Le livre du prophète Zacharie (suite)

F.B. Hole

Chapitre 9

Le chapitre 9 commence par des jugements solennels prononcés contre des peuples qui entouraient le pays d’Israël. Certains de ces jugements se sont réalisés peu après que les prédictions ont été prononcées: celui touchant Tyr, par exemple, ainsi que les villes des Philistins. Un «bâtard» — ou un «étranger» — demeurera à Asdod. Mais, même ainsi, il y aura apparemment un reste, ou un résidu, qui sera pour Dieu et qui lui appartiendra (verset 7). En outre, quelque puissants que semblent être les oppresseurs, Dieu campera autour de sa maison pour la protéger dans sa miséricorde. Et comment ceci arrivera-t-il?

Les versets 9 et 10 répondent à la question en nous présentant les deux venues du Seigneur Jésus. La venue du Roi réglera toute chose. Cependant, la déclaration du verset 9 devait paraître bien étonnante au temps de Zacharie. En face de puissants ennemis au-dehors, et d’une défection manifeste parmi les Juifs au-dedans, on pouvait penser à la venue d’un grand libérateur plein de puissance et de majesté. Or le roi annoncé est humble dans sa personne aussi bien que dans la manière dont il se présente. Il est vrai qu’il vient «ayant le salut» (verset 9), mais ce n’est pas un «roi» de cette sorte qu’attendait la majorité du peuple.

L’Esprit de Dieu, qui a inspiré cette prophétie, savait fort bien qu’une question beaucoup plus grave était à régler avant que puisse avoir lieu l’intervention en puissance si ardemment désirée par le peuple. Il fallait d’abord que soit porté tout le châtiment dû au péché de l’homme, et que soit ainsi divinement réglée cette terrible affaire. Une fois cela accompli, il pourrait être question de la libération de la puissance du péché. C’est, en type, un enseignement qui ressort d’Exode 12 et 14: d’abord le sang de l’agneau, puis la délivrance par la défaite de l’Égypte. Cette dernière est plus spectaculaire, mais le sang de l’agneau est quelque chose de beaucoup plus profond.

Dans les Évangiles, nous voyons comment l’aspect le plus spectaculaire de la délivrance occupait les pensées des disciples. Même lorsqu’ils jouaient pleinement leur rôle dans l’accomplissement du verset 9, ils ne réalisaient pas ce qu’ils faisaient. Jean 12:16 nous le dit clairement. C’est seulement lorsque Jésus a été glorifié, et que le Saint Esprit a été donné, qu’ils ont compris le véritable sens de ce qu’ils avaient fait. De même, en Actes 1:6, avant la descente du Saint Esprit, nous voyons comment la venue du royaume en puissance remplissait leurs pensées. La venue du Roi en grâce et en humilité n’était guère comprise ni attendue par la grande majorité des Juifs.

Mais le Messie viendra en puissance et dominera sur toute la terre, comme le déclare le verset 10. Ce qui est dit ici de l’étendue de sa domination s’accorde parfaitement avec la déclaration inspirée faite par David des siècles auparavant (Psaumes 72:8). Quand David, par l’Esprit, a fait cette prédiction, tous les désirs de son cœur étaient satisfaits, et il n’avait plus rien à demander dans ses prières, comme nous le dit le dernier verset du psaume. Zacharie annonce ici que les jours de guerre seront passés — le char et l’arc de guerre seront retranchés, et la paix sera imposée aux nations.

Le verset 11 semble s’adresser spécialement à tous les fils d’Israël, car au verset 13 on trouve Ephraïm aussi bien que Juda. Ils ont tous été comme des prisonniers dans une fosse sans eau, dans l’attente et l’espoir de la délivrance. Lorsque le Messie viendra avec puissance, la délivrance sera leur part, mais seulement «à cause du sang de ton alliance». Nous voyons ici une allusion à la nouvelle alliance de grâce prédite en Jérémie 31:31, qu’éclairent pour nous ces paroles du Seigneur Jésus lors de l’institution de la Cène: «Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance» (Matthieu 26:28). C’est uniquement sur cette base que la délivrance et la bénédiction seront introduites et fermement établies.

Lorsque Zacharie écrivait ces choses, la Grèce, dont il est question au verset 13 (Javan), était une puissance quasiment négligeable. Mais, peu de temps après, sous Alexandre le Grand, elle était destinée à renverser l’empire perse. Nous pouvons donc voir, dans les derniers versets de ce chapitre, des prédictions qui se sont partiellement réalisées peu après que cette prophétie a été prononcée, et qui le seront pleinement à la fin des temps.

Chapitre 10

Le chapitre 10 s’ouvre sur des paroles solennelles concernant le mal qui était toujours pratiqué parmi le peuple. La «pluie» de la bénédiction descendrait de Dieu, et ne procéderait pas des idoles, ou des «théraphim», statuettes au moyen desquelles les hommes essayaient de sonder l’avenir. Tout ce qui provenait de cette source n’était que vanité, et les «bergers» du peuple qui pratiquaient de telles choses verraient la colère de Dieu tomber sur eux (verset 3). Dieu allait visiter la maison de Juda et s’en servir pour exécuter le jugement dans diverses directions. Le mot «dominateurs», au verset 4, paraît ne pas se référer au Messie, mais plutôt à ce que Dieu suscitera parmi son peuple aux derniers jours. Ce verset paraît correspondre à ce que nous lisons en Jérémie 51:20 à propos d’Israël: «Tu es mon marteau, mes armes de guerre; et par toi je briserai les nations». A la fin des temps, le Seigneur lui-même exécutera le jugement contre certaines nations. Contre d’autres, il le fera au moyen d’Israël restauré.

Tel est le sujet de notre chapitre, du verset 5 jusqu’à la fin. Israël sera alors spirituellement revivifié, et aussi physiquement rassemblé, car Dieu les «sifflera» comme les bergers avaient coutume de le faire pour rassembler leurs troupeaux. Il les ramènera d’Égypte au sud, et d’Assyrie au nord; il frappera les eaux comme jadis, aux jours de Moïse. Puis, les ayant rassemblés, il les fortifiera, «et ils marcheront en son nom», c’est-à-dire qu’ils le représenteront enfin justement sur la terre. Tout cela s’applique évidemment au temps de la fin.

À suivre