Trois merveilleux «nous avons…»

A.E. Bouter

Dans l'épître aux Éphésiens, trois expressions «nous avons» décrivent la position et le privilège du chrétien. Examinons brièvement les passages où on les trouve.

Nous avons la rédemption

«…en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce» (1:7).

Rappelons que «rédemption» signifie «rachat», plus particulièrement rachat de la condition d'esclave. Alors que nous étions autrefois ennemis de Dieu et loin de lui, en raison de nos fautes et de nos péchés, nous sommes maintenant ses rachetés. Le prix inestimable payé pour ce rachat, c'est le sang précieux de Christ. Ainsi, nous sommes totalement délivrés des puissances des ténèbres dont nous étions les esclaves. Nous avons la rédemption, la rémission de nos fautes (voir aussi Colossiens 1:14). C'est une bénédiction merveilleuse. Dieu nous a pardonné nos péchés et nos offenses; il nous les a parfaitement remis. Il nous voit en Christ. Il ne trouve en nous aucune trace de manquement, de péché, ou d'imperfection. Notre Dieu et Père nous voit comme étant «dans le Bien-aimé»; en lui nous sommes parfaitement acceptés, agréables, et il trouve son plaisir en nous. Aucune puissance, aucun ennemi, aucun manquement, ne peuvent annuler cette position de faveur que nous possédons en Christ.

Cette nouvelle position est selon les richesses de la grâce de Dieu (voir aussi 2:7). C'est bien plus qu'une provision pour satisfaire parfaitement à tous nos besoins. Les richesses de la grâce de Dieu sont liées à la satisfaction de son cœur. Il ne serait pas satisfait sans nous donner cette position merveilleuse de proximité dans le Bien-aimé!

Nous avons été transportés des ténèbres à la lumière, dans une relation d'intimité avec le Fils de l'amour du Père (cf. Colossiens 1:12, 13). Ce que nous sommes et ce que nous avons découlent du Bien-aimé, auquel nous sommes liés, afin que nous en jouissions dans la communion avec lui à jamais.

Nous avons accès

«…car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit» (2:18).

La réalisation des bénédictions chrétiennes nous amène à l'adoration. Et pour celle-ci, nous avons un accès direct à Dieu. Dans l'Ancien Testament, seul le souverain sacrificateur était autorisé à entrer dans la présence de Dieu, le lieu très saint du tabernacle. Et encore ne pouvait-il le faire qu'une fois par année, le grand jour des propitiations. Le reste du temps, l'accès était fermé (Hébreux 9:1-10). Mais quand Christ est venu, il a obtenu pour nous «une rédemption éternelle», nous ouvrant ainsi un libre accès au lieu même où Dieu l'a reçu (Hébreux 9:11, 12; 10:19-22).

Remarquons que ce que nous avons et ce dont nous jouissons est «par lui», par notre Seigneur Jésus, «en qui» aussi nous sommes acceptés et rendus agréables.

Cet accès est déjà révélé en Actes 7 quand Etienne voit «la gloire de Dieu», et «Jésus debout à la droite de Dieu». C'est aussi la part des croyants: «nous voyons Jésus… couronné de gloire et d'honneur» (Hébreux 2:9).

Nous possédons un droit d'entrée pour servir le Dieu vivant et vrai et pour nous approcher de lui comme adorateurs. Nous avons une pleine liberté pour entrer dans la présence de Dieu et de Christ glorifié, pour avoir communion avec Dieu. C'est ce que nous avons en image dans la parabole du fils prodigue, lors de son retour et de sa restauration (Luc 15:20-22).

Ce nouvel accès est le privilège des croyants juifs comme de ceux d'entre les nations — «nous avons, les uns et les autres». De plus, nous avons cet accès «par un seul Esprit». Notre accès auprès de Dieu implique le travail et le ministère du Saint Esprit. De notre côté, une bonne condition spirituelle est requise, selon l'exhortation: «Soyez remplis de l'Esprit» (Éphésiens 5:18). Alors, comme adorateurs, nous pouvons dire «Abba, Père» (Galates 4:6). Ces mots expriment la proximité et l'intimité de la relation que nous avons avec le Père, qui cherche des adorateurs (Jean 4:23).

Nous avons hardiesse

«…en qui nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en lui» (3:12).

Les privilèges que nous avons maintenant en Christ seront aussi notre possession éternelle pour en jouir avec lui et avec le Père, ainsi qu'avec tous les croyants. Ayant reçu de Dieu de telles richesses, nous avons hardiesse et confiance. Cette hardiesse est ce qui caractérise pratiquement les croyants qui sont conscients d'être associés avec Christ dans la gloire. Ils sont avec lui dans une parfaite liberté.

Le même mot «hardiesse» est utilisé une autre fois dans l'épître aux Éphésiens. L'apôtre demande aux croyants de prier pour lui afin qu'il lui «soit donné de parler à bouche ouverte pour donner à connaître avec hardiesse le mystère de l'évangile» (6:19). Qu'il s'agisse de ministère envers les hommes ou de notre attitude envers Dieu, une vraie liberté et une saine hardiesse sont à leur place.

Ce troisième passage comportant l'expression «nous avons», comme le deuxième, est en rapport avec notre «accès» auprès de Dieu. Dans ce chapitre 3, l'apôtre développe les desseins et la sagesse de Dieu, et notre part aux richesses insondables de Christ. Affermis par la connaissance de ces choses, par une foi qui les saisit et en jouit, nous avons accès en confiance jusqu'à Dieu.

Une pensée semblable est exprimée dans les premiers versets de Romains 5. Ayant été justifiés sur le principe de la foi, nous avons trouvé «accès» —par la foi aussi — à la faveur de Dieu, «à cette faveur dans laquelle nous sommes».

La position que nous avons nous confère donc une hardiesse qui nous permet réellement — déjà maintenant — de nous trouver dans la présence de notre Seigneur glorifié et exalté. Cet accès est aussi lié à quelque chose qui agit en nous, à la foi, dont Christ glorifié est l'objet.

Apprécions ce que «nous avons» en Christ et rendons-lui, ainsi qu'au Père, ce qui lui revient.