La gloire de Dieu

S. Fayard

«Fais-moi voir, je te prie, ta gloire» a demandé Moïse à l'Éternel (Exode 33:18). De même David, dans le désert de Juda: «O Dieu! tu es mon Dieu; je te cherche au point du jour; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau, pour voir ta force et ta gloire, comme je t'ai contemplé dans le lieu saint» (Psaumes 63:1, 2).

L'apôtre Paul regardait toutes choses comme des ordures à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus, son Seigneur (Philippiens 3:8). Avons-nous cette soif de Dieu, ce désir intense de connaître sa gloire, qui brille dans la face de Christ (2 Corinthiens 4:6)?

1. La gloire de Dieu

Son exclusive excellence

Dieu est «le Dieu de gloire». Il est appelé ainsi par Etienne, et Paul parle de lui comme «le Père de gloire». Deux fois, on trouve l'expression «le Seigneur de gloire». Pierre encourage les chrétiens persécutés en leur disant que «l'Esprit de gloire», l'Esprit de Dieu, repose sur eux (Actes des Apôtres 7:2; Éphésiens 1:17; 1 Corinthiens 2:8; Jacques 2:1; 1 Pierre 4:14).

La gloire de Dieu est l'excellence qui n'appartient qu'à lui (Ésaïe 42:8)1. Son apparence est décrite comme un feu (Exode 24:17), d'autres fois comme un arc-en-ciel (Ézéchiel 1:28). Elle se compose de toutes les perfections de Dieu dans une harmonie merveilleuse. Elle est associée à son amour (Jean 17:24), à sa grâce (Psaumes 84:11), à sa grandeur (1 Chroniques 29:11-12), à sa force (Psaumes 29:1), à sa joie (1 Timothée 1:11; Jude 24), à sa sainteté (Exode 29:43).

1 A noter la différence avec le sens profane. Dans le langage courant, la gloire désigne la renommée, elle dépend donc de l'appréciation d'autrui.

Dieu est lumière, telle est aussi sa gloire (Ésaïe 60:1, 19; Ézéchiel 43:2; 2 Corinthiens 4:4-6), l'éclat de sa sainteté. Sa majesté dépasse infiniment l'homme2. Son rayonnement est tel, sa magnificence est si éclatante que même Moïse, homme de Dieu, n'a pu la contempler de face (Exode 33:17-23). Il existe entre la splendeur divine et la fragilité humaine, entre la sainteté du Seigneur et la souillure humaine, une distance incommensurable que ressent tout être qui est mis en présence de Dieu (Ésaïe 6:1-7).

2 En hébreu, le mot gloire (kabod) exprime la pensée de poids, de densité, de plénitude. En dehors de Dieu, tout est vanité et vide. Le Seigneur soutient toutes choses par la parole de sa puissance (Hébreux 1:3), depuis les étoiles innombrables jusqu'au passereau le plus petit. En lui, nous avons la vie, le mouvement et l'être (Actes des Apôtres 17:28). S'il retirait son souffle, toute chair expirerait (Job 34:15).

Dieu révèle sa gloire

Dieu est grand et bon au-delà de toute expression. Lui, le Dieu invisible (Jean 1:18; Colossiens 1:15; 1 Timothée 6:16), a voulu se faire connaître, manifester quelque chose de sa gloire à ses créatures auxquelles il a donné une intelligence. Il le fait d'abord par la création (Psaumes 19:1).

Chacun est plus ou moins sensible à la beauté de la nature. Mais combien d'êtres humains ont-ils conscience que cette beauté démontre la puissance et la sagesse du Créateur?

Dans l'Ancien Testament, Dieu révélait sa gloire de manière directe à son peuple racheté. Avec la nuée qui à la fois la voilait et la révélait (Exode 40:34, 35), la gloire était le signe de la présence de Dieu. Elle recouvrait et remplissait le tabernacle au désert et le temple de Salomon. Elle s'en est retirée comme à regret à la fin de l'histoire du peuple terrestre et reviendra au temps millénaire.

Il y a donc eu — et il y a — des signes visibles de la gloire de Dieu, saisissables par les facultés naturelles de l'homme. Il en est ainsi de la création, pour tous les hommes. Il en était de même du feu et de la nuée pour Israël, à qui l'Éternel avait fait voir sa gloire et sa splendeur (Deutéronome 5:24).

Mais, quel que soit le témoignage reçu, la plupart des hommes n'ont pas discerné la gloire de Dieu, et ils ne l'ont pas glorifié. Seule, la foi pouvait le faire, en recevant sa Parole. C'est finalement par elle que Dieu révèle sa gloire. C'est elle qu'il nous faut considérer, pour en découvrir les rayons.

Dieu communique sa gloire

Depuis la chute d'Adam, tout homme est privé de la gloire de Dieu. Mais Dieu n'a pas renoncé à la faire connaître. Plus encore, il veut la donner, la communiquer (Psaumes 84:11), amener «plusieurs fils à la gloire». Comment pouvait-il le faire puisque le péché faisait séparation entre lui et les pécheurs? Il fallait toute la grandeur et l'efficacité de sa révélation en Christ. Lorsque Dieu se fait connaître en grâce, c'est une plus grande gloire qui est révélée, une gloire qui se communique, qui se réfléchit dans celui qui en est l'objet.

Dieu veut donc amener des hommes, pris d'entre les pécheurs, à la gloire. Non seulement il les amène à voir et à reconnaître sa gloire, mais à y entrer, à y être reçus, à la partager. Pour cela, Christ a accompli l'œuvre de la rédemption, au prix de ses souffrances à la croix. «Car il convenait pour Dieu, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances» (Hébreux 2:10). Un jour, les rachetés seront manifestés «à la louange de la gloire de sa grâce», «à la louange de sa gloire» (Éphésiens 1:6, 14).

De plus, Dieu révèle et communique sa gloire en venant habiter au milieu de son peuple racheté. Cette gloire divine s'est manifestée en relation avec le tabernacle, puis avec le temple, et, de manière suprême, par la venue du Seigneur Jésus. «Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité» (Jean 1:14). Dans l'Apocalypse, l'Église est vue comme une cité illuminée par la gloire de Dieu (Apocalypse 21:23).

À suivre