Le livre du prophète Zacharie (suite)

F.B. Hole

Chapitre 7

Au premier verset du chapitre 7: une nouvelle date est indiquée. Elle est d'environ deux ans postérieure à celle des visions qui viennent d'être rapportées et des prophéties d'Aggée. Ce qui fournit l'occasion de la nouvelle prophétie rapportée ici, c'est l'arrivée de certains hommes qui se posaient des questions touchant l'observation de jours de jeûne. Il est à remarquer que nous passons ici du récit de visions à une série de messages de Dieu en langage clair. Ce qui est répété maintenant, ce n'est plus «je levai mes yeux et je vis…», mais plutôt «la parole de l'Éternel vint à moi…».

La question soulevée par ces hommes concernait un jeûne du cinquième mois observé depuis de nombreuses années. Jérémie 52:12 nous apprend que c'est en ce mois que l'armée babylonienne avait brûlé le magnifique temple de Salomon et dévasté Jérusalem. On était maintenant en train de reconstruire la maison de l'Éternel et, bien qu'elle ne soit pas encore achevée, on pouvait se demander s'il était indiqué de continuer à observer le jeûne du cinquième mois. Question bien naturelle que celle-là!

La réponse de Dieu, transmise par Zacharie, fait un rapprochement entre ce jeûne-ci et un autre, observé au septième mois, apparemment en souvenir du meurtre de Guedalia et de la fuite des réchappés de Juda en Égypte (2 Rois 25:25, 26). Ces tragédies avaient été commémorées avec jeûnes et lamentations pendant les soixante-dix années de la captivité. Pour autant que nous puissions en juger, il n'est pas répondu directement à la question posée. Au lieu de cela, une autre question est soulevée: celle de savoir si c'était pour l'Éternel, ou seulement pour eux-mêmes, qu'ils observaient ces rites. Et lorsque le jeûne était passé, ne se remettaient-ils pas à manger et à boire uniquement pour leur propre plaisir? «Est-ce réellement pour moi, pour moi, que vous avez jeûné?» demande l'Éternel.

Voici un enseignement d'une extrême importance pour nous-mêmes. Nous pouvons l'exprimer ainsi: dans l'obéissance pratique, comme dans le service, ce qui est essentiel, ce sont nos motifs. Nous pouvons participer régulièrement à la Cène du Seigneur le premier jour de la semaine, prêcher l'évangile ou édifier les saints avec zèle, mais le faisons-nous en ayant devant nous Dieu lui-même, révélé en Christ, ou bien tout cela n'est-il pour nous qu'une routine agréable et un moyen de soigner notre réputation? C'est là une question qui nous sonde, et que celui qui écrit ces lignes doit se poser à lui-même, aussi bien que chacun de ceux qui les lisent!

Si le peuple avait toujours eu l'Éternel devant lui, et gardé ses paroles transmises par les premiers prophètes, tout aurait été différent. Et quelle était maintenant sa parole, qu'il prononçait par Zacharie, si ce n'est exactement celle des prophètes d'autrefois?

Prenons, par exemple, le premier chapitre d'Ésaïe. Là, le prophète accuse le peuple d'être moralement corrompu, tout en observant scrupuleusement les rites de la loi. Aux versets 11 à 14 de notre chapitre, ces choses sont rappelées à ceux qui posaient les questions. Leur attitude personnelle, de même que celle du peuple d'alors, est sérieusement remise en question, comme nous le voyons aux versets 8 à 10. Les maux qui avaient causé la ruine de la nation étaient toujours à l'œuvre parmi ceux qui étaient revenus dans le pays. Un résidu peut revenir, mais la tendance invétérée à retomber dans les péchés d'autrefois demeure. N'oublions jamais cela!

Chapitre 8

L'état de péché du peuple ayant été dénoncé, vint une autre parole de l'Éternel qui révélait ses desseins de grâce. Dans ce chapitre remarquable, certaines choses s'adressent tout spécialement au résidu remonté dans le pays — les versets 9 à 17, par exemple — mais sa portée s'étend généralement bien au-delà de tout ce qui s'est déjà réalisé dans leur histoire, depuis le travail de reconstruction ordonné par Cyrus, jusqu'à la destruction du temple par les Romains. Ce chapitre dirige nos regards vers la fin des temps et vers la seconde venue de Christ.

En ce temps-là, l'Éternel habitera véritablement au milieu de Jérusalem, et la ville sera appelée «la ville de vérité». Il est vrai qu'un jour, Celui qui était la «vérité», en même temps que le «chemin» et la «vie», s'est trouvé au milieu de Jérusalem. Mais alors, il y a été rejeté et crucifié, tandis que Pilate, qui confirmait ce rejet, demandait ironiquement: «Qu'est-ce que la vérité?» Jérusalem n'a encore jamais été digne de ce titre; mais elle le sera dans un temps à venir. Alors la vie humaine sera beaucoup prolongée, et la jeunesse s'épanouira librement sur les places des villes.

Les versets 6 à 8, eux aussi, ont en vue les temps de la fin. Ce qui avait eu lieu avec le retour du résidu était déjà merveilleux à leurs yeux, mais ce qui est prédit ici le serait encore plus. Dieu les rassemblerait des pays du couchant et du levant, pour qu'ils demeurent dans Jérusalem, qu'ils soient son peuple, et que lui-même soit «leur Dieu en vérité et en justice». En Christ, la vérité et la justice ont bien été révélées et établies, mais jamais encore Dieu n'a demeuré dans Jérusalem sur cette base. Le jour vient où il le fera.

Dans les versets 9 à 17, un appel particulier est adressé au reste du peuple qui était alors dans le pays. Dieu leur rappelle les paroles qui leur avaient été dites auparavant, lorsque les fondements du temple avaient été posés; il leur rappelle comment les grandes difficultés qui avaient jalonné toute leur activité avaient fait place à un temps de prospérité. Dieu les comblait maintenant de faveur et de bénédictions, mais ils ne devaient pas oublier que Dieu leur demandait une conduite appropriée. La vérité, l'honnêteté et le juste jugement, voilà ce qu'il attendait d'eux. L'accent est de nouveau mis sur les qualités morales qui sont selon Dieu, et non sur l'observation de rites et de cérémonies.

Au verset 18, une autre parole de l'Éternel est communiquée. Quatre jeûnes sont mentionnés. Outre les deux dont il a été question au chapitre précédent, nous avons maintenant ceux du quatrième et du dixième mois. C'est au quatrième mois que la famine avait été extrême à Jérusalem et qu'une brèche avait été faite à la muraille (Jérémie 52:6, 7); et c'est au dixième mois que la ville avait été assiégée par l'armée de Nebucadretsar (52:4). Il est maintenant révélé que ces jeûnes deviendraient des occasions d'allégresse et d'heureuses assemblées. Il fallait donc aimer la vérité et la paix. Ces prédictions de bénédictions à venir devaient produire un effet actuel sur le peuple.

Et tout ce que nous savons de la bénédiction à venir devrait avoir un effet bénéfique actuel sur nous-mêmes. Il vaut la peine de remarquer que la vérité précède la paix, comme la cause précède l'effet. L'erreur engendre le conflit, tout aussi certainement que la vérité engendre la paix.

Dans la suite du chapitre, nous trouvons des prédictions de l'heureux état de choses qui sera établi lorsque la vérité régnera enfin à Jérusalem, et que la paix remplira la ville. En ce jour à venir, la maison de l'Éternel sera vraiment «une maison de prière pour tous les peuples» (Ésaïe 56:7). Beaucoup désireront rechercher l'Éternel par la prière, et ils reconnaîtront le lieu où Dieu se trouvera en ce temps-là. À travers les siècles, le nom de Juif a toujours été plus ou moins en opprobre. Il n'en sera plus de même alors, car tous reconnaîtront que Dieu est avec son peuple d'autrefois. Il est clair que cette prophétie n'a encore jamais été réalisée jusqu'à aujourd'hui; elle concerne exclusivement des temps futurs.

À suivre