Je chanterai de joie (Psaume 63)

J.A. Monard

Ce psaume place devant nous l'expérience de David «quand il était dans le désert de Juda», «dans une terre aride et altérée, sans eau» (verset 1), à une époque où il fuyait devant des hommes qui cherchaient sa vie (verset 9) — sans doute Saül et ses troupes. Circonstances des plus éprouvantes, alors qu'il était encore un jeune homme!

Mais quelles ressources il a en Dieu! Non pas seulement en sa protection — «à l'ombre de ses ailes» (verset 7) — mais en Dieu lui-même. C'est un Dieu personnel qu'il connaît: «O Dieu! tu es mon Dieu» (verset 1). Il l'a «contemplé dans le lieu saint» (verset 2). Il fait certainement allusion ici à un lieu spirituel, le lieu de la présence de Dieu, dans lequel il a vécu seul à seul avec lui, et où il l'a «contemplé» par la foi. Là il a appris à le connaître, et en particulier à connaître sa bonté — qui «est meilleure que la vie» (verset 3).

Aussi, dès le «point du jour», il «cherche» son Dieu. «Mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi» (verset 1). Les circonstances extérieures, bien sûr, l'incitent à rechercher son Dieu et à se réfugier en lui, mais son désir est surtout d'apprendre à le connaître, lui — «pour voir ta force et ta gloire» (verset 2) — pour en apprendre davantage au sujet de Celui qu'il connaît déjà bien.

Même lorsqu'il est sur son lit, «durant les veilles de la nuit», sa méditation le rapproche de son Dieu (verset 6). Et là, dans le désert de Juda, Dieu est pour le fugitif «comme un petit sanctuaire» (cf. Ezéchiel 11:16). Plus rien ne lui manque: «Mon âme est rassasiée comme de moelle et de graisse, et ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent de joie» (verset 5). La louange déborde de son cœur; elle jaillit de sa bouche, dans une joie profonde (versets 3, 4, 5). «Car tu as été mon secours, et à l'ombre de tes ailes je chanterai de joie» (verset 7)

Ce que sera le lendemain, Dieu seul le sait. Mais ce qui compte pour David, c'est de rester tout près de Dieu, de faire chaque pas avec lui. «Mon âme s'attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient» (verset 8). Je désire suivre ton chemin, et je sais un peu ma faiblesse pour y marcher; mais je connais ta force aussi bien que ta bonté. L'une et l'autre me soutiendront dans ce chemin, jusqu'au but.

Heureux David!

Le monde dans lequel nous nous trouvons est un désert spirituel, un lieu hostile dans lequel règne Satan. Pour le chrétien fidèle, c'est «une terre aride et altérée, sans eau». Mais, comme David et même mieux que lui, nous avons accès à un «lieu saint», et nous pouvons y contempler le Dieu qui s'est révélé en Jésus Christ. Suivons l'exemple de David. Nous ferons la même expérience que lui.