La vie de David et ses leçons pour nous (suite)

F. Wallace

6. David et Goliath (1 Samuel 17:1-54)

C'est une histoire que l'on aime à raconter aux enfants! Le géant des Philistins tué par un jeune berger d'Israël. L'homme orgueilleux frappé par celui qui se confie en Dieu. Le petit qui remporte la victoire sur le grand. Le faible qui est plus fort que le champion. Combien de fois ce récit a-t-il été raconté! Mais s'agit-il seulement d'une histoire pour les enfants? Certainement pas! Nous y trouvons de nombreuses et profondes instructions pour chacun de nous.

Nous l'envisagerons ici sous quatre aspects:

  • d'abord l'histoire elle-même, celle de l'immense courage d'un jeune homme qui se confie en Dieu,
  • puis, au point de vue prophétique, comme figure du triomphe final du résidu d'Israël sur ses ennemis,
  • sur le plan pratique, comme encouragement pour nous lorsque nous sommes en face de difficultés apparemment insurmontables,
  • enfin, comme image de la grande victoire de Christ sur la puissance de Satan.

Courage et confiance

Peu d'histoires offrent un tel exemple de courage. Dans un temps de guerre, deux armées se font face: les Philistins et Israël. Le géant Goliath, champion de l'armée des Philistins, s'avance matin et soir, provoquant les Israélites pour qu'ils envoient un guerrier se battre avec lui. L'issue du combat déterminera le peuple vainqueur. Le peuple vaincu sera l'esclave de l'autre. Pendant quarante jours l'orgueilleux géant défie les Israélites. Saül, le roi d'Israël, plus grand que tout le peuple depuis les épaules en haut (1 Samuel 9:2), semblerait être l'homme approprié pour combattre contre Goliath. Mais il n'en est rien. Éliab, le fils aîné d'Isaï qui avait attiré l'attention de Samuel par sa stature et son apparence (16:6, 7), ne s'avance pas non plus. Et Jonathan? Celui-ci avait montré son courage lors d'un remarquable assaut contre les Philistins, et l'Éternel avait opéré par lui une grande délivrance (14:11-15). Mais ici, il n'est pas prêt à combattre contre le géant redoutable.

David le jeune berger, relève le défi et annonce qu'il est prêt à affronter celui qui outrageait Israël. Était-ce de la présomption de sa part? Éliab, son frère, ainsi que le roi Saül, le pensent. L'un prétend qu'il est orgueilleux, l'autre qu'il est inexpérimenté. Mais David ne se laisse pas décourager par leurs arguments. Il possède une source de force que les autres ne connaissent pas: il se confie dans le Dieu vivant. Plusieurs fois déjà, dans le secret, il a fait l'expérience de l'aide de son Dieu. Quand un lion et un ours se sont jetés sur un agneau du troupeau qu'il gardait, Dieu lui a donné la force de les délivrer et de mettre à mort les terribles animaux. Ces victoires obtenues dans l'exécution de sa tâche quotidienne l'ont préparé pour une victoire dans les conditions exceptionnelles qui se présentent maintenant. L'assurance que lui donne sa foi en Dieu le rend courageux, tandis qu'il s'apprête à affronter celui qui provoque Israël. Les armées de l'Éternel ont été outragées. Les Philistins doivent apprendre qu'il y a un Dieu infiniment plus puissant que leurs idoles.

L'armure que Saül offre à David est inutile; elle ne pourrait que l'encombrer. Il la refuse; il utilisera sa fronde et des pierres, une arme dont il s'est maintes fois servi. Il choisit avec soin cinq pierres lisses dans le lit du torrent, les met dans son sac de berger et court à la rencontre de Goliath. Le combat peut commencer. Goliath, confiant en ses dieux et en sa grande force, s'avance à la rencontre du jeune homme en le méprisant et en le maudissant par ses dieux. Mais David se confie dans le Dieu vivant auquel la bataille appartient. Ainsi l'issue du combat est fixée d'avance. En réalité, il ne s'agit pas d'un combat entre Goliath et David, mais entre Goliath et Dieu. David tire une pierre de son sac, la place dans sa fronde et la lance de toutes ses forces. La pierre traverse les airs, petit missile guidé par Dieu lui-même, et vient s'enfoncer dans le front de Goliath. Le géant s'effondre, la face contre terre. Quelle mort humiliante pour ce moqueur! Être tué d'une pierre lancée par la fronde d'un jeune berger… Puis, pour achever sa mission, David tire l'épée de Goliath de son fourreau et lui coupe la tête. Maintenant, il est évident pour tous que le géant est bien mort; la victoire est acquise. En un instant, Israël est délivré de ses terreurs, et les Philistins s'enfuient. Puis, David amène la tête de Goliath à Jérusalem.

Quelle victoire! Peut-être y est-il fait allusion en Hébreux 11:34, quand il est écrit: «…de faibles qu'ils étaient furent rendus vigoureux, devinrent forts dans la bataille, firent ployer les armées des étrangers».

Le courage de David sera célébré par les chants des femmes de toutes les villes d'Israël (1 Samuel 18:6, 7). Il permettra à Jonathan de parler favorablement à Saül à un moment difficile (19:5). Tous entendront parler du grand événement (21:9). Le peuple, les princes et les sacrificateurs demeureront émus par le courage et la confiance de David, qui resteront un exemple à suivre aussi longtemps que la Bible sera lue.

La délivrance du résidu

L'Écriture nous enseigne que, dans les derniers jours avant l'établissement du règne de mille ans, un pauvre petit résidu d'Israélites pieux devra faire face à un imposant assemblage d'armées de diverses nations. Sans l'intervention de Dieu par le moyen de son Fils, Jésus Christ, ce résidu serait détruit. L'histoire de David et Goliath illustre ce conflit. David a vaincu par la puissance de Dieu, au moment où, selon toutes les apparences, Israël allait être écrasé par ses ennemis.

Le prophète Malachie, tout à la fin de l'Ancien Testament, nous parle d'un résidu qui craint Dieu (3:16; 4:2). Ce passage nous décrit des fidèles qui attendaient le Messie, avant la venue du Fils de Dieu sur la terre. Mais il s'applique aussi à des croyants qui, dans un temps futur, attendront le Messie et la délivrance qu'il apportera. Daniel 9:27: de même, nous décrit l'époque qui précédera immédiatement la venue de Christ pour régner. Le chef de l'empire romain reconstitué conclura «une alliance avec la multitude», c'est-à-dire avec la masse apostate du peuple d'Israël. Elle est appelée «une alliance avec la mort» (Ésaïe 28:14-18). Le résidu juif sera constitué des quelques-uns qui n'accepteront pas cette alliance. Zacharie aussi nous parle d'un faible résidu à Jérusalem, délivré par l'intervention divine (13:8, 9). Voir également Matthieu 24:21, 22 et Romains 9:27-29.

Une trinité satanique sera l'ennemi principal du résidu d'Israël. Elle sera constituée par:

  • Satan: l'instigateur de tout mal,
  • la première bête d'Apocalypse 13: la tête de l'empire romain reconstitué, le pouvoir politique,
  • la seconde bête d'Apocalypse 13: le faux prophète, l'antichrist, le pouvoir religieux.

À cela s'ajoutent les rois qui viennent de l'orient (Apocalypse 13:12) et l'Assyrien, le roi du Nord (Daniel 11:40-45). Il est évident que la puissance écrasante des nations conduites par Satan amènera une situation humainement sans issue pour le faible résidu. Plusieurs passages évoquent cette coalition de nations (voir Psaumes 2:1-3; Zacharie 12:2-9; 14:2, 12; Apocalypse 16:14; 19:19).

Le langage du résidu est présenté de façon expressive au psaume 46: «Les nations s'agitent tumultueusement, les royaumes sont ébranlés; il a fait entendre sa voix: la terre s'est fondue. L'Éternel des armées est avec nous; le Dieu de Jacob nous est une haute retraite» (versets 6, 7). La délivrance de ce résidu est décrite en Apocalypse 19:11-16. Qui est capable d'affronter cette trinité de mal et tous les autres ennemis du résidu? C'est Celui que l'Apocalypse appelle «l'Agneau». En effet, «Ceux-ci combattront contre l'Agneau; et l'Agneau les vaincra, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois» (Apocalypse 17:14). Assis sur un cheval blanc, emblème de la victoire, et suivi par les armées qui sont dans le ciel, il exécute la juste colère de Dieu contre les nations impies et rebelles. L'Agneau, par sa puissance divine, triomphe de toutes les puissances gentiles assemblées, et délivre le faible résidu.

Comment vaincre nos ennemis

Voyons maintenant les leçons que nous donne ce chapitre quant au combat du chrétien avec les puissances qui sont contre lui. Le Nouveau Testament nous enseigne que ces puissances sont nombreuses et terribles. Ce sont:

  • d'abord, Satan, le chef de ce monde et l'adversaire du peuple de Dieu (1 Pierre 5:8),
  • avec lui, les puissances spirituelles de méchanceté qui appartiennent au monde invisible (Éphésiens 6:10-13),
  • ensuite, le monde, comme système régi par Satan, et en opposition complète avec les chrétiens (Jean 15:18-20),
  • enfin, la chair, notre nature pécheresse et déchue, incapable de plaire à Dieu et constamment portée au péché (Romains 8:6-8; Galates 5:17-21).

Aucun croyant n'est capable de vaincre ces ennemis sans l'aide de Dieu. Et nous ne devrions pas nous désespérer si nous en faisons l'expérience humiliante. Pour les vaincre, nous avons les ressources divines à notre disposition. Si nous n'en faisons pas usage, c'est à notre honte.

David a fait un pas extrêmement important quand il a déclaré vouloir affronter le géant. Il a montré par là qu'il était pleinement conscient de la puissance dominatrice des ennemis d'Israël. Avons-nous pris conscience du danger qu'il y a à demeurer esclaves de nos ennemis? Réalisons-nous que cet esclavage est la cause de bien des défaites dans notre vie? Les liens qui étouffent notre vie spirituelle, notre culte ou notre témoignage, peuvent être surmontés pour autant que nous soyons disposés de nous engager dans le combat.

Il n'a pas fallu beaucoup de temps à David pour se rendre compte que la lourde armure de Saül n'était pas faite pour lui. Saül est un type de l'homme dans la chair, c'est-à-dire de l'homme conduit par sa nature déchue. L'armure de cet homme-là est inutile dans le combat chrétien. C'est particulièrement dans les temps de difficultés que nous apprenons que les ressources humaines sont insuffisantes. Paul dit: «Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, détruisant les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et amenant toute pensée captive à l'obéissance du Christ» (2 Corinthiens 10:4, 5). Les raisonnements, l'arrogance, l'indépendance, les compromis, la confiance en soi… voilà quelques pièces de l'armure de l'homme sans Dieu. À l'opposé, l'obéissance à la parole de Dieu, l'humilité, la dépendance de Dieu, la fidélité, le sentiment de notre propre faiblesse… voilà des armes propres au combat du chrétien. Des vies sanctifiées et des cœurs conduits par le Saint Esprit, voilà ce que Dieu peut employer dans le combat contre Satan et ses alliés.

David ne se laisse pas émouvoir par les moqueries arrogantes de Goliath. Bien qu'il soit confronté à un ennemi de taille, sa confiance demeure dans le Dieu vivant. Les croyants devraient avoir une juste estimation des puissances qui sont liguées contre eux, sans toutefois en être réellement effrayés. Apprenons la leçon qui nous est donnée par Élisée et son jeune homme à Dothan (2 Rois 6:14-17). Effrayé à la vue des ennemis qui les entourent, le serviteur d'Élisée s'écrie: «Hélas, mon Seigneur, comment ferons-nous?» Et il reçoit la réponse: «Ne crains pas; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux». Il en est ainsi pour nous aussi. Toutes nos ressources sont dans le Père, le Fils et le Saint Esprit. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Romains 8:31). «Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?» (1 Jean 5:5). Et encore: «Vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous (le Saint Esprit) est plus grand que celui qui est dans le monde» (1 Jean 4:4). Ainsi: «Résistez au diable et il s'enfuira de vous» (Jacques 4:7). «Le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi» (1 Pierre 5:8, 9). Les ressources divines utilisées par la foi sont bien au-dessus de la puissance du diable et de tous nos autres adversaires. À Dieu seul appartient la toute-puissance. Il lui plaît d'utiliser des instruments qui, dans leur faiblesse, réalisent leur dépendance et s'appuient sur lui. David lui-même exprime cela dans un cantique: «Il me délivra de mon puissant ennemi, de ceux qui me haïssaient; car ils étaient plus forts que moi. Ils m'avaient surpris au jour de ma calamité, mais l'Éternel fut mon appui» (2 Samuel 22:18, 19).

Au moment où David s'est trouvé devant le géant Goliath, il aurait pu faiblir et s'enfuir pour sauver sa vie. Mais il savait que ses ressources étaient plus grandes que celles de Goliath avec son armure et ses armes. Il s'approchait de Goliath «au nom de l'Éternel des armées», du Dieu vivant que le géant avait outragé. En invoquant le nom de l'Éternel, David s'appuyait sur ce que Dieu est dans sa puissance illimitée. Dès le moment où David invoque ce nom, Goliath est condamné.

Le jour n'est pas éloigné où tout genou va être contraint de se ployer au nom de Jésus, le nom qui est au-dessus de tout nom (Philippiens 2:9, 10). En Apocalypse 19, nous voyons le Seigneur Jésus revenant avec puissance et gloire, et le tableau que nous avons dans ce chapitre met en évidence la grandeur de son nom et de son triomphe sur les puissances du mal. Son nom est: «la Parole de Dieu» et il est «Roi des rois et Seigneur des seigneurs» (versets 11-16). Ainsi, Paul peut dire triomphalement dans sa prison de Rome: «Je puis toutes choses en celui qui me fortifie» (Philippiens 4:13). Nous avons le même Seigneur et Sauveur que l'apôtre. Qu'en est-il de notre foi? Qu'en est-il de notre expérience chrétienne?

En se proposant pour tuer Goliath, David n'avait pas pour but d'acquérir de la gloire pour lui-même. Il voulait démontrer à toute la terre qu'Israël avait un Dieu vivant, qui pouvait manifester sa puissance à travers un jeune berger. C'était la bataille de Dieu, non celle de David. Celui-ci n'était qu'un instrument dans les mains divines. «Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes» (1 Corinthiens 1:27). Un croyant peut désirer obtenir la victoire sur Satan et sur ses instruments en vue de sa propre délivrance. Ce n'est pas une faute; cependant toutes les victoires devraient aboutir à la gloire et à la louange de Dieu. Quand Israël est arrivé sain et sauf de l'autre côté de la mer Rouge et que le Pharaon et ses armées ont été engloutis par le jugement divin, Israël a célébré sa délivrance dans un cantique de louange à Dieu (Exode 15:1-19). Si c'est Dieu qui donne la victoire, c'est à lui que revient toute la gloire.

Comment le pouvoir de la mort a été vaincu

L'histoire de David et Goliath est une figure de la victoire glorieuse du Seigneur Jésus sur Satan. Les soldats d'Israël tremblaient de peur devant Goliath, parce qu'il brandissait devant eux la menace de la mort. Mais quand ils ont vu David prendre l'épée du géant — son instrument de mort — et lui couper la tête, ils ont été entièrement délivrés de cette peur.

Dans l'épître aux Hébreux, nous lisons: «Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude» (2:14, 15). Jésus Christ, le Fils de Dieu, a participé au sang et à la chair; il est devenu homme afin de mourir et d'accomplir le plan rédempteur de Dieu (versets 9, 10). Il est mort, il a été mis dans un tombeau, mais trois jours plus tard il est ressuscité. Il a vaincu la mort (Apocalypse 1:17, 18; Romains 6:9). Le pouvoir de la mort, que Satan exerçait sur les hommes afin de les maintenir captifs, a été brisé. Le Fils de Dieu est entré dans le domaine de Satan et l'a conquis, afin d'annuler le pouvoir de l'ennemi. Quel bonheur de vivre dans ce jour où la bonne nouvelle de la grâce de Dieu et le triomphe de Christ sont proclamés! «Notre Sauveur Jésus Christ… a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile» (2 Timothée 1:10).

Les pleins résultats de la victoire du Seigneur Jésus sur la mort sont encore futurs. Quand il reviendra pour prendre son Église, les corps des saints endormis ressusciteront et les corps des saints vivants seront changés. Alors se fera entendre le cri de triomphe: «La mort a été engloutie en victoire. Où est, ô mort, ton aiguillon? où est, ô mort, ta victoire?» (1 Corinthiens 15:54, 55). «Le dernier ennemi qui sera aboli, c'est la mort» (1 Corinthiens 15:26; cf. Apocalypse 20:14). Dans le jour éternel de Dieu, la mort n'existera plus pour les saints (Apocalypse 21:4).

À suivre