La gloire de Dieu (suite)

S. Fayard

3. La gloire de Dieu et le chrétien

En lisant la parole de Dieu, nous discernons que Dieu a un dessein, un but suprême qui explique tout ce qu'il a fait depuis la création jusque dans l'éternité. Ce but est la manifestation de sa gloire, étroitement liée à l'exaltation de Christ (Philippiens 2:11).

But de notre vie

Par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus, nous avons été arrachés au pouvoir du péché et rendus capables de glorifier Dieu. Nous pouvons le faire par la puissance du Saint Esprit qui agit en nous. Glorifier Dieu, c'est lui rendre ce qui lui est dû: le respect, la crainte, l'amour, le dévouement. Dieu est glorifié quand nous portons «beaucoup de fruit» (Jean 15:8) — le fruit de la vie de Christ. Glorifier Dieu, c'est aussi refléter la beauté morale du Seigneur Jésus. Cette transformation morale à l'image de Christ se fait, comme à notre insu, quand nous sommes occupés de lui, que nous le contemplons par la foi (2 Corinthiens 3:18).

«Il faut que lui croisse, et que moi je diminue», disait Jean le Baptiseur (Jean 3:30). Désirer que ce soit Christ qui brille dans nos vies, c'est aussi mettre de côté toute recherche de vaine gloire et des honneurs humains. Tout ce qui exalte l'homme obscurcit la gloire de Dieu.

«Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu» écrit l'apôtre Paul (1 Corinthiens 10:31). Il nous exhorte aussi à ne pas considérer seulement nos propres raisons d'agir, même si elles sont en principe bonnes, mais à peser les conséquences de nos actions sur ceux qui en sont témoins: «Ne devenez une cause d'achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'assemblée de Dieu» (verset 32). La recherche de la gloire de Dieu devient ainsi le but de nos actions et l'orientation de toute notre vie, parce que le Seigneur Jésus glorifié en est la source.

Gloire et souffrance

Lorsque nous avons été «saisis par le Christ» (cf. Philippiens 3:12), lorsque nous avons contemplé quelque chose de la splendeur divine, tout ce que le monde peut promettre nous paraît vide et sans valeur. Pourtant, combien souvent nous perdons le but de vue! Combien facilement les choses visibles nous masquent la gloire de notre Dieu!

En contraste, c'est souvent dans les moments critiques, dans l'adversité, que Dieu fait connaître sa gloire (Exode 16:10; Nombres 14:10; 16:19).

En présence des difficultés, des détresses, du tort que l'on peut nous faire, nous sommes ainsi exhortés à rechercher la gloire du Seigneur Jésus. Cette recherche implique souvent de la souffrance parce que le Seigneur est aujourd'hui rejeté par le monde, et que le mal semble triompher. C'est pour cela sans doute que, dans la Parole, la souffrance est très souvent unie à la gloire. Souffrance qui n'est pas digne d'être comparée avec la gloire à venir qui doit nous être révélée (Romains 8:18).

Si nous avons été unis à Christ dans ses souffrances, nous le serons aussi dans sa gloire (Romains 8:17; 2 Timothée 2:11, 12; 1 Pierre 4:13; 5:1, 9, 10). «Notre légère tribulation d'un moment opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire» (2 Corinthiens 4:17). Nos souffrances ne nous ouvrent pas le ciel — seules les souffrances expiatoires de Jésus ont pu le faire — mais elles sont le chemin, choisi par Dieu, pour nous former pour le ciel.

L'espérance de la gloire

Un caractère très heureux de l'espérance chrétienne est «l'espérance de la gloire» (Colossiens 1:27). Le ciel, le lieu par excellence de la gloire, est notre destinée. Pour nous croyants, la gloire est encore future; elle sera effective lors du retour du Seigneur Jésus. Alors, il rassemblera tous ses élus, qu'ils soient vivants ou non.

Nous ne pouvons pas concevoir, dans notre condition actuelle, ce que sera la gloire céleste. Les moments les plus grands de notre vie avec le Seigneur n'en sont qu'un pâle reflet. «Car nous voyons maintenant au travers d'un verre, obscurément, mais alors face à face; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j'ai été connu» (1 Corinthiens 13:12). Là-haut, nous connaîtrons la réalité dans toute sa plénitude: la réalité de l'amour, la réalité de la joie, la réalité de la sainteté, la réalité de la communion. Là-haut est l'essentiel, ici-bas le reflet; là-haut la substance, ici-bas l'ombre.

Non seulement nous verrons la gloire du Seigneur Jésus, mais, d'une certaine manière, nous ferons partie de cette gloire (1 Jean 3:2; 2 Thessaloniciens 1:10), nous y serons comme immergés. Dieu sera tout en tous (1 Corinthiens 15:28). L'Église sera vue comme «la sainte cité… ayant la gloire de Dieu» (Apocalypse 21:10).

Que cette perspective nous encourage à tenir ferme comme voyant celui qui est invisible (Hébreux 11:27)!