu nomme son «Compagnon» (Zacharie 13:7).

Persévérer dans la foi jusqu'à la fin. L'épître aux Hébreux attire à plusieurs reprises notre attention sur ce point. Et en 2 Corinthiens 5:7, nous lisons: «Nous marchons par la foi, non par la vue». Au cours de cette marche, notre foi sera continuellement éprouvée et épurée, mais toujours davantage fortifiée, jusqu'au jour où elle sera couronnée.

Pourquoi y a-t-il dans notre vie tant de choses qui ne portent pas le caractère divin? C'est que nous ne réalisons pas suffisamment une marche paisible et permanente avec Dieu, un entretien caché mais constant avec lui. Avant son enlèvement, Hénoc a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu. C'est à cela que nous devrions tendre.

«Hénoc marcha avec Dieu; et il ne fut plus, car Dieu le prit», ou comme l'exprime l'auteur de l'épître aux Hébreux: «il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l'avait enlevé» (Hébreux 11:5). Marchons ainsi avec fidélité envers Dieu, jusqu'à ce que nous arrivions au but — qui est tout proche. Le Seigneur vient bientôt pour nous introduire dans la maison du Père.