Vous êtes mes amis

«Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande» (Jean 15:14).

Les relations dans lesquelles nous sommes établis comme croyants avec le Seigneur sont très diverses. Il est notre Sauveur, notre Avocat, notre Souverain Sacrificateur, notre Berger, et bien davantage encore. Et tout cela, il l’est indépendamment de nous et de notre comportement, bien que ce soit ce que nous sommes et ce que nous avons fait qui l’ont conduit à prendre ces caractères en notre faveur.

Un Sauveur, un Avocat, un Berger

Nos péchés ont été la cause de sa venue ici-bas pour y devenir notre Sauveur. Et il y est venu par amour pour nous, non parce que nous l’avions sollicité. Pour la même raison aussi, il est maintenant notre Avocat et notre Souverain Sacrificateur. Nous ne lui avons pas demandé d’intercéder pour nous auprès du Père, mais il le fait de son propre chef, par amour et sans se lasser.

Sans même que nous le lui ayons demandé, il prend soin de nous le long de notre chemin au travers de ce monde. Il est le bon Berger, et ses yeux sont constamment dirigés sur chacun de nous. Il nourrit et garde chacune de ses brebis. Même si le loup est parvenu à disperser le troupeau, personne ne peut ravir de la main du bon Berger les brebis qui lui appartiennent. Elles sont toutes sous sa protection et aucune n’échappe à ses soins attentifs. Et si, parfois, elles peuvent sembler livrées à elles-mêmes ou être à la merci de l’ennemi, il n’en est rien en réalité. Au jour de sa gloire, pas une ne manquera à l’appel.

Son grand amour l’a conduit à mettre sa vie pour elles; avec le même amour, il intercède pour elles auprès du Père; il les porte, il prend soin d’elles et les conduit dans de bons pâturages. Toutes nos relations avec lui sont maintenues grâce à son invariable fidélité.

Un ami fidèle et sûr

Mais, dans son amour, il désire encore bien plus pour nous. Il ne se contente pas de répondre à nos besoins, il désire être en relation avec nous comme avec ses amis. Il veut entretenir avec nous une relation profonde et confiante. Une telle relation ne peut reposer que sur la confiance, la sincérité et la fidélité mutuelles. De son côté, il ne peut y avoir aucun manquement. Il s’intéresse à tout ce qui concerne les siens. Rien de leurs circonstances ne lui est indifférent, qu’il s’agisse de choses personnelles, familiales, professionnelles, ou d’assemblée. Il fait siennes leurs joies et leurs peines.

Avec quelle intimité, par exemple, il a pris part aux circonstances et aux peines de la famille de Béthanie! Il s’est laissé servir par Marthe; il a écouté ses plaintes et l’a apaisée. Les deux sœurs et leur frère ont fait l’expérience qu’aucun ami n’était aussi digne de confiance et aussi sûr que lui. Et il l’est demeuré lorsqu’elles étaient dans la plus grande douleur, lors de la mort de leur frère. Au moment opportun, il a dit: «Lazare, notre ami, s’est endormi; mais je vais pour l’éveiller» (Jean 11:11). A ce moment, le ciel était très sombre pour les deux sœurs, mais il ne l’était pas pour le Seigneur; il savait ce qu’il allait faire. Encore quelques heures, et Lazare allait ressusciter et rentrer à la maison. Pourtant, cela n’a pas empêché le Seigneur de prendre la part la plus profonde au deuil des deux sœurs et de ressentir leur douleur comme étant la sienne. Il a pleuré avec ceux qui pleurent.

Ainsi aussi, la fin des voies du Seigneur envers nous sera glorieuse. Pour le moment, ces voies peuvent être encore sombres et incompréhensibles, mais leur fin manifestera de façon éclatante qu’il est notre ami fidèle et sûr. Son immense amour pour nous, son invariable fidélité, que ce soit comme berger ou comme ami, il les a suprêmement manifestés en laissant sa vie pour nous. «Le bon berger met sa vie pour les brebis»; et «personne n’a un plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis» (Jean 10:11; 15:13). Ne devrions-nous pas lui faire une pleine confiance?

Les communications d’un ami

Il nous a aussi communiqué tout ce qu’il a entendu de son Père. «Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que son maître fait; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père» (Jean 15:15).

Mais ces communications, il nous les a faites pour que nous, ses amis, y attachions du prix. Elles nous révèlent les desseins de Dieu, qui ont pour premier objet la glorification de Christ. Dans ces desseins, les mondes, les cieux, la terre et toute leur gloire n’ont d’intérêt que dans la mesure où la gloire de Christ y est engagée. Ces desseins glorieux ont, par essence même, le plus grand prix pour le cœur de Dieu le Père, comme aussi pour Christ. Or le Seigneur nous a témoigné sa confiance en nous faisant connaître tout ce qu’il a entendu de son Père. Il s’attend à ce que nous nous intéressions à tout ce qui le concerne lui-même, à ce qui a rapport à sa gloire, à son honneur, à sa joie.

Nous montrons-nous dignes de cette confiance? Notre vie pratique sera la meilleure réponse à cette question.

Le Seigneur pourrait-il nous appeler ses amis?

Si nous apprécions véritablement l’honneur d’être appelés ses amis, et si nos cœurs ont un réel intérêt pour ses communications, cela se manifestera par une marche à sa suite dans la séparation du monde, comme aussi par l’attente de sa venue. Ces deux choses vont toujours ensemble; elles sont le signe d’une vraie fidélité au Seigneur et d’un réel attachement à lui.

Il est évident que tous ceux qui se lient avec le monde ne peuvent plus être appelés ses amis. Nous ne voulons pas dire par là qu’il est impossible qu’ils soient de vrais croyants. Mais comment le Seigneur pourrait-il nous appeler ses amis, comment pourrait-il nous accorder sa confiance, si, indifférents à son honneur et désobéissants à sa volonté, nous avons choisi notre place dans le camp de ses ennemis? Lot était certainement un croyant, mais il avait choisi sa place à Sodome, et ainsi il n’a pas pu être appelé «ami de Dieu». Abraham l’a été. Il a manifesté sa foi en séjournant dans le pays de la promesse comme dans un pays étranger; et lorsqu’il a été éprouvé, il a offert son fils Isaac sur l’autel (Hébreux 11:9; Jacques 2:21-23). Il peut être dit de ceux qui, comme lui, ont confessé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terre et recherchaient une patrie céleste, que «Dieu n’a point honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu» (Hébreux 11:13-16).

C’est une chose bien triste quand des croyants marchent dans l’infidélité au Seigneur et cherchent à se consoler à la pensée qu’ils sont tout de même de vrais chrétiens! C’est se montrer bien peu sensible au fait que le Seigneur condescend à nous appeler ses amis. Nous importe-t-il d’avoir sa confiance? Ou bien nous mettons-nous légèrement au rang de ceux qui déshonorent son nom? Prenons garde à l’hypocrisie. Sous le manteau de l’amitié, Judas a trahi le Seigneur par un baiser.

Que le Seigneur nous accorde à tous la grâce de répondre vraiment aux conditions auxquelles il nous appelle ses amis: «Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande». Demeurons fidèles et décidés pour lui, dans la séparation du monde et de tout ce qui le déshonore, et attendant sa venue! Il nous dit: «Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre» (Apocalypse 22:12).